30 avr. 2007

De la vie

Ce soir, j'avais prévu de faire une chronique sur un chanteur. Mais pas sur lui.
Or après ma journée d'étudiant, je me dirige tout naturellement vers l'ordinateur, je me connecte à Internet, et là je découvre avec stupéfaction la nouvelle: le décès de Grégory Lemarchal.
Je n'étais pas un fan. Je n'étais même pas un de ses supporters lors de la finale de la Star Academy 4. Et pourtant, je ne pouvais pas nier son talent vocal. Au début de l'aventure, et juste après sa victoire, Grégory dégageait énormément de sympathie par son calme et par son sourire. C'est ainsi que son premier titre Ecris l'histoire a été un tube. S'enchaîne ensuite le deuxième titre de Grégory, que je préfère au premier, même s'il a moins bien marché en radio, plein d'espoir, Je suis en vie. En 2006, il chante l'une des plus jolies chansons de l'année en duo avec Lucie Silvas, Même si.
Mais voilà, Grégory Lemarchal est atteint de mucovicidose, information qui a largement, et d'une façon assez malsaine, été mise en avant lors de sa participation à la Star Academy. Ses dernières apparitions sur le plateau de l'émission ne présageaient rien de bon, puisque sa voix n'était plus au top, son bronzage était anormalement mal réparti, et son visage était visiblement bouffi par les médicaments. Mais de là à imaginer le pire...
Je dois dire, malgré tout, que cette disparition aujourd'hui me touche, m'émeut, me fait un choc. Grégory n'avait pas 24 ans.

26 avr. 2007

Ma vie au cinéma 2

Le collègue : Ah, j’aime bien c’te chanson.

Rhum Raisin : Mouais…

Le collègue : Si, c’est cool. C’est qui qui chante déjà ?

Rhum Raisin : Shakira et Beyoncé.

Le collègue : Ah oui c’est vrai. Elles sont pas mal ces deux-là.

Rhum Raisin : Oui.

Le collègue : Putain elles sont bonnes, hein ?

Rhum Raisin : Elles paraissent un peu arrogantes.

Le collègue : Ouais mais elles sont bonnes. Moi j’me les ferais bien ! Pas toi ?

Rhum Raisin : Ben… J’imagine que j’aurai jamais l’occasion.

Le collègue : Mais tu kiffes laquelle ?

Rhum Raisin : Euh… Je sais pas…

Le collègue : Si ! Beyoncé ou Shakira ?

Rhum Raisin : Je sais pas, je te dis.

Le collègue : Y’en a bien une que tu kiffes plus que l’autre ?

Rhum Raisin : Ben… Peut-être, oui…

Le collègue : Alors, laquelle ?

Rhum Raisin : Pfff… Je sais pas… Shakira.

Le collègue : Tu veux dire au niveau visage ou au niveau corps ?

Rhum Raisin : Euh… Les deux.

Le collègue : Beyoncé, elle est bonne aussi.

Rhum Raisin : J’ai pas dit le contraire.

Le collègue : Elle a un putain de cul, Beyoncé !

Rhum Raisin : Oui.

Le collègue : Mais Shakira, elle fait vraiment la salope.

Rhum Raisin : Elles sont extraverties.

Le collègue : Elles sont quoi ?

Rhum Raisin : Non rien.

[Silence]

Le collègue : Hé, vise la meuf qui vient d’entrer !

Rhum Raisin : Mmm…

Le collègue : Putain, vise son cul !

Rhum Raisin : Parle moins fort, elle peut t’entendre.

Le collègue : Comme elle est bonne ! T’as vu les eins' ?

Rhum Raisin : Tais-toi, elle nous regarde.

Le collègue : Elle va passer devant nous. Regarde la paire de merveilles bien fermes ! Ça demande qu’à être tâté, ça !

Rhum Raisin : Chut !

La cliente : Bonjour.

Rhum Raisin : (gêné) Bonjour.

Le collègue : Comme tu l’as regardée, mec. T’es un lover !

Rhum Raisin : (un peu rouge) C’est la honte, elle a tout entendu… Allez va plus loin, là. Laisse-moi tranquille…

24 avr. 2007

French bean

Certains ont été bercés par l’humour particulier des Monty Python. D’autres par celui de Benny Hill. C’est une question de génération, c’est tout. Moi c’est l’humour très british de Mister Bean qui m’a accompagné dès le jour où j’ai commencé à apprendre l’anglais en sixième. J’ai découvert ce fringant quadragénaire en même temps que je découvrais la Grande Bretagne, la cuisine anglaise, et les goûts divers – et décalés – des britanniques. Il commençait déjà à être démodé outre-Manche, mais sa veste vieillotte, son pantalon marron, son immense langue, son Teddy, sa voiture mini fermée avec un cadenas ont rapidement plu au collégien rangé que j’étais. Mister Bean est attachant par sa naïveté et son incroyable faculté à ne pas voir la réalité en face. Mais Mister Bean peut également être terriblement agaçant tant il est enfermé dans son monde puéril et égocentrique.

Autant le dire tout de suite, Les Vacances de Mr. Bean n’a rien à voir avec Bean. Ce deuxième film est indéniablement meilleur que le précédent, pourtant assez bon. C’est peut-être dû au fait que nous sommes heureux de retrouver ce personnage qui n’avait rien fait depuis des années. Mister Bean, dont on aperçoit très brièvement, et pour la première fois, que le prénom est Rowan, tout comme son interprète, gagne un voyage à Cannes lors d’une kermesse, et c’est tout son voyage qui nous est raconté dans ce film, jusqu’à l’arrivée, à la toute fin, à la plage, enfin. Le film se termine en happy end où tout le monde est heureux de chanter en choeur. Bien sûr, il ne faut pas s’attendre à un film très fin, ni à des dialogues travaillés – Bean parle évidemment très peu – mais quand on aime le personnage, on ne peut que passer un bon moment, d’autant que le film est court, ce qui est bien jugé. Même s’il manque une scène de la bande-annonce dans le film (NdRR: lorsqu’il renverse son café sur un ordinateur portable dans le train), je n’ai pas été déçu, grâce notamment au fait que Rowan Atkinson n’a pas perdu une miette de son talent de clown anglais, réalisant des mimiques de plus en plus jubilatoires.

22 avr. 2007

Initiales cassées

En ce 22 avril ensoleillé, rien de tel que de la bonne chanson française pour oublier que l’avant-dernière page des années Chirac se tournera ce soir. Changeons-nous les idées en regardant vers le passé.

Les années passent et certains artistes ne passent plus du tout à la radio. C’est son cas. C’était bien avant d’animer ce formidable jeu que j’adorais par-dessus tout, et qui me l’avait fait découvrir lorsque j’avais six ou sept ans; je l’adorais tellement que maman m’avait acheté le T-shirt et le short Hugo Délire que j’ai dû enfiler jusqu’à l’usure à l’aube de mes onze ans. C’était aussi bien avant d’être l’une des Nouvelles filles d’à côté, laquelle était bien sûr ma préférée, antécédent hugo-délirien oblige, à côté de Stéphanie et Sabine. Enfin, c’était bien avant ce jour de 2001 ou elle a été officiellement déclarée morte dans cette maudite émission Y a un début à tout, présentée par Daniela Lumbroso, au bénéfice de sa réincarnation, Isabelle Morizet.

C’était également bien après cette orthographe moche de ses premiers disques où elle s’appelait Carène. La seule et unique qui m’intéresse aujourd’hui, c’est Karen Cheryl. Karen est une star de la chanson en France entre 1975 et 1991. Elle chante des chansons aux textes légers et aux influences disco. Sa carrière est teintée de hauts et de bas: en quinze ans, elle vend plus de vingt millions de disques, ce qui est énorme, mais elle ne parvient pas à conserver un public fidèle, ce qui l’amène à privilégier un public d’enfants vers la fin de sa carrière. Karen Chéryl s’en sort néanmoins plutôt bien en tant qu’actrice et animatrice à partir de 1985. Et c’est donc sans aucune honte que l’animatrice de radio Isabelle Morizet se souvient aujourd’hui de son glorieux passé en tant que Karen Cheryl. Ses plus grands tubes sont Garde-moi avec toi, Ne raccroche pas je t’aime, Si..., La marche des machos, Les nouveaux romantiques, Oh chéri chéri, Pas d’panik, À l’envers à l’endroit et L’amour fou.

http://coucoucircus.org/intervenants/images/cheryl.jpg

19 avr. 2007

C'est juste pour dire je t'aime

Ce soir, j’aurais pu vous parler de Pierre. Pierre est le garçon que je préfère. Il a chanté Angie des Rolling Stones. Il a une technique et une maîtrise de la voix que peu d’autres possèdent.

Ce soir, j’aurais pu vous parler de Julie. Julie, je ne l’aime pas. Elle me fait penser physiquement à Marjorie des L5, ce qui n’est pas un bon point. Elle a chanté une chanson de la Mano Negra. C’était mauvais parce que sa spontanéité n’était pas spontanée.

Ce soir, j’aurais pu vous parler de Tigane. Il a chanté Last request de Paolo Nutini. Sa voix est chaude, douce et voluptueuse. C’était assez agréable.

Ce soir, j’aurais pu vous parler de Raphaëlle. Raphaëlle est dodue. Moins que Marianne James ou Miss Dominique, mais assez pour que ça se voie. Elle a chanté une chanson en anglais, qui m’a poussé à zapper sur Mireille Dumas, tant elle criait dans mes oreilles.

Ce soir, j’aurais pu vous parler d’Alex. Alex a chanté Les cactus, chanson que je n’apprécie que moyennement. Son interprétation était correcte, mais le look était totalement inadapté.

Ce soir, j’aurais pu vous parler de Julien. Julien est pour moi le pire candidat de tous. C’est un imposteur. Il est mauvais, incompétent, faux, et pas beau. Quand j’entends les louanges qui lui sont lancées, je suis blasé. Il a torturé une chanson du King en faisant son cirque ridicule. C’est du moisi qui pue.

Ce soir, j’aurais pu vous parler de Soma. Il a chanté Sur la route de Raphaël et Jean-Louis Aubert. Il a été submergé par le trac, et c’est ce qui a rendu charmant son timbre de voix. Mais il lui faudra prendre plus d’assurance par la suite. Ce n’est pas parce qu’on a une peau lisse et mate, et des dents très très très (trop?) blanches, qu’on gagne.

Ce soir, j’aurais pu vous parler de Gaëtane. Gaëtane a chanté Call me de Blondie. Ce fut sûrement la meilleure prestation de la soirée. Voix parfaite, façon de bouger très pro, et surtout, quel look… J’en ai encore les yeux qui pétillent.

Ce soir, j’aurais pu vous parler de Canelle. Elle a chanté Cendrillon, version douce, ce qui est assez curieux pour cette soirée spécial rock. C’était assez joli.

Ce soir j’aurais pu vous parler de Christophe. Il a chanté Double je par-dessus son playback, ce qui a eu pour conséquences quelques couacs. Christophe reste de toute façon bien supérieur à n’importe quel candidat de cette année.

Ce soir, j’aurais même pu vous parler de ma soirée… C’est fou.

Et pourtant, bien que la version de Madame Kay soit d’un niveau très haut, je vais vous parler, ce soir, de la chanson qui a fait qu’Ilyès a été éliminé. Je t’aime. Mais où était ton énergie, Ilyès? Où était ta fougue? Où était ton besoin de gueuler au monde entier ton amour? Tu parles, juste un petit bisou sur la bouche de ta copine… Enfin, merde quoi! Ça aurait dû décoiffer! Je t’aime comme un fou, comme un soldat, comme une star de cinéma…

17 avr. 2007

La prétention de rien

Permettez-moi de remercier à l'avance toutes les personnes qui me souhaiteront une bonne fête aujourd'hui.
(Si si, vous pouvez vérifier)
Alors, merci.

15 avr. 2007

Le bulletin trimestriel apolitique

(Les notes ci-après ont été attribuées indépendamment de toute opinion politique.)
img254/9199/besancenotui2.jpg
Son charisme : 11/20
Ses talents d'orateur : 16/20
Son naturel : 17/20
Son sex-appeal : 14/20
Sa moyenne : 14,5/20
img265/6641/buffetup9.jpg Son charisme : 05/20
Ses talents d'orateur : 05/20
Son naturel : 08/20
Son sex-appeal : 04/20
Sa moyenne : 05,5/20
img254/6158/schivardixd6.jpg Son charisme : 02/20
Ses talents d'orateur : 01/20
Son naturel : 13/20
Son sex-appeal : 01/20
Sa moyenne : 04,25/20
img502/2353/bayrouhk9.jpg Son charisme : 14/20
Ses talents d'orateur : 13/20
Son naturel : 06/20
Son sex-appeal : 10/20
Sa moyenne : 10,75/20
img502/4474/bovfu2.jpg Son charisme : 11/20
Ses talents d'orateur : 14/20
Son naturel : 17/20
Son sex-appeal : 01/20
Sa moyenne : 10,75/20
img502/5230/voynetuv0.jpg Son charisme : 07/20
Ses talents d'orateur : 11/20
Son naturel : 12/20
Son sex-appeal : 08/20
Sa moyenne : 09,5/20
img265/4662/devilliersys2.jpg Son charisme : 05/20
Ses talents d'orateur : 05/20
Son naturel : 02/20
Son sex-appeal : 05/20
Sa moyenne : 04,25/20
img265/4729/royalgl6.jpg Son charisme : 08/20
Ses talents d'orateur : 12/20
Son naturel : 05/20
Son sex-appeal : 15/20
Sa moyenne : 10/20
img502/8720/nihouswy3.jpg Son charisme : 09/20
Ses talents d'orateur : 14/20
Son naturel : 15/20
Son sex-appeal : 07/20
Sa moyenne : 11,25/20
img502/1656/lepenfq9.jpg Son charisme : 16/20
Ses talents d'orateur : 16/20
Son naturel : 07/20
Son sex-appeal : 01/20
Sa moyenne : 10/20
img57/8700/laguillernv8.jpg Son charisme : 09/20
Ses talents d'orateur : 10/20
Son naturel : 13/20
Son sex-appeal : 08/20
Sa moyenne : 10/20
img502/3649/sarkozysa2.jpg Son charisme : 13/20
Ses talents d'orateur : 16/20
Son naturel : 11/20
Son sex-appeal : 13/20
Sa moyenne : 13,25/20

13 avr. 2007

Petit à petit, l'oiseau fait son nid

Il fallait bien que ça arrive un jour ou l'autre.
Et bien ça y est!
Il faut dire que je l'attendais depuis quelques temps avec un plaisir que je m'efforçais de dissimuler, en vain. En fait, depuis quelques temps, dès que j'ai le moral à un niveau bas, ce qui finalement arrive au moins une fois par jour, c'est vers lui que je me tourne.
Il s'appelle Mika... Non, ne me dites pas que vous ne connaissez pas... Non? Tu ne connais pas, toi, petit lecteur inculte? Alors que je ne pense qu'à lui nuit et jour (enfin, pas nuit entière et jour entier, mais bon, quand même), et dont je m'efforce de parler dans au moins une chronique sur trois, pour que toi, lecteur ou trice, tu connaisses au moins une minute de bonheur dans ta journée? Quelle immaturité dans le comportement!
Moi, je suis mature, puisque je j'adôôôre Mika (oui, c'est une preuve de maturité, labellée par moi-même), et aussi parce que, ce soir, je saute, je frétille, je me tortille d'excitation sur ma chaise depuis que j'ai appris la bonne nouvelle: l'album Life in cartoon motion est l'album qui a été le plus téléchargé la semaine dernière. Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, les titres Relax (Take it easy) et Grace Kelly sont les titres classés respectivement premier et deuxième au classement des titres les plus téléchargés la semaine dernière.

img119/2194/mika2eg6.jpg

Vous allez, me dire, ce ne sont que des classements de téléchargements. Et vous aurez raison. Mais Mika, c'est aussi ça. Et là, c'est fort pour un album sorti le dix février dernier, et que j'ai acheté le dix février dernier.

10 avr. 2007

Recyclage

Sur TF1, on a le droit à la différence. On a le droit d’être vieux, nain, ou crétin sans se sentir discriminé. On a le droit d’avoir quatre-vingts ans et d’être commissaire de police, on a le droit d’être bonne sœur et flic à ses heures perdues, on a le droit d’être ange gardien. C’est une bonne chose, me direz-vous (ou pas), mais le problème, c’est que la crédulité du téléspectateur est en péril. Voir un Roger Hanin – qui commence enfin à prendre du recul – s’époumoner dès qu’il doit prononcer son célèbre Navarro, j’écoute parce qu’il n’a plus assez de souffle pour aller jusqu’au bout de ces cinq syllabes à prononcer, c’est particulièrement intriguant. Est-ce que Dominique Lavanant est crédible en tant que sœur-flic ? Est-ce que Natacha Amal est crédible en tant que juge-femme-fatale dont le visage commence à confirmer que les crèmes anti-rides à trop forte dose sont nocives pour la peau ? Est-ce qu’Ingrid Chauvin est crédible tout court ? Dans la maison TF1, on ne s’en soucie pas, du moment que ça marche.

Or parfois, ça ne marche pas trop côté audience, et pourtant, moi, j’ai passé une bonne soirée en regardant Pierre Mondy dans Bac +70, hier soir. En réalité, on ne peut pas dire que l’histoire était très crédible, puisque Louis Morlet, le personnage interprété par l’acteur qui interprète le commissaire Cordier dans une autre série, était à la tête d’une boulangerie. Et du haut de ses bien-plus-que-soixante-dix-ans, tel un fringant lycéen de Terminale S, il se met en tête de repasser son bac pour prendre une revanche sur la vie et impressionner sa petite fille. Là où l’incohérence est au summum, c’est lorsqu’il vient prendre place au sein de l’établissement scolaire, avec ses jeunes camarades de classe. C’est gentillet, certes, mais peu crédible.

Mais heureusement, TF1 n’est pas trop pointilleuse à propos de ces minuscules détails invraisemblables, et nous prépare encore de nombreux téléfilms savoureux, dont le prochain numéro louera les talents de comédien d’un Christophe Dechavanne très convaincant, paraît-il. Tout ceci avant d’apprécier dans un futur encore plus lointain les performances de Jean-Luc Reichmann (oui, lui aussi…) dans un téléfilm pour TF1.

8 avr. 2007

Ma vie au cinéma

Il ne faut pas se faire des idées saugrenues à la lecture d’un titre de chronique. Bien que ma vie soit l’objet de tous les fantasmes d’un lectorat toujours grandissant – j’essaie, en tout cas, de m’en convaincre – elle n’intéresse pas encore un Spielberg, un Scorsese, ni même une Serreau. Lorsque je parle de ma vie au cinéma, je parle de ma vie dans un cinéma.

De toute mon existence, je n’ai jamais travaillé avec un patron et des collègues; je n’ai fait que baby-sitter et donneur de cours particuliers. Travailler, je veux dire dans une entreprise, est donc une grande première pour moi. Je suis exactement à la moitié de mon CDD, aujourd’hui, dimanche 8 avril 2007. Si tout va bien, mon patron me reprendra occasionnellement au cours des semaines qui arrivent, puis en été. J’aurais pu me réfugier dans un piège à étudiants, à MacDo ou à Auchan, mais ce n’était pas digne de moi. Pour Rhum Raisin, il fallait quelque chose de plus agréable. C’est pourquoi, je travaille dans un cinéma. Dans un grand cinéma de C. Vous comprendrez aisément que je ne peux pas dévoiler le nom de ce cinéma de C. puisque je ne voudrais pas vous voir débarquer en face de moi dans l’unique but indiscret de découvrir ma tête. Je sens bien que l’envie de faire un saut à C. vous dévore, mais souvenez-vous que vous n’avez pas que ça à faire, hein. D’autant plus qu’à C., des cinémas, il n’y en a pas énormément. Alors après, je vais paniquer, moi.

En tout cas, mon job de vacances me plaît. Il suffit de faire des grands sourires aux clients et entes qui me plaisent physiquement (aux autres aussi, mais moins), et le tour est joué: ils et elles trouvent le petit vendeur très bien. Du moins, c’est que j’imagine pour me réconforter et faire plaisir à mon ego. Et en plus, j’ai le droit d’aller voir tous les films que je veux. C’est pas mal pour un premier job. Le plus dur, pendant les prochaines semaines, sera de concilier mes cours du jour, mes cours du soir, et le cinéma aux horaires toujours tardifs, parfois week-endiens, et souvent jours fériéens…

(Non, vous ne rêvez pas: je viens bien de vous raconter un bout de ma vie.)

7 avr. 2007

Les choristes

Il fut un temps où la vie était plus douce. Autrefois, les enfants n’étaient pas aussi déchaînés qu’aujourd’hui. Je n’aime pas faire des généralités, mais il est indéniable que les enfants ont gagné en hardiesse au fil des décennies. Alors qu’aujourd’hui des gamins font du happy slapping en tabassant leur prof d’anglais, autrefois d’autres gamins chantaient des chansons pour tenter de faire régner naïvement la paix dans le monde. Ces enfants s’appelaient les Poppys.

Le rôle des Poppys au début des années 70 était d’apaiser les foyers français avec des chansons dénonçant la guerre, des chansons paisibles, des chansons emplies d’espoir et de spontanéité. C’est, en fait, en 1946 que les Poppys sont créés, à la suite d’un casting. Le groupe est issu de la chorale d’Asnières, qui avait notamment interprété le générique de Belle et Sébastien.

Le succès est au rendez-vous à partir de 1970, avec le titre Noël 70, très original pour cette période de Noël 1970. Puis vont s’enchaîner les tubes au cours des quatre années qui suivront 1970, ce qui permettra aux Poppys de vendre cinq millions de disques: Non je ne veux pas faire la guerre, Des chansons pop, L’enfant do… Les deux plus gros tubes des Poppys sont Isabelle, je t’aime, véritable ode à l’amour profond que peuvent ressentir deux enfants l’un pour l'autre, et bien sûr, Non, non rien n’a changé, véritable coup de gueule contre un monde qui ne tournait (déjà?) pas très rond. Et même en 2007, écouter les Poppys peut apaiser les émotifs, sachez-le.

4 avr. 2007

Révolution gustative

Cancan: Tu dis plus rien?

Rhum Raisin: J’ai mal à la gorge.

Cancan: J’ai des Solutricine® si tu veux.

Rhum Raisin: Oh oui! Des Solutricine®! Des Solutricine®!

Quelle déception!

Avant, je prenais un plaisir fou à lécher la partie blanche jusqu’à ce qu’elle disparaisse, puis la partie marron – bien qu’il fût plus facile de lécher d’abord les deux parties blanche et jaune avant d’attaquer la partie marron, centrale – pour enfin me délecter de la partie jaune, au goût de citron. Des trois, la meilleure était la partie jaune avec son goût acidulé, qui piquait agréablement les papilles tout au fond de la bouche. La partie blanche a un banal goût sucré, tandis que la partie marron a un goût difficilement reconnaissable, mais on s’en fout puisqu’elle c’est la plus mince.

Or désormais, plus de Solutricine® au goût de citron. Ils l’ont remplacé par une saveur très naturelle: l’acerola. Or des Solutricine® sans goût de citron, c’est comme de la sauce tomate goût mayonnaise, comme du pâté en croûte sans le pâté, ou comme des Werther’s Original® goût fraise; ce ne sont plus des Solutricine®.

img293/5264/solutricinecm1.jpg

Je n’ai plus qu’à aller me consoler avec les Lysopaïne®, fidèles à eux-mêmes, eux.

3 avr. 2007

Matraqueurs, matraqueuses: à bas le matraquage!

Le matraquage à la radio n’est pas une bonne chose pour les personnes qui ont des goûts musicaux de qualité. Le matraquage tire vers le bas, et l’on ressent comme une impression de corruption. Et l’on en arriverait presque à trouver le dernier de titre de Céline Dion bon, le deuxième de Christophe Willem joli, et le premier de Tony Parker agréable. Finalement, ce qui suit n’est peut-être pas mieux…

N°10 – On s’attache – Christophe Maé – À la première écoute, on trouve la voix de Christophe Maé insupportable. À la deuxième, à la troisième, puis à la quatrième aussi. En fait, sa voix enrouée de garçon en pleine puberté demeure assez inhabituelle. Néanmoins, la mélodie est intéressante. [Merci le matraquage]

N°9 – J’veux un mec – Adrienne Pauly – Je n’ai pas accroché dès la première écoute, mais il faut avouer que cette chanson est entraînante, et sa chanteuse semble avoir du caractère. [Merci le matraquage]

N°8 – Dimmi perché – Nyco – La mélodie est très simple à retenir, et c’est le genre de chanson que j’écouterais avec plaisir lors d’une belle soirée d’été à rêvasser. [Pas eu besoin du matraquage]

N°7 – America – Razorlight – C’est une chanson que je qualifierais de pop rock. D’habitude, même si c’est assez écoutable, je n’en raffole pas. Or là, c’est assez bien. [Merci le matraquage]

N°6 – Non dits – Olivia Ruiz et Christian O – Olivia Ruiz est, ne nous voilons pas la face, assez ridicule avec ses petits gestes scéniques saccadés, ses claquements de doigts les bras levés, et ses coups de hanches désarticulés. Mais le style rétro sur un rythme de tango lui va très bien sur cette chanson duottée avec un inconnu (en tout cas de moi). [Merci le matraquage]

N°5 – La liste – Rose – Voici une chanson douce, et assez délicate. Rose fredonne à son amoureux toutes les choses qu’elle veux faire en sa compagnie. C’est plutôt mignon. [Pas eu besoin du matraquage]

N°4 – Que hiciste – Jennifer Lopez – Je n’aime généralement pas les chansons de Jennifer Lopez. Mais il y a une innovation cette fois-ci: elle chante en espagnol. Et donc forcément, je ne comprends rien, ce qui surestime probablement la valeur de la chanson à la mélodie très belle. J’ai l’impression qu’elle est une femme bafouée dans cette chanson, une femme au destin tragique, mais qui n’a qu’une seule valeur dans sa vie: l’amour. Ce que c’est bien quand on peut inventer soi-même la chanson! [Pas eu besoin du matraquage]

N°3 – Ta meuf (La caille) – Faf Larage – C’est extrêmement étonnant de voir ce type d’interprète dans mon classement, mais j’avoue que c’était indispensable. Comment peut-on décemment créer une chanson pareille non anonymement? Elle est truffée de perles toutes plus affligeantes les unes que les autres. Mais c’est pour ça que j’aime bien. Florilège: "Elle pisse debout en chantant ‘Le crime paye’", "Elle nous fait peur, tu piges, quand elle est là, on se chie dessus", "Tu la croises dans la rue, au mieux elle te vomit dessus", "Les mecs, elle leur met la main au cul, si tu lui plais, c’est mort, elle te casse le c…". Je crois que ce qui me plaît particulièrement dans cette chanson, ce sont les chœurs masculins, prodigieux, et le "c’est abusé" à un moment. [Merci le matraquage]

N°2 – Le miroir – Chimène Badi – À la même place que la dernière fois. Chimène intensifie son statut de grande chanteuse à mes yeux. Le rythme est très entraînant, ce qui confirme que Chimène est aussi crédible en molle (Entre nous, Dis-moi que tu m’aimes) qu’en énergique (Le jour d’après, Retomber amoureux). [Pas eu besoin du matraquage]

N°1 EX AEQUO – Relax (Take it easy) – Mika – ET – Grace Kelly – Mika – Je crois que les adjectifs qualificatifs les plus prestigieux ne suffisent pas à définir la qualité de cet artiste. En fait, ces deux chansons se retrouvent en première position, parce qu’elles surplombent indéniablement tout le paysage musical actuel, et parce que je ne pouvais plus me restreindre à n’en choisir qu’une sur les deux. À la radio, nous n’avons droit qu’à Relax (Take it easy), tandis qu’à la télé, nous ne voyons que le clip de Grace Kelly, d’où ma résolution à classer les deux titres ex aequo. Quel plaisir d’écouter Mika, de danser sur Mika, de chanter (presque) comme Mika! Pfiou! [Matraquage? Vous plaisantez? Nul besoin]