29 déc. 2008

2008 en chansons

Le marché de la musique en France part en couille. Pardonnez cette expression fort peu élégante, mais il faut bien appeler une couille une couille. Un matin suspendu aux fleurs de ton jardin, ma main sur ton p'tit cul cherche le chemin. Le chanteur qui a vendu le plus d'albums en 2008 n'a atteint que le score faiblard de 700 000 copies. Il s'agit d'un recordman du disque en France, certes, mais Francis Cabrel nous avait habitués (parfois) à mieux. Il a beau avoir enfilé sa Robe et son échelle ( ! ), il s'est entravé dans les Roses et les orties. D'autres pointures de la chanson française ont sorti leurs disques en 2008, avec moins de succès que le Toulousain à la moustache rasée : Lavilliers a passé un Samedi soir à Beyrouth, Bashung est devenu tout Bleu pétrole, Lama a atteint L'âge d'horizons, Souchon voulu Ecouter d'où sa peine venait pendant que son ami Voulzy s'est lancé dans une Recollection de vieux tubes, et même feu Bachelet a Essayé de faire un come-back. Deux stars de la chanson en France, Aznavour et Adamo, ont eu la même idée d'album-concept, à savoir faire tout un disque de duos : Duos et Le bal des gens bien.

Avec Francis Cabrel, l'autre grande réussite de 2008, c'est incontestablement, comme en 2007, Christophe Maé. Des restes de Ça fait mal en début d'année, puis l'horripilante Belle demoiselle omniprésente sur toutes les ondes, puis C'est ma terre, et enfin Mon p'tit gars ont fait les beaux jours des fans de l'homme à la voix de poule indescriptible. Mais la vie n'a pas été aussi rose que celle de Christophe Maé pour tous les chanteurs, cette année. Il a parfois fallu implorer Dieu pour que le succès soit au rendez-vous. Mais Dieu n'était Plus là. Et pourtant Il avait les mots, m'a rendue accro ; je voyais déjà l'avenir dans ses bras. On se sent Pressée de vivre, mais y'a Comme un hic. Le succès est FM Air, et on se retrouve vite Comme un manouche sans guitare. D'aucuns appelleront cela L'effet papillon, petite cause, grandes conséquences.

2008, malgré la crise économique, additionnée à la crise du disque, a eu son beau petit lot de flops musicaux, ces jolis petits flops qui sont si plaisants. Céréna est définitivement restée dans La parenthèse. Natasha St-Pier implore toujours Embrasse-moi mais rien n'y fait. Toi, lecteur, toi, lectrice, Tu peux choisir entre Gage et Vitaa, personne n'en a voulu. Même Edu Del Prado avec sa reprise de Don't you think a fait les frais de la crise. De même que Lynda Lemay, Garou, Hélène Segara ou bien Dido. Lynnsha, avant son horrible duo avec Craig David, voulait qu'on lui mente (J'veux que tu me mentes). Oui, Lynnsha, tu as eu du succès. Ah, si tu pouvais fermer ta gueule ! Comme il était en vie, Cali, lui, aurait voulu ériger 1000 cœurs debout, mais son ami Vincent Delerm lui a bien rappelé : il y a Un temps pour tout. Ce bon temps est révolu, semble-t-il. Qu'est-ce qu'on va faire de toi ? Ce marché du disque s'épuise, croule, s'effondre. Rien ne va plus. C'est chelou. On a beau crier et chanter que C'est beau la petite bourgeoisie qui boit du champagne, mais tout est cuit, Ça ne finira jamais. On a dépassé Les limites, aisément, facilement.

Heureusement, quelques beaux succès sont recensés. La poursuite de la bonne étoile de Renan Luce, avec sa Lettre et ses Voisines. Vive le vent de l'hiver, tourne tourne la Terre. Thomas Dutronc a explosé : Même si Jeune, il ne savait rien, il savait qu'Il n'aimait plus Paris. Sheryfa Luna aussi a pousuivi sa jolie route avec D'ici et d'ailleurs et son tout récent Si tu n'étais plus là. Mathieu Edward, Quentin Mosimann, Zaza Fournier (même si je prédis une envolée pour elle en 2009, genre après les Victoires de la musique...) et Stanislas ont, eux aussi, eu un certain succès, mais pas de quoi rester RrrrAssis par terre, comme Louisy Joseph. Sans oublier les stars internationales : les Madonna, les Rihanna, les Mariah, les Abba, les Nâdiya, les Britney, les Katy, les Estelle, les James, les Jason, les Justin et les Seal. Tout ce succès n'est que bien trop rare. Allo le monde, est-ce que tout va bien ? Allo le monde, je n'y comprends plus rien. Le marché du disque est aux portes du cimetière. Il a eu une belle vie. No stress!

Et pourtant, il doit y avoir une solution pour que tout s'arrange, et que les artistes puissent à nouveau être heureux de faire leur métier en toute quiétude. Il suffit que tout le monde mette un peu du sien, et Toi + moi + eux + tous ceux qui le veulent + lui + elle + tous ceux qui sont seuls, on pourra faire en sorte, Cette fois, que La roue tourne. Et ensuite, Restons amis, comme Grégory Lemarchal, voire Restons amants, comme Maxime Le Forestier, puis Julien Clerc et sa Jupe en laine. Allons Chercher le garçon qui comblera L'amoureuse. Qu'ils dansent gaiement la Zouglou danse, Comme il se doit. Une belle Amitié d'Enfoirés, quoi ! Dis-moi si tu aimes ça, Houna ? Et que tous ces petits êtres emplis d'amour et de joie s'envoleront dans le ciel comme des Papillons de lumière...

A bien y réfléchir, le monde de la musique aura du mal à se remettre de la crise. C'est un fait : il est entré dans une phase irrécupérable de totale Dégénération.

Je te propose, cher lecteur, cher lectrice, cher Moomin adoré, chère Moomin adorée, de regarder, pour te consoler de la crise, le clip de LA chanson de l'année, selon moi :

28 déc. 2008

Éternuement rhumanesque

« … en lui tapotant légèrement l’épaule droite. Jackie se retourna, l’air de rien. Le mâle au torse luisant avait une main délicatement posée sur son pectoral gauche. L’autre main, la droite donc, caressait les cheveux de cette garce de Jackie, dont les racines grises créaient une dichotomie disgracieuse avec sa blondeur artificielle.

Tout à coup, Philip frappa de sa main quadridigitale à la porte d’entrée. Ne soupçonnant pas l’absence de Jack en sa propre demeure, il insista. Jackie poussa un cri strident de stupeur spasmodique. Jack déposa son gros index sur les lèvres de Jackie, en lui indiquant de marquer un instant de silence. Mais Jackie ne pouvait plus cesser son cri strident de stupeur spasmodique, car son moignon s’était entre temps embourbé dans le ventilateur qui tournait toujours depuis des mois, Jack n’ayant jamais trouvé l’interrupteur. Le cri strident de stupeur spasmodique de Jackie mit alors la puce à l’oreille de Philip. Fort de son instinct de déduction, son sixième sens à lui, Philip en déduisit que la maison de Jack n’était pas vide. Elle était même présentement habitée d’une voix féminine, celle-ci devant logiquement appartenir à une femme. Philip défonça la porte d’entrée. Malheureusement, l’homme, infirme de guerre, se démit l’épaule droite en voulant jouer au héros. Son omoplate était sortie, et du sang avait giclé sur le carreau de la porte d’entrée. Jack courut auprès de Philip afin de lui venir en aide.

Ayant les facultés auditives annihilées par un concert de métal auquel l’avait amenée Bradley la veille, Jackie n’avait pas du tout entendu l’affreux bruit de cascade ratée de Philip. Elle se précipita vers l’entrée de la villa, son moignon dégoulinant sur le linoléum beige à carreaux. Elle reconnut Philip gisant au sol, et aperçut le sang sur la porte d’entrée. Comme Philip était A positif, comme elle, elle préleva les gouttelettes sur la porte d’entrée, avec sa naïveté légendaire et des cotons-tiges usagés. Jackie croyait bien faire, mais elle ne se doutait pas que… »

25 déc. 2008

Ils ont marqué la chanson française (8) - Les Minikeums

Les bonnes vieilles cartes de vœux sont d’une désuétude inouïe. Non pas que tout se fasse désormais par sms et par courriels, non. Elles sont désuètes par ce qu’elles représentent. Comment peut-on croire qu’un enfant de dix ans, qui ne connaît, par définition, ni les Pokemon, ni les Minikeums, soit assez éveillé et curieux de l’histoire de ses ancêtres pour comprendre que Nowel, jadis, c’était la neige, les bonhommes de neige, les bougies, la cheminée emplie de bûches enflammées, la polaire, le bonnet, les moufles, les rennes et tout ce qui est représenté sur ces satanées cartes de vœux ? En 2008, il n’y a plus de rennes, plus de cheminée, et plus de neige. Même pas à C., c’est pour dire.

C’est pourquoi aujourd’hui, en ce beau jour de Nowel, il est bon de se remémorer le bon vieux temps de la magie de Nowel. Car la magie de Nowel était encore présente dans cette bonne vieille décennie : les naïn-tiz.

Dans les naïn-tiz, la population se passait aisément de téléphones portables et de connexion Internet haut débit – voire même bas débit –, les sitcoms AB naissaient – et mourraient –, les pogs se faisaient bouffer par les kinis, et les boys band faisaient mouiller rêver les filles. C’est donc dans la deuxième moitié des naïn-tiz, pour surfer sur la vague des bons vieux Filip, Frank, Adel, Chris, Gérald, Marlon, Mika, Andrew, Brian, Steven, Quentin et Roman, que les Minikeums ont produit leur boys band made in MNK : les Bogoss Five.

Les Bogoss Five, aka Coco, Jojo et un troisième que je ne reconnais absolument pas (Nag, peut-être), sont nés pour donner du rêve aux millions d’enfants qui regardaient assidûment les Minikeums. Les Minikeums étaient une bande de petits mecs et nanas, plus ou moins stars à l’époque, qui menaient leur petite vie entre chaque programme jeunesse. Au gré des parodies d’émissions cultes, comme Fort Bobard, Questions sous un lampion ou Fasiladodo, Coco, Zaza, Josy ou encore Vaness sont peu à peu devenus très populaires au point de sortir des disques. C’est ainsi que les Bogoss Five ont fait irruption dans ce bon vieux Top 50 avec surtout Ma Mélissa, véritable tube.

Et à Nowel, les Bogoss Five ont sorti leur propre chant de Nowel : C’est Nonoël. Un véritable hymne à cette douce période, avec la magie sus-décrite, sa signification, l’importance d’avoir été sage pendant toute l’année, et la joie d’écouter tous ensemble des belles musiques.

Cher lecteur, chère lectrice, je te souhaite un Joyeux Nowel et te propose de (re)découvrir les Bogoss Five.

[Précédemment dans Ils ont marqué la chanson française : François Feldman, Ophélie Winter, Claude Nougaro, Bill Baxter, Nicole Croisille, Vincent Delerm, Alliage]

23 déc. 2008

Monsieur Je sais tout

Je suis malade. Serge Lama le chante beaucoup moins bien que moi certes, mais je suis malade. Je suis un de ces êtres méprisables dont le seul plaisir dans la vie est de se nourrir du malheur des autres, de puiser à l'intérieur du moindre événement de la vie intime d'une personne admirée. Je suis curieux. Je suis curieux dans le sens noble du terme, dans le sens où je m'intéresse à tout ce qu'un homme normalement constitué, un homme à l'esprit sain dans un corps sain peut s'intéresser, mais je suis aussi curieux des éléments les plus bas et répugnants de l'être humain, ceux qui révèlent que l'être humain est vil et turpide. Je pourrais énumérer mes penchants pour le savoir de ce que font les gens qui ont la chance d'être les objets de mes plus avides appétits de curiosité, dire que j'adore les potins, comme c'est en vogue sur Internet.

C'est fascinant, la curiosité. Être curieux, ça permet de rester en éveil, de se soucier de la vie - parfois la plus intime - des autres, à défaut d'en avoir une à soi. Ce qui est particulièrement jouissif dans l'expression de la curiosité, c'est le fait de ne pas montrer que l'on est curieux. Et c'est là que la curiosité malsaine entre en jeu. Imaginons que je tombe amoureux. N'importe qui fera en sorte de connaître deux ou trois informations à propos de l'être convoité avant de l'aborder. Moi non. Je suis la personne en silence, l'observe de loin, sais qu'elle habite dans la rue R., qu'elle a une 206 gris-bleue, qu'elle fume - à mon grand dam -, qu'elle a une démarche élégante la nuit. Tout cela sans jamais lui avoir parlé. Mais ma curiosité maladive ne s'arrête pas là.

Comme tout Rhum Raisin qui se respecte, la personne qui me passionne le plus au monde, c'est moi. Et quoi de plus frustrant que de ne pas détenir la vérité de ce que pensent les autres de soi? Évidemment, ça c'est une banalité, puisque chacun aime savoir ce que son entourage pense de lui. Mais on l'apprend le temps passant. Moi j'aime l'apprendre vite. Au moins par des indices explicites, des jeux de regards, des private jokes, des silences. J'aime savoir qu'on me déteste, rien que pour avoir le plaisir d'être hypocrite. J'aime savoir qu'on me jalouse, rien que pour avoir le plaisir d'être supérieur. J'aime aussi savoir qu'on m'aime, rien que pour avoir la satisfaction de ne pas se sentir seul.

Être curieux, c'est être au courant. Être au courant, c'est avoir la sensation d'être plus fort. Avoir la sensation d'être fort, c'est se sentir puissant. Et comme je suis un être orgueilleux qui n'ose se l'avouer, j'aime être puissant. Et pourtant je suis faible. Parce qu'être curieux, c'est être faible. Être curieux, c'est harceler tout le monde pour parvenir à ses fins. C'est demander à tout le monde ce qu'ils ont bien pu vous acheter pour Noël. Et à cause de cette put§?#! de curiosité, je connais déjà presque tous mes cadeaux. Et résultat, j'ai perdu ma noëlibido. C'est nul d'être curieux.

20 déc. 2008

Le soleil va se coucher

Sous le soleil

C’est un peu comme une saison de Star Academy qui s’achève, comme un inspecteur Derrick qui s’endort à jamais, comme une amoureuse transie qui dit au revoir à son amoureux sur le quai d’une gare, comme le regard d’un petit Somalien qui meurt de fin : c’est triste. Après treize années passionnées, TF1 diffuse, cette après-midi, l’ultime épisode de Sous le Soleil.

Sous le Soleil s’en va et laisse derrière elle des millions de ménagères – et ménagers – de moins de cinquante ans dans le désarroi le plus total. Sous le Soleil était certes une série estampillée France des années 90, bien éloignée du savoir-faire américain, mais elle a permis à des millions d’adolescents d’être heureux, au moins pendant une heure, chaque samedi.

Depuis quatre ans, Sous le Soleil avait perdu la magie des débuts. La série s’était professionnalisée. Il n’y avait plus rien de l’amateurisme d’un Vacances de l’amour, ni la fraîcheur d’un Extrême limite. Parce que pendant des années, Sous le Soleil a été le rendez-vous des incohérences, du grand n’importe quoi et du foutage de gueule revendiqué. Et c’est pourtant ça qui a fait le succès de la série pendant toutes ces années.

L’une des marques de fabrique incontestables de Sous le Soleil, ce sont ces immenses demeures avec vue imprenable sur des paysages mirifiques, sans oublier l’indispensable piscine à l’eau d’un bleu impressionnant surplombant les gorges profondes (RIP) des vallées varoises. Des maisons, forcément, que tout héros, simple prof de philo au lycée, ou simple serveuse au bar de la plage, pouvait se payer. Des histoires de meurtres (Dieu merci, moins abracadabrantesques que celles de Plus belle la vie), d’argent, d’enfants, de cul, bref de tout ce qui fait le succès d’une série à l’eau de rose.

Là où Sous le Soleil – au moins pendant les neuf premières années – a réussi à capter de nombreux téléspectateurs et trices, c’est grâce à la fidélité de ses héroïnes. La blonde Jessica Lori (ou Lawry, je n’ai jamais su comment écrire son nom de famille) a connu des Yann, Baptiste, Paolo, Miguel et autres Julien ; a eu une fille, Audrey qui a grandi de dix ans en une saison, comme dans Les feux de l’amour ; adopté un fils, Zacharie ; été serveuse à la plage ; été danseuse ; été maire de Saint-Tropez ; été animatrice radio ; été directrice d’une académie de danse.

La brune Laure Olivier, malgré ses absences régulières, a connu des Alain, Grégory, Benjamin, Baptiste (elle aussi), et autres Romain, a adopté une fille, Clara, eu un fils malgré sa stérilité, Gabriel, est un médecin renommé, a été en prison, perdu l’homme de sa vie avant de le voir ressusciter, eu les cheveux courts, longs, beaux, moches.

L’autre brune Caroline Drancourt, qui a eu la délicatesse de ne mourir qu’à la quatorzième saison, a connu des Samuel, David, François, Bertrand, et autres Hugo, a eu deux fils, Tom et Iannis, a été chanteuse connue, a eu une relation homosexuelle, a été avocate, a été prise pour morte, a été réellement morte.

Dans Sous le Soleil, tout était permis. La méchante Valentine, qui déteste les héroïnes, qui est sortie avec Tom, le fils de Caroline, et qui a joué à Je t’aime moi non plus avec Alain, qui a lui-même été l’un des personnages les plus drôles de la série, a parfois été gentille. Oui, cette phrase comporte bien trop de conjonctions de coordinations, mais je m’en moque.

Et puis ces nombreuses guest stars qui ont enfin rendu à Saint-Tropez la légitimité pipolistique dont il souffrait depuis l’absence de Brigitte Bardot au cinéma : Bernard Montiel, Massimo Gargia, Macha Béranger, Dani, Agnès Soral, Patrice Laffont, Lukas Delcourt, Julie Arnold, Pierre Douglas, Alexandre Balduzzi, Amanda Lear, Serena Reinaldi, Philippe Corti, Jeane Manson, Vincent Lagaf, Mia Frye, Mario Barravecchia, Maud Verdeyen, Julian Cely… Que du lourd ! Et tous ces personnages, dont personne ne se souvient, mais qui ont marqué la série : Blandine, Marco, Tibault, Lucie, Vincent, Sandra, Manu, Madeleine et les autres…

Avec la fin de Sous le Soleil meurt une partie de mon adolescence, qui elle-même semble intrinsèquement vouée à une mort que je tente de retarder le plus possible.

Je ferme les yeux, c’est le même bleu. Dans le cœur ou sous le soleil.

[Les photos proviennent du site serie-souslesoleil.com]

14 déc. 2008

Quand il fait froid, chante avec moi

Que serions-nous sans les belles mélodies sirupeuses qui passent à la radio? Parce que le thermomètre nous rappelle jour après jour que l'hiver s'installe dans une semaine, nous avons besoin de nous réchauffer. Je te propose donc, cher lecteur, chère lectrice, de te réchauffer les oreilles avec le best-of musical de ce mois. Voici le nouveau Top Ten rhumanesque.

N°10 - Hot'n'cold - Katy Perry - C'est absolument le même style que I kissed a girl, et comme I liked it, je classe cette nouvelle chanson dans ce top, même si elle est beaucoup moins bonne que le premier single.

N°9 - Entre toi et moi - Mathieu Edward - Une mélodie et un rythme irréprochable. Le clip est en revanche assez banal. Mathieu est définitivement un artiste de radio, allez savoir pourquoi.

N°8 - La vie à deux - Zaza Fournier - La première fois que j'ai entendu Zaza, j'ai passé tout le temps de la chanson à me demander si Zaza s'appelait Isabelle ou Elsa. Puis j'ai réécouté La vie à deux. Et cette ambiance de vieille chanson française, totalement rétro, me plaît plus que tout. J'aime bien. (Pour ton information, cher lecteur, chère lectrice, dans la vraie vie, Zaza s'appelle Camille...)

N°7 - De part et d'autre - Florent Pagny - Florent Pagny, depuis quelques années, est typiquement le genre d'artistes français qu'il est de bon ton de trouver ringard. C'est tout de même oublier qu'avant d'être une tête à claques, Florent a une voix fabuleuse, l'une des voix les plus techniquement parfaites de la chanson française. Cette nouvelle chanson est plutôt bonne.

N°6 - Toi + moi - Grégoire - Il le dit, sa chanson est naïve, mais bien inoffensive. Et tellement efficace.

N°5 - I'm yours - Jason Mraz - Qu'est-ce que ces poutou toudou poutou sont bons!

N°4 - Sans armure - Martin Rappeneau - Je parlais il y a trois chansons de l'excellente technique vocale de Florent Pagny. Martin Rappeneau possède, lui, une voix d'une douceur hallucinante. Rien qu'en écoutant cette nouvelle chanson, je fonds. Je n'imagine même pas ma réaction s'il me susurrait des mots à l'oreille.

N°3 - Il y a je t'aime et je t'aime - Quentin Mosimann - Je ne sais pas si j'ai loupé un épisode, mais je croyais que Cargo de nuit allait être le deuxième extrait de Duel. A moins que la chanson ait été boudée par les radios. Quoi qu'il en soit cette chanson est bien meilleure. Molle, cucul et niaise comme je les aime. Je l'avais déjà beaucoup aimée lors de la Star Academy, Quentin l'interprétant derrière son piano. Et je dois bien avouer que le clip donne envie de donner plein de free hugs.

N°2 - Mon p'tit gars - Christophe Maé - Je crois que nous tenons là la meilleure chanson de l'homme à la voix improbable. Le refrain est rythmé, avec des relents de soleil et de tam-tams comme aime les accumuler Christophe. Je l'ai déjà écrit dans le précédent Top Ten, mais le passage Je te vois mort de rire dans la cour de récré est presque jouissif.

N°1 - Womanizer - Britney Spears - Je crois qu'il faut se rendre à l'évidence: Womanizer est LE tube de cette fin d'année 2008. Et je peux vous assurer que, une fois les paroles assimilées, c'est un divin régal de danser et play-backer sur Womanizer devant son miroir...

7 déc. 2008

La Fête des Lumières, sous les projecteurs (air connu)

Lyon. Lyon et sa fameuse place Bellecour. Lyon et ses fameux petits bouchons. Lyon et sa fameuse position géostratégique. Lyon et sa fameuse Fête des Lumières.

Depuis déjà deux soirs, Lyon revêt ses plus beaux habits de lumière, entre étincelles, paillettes et moments de grâce, la capitale des Gaules éblouit ses habitants, inonde ses rues d'une joie immesurée en illuminant les yeux de ses gones fatigués et cernés.

Chaque année, pendant les quelques jours brodés autour du 8 décembre, la Fête des Lumières est le rendez-vous incontournables des lumignons, bougies et autres guirlandes clignotantes, mais aussi des Lyonnais et des non Lyonnais qui polluent les rames de métro en ce week-end d'insupportable surpopulation. Mais cet élan de joie, de vie, de dynamisme dans cette ville où tout le monde déambule gaiement dans les rues éclairées - aussi déprimant soit-il - est le fruit d'un désir insatiable de spectacle, de beauté et de technique.

Tel un reporter de guerre sans guerre, moi, Rhum Raisin, ai le plaisir de vous présenter les magnifiques photographies prises par mon appareil photo personnel, sur lequel mes petits doigts agiles ont appuyé afin de déclencher l'automatisme destiné à enregistrer l'image cadrée à l'intérieur de l'objectif dudit appareil photo.

Une belle photo de poissons volants bleus, d'une crédibilité déconcertante

Un beau lapin qui fait du tambour


De bien belles lumières vertes et bleues qui symbolisent probablement quelque chose, mais je ne me suis pas assez approché. Je le regrette amèrement


La belle cathédrale Saint-Jean, made in Bollywood


A Bonheur City, il y a des gens qui chantent et qui rient


Une belle cabine téléphonique infestée de papillons de lumière


Une belle photo bien floue qui n'a rien à faire dans ce post, mais qui s'y est malencontreusement glissée


Une magnifique fresque pour bien se rappeler que sans eux, la Fête des Lumières n'existerait pas


Et ce soir, ça recommence. Youpi!

4 déc. 2008

Ils ont marqué la chanson française (7) - Alliage

Nous sommes en 1996. Une vague de jeunes mâles à la virilité contestable débarque sur les radios et les télés de la France entière. Le groupe Alliage est certainement le deuxième boys band en terme de qualité et de popularité de cette période, après les 2 Be 3.

Alliage est un subtil alliage de quatre jeunes éphèbes. Il y a Quentin, le leader, qui finira mal. Il y a Steven, le blond aux cheveux longs, qui finira mal, mais qui retrouvera goût à la vie grâce à la foi. Et il y a Roman et Brian, dont on n'a plus de nouvelles depuis bien longtemps. Pas facile de se faire un nom de groupe alors que le marché est déjà saturé de groupes masculins aux chorégraphies athlétiques, aux chansons estampillées 'années 90', aux poses lascives, aux regards charmeurs et aux abdominaux impeccables. Alliage va pourtant réussir à tirer son épingle du jeu, en proposant quatre garçons dans le vent, aux origines diverses.

Le groupe sort en 1997 son premier titre, Baïla, qui devient un tube incontestable. Là où le talent d'Alliage est indiscutable, c'est que le groupe parvient à chanter des chansons en français, en insérant des paroles en langue étrangère. Parce que oui, c'est ça le talent. Baïla, te quiero amor, ton souvenir me poursuit encore. Lucy don't cry, Lucy don't cry, Baby I willbe loving you... Ils étaient un peu les K-Maro d'antan, des Enrique Iglesias à eux tous, des gaillards à la carrure forçant le respect.

Après Baïla, Alliage cartonne avec Lucy, Le temps qui court, Te garder près de moi (en duo quattuoral avec Boyzone). C'est à ce moment-là que les choses se gâtent, comme il est assez aisé de comprendre. En effet, pour tout groupe qui se respecte, le désir de légitimité se fait ressentir, et l'envie d'enfin produire un deuxième album, l'album de la maturité, aussi. Mais voilà, le succès est loin d'être au rendez-vous. Je sais et My heart goes boom sont des flops. Seule s'en sort vaguement la chanson Cruel summer, probablement grâce à Ace of Base, le groupe aussi has-been que Alliage, mais de l'autre côté de la mer. Un succès à la A1/Eve Angeli que le morceau suivant n'arrivera jamais à égaler. Parce que le groupe a aussi repris un standard de la chanson française. Un beau petit bide... (si tu es très impatient, ou tiente, cours vite regarder le deuxième clip, là, juste au-dessous du premier, je ne m'en offusquerai pas)

Cher lecteur, chère lectrice, je te présente Baïla.

Cher lecteur, chère lectrice, je te propose d'écouter maintenant une pépite.

[Précédemment dans Ils ont marqué la chanson française : François Feldman, Ophélie Winter, Claude Nougaro, Bill Baxter, Nicole Croisille, Vincent Delerm]

1 déc. 2008

D'ignorances d'avant en savoirs d'Avent

Je ne sais pas si c'est le fait d'avoir trouvé André Manoukian assez vieux de près, en le croisant par hasard en plein milieu de la gare de L., mais j'ai réalisé que j'étais quelqu'un de bien naïf.

Il arrive parfois que l'on se rende compte de quelque chose de totalement insoupçonné avant. Comme le fait qu'André Manoukian a cinquante-et-un ans, avec un cinq et un un.

Mais il y a bien pire. Je suis tombé de haut en voyant les récentes photos plutôt impudiques du prince William (ici). J'ai enfin compris pourquoi je le trouvais laid, lui que tout le monde trouvait si mignon il y a encore quelques années. Le flash m'est apparu en imaginant le prince Charles à la place de son fils sur ces photos moches. Je vous dispense de l'imaginer à votre tour, maniant son large instrument, vous risqueriez de vous en vouloir. Le fait est que j'ai réalisé que William ressemblait de plus en plus à son père, alors qu'avant, il avait davantage les traits de sa mère. D'où sa beauté diminuante.

Je suis aussi tombé de haut en comprenant enfin ce que signifiait le sigle des magasins Carrefour (ici). Certes, c'est d'une logique imparable, mais ça m'a fait un choc. Relatif, le choc, hein.

Je pourrais aussi vous parler de toutes les évidences à côté desquelles je suis, tout ma vie durant, passé sans en souffrir. Je suis tombé de haut en voyant que Boy George n'était pas né maquillé ; je suis tombé de haut en apprenant que la chanson If you seek Amy sur le dernier Circus de Brit-Brit était bien plus croustillante que si elle n'était qu'une simple allusion explicite à sa rivale pipole* ; je suis tombé de haut en constatant que le logo du TGV à l'envers représentait un escargot.

Mais fort heureusement, je ne me suis pas laissé berner, et je n'ai pas oublié qu'on était déjà le premier jour du mois de décembre, soit le premier de l'Avent. J'ai fait honneur à mon meilleur copain : j'ai dépensé des sous pour acheter son calendrier, parce qu'il a des fins de mois difficiles.

* If you seek Amy = F.U.C.K. M.E.

26 nov. 2008

Le petit footballeur

Vikash Dhorasoo
Vikash Dhorasoo
© Brad Smith/internationalsportsimages.com/Corbis/Brad Smith

Hier soir. Je ne dors pas, c’est la toute toute première fois. Je ne sais pas pourquoi j’ai envie d’écrire un portrait. Il y a des soirs comme ça où tout s’écroule autour de vous. Comme une envie subite et incontrôlée d’écrire une chronique décousue, comme mon pantalon mais au féminin, à propos d’un sportif, moi qui abhorre le sport quand il ne s’agit pas de patinage ou de tennis. Parler de quelqu’un librement pour la simple et bonne raison que tous les lecteurs – et trices – de cette chronique d’une infinie inutilité se sont arrêtés – ou tées – à la fin de la première phrase, tel est mon petit plaisir nocturne.

Vikash Dhorasoo (nu) ne dégage rien d’intéressant a priori, et pourtant, il me permet de rester éveillé devant cet ordinateur qui commence à afficher des signes de vieillesse (mon ordinateur et non Vikash). Vikash, en plus d'avoir un prénom archi-commun, n’était pas un joueur de foot comme les autres. Non pas que je minimise son talent et son habileté – 1m68, respect – ni d’ailleurs sa façon si particulière de positionner ses cheveux aussi brillants que Dany sur le front luisant. Carré comme Mariah, habile comme Victoria, Vikash a un humour décapant. Pour preuve, il déclare en 2006, avec un flegme quasi britannique qu’il refuse d’annoncer officiellement sa retraite internationale, pour la simple et bonne raison que tout le monde s’en fout.

Le 11 janvier 2008, il annonce qu’il met un terme à sa carrière de footballeur faute de club et d'ambitions. Mais c’est bien connu, les filles de 1973 ont trente ans. Les hommes aussi. Vikash Dhorasoo a trente-cinq ans et le torse velu. Vikash a subi un échec personnel, viré par le grand méchant loup, Guy Lacombe, mais s’en remet vite grâce à son excellente capacité à nouer le contact. Haï, moqué, humilié tel un Cindy Sander du PSG, Vikash Dhorasoo a rebondi, et a vite craché dans la soupe, ceci étant une expression à ne pas prendre au pied de la lettre. Désormais, Vikash casse, comme Patricia, ses anciennes connaissances, via son livre Hors Champ, ou via On va s’gêner où il fut chroniqueur avant-hier pour la première fois. Vikash n’a rien fait pour que je m’intéresse à lui, mais j’ai eu envie. Comme ça.

Ce soir, je veux rendre hommage à quelqu’un qui, d’habitude, ne retient aucunement mon attention, ce footballeur mélancolique, si cher à Philippe Delerm, Vikash D.

22 nov. 2008

L'oreille, ce sensible organe

Avec un mois de retard, voici le tout nouveau Flop Ten : les dix chansons les plus insupportables du moment.

N°10 – Walking awayCraig David feat. Lynnsha – Un peu à la manière du Vivo per lei d’Andrea Bocelli, Craig a voulu adapter son tube Walking away dans chaque pays. En France, c’est Lynnsha qui a été choisie pour interpréter le duo avec lui. Un résultat loin d’être à la hauteur de la version originale.

N°9 – Beggin – Madcon – Cette chanson commence vraiment à me taper sur le système. L’espèce de vieille voix au tout début en devient même insupportable.

N°8 – Les figures imposées – Julien Doré – Le cinquième gagnant de l’émission de M6 savait très bien ce qu’il faisait quand il a demandé à Catherine Deneuve d’apparaître dans son clip. C’était pour faire le buzz. Et de ce buzz, il en avait besoin pour qu’on parle de sa chanson, et qu’on l’écoute. Pour une chanson aussi laborieuse, il fallait absolument un très bon clip.

N°7 – La débâcle des sentimentsStanislas feat. Calogero – C’est typiquement le genre de chanson que je pourrais aimer. Mais il manque un truc. C’est mou, et le clip n’est pas drôle malgré sa volonté de l’être. Je ne sais pas ce qui cloche avec Stanislas depuis qu’il chante, mais je n’arrive pas à l’apprécier à sa (probable) juste valeur.

N°6 – SabaliAmadou et Mariam N’ayant jamais compris le succès de leur premier album, j’ai écouté le premier extrait de Welcome to Mali. Bien que les arrangements électro du premier morceau soient sympathiques, je trouve toujours les chansons particulièrement nazes.

N°5 – Gate 22Pascale Picard C’est moi ou le passage où elle chante « here I aaaaaam » sonne un peu faux ? Ça ressemble à du Alanis Morrissette, en moins bien.

N°4 – Toi et moiTryo Décidément, ce Flop Ten est résolument mou. A ne pas confondre avec le réussi Toi + moi, Toi et moi possède peut-être des paroles sensées, mais le rythme et la mélodie laissent franchement à désirer.

N°3 – Tu peux choisir – Gage feat. Vitaa On arrive au pire du pire de ce que l’on peut entendre à la radio et voir à la télé en ce moment. Cette espèce de pseudo scène de ménage entre les deux protagonistes est assez risible.

N°2 – La roue tourne – Zaho – Je crois qu’on a eu notre dose, non ? Est-ce que radios et télés pourraient enfin cesser de diffuser ce titre aussi intéressant que les vidéos de Mickaël Vendetta ?

N°1 – Qu’est-ce qu’on va faire avec ce monde ? – Hélène Segara – Non seulement la belle Hélène se permet de reprendre en français l’une de mes chansons préférées du monde, Sodade, mais en plus, elle le fait avec une voix méconnaissable de gamine niaise et mielleuse qu’on a envie de baffer dès qu’elle ouvre la bouche. Une erreur, chère Hélène.

17 nov. 2008

Tu mfil ton 06 ?

Depuis samedi, les opprimés peuvent se rebeller. Les malheureuses victimes peuvent se liguer contre le grand manitou du téléphone portable. La faculté d’ubiquité du grand gourou de l’audiotel peut enfin être mise à mal. Oui, depuis samedi, quiconque est harcelé de sms inopportuns a le droit de se défendre, afin que l’Axe du Mal soit l’arroseur arrosé.

Les hommes faibles – et les femmes aussi – abusés et meurtris, ont désormais la possibilité de dénoncer, bien qu’ils aient appris étant jeunes que la délation, c’est mal, le maléfique malfaiteur qui les harcèle de sms, les poussant au crime, à savoir l’appel surtaxé à un non-ami. Si toi, lecteur, (et ça marche aussi pour toi, lectrice) tu reçois des textos d’illustres inconnus qui te supplient de les rappeler, et que tu te sens violé, ou lée, dans la plus profonde intimité de ta vie privée, sache que tu peux transférer tes sms indésirables au 33700. La police pourra ainsi remonter à la source du dysfonctionnement, arrêter les coupables, faire régner la justice, et défendre les faibles, un peu comme Chuck Norris.

Mais a-t-on pensé au désarroi de milliers d’êtres humains, comme toi, ou toi, qui ne vont plus pouvoir recevoir de textos de leurs seuls faux amis ? La réponse est non.

Le 10 octobre 2008, je reçois un sms énigmatique : Salut ! je voudrai te parler, appel moi o 0899700558 code 388090 et écoute ce ke je veux te dire. 1.35e + 0.34mlMM.

Tout intrigué que je suis, je décide de laisser courir. Puis deux jours après, le 12 octobre 2008 : Bon je t explique pourkoi je veu te tel au 0676… (ndRR : le numéro privé de Rhum Raisin) et ki je suis ! Tel le 0899700558 code 388090 tu saura pourkoi jaimerai beaucoup te voir.

Puis se sont succédé les sms insistants, huit au total : Oui c moi ki t’envoi souvent des sms ! Mais tu répon pas ! Ecoute au moins mon message o 0899700558 code 388090 tu comprendra pourkoi je veu te voir [16 octobre 2008] Bon ok ! je te dis ki je suis !! tu comprendra pourkoi je t envoi des sms. Tel le 0899700558 code 388090 tu as mon message + identité + mon tel perso [19 octobre 2008] Ça m amuse pas de t envoyer des sms et que tu repondes pas ! tel le 0899700558 code 388090 et écoute mon message, tu comprendra pourkoi j insiste [21 octobre 2008] Mais écoute au moins ce message,il est pas long !Appel le 0899700558 code 388090 Te dis ki je suis et pourquoi j’aimerai beaucoup te rencontrer [25 octobre 2008] Comme tu repond pas à mes mes sms, je te laiss mon identité et 1message t explikan pourkoi jinsiste ; tel le 0899700558 CODE 388090 t’enten mon message [26 octobre 2008] Je prefer ke tu vois ma foto ! tu comprendra pourkoi j insist ! tel le 0899700558 code 848247 tu vois ma tete ! Et aussi mon num perso (sous la foto) [30 octobre 2008]

Voilà presque vingt jours que je n’ai plus de nouvelles de mon expéditeur secret, et je crois que c’est la source de toute ma mélancolie. J’aurais probablement dû céder et passer un coup de téléphone, comme ce fut sobrement suggéré dans la petite huitaine de sms reçus. Aujourd’hui, je m’en mords les doigts*.

* Cette chronique a été tapée à l’aide de mon nez

13 nov. 2008

And it's getting more and more absurd

La vie n’est qu’une entité absurde où flottent les violons mélancoliques de l’incohérente amnésie. Parfois, dans la pénombre lyonnaise, qui est parfois nantaise, les journées sont d’une anormalité alarmante. Pourquoi la vie est-elle si compliquée ? Où se cache la vérité ? Mais qui est la belette ? Veux-tu ne pas m’épouser ? En quoi le besoin se matérialise-t-il par le désir ? Quelle est la couleur du sang froid ? Où est passé le soleil de l’été ?

Je ne sais pas si c’est une bonne chose ou non que la presse parle davantage des querelles du parti socialiste que des problèmes au Nord-Kivu. Toute la vie est absurde. Personne ne s’étonne que R. se rapproche de E., alors que R. est pour moi. Personne ne comprend les réelles raisons du départ des saumons en Alaska, aussi absurde que de trouver Mickaël Vendetta bogosse.

Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Qui vole un bœuf n’amasse pas mousse. J’ai réalisé post-mortem que j’avais passé dix minutes de ma journée à discuter avec Bryan Le Cap, alors que j’aurais mille fois préféré passer dix minutes de ma journée autrement accompagné.

Absurdités je vous hais, pardon.

12 nov. 2008

Ils ont marqué la chanson française (6) - Vincent Delerm

Vincent Delerm – dont le dernier disque est formidablement bien critiqué ici – naît à Evreux en 1973 parce que les filles de 1973 ont trente ans. Il vit une enfance heureuse à Deauville, mais sans Trintignant. Un beau matin d’adolescence, alors qu’il se lance dans un slalom géant, il fait la connaissance d’Anita Petersen. Chaque jour, à l’heure du thé, il lui déclame un monologue shakespearien, dans la gare de Milan. Il choisit régulièrement la gare de Milan, parce qu’à Naples, il y a peu d’endroits pour s’asseoir. Or, un soir, en feuilletant un vieux Cosmopolitan, il se rend compte qu’Anita ne lui plait plus. Il rompt et tombe amoureux de Marine.

Il lui fait visiter Monterey, 78543 habitants. « Voici la ville dans laquelle je veux me marier avec toi, avec mes parents et tes parents » lui dit-il en souriant. « Je suis bien dans tes bras, je pense à toi, c’est déjà toi la femme de ma vie, avec ta tête d’ange, il fait si beau ce matin » ajoute-t-il sans se soucier des banalités qu’il déverse. Marine rougit de bonheur quand Vincent lui fait ses déclarations. Elle a les jambes de Steffi Graf et du sépia plein les doigts. C’est normal, puisque Marine est une fille sportive. Et comme le cœur des volleyeuses bat plus fort pour les volleyeurs, la vie est la même. C’est la raison pour laquelle, du 29 avril au 28 mai, Marine fait de la natation synchronisée, avec Charlotte Carrington, à Kensington Square. Mais comme le lui répète sans cesse Vincent, un tacle de Patrick Vieira n’est pas une truite en chocolat.

Vincent décide alors d’emmener Marine au Shea Stadium. Mais ils rencontrent Fanny Ardant. Vincent est alors embarrassé. « Quoi ? Je t’ai même pas dit que Fanny Ardant et moi, on était ensemble ? ». Humiliée, Marine se transforme en espèce de vipère du Gabon et mord Vincent jusqu’au sang, un peu comme un baiser Modiano, mais façon vampire. N’étant allergique qu’aux piqûres d’araignée, Vincent n’en meurt pas.

Il se réfugie à Chatenay-Malabry, seul. Il prend un livre dans sa bibliothèque, catégorie Bukowski, et lit la quatrième de couverture. Le lendemain matin, il se réveille avec Martin Parr, Ambroise Paré et François de Roubaix dans le dos. Et comme il y a un temps pour tout, il leur chante ses favourite songs à l’aide de son deutsche grammophon. Sous une pluie de chagrin, il repense à sa vie. Mélancolique et dépressif puissance quatre, Vincent meurt noyé sous les avalanches de pleurs. Que voulez-vous, tous les acteurs s’appellent Terence.

Cher lecteur, chère lectrice, je te propose de muscler tes zygomatiques en pratiquant la natation synchronisée.

[Précédemment dans Ils ont marqué la chanson française : François Feldman, Ophélie Winter, Claude Nougaro, Bill Baxter, Nicole Croisille]

8 nov. 2008

Rhumanizer

Rares sont les mois où ce que nous proposent les radios et télés musicales ne me plaisent pas. Novembre 2008 est pourtant l’un des exemples les plus explicites. Alors que ce que j’attendais le plus ne sera pas disponible avant une éternité, l’actualité musicale du moment semble bien n’être que la lie d’un litron de La Villageoise. Voici néanmoins le tout nouveau Top Ten, avec seulement, une fois n’est pas coutume, cinq chansons en français.

N°10 – This is the life – Amy MacDonald – Une petite chanson sans prétention qui me fait affreusement penser à Assereje des Las Ketchup. Alors quand je suis seul et que j’entends This is the life, je fais la chorégraphie de Assereje. C’est ridicule, mais je m’en fous.

N°9 – Drôle de Creepie – Lisa – Je pense que je devrais cesser d’écouter cette chanson quand je marche dans la rue. Parce qu’elle me fait sautiller malgré moi. Et quand je sautille, je soupçonne les passants de m'observer avec un regard moqueur. Tic tic

N°8 – Entre toi et moi – Mathieu Edward – Quand j’ai entendu cette chanson pour la première fois, j’ai aimé, sans savoir qui était l’interprète. Puis j’ai appris que c’était la nouvelle de Mathieu Edward. J’ai alors réalisé le grand drame de tous les chanteurs de awrènbi : ils ne peuvent pas faire de carrière longue puisqu’ils ont tous la même voix. Sauf que Mathieu, lui, il pourra s’en sortir. Son atout premier : un regard d’une expression telle qu’il bat tous les records.

N°7 – I kissed a girl – Katy Perry – Preuve que l’actualité musicale est bien pauvre, ça doit faire au moins quatre mois que Katy est toujours dans ce Top Ten. La chanson a beau être vive à souhait, elle commence à dater.

N°6 – Viva la vida – Coldplay – (voir ci-dessus).

N°5 – Toi + moi – Grégoire – Même si la mélodie est moins forte que celle des Rois du monde, je trouve qu’elle est de la même trempe. Elle démarre doucement, puis elle nous entraîne dans une sorte de spirale infernale sans fin.

N°4 – I’m yours – Jason Mraz – Je reste fan des pou tou pou tou bou à la fin. À écouter à chaque moment de la journée, histoire de dodeliner gaiement de la tête.

N°3 – Mon p’tit gars – Christophe Maé – Le côté J’écris une chanson pour mon enfant qui vient de naître parce que je veux montrer au monde entier que je l’aime me saoule profondément. Mais il existe des exceptions à la règle. Christophe m’a agréablement surpris avec cette jolie mélodie. J’aime le passage Et je te vois mort de rire dans la cour de récré.

N°2 – Un temps pour tout – Vincent Delerm – Il y a du génie dans Delerm. Il réussit à faire du bon avec de la bossa nova. C'est fort. Paradoxalement, je comprends à 100 % les gens qui ne supportent pas sa voix. Là encore, c’est une chanson à écouter à chaque moment de la journée, histoire de dodeliner gaiement de la tête.

N°1 – Womanizer – Britney Spears – J’ai eu du mal au début avec Womanizer. Mais depuis deux ou trois semaines, elle tourne en boucle. À tous les membres du jury de Star Academy ou de Nouvelle Star qui osent dire que telle ou telle chanson de Florent Pagny ou de Norah Jones est trèèèèèèèès difficile à chanter, je leur demande vivement d’écouter Womanizer. Le niveau est autrement différent.

4 nov. 2008

Rhum Raisin est un garçon gentil

« De toute façon, Rhum, tu ferais mieux de la fermer. Tu n'es qu'un pauvre mec orgueilleux avec un ego plus gros que toi »

(Emmanuelle, mardi 4 novembre 2008 à 9h58, à l'école, deuxième étage, couloir B, devant tout le monde)

Je crois que je me vengerai.

On n'humilie pas Rhum Raisin sans en payer les conséquences.

3 nov. 2008

Epidelermique

En ce milieu d’automne qui pourrait s’apparenter à une mini disette musicale, le dernier album de Vincent Delerm doit s’apprécier comme un compliment parmi les reproches, comme une pépite de chocolat dans un cookie, comme une place assise dans le tram en heure de pointe, comme un grumeau dans une crêpe. Quinze chansons est sorti aujourd’hui. Saluons ce titre assez génial, et cette pochette de disque, qui met en valeur la virilité de Vincent.

Quinze chansons commence avec une ballade assez appréciable. Tous les acteurs s’appellent Terence, première preuve que les titres de Quinze chansons sont globalement très longs, preuve également que finalement, quand c’est long, ce n’est pas forcément si bon que ça. Une inspiration assez britannique dans le style, qui peut éventuellement échapper au fan du Delerm-premier-opus-, mais qu’importe, la voix de Vincent est là, avec une nouvelle chanson, et rien que pour ça, la première chanson est bonne.

Puis vient Allan et Louise. Et là, on peut se demander avec une crainte légitime Mais où donc a bien pu passer le Vincent Delerm du premier album, celui qui faisait rire avec Tes parents, celui qui faisait planer avec La vipère du Gabon, celui qui rendait mélancolique avec Cosmopolitan ? La question n’obtient bien sûr pas de réponse. Vincent semble avoir évolué depuis, et semble insister dans la voie ouverte par Les piqûres d’araignée, à savoir une voix plus juste, une mélodie plus travaillée. Moins de défauts, et inévitablement, un peu moins de caractère.

Je pense à toi ressemble énormément musicalement à Il fait si beau. Cette chanson est la confirmation que Vincent Delerm heureux est moins intéressant que Vincent Delerm nostalgique et cruel. Une chanson gaie et sautillante qui ne plaît pas particulièrement. C’est un peu comme quand Hélène Segara chante L’amour est un soleil ; c’est fade et on préfère quand elle fatalise la vie dans Elle tu l’aimes. Ici, c’est pareil. C’est bien de savoir que Vincent est amoureux, mais quand on ne l’est pas (où qu’on n’ose pas s’avouer qu’on l’est), la chanson devient plutôt banale, et c’est dommage.

Martin Parr débarque comme un ovni. Ou devrais-je dire comme un ufo, dans le sens où Martin se prononce Marteen comme Martine à la plage (ou Martine à la montagne, ou autre). Une chanson d’une minute zéro sept, avec une voix féminine dans les cœurs, un peu fox-trot, un peu rêveuse. Même si la chanson est pas mal, on se sent frustré de n’en avoir eu droit que pendant une minute zéro sept. Le temps de se remettre la chanson, on se précipite sur le petit livret pour regarder la durée des chansons. Et là, on comprend pourquoi il a réussi à mettre quinze chansons dans son album : parce qu’il y en a sept de moins de deux minutes, dont quatre de moins d’une minute trente, dont deux de moins d’une minute. Et là, on se dit, quel blagueur, ce Vincent, seize euros quatre-vingt dix neuf pour trente-deux minutes et douze secondes de musique… Quel garçon généreux, ce Vincent !

Débarque enfin la cinquième chanson de Quinze chansons, Le cœur des volleyeuses bat plus fort pour les volleyeuses. Le bonheur tant attendu depuis des années se fait sentir. Bien sûr Marine était plutôt bien dans Les piqûres d’araignée. Bien sûr, le duo avec Valérie Lemercier sur Favourite songs était plutôt bien. Mais où diable était passé ce talent de Kensington Square – aussi bon que le premier album éponyme, mais dans un autre genre – que j’espérais secrètement à chaque achat delermien ? Dans Le cœur des volleyeuses bat plus fort pour les volleyeuses, probablement. Une chanson complètement bête, de traduction approximative, et terriblement bonne. Là où le talent de Vincent explose, c’est lorsqu’il fait de cette chanson une pastille d’une minute quarante, pile le temps nécessaire pour ne pas avoir envie de se lever pour aller grignoter un truc immonde dans un frigo fraîchement rempli. La chanson est partagée avec Laura Astruc et Albin de la Simone.

Au début d’Et François de Roubaix dans le dos, on ne comprend pas pourquoi Vincent Delerm a décidé de faire un duo avec Evanescence. Puis on réalise que c’est un leurre. Cette chanson colle, pour le coup, totalement avec la période Kensington Square, et précisément avec la chanson Kensington Square. Une espèce de détresse dans la voix, une musique stressante. La solitude, toujours aussi bien décrite. Je n’ai pas boudé mon plaisir, malgré ma moue boudeuse, je l’ai écoutée deux fois.

Cinquante-six secondes pour Dans tes bras. Peut-être voulait-il nous rejouer la carte Catégorie Bukowski. C’est raté. C’est écoutable, mais sans plus.

78 543 habitants est typiquement un titre delermien. Le texte est totalement décousu, très delermien aussi. La musique est, en revanche, assez innovante pour lui. Il faut bien l’avouer, on retombe dans un ton un peu moins fun. La force de Delerm, c’est de composer des musiques enjouées ou mélancolique, mais pas de l’entre-deux. Et c’est là que le texte de Delerm prend toute son ampleur. Là, c’est comme si on mangeait une tartine avec de la confiture. C’est bon, mais avec du beurre, elle aurait été meilleure. Epargnez-moi une humiliation, j’assume ma comparaison pourrie.

Shea Stadium commence sur une musique hymnale (non, ne cherchez pas dans le dictionnaire, ce serait du temps perdu), et des hurlements de stade. Une chanson modeste.

Le premier extrait de Quinze chansons se situe à la place numéro dix. Un temps pour tout ressemble, aux premiers abords, à Sous les avalanches, ce qui peut, encore une fois, décevoir. Or à force de l’écouter, l’air entre en tête, inlassablement, et pollue le cerveau. Si on n’aime pas avoir le cerveau pollué par du Vincent Delerm, il faut éviter d’écouter cette chanson. Cette étape passée, on écoute les paroles, et on réalise qu’enfin, une chanson sur les quinze – au moins – a un sens. Ouf !

L’un des côtés de Vincent que j’aime beaucoup, c’est sa mélancolie, calquée à des mélodies molles et légères à la fois, à la manière de Deauville sans Trintignant, de Gare de Milan, ou d’Ambroise Paré. North Avenue est dans cette veine. C’est beau, et ça s’écoute après avoir reçu une mauvaise note, après s’être fait larguer, après avoir raté son permis de conduire, après s’être fait traiter de Clovis Cornillac. Bref, dans les moments difficiles où l’on doit reconnaître l’échec et se remettre en question, tout simplement.

On sent bien que Vincent se fout royalement de notre gueule sur From a room. Mais comme c’est Vincent qui se fout royalement de notre gueule, on ne peut que lui pardonner et aimer ça.

Sur Un tacle de Patrick Vieira n’est pas une truite en chocolat – wouah quel titre génial que je kiffe sa race ! – on ressent à nouveau bien la patte delermienne (période Les piqûres d’araignée) et ce côté vieillot divinement bon. Des paroles absurdes délicieuses, une musique enjouée. Très très plaisant.

Monterey arrive après une bonne chanson, donc forcément, c’est moins évident d’aimer.

Quinzième chanson de Quinze chansons : La vie est la même. C’est mou, mais c’est un peu le même esprit que North Avenue. Une bonne chanson de fin d’album comme Vincent a l’habitude d’en faire.

Au final, Quinze chansons pourrait frustrer bon nombre d’acheteurs pour sa durée assez courte. Même si le fan delermien dira que Quinze chansons est en deçà du premier album éponyme, et n’égale qu’à peine Kensignton Square, il pourra se consoler en se disant que c’est un meilleur album que Les piqûres d’araignée. Avec des titres excellents et deux ou trois pépites.

17 oct. 2008

Star Academy : la quotidienne en 3 chansons

Rue Charlot, les jours se suivent et se ressemblent. J’ose à peine imaginer que le praïme de ce soir va accueillir Johnny H. et Julien D. J’en frétille d’avance. En attendant ce soir, revivons ensemble la quotidienne d’hier.

Femme d’aujourd’hui : la visite d’une chanteuse d'aujourd'hui

Sofia Essaïdi a rendu visite aux academyciens. C’est la première fois qu’une personnalité semble assez décoincée face aux apprentis chanteurs. Sofia, la demoiselle humiliée par Elodie Frégé, est venue s’entraîner avec Joanna et Kamel, son mentor qu’elle chérit. Mais la tare de la rencontre fut sans aucun doute Gautier. Mon incrédulité face à ce jeune homme croît de jour en jour. En dehors du fait qu’il est probablement le candidat le plus déplaisant physiquement en huit saisons de Star Academy, il est assez grossier. J’en suis presque venu à plaindre Sofia d’avoir croisé sur son chemin un tel énergumène. Mais que voulez-vous, une femme d’aujourd’hui doit connaître la joie de voir des vieux slips dégueu traîner dans la chambre, comme l’a dit Gautier si finement.

Qui a le droit : de chanter avec le taulier ?

Brice vient annoncer aux élèves les chanceux qui auront le privilège (!) de chanter avec Johnny H. Deux élèves vont chanter Gabrielle avec lui : Mickels et Quentin. Tandis que Edouard et Gautier auront droit au duo sur Quoi ma gueule. Et là, énorme malentendu : le pauvre Gautier a cru qu’ils allaient faire un trio avec Johnny. « Tout de même, les chanteurs non professionnels ayant la chance de chanter avec le taulier se comptent sur les doigts d’une main ». Apparemment, le brave Gautier n’est pas un fan de la Star Ac’. Mais le malheureux fut bien déçu quand il apprit que sa chanson ne serait qu’un duo avec son camarade Edouard. Hé hé...

Chercher le garçon : Star Ac’ is jazz

Une séquence qui aurait pu exciter Quentin M. Anne Ducros, la remplaçante de Richard Cross – que tout le monde a déjà oublié, paix à son âme –, a invité ses amis musiciens de jazz pour venir faire un petit bœuf bourguignon avec les academyciens. Joanna a commencé en interprétant, à sa sauce, un Summertime qui a bluffé Anne. Puis ce fut au tour de Gautier (qui a bien dû apparaître 47 minutes sur 50 dans la quotidienne d’hier), qui nous a chanté un bien mauvais Fly me to the moon. Avec la surmédiatisation de Gautier, on en viendrait presque à oublier qu’Yvane est toujours là, et qu’il va chanter une reprise de Willy Denzey… Vivement ce soir, vraiment.

14 oct. 2008

Humeur bougonne

Pardonnez-moi pour ce titre mauvais qui ne reflète absolument pas mon état d’esprit. Pardonnez-moi aussi de commencer cette chronique par la formule "Pardonnez-moi" qui ne reflète absolument pas l’état d’esprit dans lequel se trouve chacun des membres de la famille Bougon.

Parce que oui, j’ai regardé Les Bougon, hier soir, sur M6. Il faut dire que les critiques étaient tellement dithyrambiques qu’elles m’ont quasiment forcé à regarder les péripéties romancées de cette famille assez antipathique. La concurrence était pourtant rude à la télé hier soir. Mais mon intérêt pour Sœur Thérèse.com n’a pas fait le poids ; bien que le titre du premier épisode de Cold Case, affaires classées me rappelait l’un des tubes les plus improbables de l’été, je n’ai pas zappé sur la 2 ; alors que le prochain album de Lara F. se précise et risque de comporter une reprise d’Edith P., je n’ai pas eu envie de me pencher sur Les stars chantent Edith Piaf pour Plus de vie ; je n’ai jamais lu XIII et n’ai pas eu la curiosité de visionner la version télé sur Canal+. Je me suis donc rabattu sur M6 et ses Bougon, qu’on écrit sans s puisque c’est un nom de famille, de la même manière que les membres de ma famille s’appellent les Raisin, et non les Raisins.

Une association de Bougon – de vraies gens qui s’appellent vraiment Bougon – vient de voir le jour en France, sous prétexte que la nouvelle série de M6 portait atteinte à leur nom. Et il faut bien reconnaître que les Bougon de M6 ne font pas particulièrement honneur au patronyme Bougon, à l’instar des messieurs Leneuf il fut un temps. Les Bougon de M6 sont une famille que l’on pourrait qualifier de détestable. Le ressort comique de la série est qu’ils sont tous détestables. Impossible de faire le détail. Le bougon style, c’est un tout indissociable. Le postulat de départ – postulat à partir duquel chaque entité de la France du bas ne devrait avoir aucun mal à s’identifier – est que les Bougon sont de réels loosers. Des loosers qui ne travaillent pas, qui sont déconnectés des réalités de la vie parce qu’ils n’ont pas assez d’argent pour se payer une vie sociale, qui sont gros parce qu’ils ne mangent que des pâtes et boivent de la bière, et qui en sont réduits à se prostituer pour gagner une misère. Oui mais voilà.

Les Bougon ne sont pas vraiment des loosers qui pourraient attendrir le téléspectateur lambda, ni même le téléspectateur sigma ou le téléspectateur epsilon à qui l’on pense beaucoup moins souvent. Ce sont des loosers-winners. Ils parviennent à transformer leur misère en force, jusqu’à profiter bassement de la société, jusqu’à la sucer jusqu’au sang. Et c’est précisément ici que la famille Bougon devient une plaie infectée de pus. Au gré de magouilles, mensonges et abus en tout genre, la famille Bougon perçoit une quantité pléthorique d’allocations et de subventions, le tout sans travailler, et sans appartenir à la France qui se lève tôt. Chez les Bougon, se procurer ordinateurs, cédés, aller au resto gratuitement, c’est de la gnognotte quotidienne. Le père – tendrement surnommé le gros par sa femme – n’a aucune morale, tout comme son fils – le véritable gros qui boit de la bière au petit déj’ – et qui rote à table pour rendre hilare les convives. Sans oublier la fille Dodo qui ramène chaque nuit de quoi passer du bon temps. Cette famille à la moralité déplorable joue chaque jour de différents stratagèmes pour feinter et duper le reste du monde, en faisant passer le propriétaire de leur maison pour un salaud, en payant des pots de vin à la dame de l’ANPE, en irritant les patients d’une salle d’attente pour passer les premiers.

Bien sûr, cette série est plutôt drôle et permet de passer un bon lundi soir. L’immoralité, l’humoir noir et le second degré est de rigueur, surtout quand on entend une réplique du genre « Soyez tranquille, votre greffe de la prostate se fera en tout dignité ; tous nos organes sont prélevés sur des individus du Tiers-Monde qui, de toute façon, n’auraient pas eu une vie intéressante ». C’est peut-être ça qui plaît le plus à la télé désormais, l’antipathie.

Et qui de mieux pour personnifier l’antipathie qu’un Julien Doré au zénith de son art, en fond sonore dans les teasers de M6 ?


Julien Doré.

12 oct. 2008

Ils ont marqué la chanson française (5) - Nicole Croisille

Le grand drame des actrices et des chanteuses ayant le plus gros de leur carrière derrière elles – cette introduction étant également valable pour la gent masculine – est probablement le fait qu’elles ne sont, pour la jeune génération, rien de plus que l’image que reflète leur image actuelle. Pour les enfants de l’an 2000, ceux de l’an 1990, voire ceux de l’an 1980 – oserai-je même remonter aux enfant de l’an 1970 –, Jeanne Moreau n’est rien d’autre qu’une vieille dame à la voix moche, Danièle Gilbert n’est rien d’autre qu’une vieille femme s’étant illustrée dans La Ferme Célébrités et Jane Fonda n’est rien d’autre qu’un vieux mannequin pour crème liftante. Nicole Croisille, quant à elle, n’est rien d’autre (si tant est que son nom évoque quelque souvenir à la jeune génération) qu’une vieille chanteuse qui vient dans les émissions de Michel Drucker et qui joue les vieilles mégères dans les feuilletons de l’été de TF1.

Déjà plus de quarante ans de carrière au compteur de Nicole Croisille. Et pourtant, le constat que l’on peut faire en cet automne 2008, c’est que Nicole n’a jamais véritablement pu compter sur un capital sympathie comme celui qu’ont toujours eu certaines de ses contemporaines. Nicoletta ou Mireille Mathieu, en plus d’être plus connues de la jeune génération que l’est Nicole Croisille, ont eu davantage d’admirateurs que Nicole Croisille. Peut-être est-ce dû à sa froideur apparente, à son rouge à lèvres toujours très pimpant ou à sa technique vocale quasi-parfaite. Et paradoxalement, Nicole a collectionné bon nombre de tubes bien ancrés dans l’inconscient collectif des téléspectateurs de Télé Mélody.

Il y a d’abord eu la bande originale du film de Claude Lelouch, Un homme et une femme, avec des Ouabadabada Ouabadabada hyper stressants et au final assez peu agréables. Puis elle a chanté la chanson issue du film Les jeunes loups, I’ll never leave you, qui ne resta pas dans les mémoires, et ça se comprend. Le plus gros tube de Nicole Croisille est, à mon sens, Une femme avec toi. Elle parle du plaisir de se sentir femme, face à un homme qui l’estime assez, qui l’aime assez pour lui faire ressentir la joie de vivre l’amour avec lui. La principale caractéristique de cette chanson est cette note suraiguë qu’elle parvient (parvenait) à sortir, montrant, il faut bien l’avouer, sa grande technique vocale. Viennent également les titres Emma (Je m'appelle Emma), Les uns et les autres, la reprise du Blues du businessman, et la chanson des Cœurs brûlés.

Mais si je dois retenir trois chansons du répertoire de Nicole Croisille, je donne sans aucune hésitation ces trois-là :

  • Parlez-moi de lui : tout simplement parce que cette chanson m’a toujours fait peur. Probablement à cause de ces chœurs mi masculins mi fantomatiques qui rabâchent que cet homme, dont Nicole est éprise, leur parle d’elle. Bien sûr, quand on ne sait rien de l’autre, on cherche à savoir, par des moyens parfois douteux, comment cet autre se porte. Mais dans cette chanson, l’ambiance n’est pas saine. Il y a ces chœurs entre lui et elle qui demeurent assez intrigants.
  • Téléphone-moi : tout simplement parce que je trouve le titre très original pour une chanson de 1976. Et aussi parce que la détresse des paroles de la chanson m’émeuvent assez pour en apprécier la mélodie.
  • J’ai besoin de toi, j’ai besoin de lui : tout simplement grâce au tempo un peu désuet mais qui a fait la force des années soixante-dix. Peut-être aussi par le thème de la chanson qui m’a toujours fasciné.

Cher lecteur, chère lectrice, je te propose donc d’écouter J’ai besoin de toi, j’ai besoin de lui, pour te rappeler que moi aussi, j’ai besoin de toi.

[Précédemment dans Ils ont marqué la chanson française : François Feldman, Ophélie Winter, Claude Nougaro, Bill Baxter]

7 oct. 2008

Adoucissons-nous les moeurs

Le mois d’octobre en est déjà à l’hiver de son septième jour. Et l'’automne rend heureux, parfois. Souvent. Au moins autant que les dix chansons du nouveau Top Ten. Le Top Ten, c'est bien sûr le graal rhumanesque du bon goût musical. En tout subjectivité, bien sûr…

N°10 – I kissed a girl – Katy Perry – Retour de cette chanson vive et gaie dans le Top Ten. Un univers pinko-madonno-gwenstefaniesque particulièrement agréable.

N°9 – FM air – Zazie – Je ne suis pas vraiment fan de ce nouveau single de Zazie. Je n’aime pas cette idée de citer les titres de ses chansons. En fait, je trouve l’idée rigolote, mais pas si originale que ça. Mais pourquoi diantre met-il cette chanson dans son Top Ten, alors ? vous dites-vous probablement. Eh bien grâce à la mélodie. Seul l’air du refrain parvient à hisser FM air dans ce classement.

N°8 – Qu’est-ce qu’on va faire de toi ? – Alister – Avec son clip aux extraits archi ring’ de Vidéo Gag, Alister est parvenu à braquer les regards des plus fins observateurs (moi, quoi) sur lui. Ce n’est pas la chanson du siècle, mais la construction est sympathique.

N°7 – Viva la vida – Coldplay – Ce titre est forcément marketé pour cartonner. C’est le cas.

N°6 – Appelle mon numéro – Mylène Farmer – Etrangement, j’ai beaucoup de critiques à faire pour ce titre. Le titre est niais, la mélodie est plutôt insignifiante, les paroles sont souvent incompréhensibles. Et pourtant, à la suite d’écoutes (forcées) du dernier album de la chanteuse rousse, je dois avouer que j’aime bien.

N°5 – Comme il se doit – Marc Antoine – Peut-être est-ce entendu, écouté, réentendu et réécouté, peut-être est-ce destiné aux wesh wesh romantiques, peut-être est-ce du awrènbi qui remplace le slow d’antan pour que les jeunes mâles en rut puissent conclure et embrasser l’appareil dentaire de leur innocente proie, peut-être est-ce cul-cul, mais moi, cette chanson, elle me fait quelque chose.

N°4 – Toi + moi – Grégoire – Il faut bien dire que la mélodie est bien plus puissante que les paroles vaguement nunuches. J’éprouve toujours du plaisir lorsque j’entends le début de la chanson, mais avec un telle mélodie, aussi bonne soit-elle, j’ai bien peur que la lassitude nous guette. Gare au syndrome New soul de Yael Naim.

N°3 – I’m yoursJason Mraz Pour la troisième marche du podium, une fois n’est pas coutume, une chanson en anglais. En entendant cette chanson, je rentre dans une petite bulle qui m’éloigne de la vie quotidienne. C’est comme s’il y avait une petite tendance rétro, pas désagréable. Les toudou poutou poutou toudoudou sont très bons.


N°2 – La jupe en laineJulien Clerc C’est tellement calme et reposant que j’en redemande. Et l’envie d’enfin me procurer Où s’en vont les avions ? croît en moi de jour en jour (au moins autant que je crois en moi).


N°1 – Drôle de CreepieLisa C’est simple, je ne fredonne que ça depuis une quinzaine de jours. J’adore chanter C’est la secte des insectes, Tiques et moustiques, cloportes aquatiques, ou encore religieusement avec maman. Mais le meilleur est sans conteste les nombreux tic tic, absolument délicieux.

6 oct. 2008

On trouve de tout sur Internet

Il est de bon ton de dire, dans la vie civilisée, que l’on est un lecteur assidu d’un blog ou d’un site ultra tendance sur Internet. Ouais, j’ai lu ça sur Bondy Blog, c’est géniaaaal ! Ou bien Mais ouiii, Ron l’infirmier en a parlé la semaine dernière! Ou encore Chui graaaave d’accord avec toi, j’ai vu ça sur Le Post ce matin (non, ce dernier exemple n’est pas cautionné par l’équipe dudit Post).

Parler de ses habitudes internet semble être, de nos jours, une clé pour entrer dans la haute ronde sociale. Dans une vie mondaine où l’on en deviendrait presque honteux d’ignorer l’existence de Monsieur Dream ou de Pénélope Jolicoeur, on se surprend à rechercher, sur la toile, la perle rare vers laquelle tous les bobos et autres perfides accros à la nouveauté high-tech pourraient éventuellement se ruer.

Qu’ils s’installent dans la durée, tel un Loïc Le Meur persistant, ou qu’ils créent un buzz avant de s’éteindre peu à peu, tels des inoubliables Pedj et Kelly, les stars des blogs sont montées sur les barreaux les plus élevés de l’échelle de la branchitude de conversation devant la machine à café (laquelle fait aussi, et fort heureusement, du chocolat chaud, ou même du thé, voire du potage, pour ceux qui n’aiment pas le café, mais ceci était une parenthèse totalement inutile, je te prie de me pardonner, cher lecteur, chère lectrice, de t’avoir fait lire ces quelques mots en trop qui t’ont probablement fait perdre une quinzaine de secondes de ton précieux temps).

Et parfois – souvent, même – on tombe sur des déchets. Ce qui est drôle, c’est de tomber sur des déchets drôles. En surfant sur Internet, pendant les longues après-midi où l’on n’a rien à faire, on peut se retrouver les vidéos de René, sur Dailymotion. N’allez pas croire que le lien entre les mots "déchet" et « René » sont voulus, je ne me permettrais pas de juger…

Mais quand même, je dois avouer que les prestations filmées de René, la star de Dailymotion m’a laissé perplexe. René est fan de Sheila. Là n’est pas le problème. Ce qui me laisse coi, c’est probablement le fait que René, 53 ans, semble passer ses journées à envoyer ses vidéos sur Dailymotion. Et quelles vidéos! Je vous propose de visionner cette première vidéo de René qui fait une sorte de sketch en parodiant la météo d’Evelyne Dhéliat.


(Source: la page de René 1111)

Mais le point fort de René, ce qui fait que René est René, LA star de Dailymotion, c’est certainement ses innombrables interprétations de chansons françaises. Sheila, Dalida, Mylène Farmer et Carla Bruni ont la chance – et le mot est faible – d’être vraisemblablement ses chouchoutes. Appréciez cette interprétation d’Edith Piaf. (Si si, restez jusqu’à la fin, ça vaut le coup).


(Source: la page de René 1111)

Allez, une petite dernière, pour la route. René est franc: il donne très souvent son avis sur tout. Et quand il n’aime pas, ça donne ça :


(Source: la page de René 1111)


Voilà, pour davantage de René, c’est ici.

Déjà 650 vidéos depuis le 17 juin 2008. Je crois que ça ne peut que laisser coi. Oui, coi est le terme le plus approprié après le visionnage de ces vidéos.
Ou baba. (Au rhum, naturellement, ho ho ho…).