30 sept. 2007

¡ Viva la Revolución !

Haki se quiera la clara
La ntrania me transparencia
De tu querida presencia
Commandante Che Guevara
(Prononcer transparencia et presencia en plaçant la langue entre les dents, et si possible, en postillonnant)
(Je précise que je n'ai pas fait LV2 Espagnol, mais ça ne doit pas trop se remarquer)
Si ça, c'est pas un refrain puissant, je ne sais pas ce que c'est. Rares sont les chansons capables de me mettre dans un état de transe comme Hasta Siempre. Je la chante en phonétique, à tue-tête, à gorge déployée, et je kiffe. Lors de ses passages en télé, Nathalie Cardone l'a défendue avec son coeur, avec son corps, comme si le message révolutionnaire qu'elle transporte devait sortir violemment de sa bouche.
Nathalie Cardone commence d'abord sa carrière au cinéma, et obtient un certain succès, ainsi qu'une reconnaissance.
Mais de retour en France d'un exil de plusieurs mois au milieu des années 90, sa carrière d'actrice bat de l'aile. Qu'à cela ne tienne, Nathalie décide de se tourner vers la chanson. Elle rencontre Laurent Boutonnat qui lui propose de reprendre le chant révolutionnaire Hasta Siempre. C'est un véritable succès en France, qui lui permet d'enchaîner avec un titre en français, Populaire. Mais ce morceau est beaucoup plus pop-rock, et prend nettement moins aux tripes que le précédent. C'est un petit bide. Il faut attendre Mon ange pour que le succès réapparaisse. Bien avant la très belle chanson de Nolwenn Leroy, Nathalie Cardone interprète son ange à elle, et c'est tout aussi beau. Arrive ensuite une nouvelle chanson en espagnol, Baila si, qui se rapproche quelque peu de Hasta Siempre. La chanteuse est l'archétype de la femme espagnole séduisante à fort caractère, et elle en joue. Ses chansons jouent d'ailleurs sur le registre de la révolte, laissant une large place aux choeurs. Elle revient en 2000 avec son dernier titre en date, Les hommes de ma vie, sans succès.
Malgré son énergie, son charisme et sa voix délicate, Nathalie Cardone ne parvient pas à revenir sur le devant de la scène. (Par contre elle soutient les jeunes gitans)

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27 sept. 2007

La blague du jeudi

Voilà quelques jours déjà que je ne côtoie plus les mêmes têtes au quotidien. J'évolue alors dans un monde où tout est plus grand, où tout est (un peu) mieux organisé, et où tout va vite. Et donc, tel un tektonikeur, je vais vite.

Or en allant vite, force est de constater que les rencontres faites avec mes contemporains ne sont pas très approfondies. J'échange quelques mots avec des personnes qui engagent la conversation, et je me sens forcé de dévoiler ma vie. Il va de soi que les informations personnelles délivrées par moi-même sont distribuées avec parcimonie ; on ne perce pas aussi facilement la trouble bulle de Rhum Raisin.

La teneur des dialogues suivants est très inintéressante, et de ce fait, vous n'êtes pas obligés et gées de lire.


Rencontre avec Garçon gentil aux cheveux courts

Garçon gentil aux cheveux courts : Tu le connais ce prof ?

Rhum Raisin : Non, je viens d'arriver sur L..

Garçon gentil aux cheveux courts : Ah? Tu viens d'où ?

Rhum Raisin : J'étais à C.. Et toi ?

Garçon gentil aux cheveux courts : De C.. (NdRR : son C. n'étant pas le même que mon C.)

Rhum Raisin : Mhm. Et tu habites où à L.?

Garçon gentil aux cheveux courts : A dix minutes d'ici en allant sur G..

Rhum Raisin : Oh! Moi aussi!


Rencontre avec Jolie fille et Mexicain

Jolie fille : Rhum, c'est ça ?

Rhum Raisin : ?! Oui... Tu me connais déjà ?

Jolie fille : Oui, tu t'es présenté en cours d'anglais tout à l'heure.

Rhum Raisin : On était une trentaine quand même!

Mexicain : Mais tou sais, Jolie fille a oune très bonne mémoire visouelle.


Rencontre avec T-shirt moche

T-shirt moche : C'est tout petit C., non ?

Rhum Raisin : Si on compare à L., oui.

T-shirt moche : C'est très rural là-bas quand même.

Rhum Raisin : Dans la région, oui, un peu, mais pas à C. même. C'est très pollué aussi.

T-shirt moche : Et vous avez des journaux gratuits à l'entrée du métro ?

Rhum Raisin : C'est-à-dire que nous n'avons qu'un tram.

T-shirt moche : Ah oui... Si tu veux un conseil, lis plutôt 20 minutes, parce que Métro et L.Plus, c'est moins bien fait.

Rhum Raisin : Ah... Bien... C'est gentil....


Rencontre avec La blonde

La blonde : Rhum ? Tu étais à C.?

Rhum Raisin : Oui. Je t'avais aperçue, mais je n'ai pas osé venir te voir. Je pensais pas que tu te souviendrais de mon prénom.

La blonde : Mais si.

Rhum Raisin : Toi, c'est la blonde, c'est ça ?

La blonde : C'est ça. On va boire un café après le cours ?

Rhum Raisin : OK.

La blonde : Non, on va aller chez moi, plutôt. Je te présenterai ma coloc.

Rhum Raisin : Euh... Oui, si tu veux.


Enrichi de mes rencontres avec lesquelles j'évaluerai l'intérêt de poursuivre ou non une relation durable, je suis allé faire des courses au Casino non loin de chez moi, puisque je suis assez difficile, et supporte assez péniblement les produits Lidl et Leader Price. Puis je suis revenu chez moi, avec mes sacs transparents Casino, à travers lesquels mon paquet de biscottes, mes boîtes de thon et mes tomates semblaient curieusement attirer l'attention des piétons. Mes courses solitaires m'ont fait penser à une blague hilarante que je raconte à merveille :

Cela se passe dans un supermarché. Une jeune femme arrive à la caisse, et dépose sur le tapis roulant une cuisse de poulet, une tomate, un petit pain, une petite bouteille d'eau, et un yaourt aux fruits.

Le charmant caissier (après avoir observé le tapis roulant ) : Hum... Vous vivez seule, mademoiselle ?...

La jeune femme (en rougissant et minaudant) : Oh... Comment avez-vous deviné?...

Le charmant caissier : Bah... Parce que vous êtes moche.

(Rires enregistrés)

(Evidemment, c'est beaucoup plus drôle quand je la joue en vrai)

16 sept. 2007

RRridicule

J'ai lancé un Salut très discret, limite gêné, à Marie tout à l'heure. Et je m'en veux d'avoir été si inaudible. Elle a souri, et m'a répondu par un regard rieur, presque insistant. Je ne sais pas ce que ce regard presque insistant signifiait ; était-ce une attitude accompagnant un Salut aussi imperceptible que le mien, si bien que je ne l'ai même pas entendu, ou était-ce un foutage de gueule très soft ?
Marie a changé depuis que je ne l'ai pas revue, du temps où nous jouions au tennis avec cette garce de Maud, et sa copine moche, un peu moins garce, mais moche. Marie était dodue et avait de la moustache. Elle était gentille mais elle avait souvent mauvaise haleine, alors je gardais mes distances. C'est peut-être pour ça que je n'ai pas osé lui lancer un Salut plus affirmé. J'ai été surpris par sa métamorphose. Marie avait aujourd'hui une coiffure fashion mais naturelle et une démarche assurée mais légère. Et son duvet cutané d'avant avait disparu. Mon élan salutaire a été stoppé par la nouvelle Marie, et je n'ai pu que bafouiller un modeste Salut. Ce dernier aurait pu être plus majestueux si je n'avais pas non plus été stupéfait de la voir main dans la main avec un garçon - que je subodorai ainsi être son petit-ami - à peine plus grand qu'elle, les cheveux dans le vent, le sourire éclatant, le corps aussi svelte et élancé que celui de Marie, ce qui ne pouvait que me ramener à ma triste réalité. Mon Salut n'a pas été franc, parce que j'ai été destabilisé par cette avalanche de nouvelles informations : Marie avait changé. Ce Salut aurait pu être plus déterminé, agrémenté d'un sourire ravageur, mais il fut troublé par ce spectacle d'amoureux transpirant de bonheur juste en face de moi. Je n'ai pas dit que je n'aimais pas croiser des amoureux ; j'aime bien, au contraire, ça peut même me rendre heureux parfois. Or, là, lorsque j'ai croisé Marie et son mec, j'étais avec Maman. Et Maman avait eu la bonne idée de ne pas se coiffer, de ne pas se maquiller, et de mettre ses chaussures jaunes. Par conséquent, mon Salut s'apparentait plus à des babélismes irréfléchis et niais qu'à une salutation réfléchie et éloquente. Je me demande encore pourquoi il a fallu que nous croisions Marie aujourd'hui. J'aurais peut-être dû ne pas accepter d'aller me promener avec Maman. Non pas que je n'aime pas me promener avec Maman, mais je n'aime pas que l'on me voie dans cet état, avec ces - toujours présents - dix-neuf kilos superflus, et cette horrible coupe de cheveux. (Enfin, quand je dis "horrible", tout est relatif, hein, je suis toujours Rhum Raisin). Et puis j'aurais peut-être été plus enthousiaste à l'idée de dire Salut à Marie si je n'avais pas décidé de sortir avec ma chemise bleu pâle, arborant une gigantesque auréole autour du cinquième bouton en partant du col, souvenir de la délicieuse nectarine ingurgitée ce midi-même, avouant ainsi, malgré moi, que je l'ai mangée comme un gros dégueulasse, ce que je ne fais pourtant jamais, puisque je ne suis pas dégueulasse. Je ne pouvais pas imaginer que j'allais croiser Marie. En fait, je m'en fous de Marie, complètement. Autant que de son copain. C'est le fait d'avoir croisé quelqu'un d'heureux qui me tracasse, et de ne pas être parvenu à faire croire que, moi aussi, j'étais très heureux. Mon Salut a été minable.

14 sept. 2007

La Belle

Il y a des gens qui démarrent mal dans la vie. Le patronyme est très important. Et pourtant, tout le monde peut faire carrière avec un nom de famille pourri. Comme Jean-Claude Bourret, Isabelle Boulay ou Jamel Debbouze. Il vaut mieux s'appeler Belle par exemple. Ma transition n'est absolument pas tirée par les cheveux, d'autant que finalement, se prénommer Marie-Paule, c'est pas non plus la grande joie. (Pardon à toutes les Marie-Paule - nombreuses, certainement - qui lisent ces chroniques, et j'en profite pour saluer toutes les Roberta, Josiane, Marie-Bernadette, Eugénie et Jacob (si, ça existe aussi chez les femmes) : Salut!)
Où en étions-nous ? Ah oui, Marie-Paule Belle. Tout le monde connaît la formidable Parisienne qui est si géniale à chanter, avec les mots schizophrène, nymphomane, grief, hystérique, masochiste ou encore libido que je ne comprenais pas étant plus jeune, mais que j'adorais prononcer. Marie-Paule Belle est une interprète française pleine de dérision, et de profondeur, ce qui est moins connu, et c'est dommage. Bien sûr, sa carrière ne se résume pas à La Parisienne ; il y a notamment Wolfgang et moi, La biaiseuse, et l'album consacré à Barbara. Mais de toute façon, personne ne connaît, alors pourquoi s'y attarder, hein?

11 sept. 2007

Message non identifié

Vous est-il déjà arrivé de recevoir sur votre téléphone portable un message du type "Oui, bonjour Madame, je me permets de vous appeler pour vous signaler que je ne pourrai pas être au rendez-vous, comme convenu hier, pour l'épilation des aisselles et du maillot", ou bien "Ouais Raymond, c'était pour savoir comment ça allait, mais je réessaierai plus tard, au revoir"?
Hier soir, j'ai eu l'impression que quelqu'un m'avait laissé un message vocal par erreur. Mais après trois écoutes consécutives, il fallait bien s'y résoudre : ce message m'était bien destiné, puisque je suis apostrophé deux fois. Oui mais voilà... Je ne reconnais absolument pas la voix du laisseur de message. J'écris "laisseur" puisqu'il semble bien que la voix soit masculine. Le garçon semble même bien me connaître, puisqu'il m'invite à venir chez lui, le soir-même, pour passer une soirée entre mecs, à trois (ou plus) : il me dit qu'il y aura aussi "Gwen" ou "Clem". En fait, je ne comprends pas trop ce qu'il dit, et puis je ne connais pas de Gwen ou de de Clem qui soient des garçons, donc ça limite les réseaux de connaissances où je peux chercher. Il me demande d'apporter du vin, ce qui est curieux, puisque d'habitude j'apporte plutôt des chamallows.
Après une bonne quinzaine d'écoutes successives, je cherche une explication : ce message était certainement destiné à une autre personne, prénommée comme moi, qui n'a probablement pas dû passer la soirée envisagée par mon laisseur de message. Ce dernier a dû faire une mauvaise manipulation, et composer le numéro de la mauvaise personne. Ce n'était donc en aucun cas moi qu'on invitait. Je suis quand même perplexe...
Si par hasard ce récit t'interpelle, si tu es un lecteur de moi, et si tu es l'auteur de ce message (fort bien illustré par mes soins), s'il te plaît, dis moi qui tu es, merci.

9 sept. 2007

Chaque jour, la mort approche

img248/9296/moreauhaninbacallgw4.jpg img478/9439/amadoubardotgalabruio8.jpg Finalement, le mois d'août a été un mois assez vide. D'habitude, la France a plusieurs gros éléments à se mettre sous la dent, mais là, rien de très glamour. Il y a eu le cardinal Lustiger, le 5 août, Raymond Barre, le 25 août, Pierre Messmer, le 29 août, pour les plus importants. C'est forcément triste de voir s'en aller des hommes qui ont marqué la France du vingtième siècle, mais avec ces trois-là, aucune rediffusion de films ou de spectacles pour passer une bonne soirée devant la télévision en se disant que c'est l'occasion ou jamais de les regarder. Evidemment, de leur vivant, on sait que les artistes ont du talent, mais après leur mort, ils en ont encore plus. C'est ridicule, certes, mais c'est ce que les gens pensent inconsciemment.
Et donc au mois d'août, rien. Michel Serrault a devancé mon gand jeu morbide de l'été, et Luciano Pavarotti a été un peu à la bourre. Mais je ne peux pas leur en vouloir, ils n'étaient pas au courant de ce formidable jeu de l'été qui a attiré les foules. Ni d'ailleurs les Jeanne Moreau, Roger Hanin, Lauren Bacall, Jean Amadou, Brigitte Bardot et autres Michel Galabru. Et je serais tenté de dire tant mieux en fait. Parce que c'est un peu triste. Mais d'un autre côté, ces stars m'ont privé d'une soirée avec vous, lecteurs et trices, et je passerai ainsi mes longs soirs d'automne, seul, à L., devant ma télé et mes pâtes à la sauce tomate. Il faut que je m'y prépare.
Le mois d'août a été un mois assez vide. Et finalement, le 30, personne n'a parlé de la mort de Michael Jackson.