4 déc. 2006

Emmène-moi danser ce soir

Je pensais que jamais je n’allais en rencontrer un. Pour moi, c’était une chose improbable, un rêve inaccessible presque. C’était un peu comme imaginer un Michael Jackson beau, une Super Nanny gentille, un Arthur drôle, une Eve Angeli intelligente, ou un Rhum Raisin grand, c’était une pensée corsée. Et pourtant, j’en ai rencontré un vrai: j’ai rencontré un homme prénommé Günter.

J’ai été convié, samedi soir, d’une façon impromptue, à un bal. Oui, à un bal. Le bal d’un village, à une demi-heure de chez moi, dans la France profonde. De toute façon, le bal se déroule rarement dans la salle de concert d’une grande ville; non, le bal se déroule généralement dans un trou paumé. Je suis un garçon de la ville, alors les bals (puisque non, on ne dit pas les baulx), je ne connais pas particulièrement. J’avais une idée préconçue du bal, qui consistait à voir les gens d’âge mûr s’amuser comme des enfants, les pommettes rouges de gros rouge, et avec la musique d’Yvette Horner alternée avec celle de Patrick Sébastien. Je suis toutefois entré de bon cœur dans la salle des fêtes du village, prêt à passer une soirée inoubliable, à découvrir les joies du bal, et à faire de belles rencontres, pour enfin pouvoir m’en enorgueillir dans une chronique.

Nous entrons (puisque je n’étais pas seul), et la fête n’était pas vraiment commencée. Quelques musiciens faisaient des gammes, au fond sur la scène, et les autres personnes étaient assises en ligne, de part et d’autre de la salle, à plus ou moins discuter. J’aperçois bien cinq ou six adolescents, mais la moyenne d’âge du reste des convives s’élève facilement à cinquante-cinq ans. Je discute, avec grand plaisir, avec les quelques personnes qui ont le privilège de me compter dans leurs connaissances, et, après un verre de cidre de bienvenue, je m’installe autour d’une table, de façon à observer les danses futures. C’est une soirée dédiée aux danses auvergnates. Comme je ne suis pas un vrai bougnat, je ne connais aucune danse folklorique régionale. Mais comme je suis quelqu’un d’ouvert à toute nouvelle expérience, j’ai décidé de me lancer à corps perdu dans la quête des pas de danses auvergnates. Evidemment, c’est plus facile à déclarer qu’à mettre en pratique.

Après un verre de cidre, les accordéons, vielles, et autres cornemuses, se sont mis à jouer ensemble. La soirée commençait enfin. Bien que maintes fois invité à venir enflammer la piste de danse, j’ai préféré prétexter vouloir observer dans un premier temps les pros, pour mémoriser les pas. Je regarde les danseurs et seuses, je prends mes repères, je m’échauffe mentalement. Je déambule au milieu de la foule qui augmente à vue d’œil. En effet la salle des fêtes ne cesse de s’emplir, ce qui fait considérablement chuter la moyenne d’âge.

Après un verre de cidre, je retourne à ma place, intrigué par un homme barbu qui jetait des cris fracassant à mi-chemin entre des yodles de savoyards et des youyous de femmes africaines. Je demande à une amie l’identité de cet homme qui avait assez peu d’orgueil pour pouvoir se ridiculiser autant et briser le silence bruyant de la musique des bougnats. Je réalise en fait que ce n’est en aucun cas une honte de faire ce cri, puisque seul lui était capable de le faire, ce qui forçait forcément le respect. Cet homme, c’était Günter. Günter est le plus typique des Günter qui puissent exister: allemand, grand, barbu, très à l’aise lorsqu’il danse sur une musique folklorique, heureux de faire la fête, quoi. Sidéré par la maîtrise impressionnante des pas de danse de Günter, j’ai voulu m’en inspirer.

Après un verre de cidre, ma diapnophobie a repris le dessus en voyant les chemises des moustachus bedonnants se gorger peu à peu de leur humidité naturelle. J’ai eu peur, puisque la honte suprême pour moi est de me retrouver transpirant au milieu des gens. Il faut dire que dans cette salle sous-climatisée, la chaleur était encombrante. Là où on aurait pu rassembler dans une bouteille de Hépar 1 Litre d’eau non potable en essorant les chemises de certains, l’essorage de ma chemise n’aurait même pas pu contribuer à former une milligoutte. J’étais très heureux, et très fier de mon déodorant. Il est donc bon de le savoir: je ne pue pas, et je ne mouille pas. Certes, je ne m’étais pas autant dépensé que certains, mais mon tour allait venir…

Après un verre de cidre, j’ai été poussé malgré moi au milieu de la scène, pour expérimenter la bourrée à deux temps, à l’image de Günter, beaucoup plus faisable que la bourrée à trois temps. C’est une espèce de danse où l’on croise son ou sa partenaire gaiement. C’est bizarre puisque, au-delà du fait que l’on répète les mêmes mouvements pendant dix minutes, le haut du corps est à dissocier complètement du bas: il faut que les jambes soient aussi toniques que celles des danseurs de Lord of the Dance, et que les bras soient ballants et le buste aussi mou que celui de Samy de Scoubidou, le dessin animé. De l’extérieur, on a un peu l’impression d’observer des asperges niaises avec des jambes ultra excitées qui bougent parce qu’elles ont peur d’êtres mangées. Je l’avoue, cette comparaison est nulle.

Après un verre de cidre, à moins que ce soit du coca, je ne sais plus, porté par l’euphorie de la soirée, et de plus en plus heureux d’être là, j’ai décidé d’apprivoiser une danse, décrite par mes amis comme «facile», ou du moins «beaucoup plus facile que la mazurka»: le cercle circassien, à ne pas confondre avec le cercle circoncis, un peu plus court. C’est une danse où tout le monde se retrouve à former un cercle, un garçon, une fille, un garçon, une fille, un garçon, une fille. On danse une valse accélérée avec sa partenaire, puis on tourne, on frappe dans les mains, ma partenaire avance, je recule, ma partenaire avance, je recule, ma partenaire avance, je recule, comment veux-tu, comment veux-tu que je enfin bon, on bouge, puis les hommes avancent au milieu du cercle, et lorsqu’ils se retournent, ils découvrent leur nouvelle partenaire, qui change toutes les quarante secondes, avec qui ils doivent recommencer le petit jeu. J’ai trouvé cela excellent de changer de partenaires pendant toute la musique, jusqu’au moment où je me retourne et où je tombe nez à nez avec ma prof de SVT de quatrième. Génial! Elle n’a pas dû me reconnaître; heureusement que j’ai un peu changé depuis sept ans, mais quand même, il a fallu jouer le jeu du cercle circassien. Ravi de ma soirée, et après un dernier verre de cidre ou de coca, je suis reparti, un nouveau numéro de téléphone dans mon répertoire, et la polka dans la peau.

1 déc. 2006

Une star pour moi

Le strass et les paillettes peuvent faire rêver, mais les stars sont aussi des personnes normales. Dans la vie quotidienne, elles sont banales, comme vous. Oui, je pourrais dire "comme vous et moi", mais je ne le dis pas. Or il y a des stars en qui on peut se reconnaître, parce qu'on se sent proche d'elles, parce qu'on les admire, et parce qu'on aurait plein de choses à leur dire.
Avec quelle star passeriez-vous tout un week-end?
(En tout bien tout honneur, je précise, juste parce que vous sentez que vous vous entendriez bien avec elle, et parce que vous aimez ce qu'elle fait)

30 nov. 2006

Définition d'un (non) événement

Heureusement, je ne suis pas le seul à cultiver le culte du mystère. Et même si au final, tout se transforme en secret de Polichinelle, comme pour moi, l’événement d’une annonce reste grand. Le moment de l’annonce est même jubilatoire.

Or il est des annonces qui sentent vraiment le pétard mouillé. On les appelle des non événements, non événements puisque tout le monde était déjà au courant. Pour vous donner des exemples d’annonces non événementielles faites en 2006, je pourrais vous citer le retour de Sheila à la chanson, le départ à la retraite de Fabien Barthez, ou encore le coming-out de Steevy.

Pourtant, un événement, c’est quelque chose qui peut être attendu ou non, mais qui doit surprendre tout le monde. Si un jour les héritiers d’Hergé décidaient d’accepter que quelqu’un écrive des nouvelles aventures de Tintin, si Arlette Laguiller était au second tour, si Lady Diana se cachait en Islande et nous avait fait une blague, ce seraient des événements.

Pour créer l’événement (que l’on peut également écrire évènement, depuis que l’Académie a donné son accord, mais il faut avouer que c’est moins chic que événement), il faut briser une sorte de continuité des idées, et apporter du renouveau. Il faut une rupture. Or, le mot événement a une connotation positive, ce qui n’est pas le cas du mot rupture. Ainsi, il est nécessaire de nuancer: c’est comme cela que naît La rupture tranquille. Cet habile oxymore (que l’on peut également appeler oxymoron, même si c’est moins beau) est finalement le seul événement de la journée, et ceci pour deux raisons: la première est qu’il rappelle étrangement La force tranquille d’un tonton; la deuxième est que cette association de mots est difficile à conceptualiser (cela dit, c’est normal, c’est un oxymore), un peu comme si je vous parlais du silence bruyant, de la pluie sèche, ou du Rhum Raisin idiot. Malheureusement, je réalise que cette chronique est un non événement. C’est la raison pour laquelle je décide d’y mettre fin d’ici une virgule et un mot, abruptement.

28 nov. 2006

Schmoll

Eddy Mitchell fait partie de ces chanteurs qui représentent depuis le début de notre vie des piliers de la chanson française. En effet, il était sur la scène musicale française bien avant ma naissance, et probablement la votre, puisque je crois que mes lecteurs et trices ne sont pas encore à qualifier de (trop) vieux ou ieilles. Eddy Mitchell ne s’appelle pas réellement Eddy Mitchell. Il a un nom beaucoup moins rock’n’roll, mais beaucoup plus normal: Claude Moine. Mais au moins, Eddy Mitchell, c’est un vrai nom propre, et ça ne veut rien dire en anglais, ce n’est pas comme Dick Rivers. Toutefois, à l’instar de Monsieur 100.000 Volts ou du King, Eddy Mitchell a un surnom ridicule: Schmoll. Ce n’est en aucun cas une injure picarde qui consisterait à critiquer la mollesse du chanteur. Certes, Eddy traîne depuis des années une certaine nonchalance, et une moue qui ferait presque peur à un enfant, mais c’est quand même un papy monstre vivant du rock’n’roll. Il fait partie du patrimoine culturel, plus présent que Dick Rivers, mais plus discret que Joooohptiic Hallyday.

Eddy Mitchell est né en 44 avant Rhum Raisin. Il peut se vanter d’avoir vécu au moins trois carrières: deux carrières de chanteur et une carrière de comédien. Je ne m’étendrai pas sur sa carrière cinématographique (Coup de torchon, Promotion canapé, aux côtés d’un autre chanteur, Michel Sardou, ou encore Le bonheur est dans le pré), mais m’intéresserai davantage à son œuvre musicale. Il a d’abord été membre d’un groupe, Les chaussettes noires, source de plusieurs tubes, comme Daniela, Be bop a lula, ou bien La leçon de twist. Mais le plus grand public le connaît surtout pour sa carrière en tant que Monsieur Eddy. Ses tubes sont autant aromatisés de tempos allegro que de tempos andante. Les textes de ses chansons reflètent souvent quelques unes de ses périodes passées. Voici une liste non exhaustive de titres du chanteur: Tu peux préparer le café noir (c’est sûr que ça aurait moins bien rendu avec Tu peux préparer le café bleu), Comme quand j’étais môme (souvenirs d’enfance), Rio Grande, La dernière séance (chanson aux paroles et musique géniales sur un vieux cinéma), Couleur menthe à l’eau (chanson qu’il aurait pu appeler tout simplement Vert), La voix d’Elvis, J’ai oublié de l’oublier, J’aime pas les gens heureux (moi non plus), Il ne rentre pas ce soir (encore une fois des paroles et une musique géniale au sujet d’un homme viré de son travail), Nashville ou Belleville, Sur la route de Memphis, Pas de Boogie Woogie (qui contient quand l’une des plus grosses fautes de conjugaison de la chanson française avec le «Reprener ravec moi tous en chœur»), Le cimetière des éléphants…

27 nov. 2006

Et je remets le son

Rhum Raisin a toujours des airs dans la tête. Et même si Everytime we touch passe en boucle à la radio, même si Confessions nocturnes le fait beaucoup rire, même si Louxor j'adore est une chanson qu'il chante à tue-tête quand il est seul chez lui, même si Tellement beau est pas mal malgré des paroles qui ne veulent rien dire, et même si Fous ta cagoule monopolise les plateaux de télévision, ces chansons ne feront pas partie du nouveau Top ten.
N°10 - Partons vite - Kaolin - Comme je refuse de mettre Le dîner de Bénabar dans le Top ten, même si j'aime bien, puisque la chanson passe depuis trop longtemps sur les ondes, je comble le manque par une chanson légère, certes pas transcendante, mais sympathique. Je trouve que c'est un peu dans la même veine que les Innocents.
N°9 - Love to love you baby - David Vendetta - C'est un remix du tube de Donna Summer, adapté pour les dancefloors. C'est bien pour danser. (Oui, cette remarque est nulle, mais je me dépêche pour aller me coucher plus rapidement)
N°8 - I don't feel like dancing - Scissor Sisters - Les decendants des Bee Gees, ce sont eux! Si vous aimez la kitsch attitude, vous aimerez probablement cette chanson, qui nous ramène 25 à 30 ans en arrière (enfin, quand je dis "nous ramène", c'est une façon de parler, parce qu'il est vrai que je ne sais pas trop où j'étais il y a 25 ou 30 ans) dans les paillettes, les pattes d'éléphant, et tout, et tout.
N°7 - Summerlove - David Tavaré - La première fois que j'ai entendu cette chanson, j'ai cru au grand retour du chanteur qui-est-le-fils-d'un-chanteur-très-connu-et-qui-s'est-fait-enlever-un-grain-de-beauté-sous-l'oeil-et-qui-a-avoué-avoir-une-petite-bite, j'ai nommé Enrique Iglesias. Mais non. Encore une chanson pour bouger son corps, mais que voulez-vous.
N°6 - Si aujourd'hui - Maurane - Oui, c'est une chanson molle, oui c'est un peu triste, oui c'est sur la vie, oui ça fait se poser des questions sur ses rapports à autrui, oui c'est très mauranien, mais le grand amateur de variété française que je suis ne pouvait pas passer à côté d'elle.
N°5 - Tu amor - RBD - Voici le morceau romantique du Top ten. La voix masculine, qui ressemble fort, au début, à celle de Craig David, nous raconte son amour pour sa chérie, qu'il appelle "Mon amour" et qu'il voudrait bien ramener dans sa chambre d'hôtel, après lui avoir offert un verre de limonade, super cher, au bar de l'hôtel. En tout cas, c'est ce que je m'imagine, puisque je ne comprends pas vraiment ce qu'il dit.
N°4 - Aime - Lara Fabian - Je n'ai pas vraiment de commentaire à faire, c'est bien, point.
N°3 - Bongo bong (Je ne t'aime plus) - Robbie Williams et Lily Allen - Cette reprise de Manu Chao est réussie. J'aime surtout la fin, lorsqu'ils répètent "Je ne t'aime plus mon amour". Par contre, les petites paroles de Robbie à la fin de la chanson auraient dû être évitées à mon avis. Cela fait un peu boulet.
N°2 - Hurt - Christina Aguilera - Très belle chanson, douce et puissante à la fois. (Oui, ma fatigue grandit)
N°1 - Amies ennemies - Nâdiya - Evidemment, une chanson française accède à la première place (et aussi un peu parce que les chercheurs googliens sont extrêmement avides de cette chanson). La rumeur s'est dernièrement abattue sur la pauvre Nâdiya, alors remontons-lui le moral: Tu sais, Nâdiya, ta reprise de Chopin est réussie, et est un peu plus réussie que celle de Beethoven par Michel, qui n'en demeure pas moins correcte.

24 nov. 2006

Égoïsmes

Lorsque j’ai rendez-vous à une réunion, j’arrive généralement un peu en avance, le temps de trouver le lieu, puis la salle. C’est tellement désagréable de se pointer en retard: on frappe discrètement par politesse en espérant secrètement que personne n’ait entendu les trois coups, la porte de la salle grince, et tout le monde se retourne, et quand tout le monde se retourne, je suis gêné, et je rougis. Et quand je rougis, je subodore que tout le monde constate que je rougis, et je souris bêtement. Et je n’aime pas sourire bêtement, parce que je ne veux pas qu’on pense de moi que je suis bête; ce serait un leurre déplorable.

J’arrive donc un peu avant tout le monde. Lorsque j’ai trouvé l’endroit où le rendez-vous est fixé, je ne rentre pas tout de suite, bien sûr, parce que l’heure de rendez-vous est encore loin d’être atteinte, étant donné ma prise de précaution surdimensionnée pour éviter le scénario sus-raconté. J’attends alors, soit dans la voiture, soit en marchant (parce qu’attendre en restant inactif devant la porte, je n’aime pas) et en faisant croire que je me rends quelque part. Le problème, quand je marche, c’est que je ne veux pas trop m’éloigner de la salle de réunion, alors je passe plusieurs fois aux mêmes endroits, en priant que personne ne me remarque passer six fois devant le même endroit en ayant l’air toujours aussi pressé, parce que là, c’est la honte. Je n’aime pas trop être passif.

Au bout d’un moment néanmoins, je me décide à entrer dans la salle, après que les premiers auditeurs soient entrés.

L’autre fois, je me suis rendu à une réunion. Elle se déroulait dans une classe. J’entre. Même si je ne suis pas en retard, les quelques personnes déjà installées me regardent, mais là je ne rougis pas, puisque je n’ai pas à me reprocher un éventuel retard. J’apprécie à leur juste valeur les yeux rivés sur moi. Une personne a juste levé la tête; une autre est restée sept secondes à m’observer, et une troisième est restée plus d’une minute à me dévorer des yeux, battant des cils. Mes joues rosissaient. Même si c’était un thon, j’étais flatté. Je me suis assis vers le fond de la classe, mais pas tout à fait au fond. Les trois autres gens étaient assez éloignés de moi; j’étais donc seul, presque vers le fond, à droite. Un garçon est entré, a jeté un regard furtif dans toute la classe, et a foncé sur la chaise exactement à ma gauche…

[Mais qu’est-ce tu viens foutre à côté de moi, petit connard? Y a de la place partout dans la classe, et toi tu viens te poser juste à côté de moi. Et en plus tu me colles, espèce de sangsue. Je sais bien que tu as été attiré, malgré toi, par ma personne, mais quand même, certaines pulsions doivent être refoulées, merde. Oh et puis tu pues! T’as ingurgité du maroilles ou t’as bouffé un putois mort? Mais qu’est-ce que j’ai fait pour être ennuyé comme ça? Je vais assister à une réunion, je veux être tranquille, écouter seul, dans mon coin, et toi, il faut que tu viennes te foutre juste à côté de moi, alors qu’il y a de la place partout à côté. Non mais c’est vrai, quoi, on est cinq paumés dans cette salle de 30 m2, il y a une cinquantaine de places, et toi tu viens à côté de moi. Mais pourquoi? Pour me faire chier, oui. Mais dégage, à la fin, je veux être tranquille, et pas devoir supporter ta gueule. En plus, t’es moche et j’aime pas tes vêtements.]

Le jeune homme a soudain pris son manteau et est parti s’asseoir, sans raison aucune, de l’autre côté, à gauche, là où il a finalement remarqué qu’il n’y avait personne.

[Eh! Mais pourquoi tu te casses? Mais je te fais fuir ou quoi? Dis tout de suite que je sens pas bon. Mais en fait, je veux bien que tu restes, je me sens seul là. Mais, reviens! J’ai l’air de quoi, là, moi, tout seul de mon côté droit. Les autres vont avoir l’impression que j’ai une maladie contagieuse si personne ne vient s’asseoir à côté de moi. Allez, steuplaît, reviens sur la chaise. Je supporterai ton odeur et ta tête. Vieeeeeeens! Bouh! Je pleure tout seul. Même sur mes genoux tu peux venir. Je veux pas être tout seul. Qu’est-ce que je t’ai fait pour que tu partes d’un coup comme ça? On s’est même pas parlé, et je t’ai à peine regardé. Mais c’est la honte pour moi? J’ai l’impression de me faire abandonner, presque larguer, là. Alleeeeeez! Revieeeeeens!]

La réunion a dû être passionnante.

21 nov. 2006

Nikos et les sept nains

(Oui, je sais, le septième nain s'est cassé, mais, Nikos et les six nains, ça le fait pas)
La Star Academy, ce n'est pas de la science-fiction. Et même si Mireille Mathieu vient chanter pour la première fois, après maintes négociations pécuniaires, avec les élèves sur le praïme de vendredi, ce n'est pas de la quatrième dimension.
Et pourtant, la Star Academy, c'est un concentré de longs métrages divers et variés.
Les plus drôles, selon moi, sont Baret, Raphie, Je ne suis pas là pour être aimé, et Big Mamma 2. Mais la palme d'or revient à la toute dernière affiche de la page 7/7 (qui fut donc en réalité la première), qui, malgré sa cruauté, est très fine.