29 août 2011

Allo maman bobos

C’est toujours un peu frustrant de ne pas réussir à aimer complètement un film pour lequel on avait envie d’aimer jusqu’aux acteurs qu’on n’aime habituellement pas trop. Curieusement, Les Chansons d’Amour n’est pas le premier film que j’ai vu de Christophe Honoré. J’avais regardé, un soir sur Arte, Ma mère. Il faut vraiment s’ennuyer profondément chez soi un soir d’automne pour laisser la télé allumée sur Arte, alors que la chaîne franco-allemande diffuse un film sur l’inceste. Parce que c’est essentiellement ce que j’ai retenu de Ma mère. Louis Garrel couche avec Isabelle Huppert, sa mère. Mais j’ai tenu, et j’ai aimé.

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Et puis j’ai eu la curiosité de visionner Dans Paris, qui a m’a rappelé que j’aimais bien Romain Duris. Au début, j’aimais bien Romain Duris uniquement parce qu’il s’appelle Romain. Film après film, je l’aime d’autant plus qu’il a quelque chose d’indéfinissable qui fait que je l’aime bien, sans pour autant l’adorer.

Et j’ai vu Les Chansons d’Amour. A la fin du film, j’avais un sourire niais. Que j’ai gardé quelques minutes après. Ces comédiens – même Louis Garrel – je les ai aimés. Ces chansons, évidemment. Ce Paris-là aussi. Tout. Suivirent La belle personne et Non ma fille tu n’iras pas danser. Il fallait se rendre à l’évidence : Christophe Honoré fait des films bobos… que j’aime. Alors bien sûr, au Conservatoire de C., j’ai côtoyé des bobos de province. En écoutant certains textes de Vincent Delerm, j’ai bien conscience qu’ils me plaisent. J’ai habité dans un quartier bobo à Paris durant quelques mois et je m’y suis plu. La seule chanson de Renaud que j’aime s’intitule Les bobos. Mais tout cela en rien ne fait de moi un bobo, que ce soit clair.

J’ai donc logiquement écouté une dizaine de fois la BO des Bien-Aimés cet été. La légèreté des mélodies aiguisait de jour en jour mon excitation. Ma joie s’est ramollie au fur et à mesure que les minutes du film défilaient. Yann Barthès a peut-être adoré, mais je ne suis pas Yann Barthès. Je ne fume pas. Attention, je n’ai pas dit que ma joie s’est dégonflée. J’ai employé « ramollie » pour dire que ma déception a été grande, mais pas au point d’anéantir mon plaisir. C’est juste que Les Bien-Aimés n’a pas été à la hauteur de mes espérances.

Premier point négatif : la durée. Comme c’est long ! Bien sûr, il fallait étirer la pellicule un max pour faire rentrer toutes les chansons bobos d’Alex Beaupain, mais tout de même. J’ai en tendance à m’ennuyer, notamment pendant les longs dialogues où apparaît Chiara Mastroianni. J’ai même failli regarder l’heure sur mon portable, mais non, j’ai résisté. Les tracas des bobos, qu’ils soient de Paris, Londres ou même de Reims – d’ailleurs, à Reims, personne n’y va ! – sont d’autant moins passionnants qu’ils sont décortiqués et étalés à l’envi sur des mélodies branchouilles.

Second point négatif : le jeu des acteurs. De tous les acteurs des Bien-Aimés, je trouve que c’est Michel Delpech qui joue le mieux. Ludivine Sagnier a perdu de sa fraîcheur et se prend trop la tête. Chiara Mastroianni joue faux et c’est dommage quand on est le personnage principal (ou quasi). Louis Garrel est carrément à côté de la plaque quand il s’énerve après la (rigolote) scène de cunnilingus dans les waters pour messieurs. Catherine Deneuve est coincée égale à elle-même. Et puis Christophe Honoré aurait peut-être dû choisir un acteur tchèque un peu moins bien bâti et séduisant que Rasha Bukvic s’il avait derrière la tête l’idée d’engager Miloš Forman pour interpréter ledit acteur tchèque vieux.

Bon à part ça, je préfère quand même ce genre de films à des films de bourrins, hein. Finalement, je suis peut-être plus bobo que bourrin.

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(Photos chopées sur allocine.fr)

28 août 2011

Juste des dé-tails

Si j’ai attendu aussi longtemps pour constituer un nouveau Top Ten et ainsi faire en sorte que mon blogue soit actualisé, ce n’est pas parce que j’étais en vacances. Bien sûr, je l’étais, mais ce n’est pas la raison principale. Ce n’est pas non plus parce que je n’avais pas envie d’écrire. En fait, j’ai écrit des trucs, mais qui n’ont rien à faire sur ces pages. Ce n’est pas non plus parce que je n’avais pas d’idées de nouvelle chronique. J’en ai souvent, mais mon principal souci est de trouver la motivation, voire le temps, pour développer ces idées et les accoucher. Non, si j’ai attendu aussi longtemps pour vous offrir ce nouveau Top Ten, c’est parce que j’attendais de pouvoir écouter Dita, la nouvelle chanson de Lorie, afin de la faire figurer en bonne place dans ce classement.

N°10 – Milow – You and me (In my pocket) Depuis son premier album, Milow fait, à mes yeux, une petite carrière sans fausse note. La voix, posée et maitrisée, est touchante et déborde de sincérité. La chanson, elle, est enjouée et enlevée à souhait.


N°9 – Bruno Mars – The lazy song Comment ne pas apprécier une chanson qui fait l’éloge de la paresse ? Bien sûr, la période de l’été est propice au succès de cette chanson a priori sans prétention. L’ambiance reggae chic en a fait un succès mérité. En prime, le clip est très sympathique.


N°8 – Adele – Someone like you Adele est indétrônable dans les charts britanniques depuis plusieurs mois. Ce succès, assez inattendu est amplement mérité. Elle me fait un peu penser à Lara Fabian : sa technique, sa voix, son émotion, ses ballades, ses yeux globuleux… Les paroles de Someone like you sont pathos au possible et j’adore.


N°7 – Julien Loko (Dracula, L’amour plus fort que la mort) – Encore Autant le dire tout de suite : j’ai détesté au plus haut point 1, 2, 3 et En Transe…Ylvanie. Mais le refrain de ce troisième extrait de la comédie musicale de Kamel Ouali est vampiresquement efficace. Et sinon, ça n’a rien à voir, mais j’aime bien prononcer le nom de Julien Loko comme Miguel Ángel Muñoz… Tu diras que estoy Loko Loko Loko Loko


N°6 – Ycare – Lap dance Énorme succès radio pour cette chanson, qui se reflète un peu moins dans le nombre de ventes. C’est dommage. C’est aussi un peu dommage que cette chanson marche mieux qu’Alison dans le premier album, chanson géniale. Il n’empêche que l’ex-candidat de Nouvelle Star mérite de réussir.


N°5 – M Pokora – A nos actes manqués C’est indéniablement le plus beau succès français de cet été 2011. M Pokora est parvenu à insuffler à ce tube de Jean-Jacques Goldman fraîcheur, jeunesse et insouciance, sans changer le rythme, mais en y ajoutant des sonorités des îles et du soleil. Jolie performance.


N°4 – Inna Modja – French Cancan (Monsieur Sainte-Nitouche) L’expression «Saint-Nitouche» au masculin avait déjà été utilisée par Aldebert dans une délicieuse chanson il y a sept ou huit ans. Inna Modja l’emploie à nouveau dans ce tube affirmé. Une chanson qui donne envie de danser et qui se retient très facilement.


N°3 – Shy’m – Tourne Les années 2010/2011 marquent définitivement un tournant dans la carrière de Shy’m. Ses chansons ont un succès radio et ventes impressionnant et elle se rapproche peu à peu d'une renommée populaire et grand public. Tourne est aussi efficace que toutes les chansons de son album. Shy’m se distingue aujourd’hui largement d’une Sheryfa Luna, et rivalise avec, voire dépasse, une Alizée ou une Jenifer.


N°2 – Elisa Tovati & Tom Dice – Il nous faut Je crois que c’est la chanson que j’ai le plus entendu à la radio cet été. La ballade est délicieuse et relaxante, comme un amour de vacance, une histoire sans lendemain. L’accent de Tom est mignon. Mon passage préféré de la chanson dure une seconde : c’est lorsque Tom prononce « La nouit », à 1’53 dans la vidéo ci-dessous. So cute.


N° 1 – Mika – Elle me dit Le retour en français de Mika est jouissif, tu peux pas test. C’est du Mika tout craché, avec du rythme, des aigus et un air entêtant. Impossible de ne pas hurler à chaque écoute de Elle me dit. Vivement l’album The Origin of Love, prévu pour l'année prochaine. Ah oui, et le clip est génial.



(Bon, en fait, Dita ne fait pas partie du Top Ten, parce que je trouve cette chanson décevante, d’une banalité affligeante, à la mélodie pauvre)

13 août 2011

Drôle de jeux

Comme Zouk Machine avait la musique dans la peau, j’ai toujours eu le jeu dans la peau. Ka sa yé Misyé Bobo… A tel point que dans mon enfance malheureuse où il fallait aller à la mine afin d’obtenir quelques pièces pour s’acheter du pain, j’ai envisagé parfois devenir animateur de jeux à la télévision. Je n’aurais bien sûr jamais eu le talent d’animation d’un Nagui ou d’un Lagaf’, mais je me serais contenté d’un talent à la Patrice Laffont. Il va de soi que j’aurais surpassé le talent (même si le terme est un peu excessif) d’un Cyril Féraud.

Patrice, l'ami de Pépita

Enfant, et même adolescent, je n’ai pas compté la quantité pléthorique de parties de Scrabble, de Monopoly, de Trivial Pursuit, de batailles, de dominos, de petit bac que j’ai pu jouer avec mes voisines, mes cousins, ma grand-mère et autres gens qui croisaient mon chemin. Évidemment, je gagnais souvent, parce que je suis fort. Je m’arrangeais parfois pour perdre, de manière à ce que jamais le moindre soupçon d’éventuelle triche ne s’éveille dans l’esprit de n’importe quel adversaire humilié d’avoir un jour rencontré mon jeu.

Mon plaisir de jouer à des jeux de sociétés comme Super Défi, Dix de Chute, Labyrinthe, Taboo Junior, Cluedo Junior ou encore Eurêka s’est peu à peu transformé en désir de fabriquer moi-même des jeux et faire participer mes camarades de classe ou ma famille. Ce désir de devenir le Monsieur Loyal du jeu mijotait chaque été lorsque je passais deux mois à la campagne chez ma grand-mère, souvent installé devant la télévision, excité à chaque début de générique de programmes de jeu tels que (dans le désordre) Pyramide, Intervilles, Mokshû Patamû, Les Bons Génies, Le Maillon Faible, Qui est qui ?, La Chanson Trésor, Que le meilleur gagne, 100% questions, Presse-Citron, Quelle galère !, Tout vu tout lu, L’Or à l’Appel, Jeux sans Frontières, Fa Si La Chanter, etc.

L'Or à l'Appel

Voilà donc près de 20 ans que j’organise des jeux. Au début, c’était principalement des Motus que je proposais à ma grand-mère, qui acceptait volontiers de deviner des mots de six lettres. Puis, mes petits cousins grandissant, j’organisais des chasses au trésor sophistiquées, mêlant énigmes, mots croisés et connaissance de la chanson française. Les bouts de papiers sur lesquels étaient inscrits les indices étaient dissimulés dans la maison et avaient été préalablement salis et brûlés autour pour les rendre anciens et précieux, comme les indices de Fort Boyard. Le trésor se matérialisait la plupart du temps en « Bon gratuit » pour aller chercher un Kinder Bueno ou Délice caché dans le meuble de la salle à manger.

Lorsque j’étais en CM1, j’ai commencé une aventure incroyable. Tous les midis, après la cantine, j’organisais un grand jeu dans le fond du préau. Au début, deux camarades avaient accepté de jouer avec moi. Puis, au zénith de ma gloire d’animateur du jeu du midi dans la cour de récré, une dizaine de camarades participait quotidiennement. Le but était de retrouver le nom des élèves de la classe, dont j’avais mélangé les lettres. Parfois, je mélangeais aussi le nom des profs. Et quand le stock de noms était épuisé, je passais aux gens connus. Au fil du temps, le jeu du midi a évolué. J’y ai inséré des jeux de chansons, des jeux de statistiques, et même des jeux physiques. Le vendredi, j’avais même créé le jeu du « Serpent maléfique » dont la règle était tellement compliquée que je ne m’en rappelle plus trop aujourd’hui. Chaque jour, le vainqueur remportait un cadeau. Toute ma richesse en surprises de Kinder Surprise et en cadeaux que je trouvais dans les paquets de Chocapic, Nesquik ou Frosties y est passée. Un vendredi, j’ai même fait gagner une carafe! Ma mère n'a jamais su comment cette carafe avait disparu. Mon jeu du midi a perduré jusqu’à la fin du mois de septembre de l’année de ma sixième. Les temps avaient changé.

Chaque été, j’avais beau être au collège, puis au lycée, ma fibre d’organisateur/animateur de jeux continuait avec mes cousins et ma famille. Mais mes amis, eux, trouvaient les jeux un peu ringards. Je n’osais donc pas leur proposer une soirée Trivial Pursuit. Jusqu’à mon année de prépa. Anaïs avait invité cinq ou six filles de la classe, et moi, pour une soirée « Années 90 ». La tentation d’organiser un quiz géant sur nos années d’enfance était trop forte. J’ai posé plein de questions, parfois à choix multiples, pendant la soirée. Nous avons beaucoup ri et le ressenti post-soirée fut assez jouissif.

Depuis 2005, quelques soirées « jeux de société » ont été parsemées dans mon emploi du temps, mais trop peu à mon goût. Jusqu’au jour où une nouvelle passion est née : N’oubliez pas les paroles ! Faisant fi des refus auxquels j’ai été confronté en me présentant à la sélection du jeu musical de France 2, j’ai décidé de reprendre ma casquette d’animateur de jeux en préparant des soirées N’oubliez pas les paroles ! La mise en œuvre fait un peu amateur, mais le concept est respecté. Le choix des chansons est prenant. La préparation de la difficulté est agréable. L’invention des thèmes est jouissive. L’attente est interminable. Et quand arrive le jour J, je suis tout excité. Tendre des pièges est un plaisir qui n’a pas de prix. Jubiler lorsque quelqu’un choisit le thème « Avec une laisse » en croyant tomber sur Mirza et n’a finalement le choix qu’entre Laisse-moi t’aimer et Laisse le destin l’emporter, c’est à vivre au moins une fois dans sa vie de concepteur de jeux.

Aujourd’hui, mes excitations à préparer des jeux et à me glisser dans la peau d’un animateur ne sont pas prêtes de s’éteindre. Il paraît qu’à la rentrée, une énorme soirée « Jeux télé » se profile… Je prépare un match en 5 manches : Mot de Passe, Money Drop, N’oubliez pas les paroles !, Questions pour un champion et La Cible. J’en frissonne d’impatience.

Un homme qui a bonne Minne (ha ha)

Photos chopées sur : jctvjeuxteles.kazeo.com, club.ados.fr, olivierminnezone.free.fr.