Tout s'en va

Il y a des chanteurs qui impressionnent, et qui font limite peur. Un visage carré, des traits marqués, une tignasse de sorcier, voici le portrait de Léo Ferré.

Léo Ferré est un artiste à part dans le paysage musical français. C’était un poète engagé. Ce n’est que dans les années 60 qu’il commence à avoir du succès. Outre un premier enregistrement abouti en 1951, La vie d’artiste, c’est en tant qu’auteur qu’il va se faire remarquer. Il écrit notamment Jolie môme pour Juliette Gréco ou Le piano du pauvre pour Catherine Sauvage. Il se range plutôt dans la chanson post-réaliste, avec un ton beaucoup plus noir que celui d’Edith Piaf. En mettant en musique des poèmes de Baudelaire, Verlaine ou Aragon, Ferré s’installe durablement dans la culture française, en tant que poète. Citons par exemple Le chien, La tristesse, Âme te souvient-il, Words…words…words, La solitude ou La folie. Son univers est spécial, les orchestrations sont complexes, ses interprétations tiennent sont poussées jusqu’à la tragédie. Même si sa vision noire de l’humanité ou sa thématique anarchiste va en éloigner certains, Léo Ferré parvient à fidéliser son public avec des chansons politiques engagées, comme Ils ont voté ou Les anarchistes. Il ne rentre pas dans la norme et innove constamment en matière de musique, ce qui en fait un artiste original aux œuvres expérimentales. Mais il ne faut pas oublier non plus que Léo Ferré est aussi l’auteur de chansons populaires à succès, comme C’est extra, ou encore l’une des chansons les plus célèbres sur le temps qui passe, Avec le temps.

Remords à mort

C'est connu, il vaut mieux avoir des remords que des regrets... Il vaut mieux s'en vouloir d'avoir fait quelque chose, plutôt que de s'en vouloir de ne pas avoir fait quelque chose. Et c'est donc en tant que Rhum Raisin rongé par le remords que je me dois de lever une part de mystère. Un commentaire récent relatait que "trop de mystère tu[ait] le mystère". C'est exact. Certes, je pourrais éventuellement faire une piqûre de rappel, et relancer le mystère... Oui je pourrais...

Il y a quelques jours, je demandais à mes lecteurs et trices comment ils imaginaient Rhum Raisin physiquement. (Mais si, c'était là, tu as la mémoire courte). Le moment est venu d'apporter quelques précisions.

MiKL a écrit "En fait, un jour j'ai cru lire sur le blog que tu ressemblais à Faudel". Sache, mon cher miKL, que tu as sans doute mal compris, même s'il est vrai que je ressemble davantage à Faudel qu'à Thierry Amiel. Il a également écrit "Celà m'a dérouté car je t'imaginais petit, bleu avec deux oreilles en pointe". Mais quelle idée! C'est peut-être un scoop, mais non, je ne suis pas bleu, définitivement. Enfin, il a écrit "De toute façon, qu'importe le physique, Rhum Raisin EST Rhum Raisin, et nous l'apprécions pour ce qu'il est". Tu sais trouver les mots justes, cher miKL, merci.

Xanderboy a écrit "Petit, gros, blafard, avec des yeux globuleux ?". Sache, mon cher Xanderboy, que, comme pour les musiques choisies, l'image qui me représente n'est pas choisie au hasard. De là à imaginer que je suis le reflet de toutes les caractéristiques moominesques... Il a également écrit "Même si je rajoute une chemise orange et des patins aux pieds ?". Je vois que la chemise orange t'a marqué; c'est fou comme la mémoire est sélective. Enfin, il a écrit "(sinon petit, brun, les cheveux courts, les yeux noisettes et qui fait plus jeune que son âge)". Wooooh, que d'informations ici! Malheureusement, je ne peux pas acquiescer si la phrase n'est pas entièrement correcte. Et puis, faire plus jeune que son âge, cher Xanderboy, c'est tellement variable, selon la durée écoulée entre deux rasages de barbe.

Pierre a écrit "21 ans, 1m63, 56kg, cheveux châtains tendant vers le roux, yeux verts, pointure 42". Sache, mon cher Pierre, que j'ai effectivement 21 ans. Après, tu donnes des précisions que je crains de ne même pas connaître moi-même. Il a également écrit "Et les oreilles décollées, parce que ça arrive". Les statistiques montrent que le cas inverse est plus fréquent. Enfin, il a écrit "(De toute façon, Rhum Raisin, c'est un peu comme Jésus, chacun imagine le sien comme il veut, en ne sachant même pas si, au fond, il existe réellement)". Absolument, cher Pierre, d'ailleurs, moi, Jésus, je l'imagine irrésistiblement beau.

Cécile a écrit "Et si Rhum Raisin était une femme !". Je suis d'accord avec toi, ma chère Cécile. Il n'est d'ailleurs pas exclu que je m'appelle véritablement Edwige.

Lilkumo a écrit "Ah, il n'existe pas de mots assez beaux ou assez forts pour te décrire, rhum raisin ^^". C'est dingue, c'est exactement ce que je me dis tous les matins, ma chère lilkumo.

Hieromnemon75 a écrit (avec deux chroniques de retard) "Quant à ta couleur indigo, c'est parce que tu es pâle. On en conclut donc que tu as une peau plutôt blanche". Tu as visé juste: je ne suis pas noir. Il a également ajouté "ce qui est normal pour un Auvergnat remarque!". Ne faisons pas d'amalgame: je préfère ne pas revendiquer ces racines qui ne sont pas si profondes que ça. Enfin, il a écrit "Pourquoi? RR n'est pas pédé?". Sache, mon cher Hieromnemon75, que je suis... euh... attends... mais c'est pas sur le physique ça?... Et dire que j'ai failli tomber dans le panneau!

Non, vraiment, parfois, le regret c'est mieux que le remords.

La musique est morte

Rhum Raisin : Relax, take it eaaaaaasy, for there is nothing that you can...
Akotédlaplak : Non arrête de chanter s'il te plaît.
Rhum Raisin : Relax, take it eaaaaaasy, blame it on me or blame...
Akotédlaplak : Rhum Raisin, ta gueule!
Rhum Raisin : Mais laisse tomber, tu peux pas comprendre.
Akotédlaplak : Mais t'es toujours en train de chanter des trucs pourris, arrête s'il te plaît.
Rhum Raisin : QUOI? Des trucs pourris?
Akotédlaplak : Ben oui, Dalida, c'est pourri.
Rhum Raisin : Dalida?
Akotédlaplak : Tu chantais bien Dalida, là?
Rhum Raisin : Alors déjà, Dalida c'est pas pourri, et là je chantais pas du tout Dalida.
Akotédlaplak : Ben si... And... A Spaaaaaacer... Dam dalalalam...
Rhum Raisin : Mais n'importe quoi, toi! Tu confonds Dalida et Sheila! La honte!
Akotédlaplak : Ouais c'est pareil.
Rhum Raisin : Pas du tout. Et moi d'abord, je chantais Mika.
Akotédlaplak : On dirait Sheila. C'est nul.

Cette malheureuse conversation a au moins eu le mérite de me faire cogiter durant tout le trajet de retour jusqu'à chez moi, hier en fin d'après-midi. Force fut de constater qu'il y avait effectivement une ressemblance troublante entre le "take it eaaaaaasy" de Mika et le "spaaaaaacer" de Sheila. D'ailleurs je ne comprends pas pourquoi ça ne m'est jamais venu à l'esprit. Et puis je me suis alors souvenu de toutes ces requêtes googlesques infructueuses auxquelles je n'avais même pas prêté attention, du type "reprise mika relax take it easy", "chanson originale relax de mika", ou encore "mika plagiat". Je me contrefichais de ces recherches puisque, pour moi, Mika était l'unique auteur-compositeur de ce chef-d'oeuvre.
L'écoute approfondie de ça m'a conforté dans l'idée que ce n'est qu'une petite partie de la chanson qui ressemble à Relax (Take it easy), jusqu'à ce que j'écoute ça, où là, forcément, la ressemblance est vraiment troublante. Mais je ne peux pas croire que la musique ne soit que recyclage, reprise, et déjà-entendu. Je ne peux pas croire que la musique n'ait pas d'avenir. Je ne peux pas croire non plus que Mika ait délibérément plagié ce tube du groupe Cutting Crew, (I just) Died in your arms, où le plagiat serait même allé jusqu'à l'utilisation des parenthèses dans le titre. Après tout, Diam's avait bien samplé inconsciemment pour son DJ le standard Sway de Dean Martin.

Filles TV

Je le sens, je le sais, quand t’as mal, à l’autre bout de la terre, les classements ont toujours un grand succès. Depuis quelques mois, j’avais l’idée de créer une nouvelle rubrique, dédiée à des classements divers. Je pense que dans la configuration zodiacale actuelle, le meilleur moment pour inaugurer cette nouvelle rubrique est arrivé. Je vous présente donc, mes chers Moomins, le tout premier Top nine, consacré à mes meilleures animatrices télé de tous les temps.

N°9 – Sophie Davant – C’est l’une de celles qui a su le mieux évoluer au cours des années, voire des décennies. Le sourire est toujours généreux, le brushing toujours impeccable, le professionnalisme grandit de jour en jour. Il ne faut pas oublier qu’elle a commencé à la météo, avant de marquer les premiers temps de Fort Boyard, premiers temps dont je ne me rappelle que vaguement, Cendrine Dominguez ayant couvert une plus grande partie de mon enfance et adolescence. Et puis, Sophie, c’est aussi le Téléthon, soit pratiquement 36 heures de direct; c’est à souligner.

N°8 – Daniela Lumbroso – C’est surtout grâce à une émission particulière que Daniela obtient la huitième place de ce classement. Cette émission est un peu passée aux oubliettes. Elle était co-présentée par Georges Beller: Questions de charme. Je ne me souviens plus trop du principe (si quelqu’un s’en souvient, merci de me le rappeler), mais je sais que je vouais une admiration sans borne pour cette émission, étant jeune. Soulignons également le fait que je ne peux qu’apprécier la personne qui présente La fête de la chanson française, quelque soit le degré d’agacement provoqué par sa voix.

N°7 – Maïtena Biraben – La première fois que j’ai découvert Maïtena, c’était dans une émission spéciale célébrités de Qui est qui?. Je ne la connaissais pas, et j’avais trouvé qu’elle était très sympathique. Et lorsque je l’ai revue dans Les maternelles sur France 5, je l’ai trouvée formidablement naturelle, spontanée, fine, et vive. Il faut déjà dire que Les maternelles, désormais entre les mains de la très agréable Karine Le Marchand, est une émission très efficace, conviviale, et fraîche. Et puis ce fut l’apothéose avec Nous ne sommes pas des anges sur Canal+, certes moins bien que La vie en clair, animée par Géraldine Carré accompagnée notamment du génial Pierre Mathieu, mais où Maïtena excellait.

N°6 – Laurence Boccolini – Elle l’a dit récemment dans + clair, en face de Florence Dauchez, la chance qu’elle a eu, c’est de présenter une émission ayant un concept très fort. Le maillon faible doit beaucoup à Laurence. Elle est emblématique dans son rôle de méchante. Elle seule pouvait présenter cette émission, où les candidats se font lamentablement ridiculiser par les répliques assassines de leur interlocutrice. N’oublions pas néanmoins qu’auparavant, Laurence avait remplacé avec brio (avec qui? Oui, c’est bon on la connaît) Nagui dans Que le meilleur gagne!.

N°5 – Dorothée – Seulement la cinquième place pour cette icône, puisque c’est surtout dans la chanson qu’elle excellait. Toutefois, ses talents d’animatrice pour les jeunes sont incontestables dans le sens où aucun animateur pré-Dorothée ou post-Dorothée n’est comparable à elle. Je suis plutôt arrivé dans la période Club Dorothée, puisque, je le précise, j’étais vraiment trop jeune, moi, pour suivre Récré A2, mais ça a suffi pour emplir ma tête de merveilleux souvenirs.

N°4 – Marie-Ange Nardi – Voici une animatrice pour qui je suis triste. Non, elle ne me fait pas pitié, mais presque. Elle s’est fait connaître en étant un maître-mot souvent bien meilleur que Laurent Broomhead dans Pyramide. Elle n’avait donc pas d’ambition démesurée. Et pourtant, on lui a fait croire qu’elle pouvait devenir une grande animatrice de jeu. C’est alors qu’on lui a offert l’animation de Qui est qui?. Entourée de Guy Lucluyse et Pépita, Marie-Ange était épanouie, avec sa nouvelle coupe de cheveux, dans son rôle de patronne. Puis après l’arrêt de cette émission, ce fut le début de la débâcle. Elle n’a fait que récupérer des émissions destinées à disparaître. Et elle en est réduite aujourd’hui à n’apparaître qu’une seule petite minute par jour à l’antenne pour présenter le nullissime Millionnaire. Pauvre Marie-Ange!

N°3 – Julie Snyder – Figure très populaire au Québec, à la présentation de la Star Académie, et de la version québécoise de À prendre ou à laisser, Le banquier, Julie n’a fait qu’une seule émission en France. En fait, je devrais dire qu’elle en fait cinq: Lundi, c’est Julie, Mardi, c’est Julie, Mercredi, c’est Julie, Jeudi, c’est Julie, et Vendredi, c’est Julie. Je me réjouissais du style nouveau qu’apportait Julie à la télévision, et je me souviens encore du tout premier Vendredi, c’est Julie, où elle interviewait Céline Dion nouvellement coiffée de sa coiffure en brosse jaune. Malheureusement, l’émission a été supprimée, notamment à cause de la forte concurrence lagafienne juste en face.

N°2 – Evelyne Thomas – Mais qu’a-t-elle fait pour être aussi méprisée? Je l’aime bien moi. J’aimais déjà Evelyne sur TF1, en fin de matinée. C’étaient des témoignages d’anonymes, ou pas, l’exact ancêtre de C’est mon choix. Evidemment, aujourd’hui on se dit que ce genre d’émissions est dépassé. Certes, mais à l’époque, C’est mon choix faisait de l’audience, et titillait même Les feux de l’amour, c’est pour dire. Evelyne était dans le coup. Elle éclatait de rire, elle était proche des gens. Puis peu à peu, les thèmes se sont essoufflés; les moches voulant se faire relooker étaient omniprésents, et Evelyne a troqué son beau brushing contre une coupe plate et grasse, et ce fut le début de la fin. Elle est revenue sur TF1, mais ce n’était plus ça. Quel avenir pour elle désormais?

N°1 – Virginie Efira – Je vais être clair, la grande crédibilité que je lui accorde est très récente. Lorsque Virginie a débarqué sur M6, je la trouvais niaise et mauvaise, d’ailleurs ça rime. Elle m’insupportait et je ne comprenais pourquoi la chaîne s’acharnait à lui donner des praïmes taïmes, tant je trouvais ses talents d’animation faibles. Il faut dire que les émissions qu’elle a présentées sur M6 étaient pourries (Absolument 80, Absolument 90, Le grand zap, Follement gay, et j’en passe). Et puis le renversement de situation s’est produit lors du départ –événement inespéré – de Benjamin Castaldi. Au pied levé, Virginie le remplace à la présentation de Nouvelle Star. Elle apporte énormément à l’émission: de l’humour, du charme, un peu de folie, et de la frite. Lorsque Virginie apparaît sur mon écran, il brille. Et même si j’ai trouvé le premier épisode d’Off prime assez ennuyeux, je ne manquerai pas les suivants, c’est comme ça. Elle aura droit à une deuxième, une troisième, une quatrième, et même une cinquième chance s’il le faut.

La rancune

Je prévoyais d’être heureux aujourd’hui. Je prévoyais même d’être heureux dès hier soir. Parce qu’hier soir marquait la fin des affreuses trois dernières semaines d’examens que j’ai passées. Alors d’un côté, oui, je suis heureux, mais ces trois affreuses semaines ne se sont pas terminées en beauté, loin de là. Ma séquence d’examens s’est achevée avec un oral devant un prof qui rassemblait en lui tout ce que je peux détester chez quelqu’un: de l’arrogance, de la condescendance, de l’irrespect, de la connerie, dans le sens le moins honorable du terme. Où est la conscience professionnelle quand on a deux heures et demi de retard en le faisant exprès? Est-ce logique que ce plouc décide de partir faire un tour pendant une trentaine de minutes alors qu’il doit entendre des étudiants passer un examen? Est-ce normal que certains élèves aient trente minutes de préparation pour leur oral, quand d’autres ont plus de deux heures? Doit-on être heureux quand un examen oral de quinze minutes se transforme en humiliation volontaire de cinquante minutes? J’ai perdu la moitié de ma journée, hier après-midi, en arrivant à 13h30 pour repartir à 18h00, alors que j’étais censé quitter les lieux à 14h30. Et cet espèce de c%/?§&!\% se permet de me ridiculiser en me disant que je ne suis pas bon. Moi, pas bon? Il ne devait pas réaliser à qui il parlait. Je comprends que des jeunes demoiselles, fort probablement à la recherche d’un mec mortel, soient reparties en pleurs de cet entretien, déstabilisées. Un énergumène comme lui est capable de briser quelqu’un de fragile. J’ai, en tout cas, décidé d’aller me plaindre à sa direction, pour que ce frustré de la vie soit puni, récupère un blâme, reçoive un avertissement sévère, soit abandonné par sa famille, pleure toutes les larmes de son corps, sombre dans une grande dépression, et perde ses cheveux. Evidemment, je m’attends à avoir deux sur vingt, mais le dix-huit sur vingt que m’aura, je l’espère, donné Mlle C. le compensera.

Et en conséquence, hier soir, j’ai mangé. J’ai mangé tout ce que j’ai pu trouver. Et j’ai grossi à vue d’œil. Et en plus, j’ai une tête horrible. Enfin, ne soyez pas effrayés, quand je dis que j’ai une tête horrible, c’est par rapport à celle de d’habitude, ce qui signifie que je reste Rhum Raisin, quand même, un peu au-dessus de la moyenne, en quelque sorte. Alors maintenant que je suis en vacances, ou plus exactement en semi-vacances puisqu’il me reste mes cours du soir jusqu’au 29 juin, je vais reprendre ma vie en main: footing tous les jours, régime diététique strict, rattrapage intense de sommeil pour tenter d’effacer cet indigo trop marqué juste au-dessous de mes yeux, et rattrapage intense de soleil pour tenter de redonner à mon teint ce hâle naturel qui lui va si bien. Cinq kilos à perdre, c’est pas tant que ça, hein… Je ne suis pas gros… Non.

Celle qui chantait comme une blonde

Rares sont les artistes français dont il suffit de prononcer le prénom pour savoir que l’on parle d’eux. C’est pourtant le cas de Sylvie. Sylvie Vartan est l’une des égéries de l’époque yéyé, ce qui en fait l’une des chanteuses les plus populaires, encore aujourd’hui, dans ce pays. Le visage de Sylvie Vartan est passé sous le bistouri d’experts. Je ne parle en aucun cas du fait que la dame rajeunisse à chaque passage télé, mais bien du fait que son visage a totalement été recousu à la suite d’un grave accident de voiture en 1970. À la différence de son ex-mari Johnny Hallyday, Sylvie Vartan se fait discrète aujourd’hui; d’origine bulgare, comme les yaourts, elle est aujourd’hui exilée aux Etats-Unis, ce qui fait que son statut d’icône, même ancienne, demeure dans les esprits.

Ceci est probablement dû aussi au fait qu’elle a collectionné les tubes tout au long de sa carrière. Il y a eu les tubes des années 60 (Si je chante, Tous mes copains…), son plus grand tube (La plus belle pour aller danser), les tubes en duo (Panne d’essence avec Frankie Jordan, 2’35 de bonheur avec Carlos, J’ai un problème avec Johnny Hallyday…), les tubes fantaisistes (L’amour c’est comme une cigarette, Quand tu es là, Comme un garçon, Qu’est-ce qui fait pleurer les blondes?...), les tubes – ceux qui me touchent le plus – emplis de nostalgie (La Maritza, Nicolas, Parle-moi de ta vie…), les tubes – assez médiocres – traduits de l’anglais (Danse ta vie, Tape tape (Pata pata), Déprime (un chef d'oeuvre!)…), ou encore les tubes kitsch – en considérant que les autres ne le sont pas – ( Bye bye Leroy Brown, Petit Rainbow, Irrésistiblement…). Sylvie fait donc définitivement partie du paysage musical bien français.

Vive la République et vive la France?

À soixante-quatorze ans, Jacques Chirac a quitté l’Elysée à 11h36. Puis c’est à 11h42 que Jean-Louis Debré a officiellement déclaré Nicolas Sarkozy sixième président de la cinquième République et vingt-troisième président de la République française. Il est tout naturel de célébrer ce jour du seize mai 2007, où Rhum Raisin devient officiellement aussi grand qu’un président de la République française.

Alors que les badauds levés dès potron-minet s’entassaient sous la pluie fine devant les grilles de l’Elysée, tentant d’apercevoir un demi bout de doigt d’une quelconque personnalité politique, l’argent et le luxe transpiraient à l’intérieur du palais. Beaucoup d’hommes et de femmes de droite se sont succédés, ainsi que le très remarqué Bertrand Delanoë, puis ce fut au tour de la famille de Nicolas Sarkozy, Cécilia et leurs enfants. Ce qui est remarquable, c’est la jeunesse du petit Louis; c’est également la beauté des belles-filles du président, très blondes, au sourire parfait; et c’est enfin la relativement grande taille de ses deux plus grands fils, au sourire non moins parfait et au look plus proche de celui de Brice de Nice que de celui de leur père.

Le nouveau président, qui n’est pas un camembert, pensait à ses prédécesseurs, au peuple, et à la France pendant que les vingt-et-un coups de canon retentissaient sur l’esplanade des Invalides. Il a même cité, en la tronquant, Ophélie Winter: Je vais me battre sans le Et j’en suis fier. Un beau spectacle cérémonial et protocolaire, bien loin des tracas quotidiens de chacun…