30 nov. 2009

La grande famille

Rendons hommage à nos aïeux.

(Surtout quand on ignore leur existence)

25 nov. 2009

Ils ont marqué la chanson française (14) - Coeur de Pirate

Elle aurait pu être une noble à particule dont le patronyme eut été Pirate et le prénom Coeur, mais il n'en est rien puisqu'il s'agit bien là d'un pseudonyme. Béatrice Martin est une toute jeune chanteuse de vingt ans venue du Québec. En écoutant les chansons de son album éponyme, il est évident qu'elle ne mise pas sa carrière sur la diction. Même le grand Perez Hilton a déclaré à propos de Coeur de Pirate : « Nous n'avons aucune idée de ce qu'elle dit, mais c'est adorable ! ».

Et c'est bien là le seul gros handicap de cette charmante blonde. Bien qu'elle soit une admiratrice inconditionnelle de René Angelil (si, si, ça existe...), elle semble avoir fait davantage ses gammes en écoutant du Farmer qu'en écoutant du Dion. Il doit falloir une bonne dizaine d'écoutes de chaque morceau du disque pour déceler une parole intelligible. Quand on sait que Comme des enfants est désormais proposée à N'oubliez pas les paroles !, il y a du souci à se faire. Ajoutez à cela une voix chancelante et enfantine et vous pouvez être sûrs qu'un étranger sera dans l'incapacité totale de comprendre un moindre mot.

Sosie presque parfait d'une France Gall dans les années 1960, une petite ressemblance avec Duffy, voilà la fraîchement nommée aux NRJ Music Awards. Son visage angélique, son air mélancolique et sa moue boudeuse participent activement à l'attirance qu'elle suscite. Mais là où Coeur de Pirate mérite que l'on parle d'elle, c'est au niveau de ses mélodies. Elles sont désuettes, délicieuses et malicieuses. L'ambiance retro de l'album lui donne une image surannée et un petit goût piquant comme celui des bonbons qui piquent la langue. Et il n'y a qu'à regarder le nouveau clip de la chanteuse, en duo avec Julien Doré et gros succès en perspective, pour se régaler de ce petit bijou démodé.

Je te propose, cher lecteur, chère lectrice, d'optimiser ton plaisir, en découvrant la version de Pour un infidèle, avec le Canadien Jimi Hunt.

[Précédemment dans Ils ont marqué la chanson française : François Feldman, Ophélie Winter, Claude Nougaro, Bill Baxter, Nicole Croisille, Vincent Delerm, Alliage, Les Minikeums, Alice Dona, Gérard Palaprat, Arielle Dombasle, Céline Dion, Saki]

22 nov. 2009

Dimanche, c'est brocante

De la même manière que je suis allé dans un bal de village pour la première fois de ma vie à 20 ans, je me suis rendu, aujourd'hui, pour la première fois de ma vie, dans une brocante. Attention, je ne parle pas du petit vide-greniers du village, visité au hasard de la promenade du dimanche avec papy et mamy. Oh non. Je parle bien de la bonne vieille brocante couplée au vide-greniers de tous les greniers du coin, organisée sur deux jours. Le truc énorme, quoi. J'en suis encore tout retourné et tout malheureux de ne pas avoir découvert ça plus tôt, comme bien d'autres choses, d'ailleurs.

Avant d'entrer dans la grande salle ruisselant de pépites, on sent déjà qu'on va vivre un moment grandiose. Des dizaines de mamans sont là, à discuter devant la porte d'entrée, la poussette à la main. Le deuxième enfant, étant plus grand, tient la deuxième main de la maman. L'ambiance est conviviale, on parle fort, on discute de ce qu'on a acheté et on rit à gorge déployée. Puis on entre dans la grande salle où sont entassées toutes les vieilleries pour lesquelles on s'est déplacé. On respire un mélange de merguez grillée, de fumée et de café artisanal. C'est normal, le bar/buvette est situé à l'entrée, où sont réunis tous les plus de 70 ans et les maris des mamans de dehors qui en sont probablement tous à leur huitième verre de Beaujolais nouveau. On en zapperait presque qu'on est accueilli par un superbe live de Michèle Torr enregistré à l'Olympia en 2002. Le brouhaha est tel que personne ne prête attention à la musique.

Plus on avance dans la grande salle, plus l'odeur de graille s'atténue. C'est une délicate odeur de vieux et de naphtaline qui vient chatouiller nos frèles narines. On déambule entre les babioles de grand-mère, les services de vaisselle en faïence, les fringues portées par trois générations de grands gaillards, les Paris Match de 1956 aussi grands qu'un Libé d'aujourd'hui, ou encore les machines à écrire désuettes et autres Minitel pour les fétichistes des vieux trucs.

Puis, à force de voir tous ces Jacky gens chiner, j'ai compris la joie qu'ils pouvaient ressentir en voyant un objet. Un simple bibelot peut en effet procurer une joie incommensurable tant il peut raviver des souvenirs d'enfance. C'est là que mon regard moqueur s'est peu à peu transformé en tendresse portée sur ces personnes qui occupent leur dimanche en fouillant dans le passé pour espérer retrouver le goût de leur bonheur perdu. Mon bonheur à moi, c'est d'avoir pu me procurer, pour une modique somme, des 45 tours et des singles. Je suis encore novice, mais je sens déjà que ça va me plaire.

Une chanson culte de la belle Karen

La meilleure chanson de Karen

L'incontournable


Le verso de Bébé Rock de Jeanne Mas (oui, on était moins regardant, avant)

Une petite sélection du meilleur des années 1990

20 nov. 2009

Populaire Petit Poucet Particulièrement Perfide

Il est entré dans le club huppé des publicités agaçantes qui donneraient presque envie d'éteindre la télé si on n'avait pas envie de regarder la fin de son Joséphine, ange gardien. Voilà à peine quelques semaines que cette pub est diffusée qu'elle nous fait déjà l'effet désagréable d'un spot de pub qui reste dans la tête et dont on n'arrive pas à se débarrasser. Une sorte de Carglass répare, Carglass remplace, d'Atooool, les opticiens, ou, pire encore, de Javel Dose, Javel dire à tout l'monde qui provoque un soupir de lassitude dès les premières secondes de diffusion.

La Banque populaire aime les contes. Et son nouveau chouchou, c'est le mignon Petit Poucet (PP). Mis au monde avec ses six frères par des parents démunis, le PP est un petit filou rusé et perspicace. Alors que ses parents ont décidé d'abandonner leurs sept marmots dans la forêt, le PP se munit de cailloux blancs afin de retrouver le chemin de la maison. Il devient alors un Populaire Petit Poucet (PPP), puisque ses parents sont finalement heureux de revoir leurs bambins. Oui mais voilà, une deuxème tentative d'abandon laissera le PPP et ses frères seuls dans les bois. Après des péripéties chez un ogre de la forêt que je ne détaillerai pas puisque là n'est pas le propos, le PPP revient chez ses parents. C'est cette histoire que la banque en question a décidé de parodier.

On voit bien que la Banque Populaire nous prend ici pour des débiles. Les parents du PPP adoptent une position paradoxale. Il est déjà improbable qu'ils abandonnent leurs enfants, alors enfants, et qu'ils les retrouvent, alors adultes. Comme si Perrault avait écrit une histoire avec une ellipse de vingt ans qui ennuierait quiconque écoute avec attention ladite histoire. Il faut également étudier la raison pour laquelle, vingt ans après le terrible abandon, ils en soient encore à broder un portrait de leur PPP et à relire des coupures de presse sur leurs enfants perdus. Inutile de broyer du noir, il fallait y penser avant, merde. Et enfin, comment se fait-il qu'il semblent ravis de retrouver leur PPP et qu'ils se balancent complètement de ce qu'ont bien pu devenir leurs six autres enfants ?

Cette pub de banque veut, bien entendu, nous montrer qu'on peut avoir une enfance malheureuse, voire même tragique, mais que la roue peut tourner, comme sur TF1. On peut devenir grand et beau. On peut venir narguer ses pauvres parents qui resteront des ploucs toute leur vie, alors que soi, non. Et enfin, on peut, grâce à cette banque, se payer une belle auto, pour y pécho le petit chaperon rouge. La morale est sauve.

Là où le Populaire Petit Poucet devient Particulièrement Perfide (PPPPP), c'est lorsque cette banque l'invite à enregistrer ses mémoires en chanson. La pub se poursuit ainsi. On y apprend comment il a pu survivre, comment il a avalé sa rancoeur et comment il se lance dans une carrière de chanteur. C'est un ainsi que la Banque Populaire veut faire de son PPPPP un buzz. Perfide, non ?

11 nov. 2009

Ça sert à rien un jour férié

Les belles journées de fêtes ou de commémorations nationales nous donnent l'opportunité de ne pas travailler. C'est plutôt pas mal de bénéficier d'un jour de repos au milieu de la semaine... C'est tellement bien qu'au final, la journée n'est pas très productive...

  • On se réveille à midi moins dix
  • On reste dans son lit éveillé pendant de longues minutes, juste pour savourer un moment qui n'arrive d'habitude jamais un mercredi
  • On mange
  • On a tendance à vouloir rester en pyjama toute la journée, mais on se dit que, quand même, ça fait grosse feignasse
  • On regarde Tout le monde veut prendre sa place parce qu'il n'y a pas grand chose d'autre à faire
  • On mange
  • On se dit qu'il faudrait faire un peu de ménage, mais on reste devant la télé
  • On surfe sur Internet et on regarde l'écran bêtement en se demandant quel site on pourrait bien consulter pour passer le temps
  • On mange
  • On hésite entre faire un tour dehors, histoire de sortir un peu, et ranger le bordel qui s'accumule chez soi depuis la rentrée scolaire
  • On décide finalement de reporter ces tâches au week-end
  • On mange
  • On fait une petite sieste
  • On regarde le best-of du Grand journal
  • On mange
  • On se rend compte qu'il est déjà 23 h 30 et qu'on a rien fait de cette p?#\ù@! de journée off

4 nov. 2009

Invincible

Je n'ai pas assez de mots pour décrire l'effet que procurent presque deux heures intimes avec Michael Jackson.

Je n'aime pas trop employer le mot bluffé. Je dirais donc que je suis stupéfait. Le problème, c'est que le mot stupéfait n'a pas une valeur assez élevée pour qualifier mon état d'esprit après ma séance de This is it. Je pourrais dire que je n'ai pas assez de mots pour décrire l'effet que procurent presque deux heures intimes avec Michael Jackson. Je pourrais me ranger derrière l'avis quasi unanime des journalistes ou derrière les dithyrambes exprimés par les spectateurs. Je ne suis pas vraiment capable de juger le film, son montage, son cadrage. Mais voir les répétitions d'un show qui s'annonçait exceptionnel, ça, j'ai adoré.

This is it montre ce que la majorité du public ne peut pas imaginer. Je ne parle pas des fanatiques de MJ, comme on l'appelle dans le film, mais bien des gens pour qui MJ est une star parmi d'autres, rien de plus. Pour certains, MJ est la plus grande star du monde, pour d'autres c'est un chanteur comme les autres, qui a juste eu de la chance d'avoir un succès incomparable. Or c'est faux. À le voir s'entraîner pour ses cinquante shows londoniens, il prouve que c'est un artiste avec un talent - notamment vocal - que même de grands admirateurs ne pouvaient subodorer, une humanité indéniable et un professionalisme inouï.

Je ne suis pas particulièrement fan de MJ. La preuve : ma chanson préférée de lui, c'est Heal the world - qui me ramène décidément à cette encombrante fatalité que je préfère toujours ce qui est mou - et éventuellement Black or white. Je n'aime pas vraiment Beat it, ni Billie Jean et encore moins Thriller. Je suis même incapable de fredonner Smooth criminal, ni Earth song, ni The girl is mine. Bref, MJ avait énormément de secrets pour moi et j'avais assez peur de m'ennuyer pendant ce long documentaire. Il m'a fallu une vingtaine de minutes pour être happé par l'ambiance, et après... je n'ai pas vu le temps passer.

MJ répète, en compagnie de ses danseurs, de ses musiciens et des techniciens, toutes les chansons du spectacle, une par une. Il sait quel pas danser à tel moment précis de sa chanson. Il sait quelle note le choeur devra chanter à tel moment du refrain. Il sait quelle lumière devra être projetée à tel moment du show. Il sait quel regard la jeune femme qui chante en duo avec lui devra lancer au public.


Le chanteur et danseur américain Michael Jackson, ici en 1993.

Le chanteur et danseur américain Michael Jackson, ici en 1993.

MJ est habité par la musique, à un degré inimaginable, toujours en mouvement, limite en transe. Le final de Beat it est majestueux. Le nouveau clip de They don't care about us est génial (extrait à la fin de cette chronique). C'est un artiste d'un professionalisme irréprochable, à qui il manque peut-être, certes, une légère touche d'humour et de convivialité entre lui et son équipe, hormis un ou deux passages. Son énergie est incroyable : il est même plus dynamique que ses danseurs de vingt ans, qui, au passage, ne doivent pas en revenir d'avoir partagé ces quasi-concerts privés avec lui. En fait, il est tellement fascinant que l'on reste scotché devant le grand écran, presque fier de partager ces moments privilégiés à le regarder répéter. On lui pardonne même ses errances vestimentaires : son pantalon orange et ses cuisses dramatiquement fines, son bas de jogging doré à paillettes brillantes et sa veste à épaulettes pointues.

Finalement, le seul défaut que je trouve à This is it, c'est de ne pas laisser le droit d'entendre Heal the world en live (sauf un peu, à la fin, si on reste jusqu'à l'arrêt du générique, ce qui vaut toujours le coup), ni You are not alone. À part ça, le reste est assez génial.

2 nov. 2009

Une à une les gouttes d'eau me dégoulinent dans le dos

Beaucoup de chansons se distinguent par leur qualité mélodique et parolique. Malheureusement, toutes n’ont pas l’indéfinissable chance de figurer dans le tant convoité Top Ten. Voici les dix meilleures chansons rhumanesques du moment…

N°10 – M (Hey hey hey) – Najoua Belyzel – Après un hommage à Marie Laforêt, la chanteuse s’apprête à sortir son nouvel album avec un morceau hommage à Mylène Farmer. Quand une chanteuse qui abuse des fins de phrases tragiques écrit un hymne à la gloire d’une chanteuse qui abuse des aigus, ça donne une chanson correcte dont les couplets sont meilleurs que les refrains.

N°9 – Mama do (Uh oh, uh oh) – Pixie Lott – Une mélodie efficace, un refrain qui ne veut rien dire, une vague ressemblance avec Duffy et le tour est joué. Cette chanson fraîche, à défaut de marquer les annales, marquera ce Top Ten.

The clip is there.

N°8 – Belle à en crever – Olivia Ruiz – Comme Superbus ou Gérald de Palmas, Olivia Ruiz me plaît une fois sur deux. Là, c’est la fois sur deux où j’aime bien. Sa voix nasillarde est quelque peu en retrait, le couplet est mutin et le Je suis là lasse de t’effleurer du refrain est sympathique.

Regardez le clip.

N°7 – Sans dire un motEmmanuel Moire Je ne me lasse pas de cette ballade des plus cul-cul. (Je dois confesser que je ne sais absolument pas comment accorder cul-cul. L’écrire culs-culs selon la règle du pluriel des mots composés de deux noms communs ne m’emballe guère. Peut-être aurais-je du opter pour l’orthographe en un seul mot, cucul, mais de toute façon, maintenant c’est trop tard, j’ai bien trop écrit pour ne rien dire.)

N°6 – You don’t know – Milow – Comme avec sa reprise de Ayo technology, Milow prouve qu’il sait manier le rythme étonnamment bien. Cette chanson est dynamique, agréable et donne envie d’acheter des grosses lunettes à monture noire pour rien, juste par plaisir.

Clic here to watch the clip.

N°5 – PaparazziLady Gaga Les derniers extraits de l’album The fame (avec notamment Bad romance ou Eh eh (Nothing else I can say) sont meilleurs que les premiers). Sa participation à Taratata étant tout simplement étonnante, sa place dans ce Top Ten est méritée.

What a video-clip !

N°4 – J’y crois encoreYcare Tout comme Alison, cette chanson est d’une grande qualité, un peu triste mais gorgée d’espoir. Ycare montre tout son talent avec son album qui mériterait d’être un peu plus joué en radio. Et puis, une chanson qui s’intitule J’y crois encore ne peut, a priori, pas être mauvaise.

Entraîne-toi à N'oubliez pas les paroles !

N°3 – Où je vais – Amel Bent – Le retour d’Amel sera certainement gagnant. Elle n’est pas aussi has been que l’était Tina Arena au moment de la sortie de Aimer jusqu’à l’impossible. Où je vais devrait donc être un succès. Le clip est improbable, Amel étant assez peu crédible en adolescente de douze ans, tout comme l'est la jeune femme jouant sa mère, à peine plus âgée qu’elle, mais peu importe, la chanson est bonne.

Le clip est ici.

N°2 – Haven’t met you yet – Michael Bublé – Dans la lignée direct de la pop anglaise de la fin des années 90, entre Boyzone et Westlife, cette chanson est parfaite. Déshydratante, subtile et entrainante, Haven’t met you yet a l’étoffe d’un numéro 1. Elle tombe malheureusement pile au même moment qu’une chanson qu’il est impossible de ne pas classer sur la plus haute marche du podium…

N°1 – RainMika Epoustouflante de génie, voilà ce qu’est Rain, qui est, musicalement, la suite logique de Relax, Take it easy. Le tempo est très bien maîtrisé, l’air se grave à la première écoute et les aigus de Mika sont jouissifs. La chanson devrait être lassante à la longue, mais elle mérite amplement la première place de ce Top Ten de novembre.

Le clip est .