27 juil. 2010

Reconversions pornotube

De la même manière que les anciennes Miss France aiment se recycler dans la présentation d’émissions pourries de la TNT, les anciennes actrices porno aiment se lancer corps et âme dans la chanson. Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, le tube n’est pas à la portée de toutes. Bien avant Clara Morgane, des stars de leur époque se sont frottées à la chanson, avec un succès timide.

Avant d’être une animatrice radio posée et sage, qui s’improvise en experte en représentation abstraite et concrète du sexe dans Médias, le magazine, Brigitte Lahaie a rongé son frein (à qui ?) et disséminé des amitiés avec les gens du showbiz, de-ci, de-là, cahin-caha. Et c’est donc tout naturellement au beau milieu des années 80, alors même que sa carrière porno était derrière elle (et ses partenaires aussi), et que s’amorçait une carrière d’apparitions tétoniques dans les téléfilms érotiques, Brigitte s’est lancée dans la chanson. Brigitte Lahaie nue dans des positions équivoques, c’était bien fini. Caresse tendresse est sortie en 1987 mais n’a malheureusement pas reçu le succès escompté. Car non, Brigitte ne s’est pas engouffrée dans le créneau de la Compagnie Créole ou celui de Jacques Higelin. Elle a plutôt visé la facilité et a enfilé des perles au lieu de bosser dur comme elle les aime. Sur une mélopée à la Gainsbourg-pas-très-en-forme, Brigitte se prend pour Bardot et fredonne un refrain qui a dû en émoustiller plus d’un :

Viens poser tes lèvres
Contre mes seins
Viens mettre la fièvre
Entre mes reins

Avant d’ajouter :

J'aime les hémisphères de l'interdit
Les fusions d'enfer du paradis
Je t'aime

Oui, Brigitte, nous aussi on aime les hémisphères de l’interdit. Audio très intéressant.

Autre époque, autre niveau. Plus bas, celui-ci. Laure Sainclair, sur laquelle je m’étendrai peu, a aussi tenté une reconversion musicale. Deux versions françaises désastreuses en sont le résultat : Pourquoi tu pars ? (Porque te vas) en 2000 et Vous (True) en 2001.

Clara Morgane, elle, revient avec une chanson très 2010, avec un clip rempli d’images saphiques. Elle a déjà fait plusieurs tentatives dans les années 2000, avec un succès plus ou moins reconnu. Son J’aiiiiiiiiiiime, en duo avec Lord Kossity, plutôt désagréable, est largement battu par Le Diable au Corps, à la mélodie étrangement proche de Heavy Cross de Gossip, avec un peu moins de hargne et plus de gémissements. Clara Morgane touche du doigt une reconversion réussie. Mais juste un doigt.
Les copyrights des photos : bideetmusique.com et claramorgane.com

24 juil. 2010

Fille fasil(a)

Il n’y a pas que les hommes politiques qui cumulent. Il n’y a pas besoin non plus d’être vieux et d’avoir de la bouteille pour cumuler. On peut être jeune et avoir les dents longues.

Prenez Chiara di Bari. C’est la nouvelle Hanounette. Entendez par là, celle qui remplace, non sans délivrance pour les téléspectateurs, Clara Oleg au poste de choriste-fille à Fa Si La Chanter. Parce que oui, Clara Oleg, fille de Charlie Oleg, a été remerciée au bout de quelques émissions pour motif d’on-ne-sait-pas-quoi-mais-on-se-doute-bien-que-c’est-parce-qu’elle-ne-savait-pas-chanter. Son départ, pour ne pas éveiller les soupçons, a entraîné celui de son partenaire de scène, le choriste-garçon, Pierre Darmon. Pierre Darmon avait, lui, une technique vocale excellente (et il l’a toujours, d’ailleurs), et ce ne sont pas ses prestations à Baltard, l’année où l’imposteur a gagné, qui diront le contraire. Même son Grace Kelly, chanson de Mika pourtant très difficile, avait bluffé (bon, sauf Marianne James, mais c’est un détail), notamment, aussi, grâce à son pantalon rouge si bien mis en valeur.

Mais revenons-en à Chiara di Bari. Elle est donc la nouvelle choriste-fille de Fa Si La Chanter. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on y a gagné au change, après Clara Oleg. Au moins, elle n’est pas éclipsée par le choriste-garçon. D’ailleurs, le choriste-garçon a, lui aussi, changé, si vous avez bien suivi (et compris) le précédent paragraphe de cette chronique qui ne sait même pas où elle va. Il s’appelle Régis Olivier. Il aurait pu avoir souffert de persistants Régis est un con dans son enfance, et choisir de s’appeler Olivier Régis, mais non, il assume et s’appelle donc Régis Olivier. De savoir si Régis Olivier nu est gay ou Régis Olivier sexy est hétéro, on s’en fout, ça, c’est juste pour booster un peu les visites inexistantes de ce blogue qui débute. Régis Olivier chante très bien, peut-être un peu moins bien que Pierre Darmon, mais il a quand même été doublure de Roméo et de Benvolio sur le récent Roméo et Juliette, Les enfants de Vérone.

Trop de blabla. On en oublie que c’est quand même Chiara di Bari l’objet de ce texte qui ne mène à rien. (Chiara di Bari sexy en photos) Elle cumule. A la rentrée, elle sera sur scène dans le spectacle musical Il était une fois Joe Dassin, en pleine concurrence avec Mike, Laisse-nous t’aimer. Mais Chiara a aussi accumulé les petits boulots et comme les plus grands, elle a fait des pubs. Avec son grand sourire, elle nous vante les bienfaits des pâtes et de la sauce pour les pâtes. Parce que Chiara di Bari, celle de Fa Si La Chanter, celle de Il était une fois Joe Dassin, a été embauchée, comme deux autres stars, Marie-Christine Adam de Sous le Soleil et Laurent Artufel de Morandini !, pour inciter Raymonde, la ménagère de plus de cinquante ans, à acheter des sauces Panzani. Chiara chante du Joe Dassin, Chiara mange des pâtes, Chiara sourit chaque semaine à Régis Olivier et à Cyril Hanouna et surtout Chiara m’a accepté sur Facebook et ça, ça n’a pas de prix.

(D'ailleurs, si Régis Olivier pouvait m'accepter lui aussi, ce serait cool)

(EDIT 30 juillet 2010 : Merci Régis!)

Photos copyright : Myspace, Facebook, Purepeople

22 juil. 2010

Le cinéma en fait son affaire

Imaginez un film à gros budget, avec un scénario rocambolesque. Ce serait l’histoire d’un homme. Il serait trésorier du parti majoritaire d’un pays et, en même temps, il serait ministre. La femme du héros s’occuperait à gérer la fortune d’une vieille dame riche. La presse dévoilerait des conflits d’intérêts entre le héros et cette vieille dame à la fortune colossale, laquelle serait en procès avec sa propre fille. Ajoutez à cela quelques seconds rôles savoureux comme un photographe, une comptable et un président de la République et vous obtiendrez une histoire improbable « qui n’arrive que dans les films ».

La réalité n’a parfois rien à envier à la fiction. Alors que depuis plusieurs semaines, l’affaire Woerth-Bettencourt ne cesse de faire les choux gras de la presse, pas moins de cinq réalisateurs français se sont déclarés intéressés par porter cette histoire sur grand écran. Tenants et aboutissants ne sont toujours pas tous connus, et pourtant ils se disent prêts à se lancer dans cette folle aventure.

Jean-Pierre Mocky, grande gueule du cinéma français, se dit « passionné » par l’affaire Bettencourt et se verrait bien en faire un film. Fort du succès de son dernier téléfilm sur France 2, le réalisateur proposera le projet à Rémi Pfimlin, le nouveau patron de France Télévisions. « Le sujet est plus intéressant que l’histoire d’un type qui baise sa femme de ménage ! », a-t-il déclaré avec l’air bougon qu’on lui connaît.

Le réalisateur du succès OSS 117 est quant à lui déjà sur les starting-blocks. Michel Hazanavicius développe le projet avec le producteur Thomas Langmann. « Des scénaristes travaillent déjà sur Parce que je le vaux bien », confie-t-il. Le cinéaste voit les choses façon « comédie italienne, à la fois drôle et cruelle ». L’histoire serait centrée sur les personnages qui gravitent autour de Liliane Bettencourt : « Domestiques la journée, milliardaires le soir ».

Claude Chabrol suit, lui aussi, l’affaire romanesque « de très près » et trouve le sujet « tentant ». Mais avant de se lancer, il préfère attendre « que les choses soient résolues ».
Le réalisateur du film Les Prédateurs, Lucas Belvaux, se concentrerait davantage sur « ce que révèle l’affaire de notre époque et de notre président surtout : l’implication du pouvoir politique dans toutes ces histoires ».

Enfin, Xavier Beauvois, à qui l’on doit Des hommes et des dieux, est plutôt séduit par l’idée de transposer l’action au XVIIIe siècle, à l’époque de Talleyrand. Une façon, pour lui, de montrer que « les hommes ne retiennent rien de l’Histoire. C’est toujours pareil : l’argent, encore l’argent… ».
Même Laurent Ruquier planche sur une version jouée sur scène. Lui, c’est plutôt le personnage de François-Marie Banier qui l’inspire. Parce que je la vole bien devrait raconter l’histoire d’un type qui se fait offrir un milliard d’euros par une vieille dame très riche.

Le problème avec un script aussi riche, à mi-chemin entre un polar d’Agatha Christie et un épisode de Dallas, c’est qu’au niveau du casting, il va falloir assurer ! Michel Hazanavicius imagine Jeanne Moreau en Liliane Bettencourt et Denis Podalydès en François-Marie Banier. Xavier Beauvois pense, lui, à Nathalie Baye, « après quatre heures de maquillage ». Quant à Claude Chabrol, il verrait bien Gisèle Casadesus, « excellente comédienne de 97 ans ». Et ce dernier d’ajouter : « Évidemment, Christian Clavier ferait un très bon Sarkozy ». Tout dépendra, bien sûr, du fin mot de l’histoire.

19 juil. 2010

Le retour aux fondamentaux

C'est avec un plaisir non dissimulé que je vous présente le premier vrai billet de ce nouveau blogue. Un nouveau Top Ten ! Les Archives de Rhum Raisin, c'est une sorte d'intégrale de l'oeuvre modeste de moi-même. Comme un best-of, mais avec, aussi, le worst-of, c'est-à-dire tout (tout, tout est fini entre nous...). Or dans un best-of, bien qu'il s'agisse, là, d'une intégrale avec changement de variable, il y a aussi des inédits. Dans l'idéal, avec le temps, les inédits dépasseront, en quantité, les articles déjà publiés ailleurs. Mais il est impossible de connaître l'avenir, même pour Françoise Hardy. Voici donc, en exclusivité intergalactique, le nouveau Top Ten.

N°10 - K'Naan feat. Féfé - Waving flag - J'ai honni la Coupe du monde de football pendant toute la compétition, et même avant. C'est pourquoi je ne découvre que maintenant cet hymne à la gloire des stades et de l'Afrique du Sud. Toute la communion et la ferveur des peuples réunis autour d'une passion commune, le foot, semble jaillir comme un geyser ou comme une canette de Coca light ouverte trop chaude. J'aime les chœurs du refrain.

N°9 - Jessy Matador - Allez Ola Olé - On reste dans l'ambiance festive et comme diraient les Magic System Ki dit mié ? Eh bien, en l'occurrence, Jessy fait mié ! Chanson qui bouge, totalement décontractée et agréable pour se déhancher en plein soleil.

N°8 - Joyce Jonathan - Je ne sais pas - Changement radical de style avec cette ballade au phrasé très intéressant. Il va de soi que les couplets m'offrent la possibilité de m'entraîner à avoir une diction et un débit de paroles absolument jouissifs lorsque l'on chante une chanson, presque au même titre qu'une Valse à mille temps ou qu'un Tout le monde a besoin de tout le monde.

N°7 - Scissor Sisters - Fire with fire - Ils reviennent avec une pochette d'album rigolote et il n'en faut pas plus pour me pencher sur leurs nouvelles chansons. Le premier extrait est Fire with fire. Assez entêtant. Efficace.

N°6 - Timbaland feat. Katy Perry - If we ever meet again - Katy Perry est obligée de trouver maints subterfuges pour avoir du succès, à côté de ses concurrentes, comme Lady Gaga, Lily Allen ou Kesha. Son featuring avec Timbaland a la qualité de contenir, dans ses rythmes frénétiques, certaines notes de belle mélodie.

N°5 - Coeur de Pirate - Ensemble - Elle est vraiment la révélation musicale francophone de ces derniers mois, à mes yeux. Même si on ne comprend qu'un mot sur deux à ses paroles, ce qui rendrait la tâche assez rude pour un candidat à N'oubliez pas les paroles ! qui déciderait de s'aventurer sur Comme des enfants, tout l'album est plaisant. Ambiance sixties, un peu seventies, mais archi-tendance.

N°4 - Chimène - En équilibre - Certains, au fil des ans, ajoutent leur nom à leur prénom. Chimène Badi, elle, l'a oté, même si ses passages en radio rappellent toujours son patronyme. Cette nouvelle chanson est un très bon choix pour la carrière de Chimène. Elle est tout en douceur, en sérénité, en équilibre. Le début du refrain rappelle un peu Et c'est le temps qui court, mais peu importe, c'est bien.

N°3 - Kylie Minogue - All the lovers - On reste dans la douceur absolue, malgré quelques rythmes pop et branchés. Je ne sais pas si c'est de la faute du clip, mais à l'écoute de cette chanson, on a juste envie de réaliser des fantasmes inavouables.

N°2 - Muse - Resistance - On est là dans le summum de ce qu'il est avouable d'aimer en 2010. C'est bien simple : si l'on n'aime pas Muse, on est ringard. Je ne suis pas fan. Mais cette chanson-là (comme dirait Michel Sardou), elle envoie ! Mélancolique, intense, puissante, lente et rapide. Du grand Muse, de la belle Musique.

N°1 - Shy'm - Je sais - Après des grandes pointures, comme du 45 Muse ou Kylie, voici une petite Française. Je ne peux m'empêcher de placer en tête du podium cette chanson terriblement bitch. Elle n'aura peut-être pas la chance d'avoir une renommée millénaire, mais elle est juste géniale à chanter à tue-tête, avec ce léger froncement de sourcils et cet air faussement autoritaire sur le refrain. Terriblement bitch, je vous dis.

18 juil. 2010

Quatrième de couverture

Alors parce que je t'aime bien, je vais t'apprendre la politesse. C'est avec des petites pastilles ovniesque que j'ai découvert Catherine Frot dans les années 1990. Catherine Frot nue officiait sur La cinquième et je regardais ses recommandations avec des yeux hébétés teintés de peur incompréhensible. Elle me donnait l'impression d'avoir aterri là par hasard et je ne décrochais pas de ses bonnes manières.

Ce texte n'aura pas de suite. Je le déclare, comme un Calogero qui invite Casimir à sa boum d'anniversaire (après tout, on n'est riche que de ses amis), c'est dit.

En revanche, ce blogue regroupera tous les écrits de Rhum Raisin. Ceux des chroniques de Rhum Raisin, ceux du Post, (pas les 3 sulfureux du deuxième), les nouveaux et quelques autres de la vraie vie. C'est peut-être un peu flou, ce texte, cher lecteur, chère lectrice, qui ne me connais pas. Laisse-toi guider.