Nous sommes en 1996. Une vague de jeunes mâles à la virilité contestable débarque sur les radios et les télés de la France entière. Le groupe Alliage est certainement le deuxième boys band en terme de qualité et de popularité de cette période, après les 2 Be 3.
Alliage est un subtil alliage de quatre jeunes éphèbes. Il y a Quentin, le leader, qui finira mal. Il y a Steven, le blond aux cheveux longs, qui finira mal, mais qui retrouvera goût à la vie grâce à la foi. Et il y a Roman et Brian, dont on n'a plus de nouvelles depuis bien longtemps. Pas facile de se faire un nom de groupe alors que le marché est déjà saturé de groupes masculins aux chorégraphies athlétiques, aux chansons estampillées 'années 90', aux poses lascives, aux regards charmeurs et aux abdominaux impeccables. Alliage va pourtant réussir à tirer son épingle du jeu, en proposant quatre garçons dans le vent, aux origines diverses.
Le groupe sort en 1997 son premier titre, Baïla, qui devient un tube incontestable. Là où le talent d'Alliage est indiscutable, c'est que le groupe parvient à chanter des chansons en français, en insérant des paroles en langue étrangère. Parce que oui, c'est ça le talent. Baïla, te quiero amor, ton souvenir me poursuit encore. Lucy don't cry, Lucy don't cry, Baby I willbe loving you... Ils étaient un peu les K-Maro d'antan, des Enrique Iglesias à eux tous, des gaillards à la carrure forçant le respect.
Après Baïla, Alliage cartonne avec Lucy, Le temps qui court, Te garder près de moi (en duo quattuoral avec Boyzone). C'est à ce moment-là que les choses se gâtent, comme il est assez aisé de comprendre. En effet, pour tout groupe qui se respecte, le désir de légitimité se fait ressentir, et l'envie d'enfin produire un deuxième album, l'album de la maturité, aussi. Mais voilà, le succès est loin d'être au rendez-vous. Je sais et My heart goes boom sont des flops. Seule s'en sort vaguement la chanson Cruel summer, probablement grâce à Ace of Base, le groupe aussi has-been que Alliage, mais de l'autre côté de la mer. Un succès à la A1/Eve Angeli que le morceau suivant n'arrivera jamais à égaler. Parce que le groupe a aussi repris un standard de la chanson française. Un beau petit bide... (si tu es très impatient, ou tiente, cours vite regarder le deuxième clip, là, juste au-dessous du premier, je ne m'en offusquerai pas)
Cher lecteur, chère lectrice, je te présente Baïla.
Cher lecteur, chère lectrice, je te propose d'écouter maintenant une pépite.
[Précédemment dans Ils ont marqué la chanson française : François Feldman, Ophélie Winter, Claude Nougaro, Bill Baxter, Nicole Croisille, Vincent Delerm]
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