29 déc. 2008

2008 en chansons

Le marché de la musique en France part en couille. Pardonnez cette expression fort peu élégante, mais il faut bien appeler une couille une couille. Un matin suspendu aux fleurs de ton jardin, ma main sur ton p'tit cul cherche le chemin. Le chanteur qui a vendu le plus d'albums en 2008 n'a atteint que le score faiblard de 700 000 copies. Il s'agit d'un recordman du disque en France, certes, mais Francis Cabrel nous avait habitués (parfois) à mieux. Il a beau avoir enfilé sa Robe et son échelle ( ! ), il s'est entravé dans les Roses et les orties. D'autres pointures de la chanson française ont sorti leurs disques en 2008, avec moins de succès que le Toulousain à la moustache rasée : Lavilliers a passé un Samedi soir à Beyrouth, Bashung est devenu tout Bleu pétrole, Lama a atteint L'âge d'horizons, Souchon voulu Ecouter d'où sa peine venait pendant que son ami Voulzy s'est lancé dans une Recollection de vieux tubes, et même feu Bachelet a Essayé de faire un come-back. Deux stars de la chanson en France, Aznavour et Adamo, ont eu la même idée d'album-concept, à savoir faire tout un disque de duos : Duos et Le bal des gens bien.

Avec Francis Cabrel, l'autre grande réussite de 2008, c'est incontestablement, comme en 2007, Christophe Maé. Des restes de Ça fait mal en début d'année, puis l'horripilante Belle demoiselle omniprésente sur toutes les ondes, puis C'est ma terre, et enfin Mon p'tit gars ont fait les beaux jours des fans de l'homme à la voix de poule indescriptible. Mais la vie n'a pas été aussi rose que celle de Christophe Maé pour tous les chanteurs, cette année. Il a parfois fallu implorer Dieu pour que le succès soit au rendez-vous. Mais Dieu n'était Plus là. Et pourtant Il avait les mots, m'a rendue accro ; je voyais déjà l'avenir dans ses bras. On se sent Pressée de vivre, mais y'a Comme un hic. Le succès est FM Air, et on se retrouve vite Comme un manouche sans guitare. D'aucuns appelleront cela L'effet papillon, petite cause, grandes conséquences.

2008, malgré la crise économique, additionnée à la crise du disque, a eu son beau petit lot de flops musicaux, ces jolis petits flops qui sont si plaisants. Céréna est définitivement restée dans La parenthèse. Natasha St-Pier implore toujours Embrasse-moi mais rien n'y fait. Toi, lecteur, toi, lectrice, Tu peux choisir entre Gage et Vitaa, personne n'en a voulu. Même Edu Del Prado avec sa reprise de Don't you think a fait les frais de la crise. De même que Lynda Lemay, Garou, Hélène Segara ou bien Dido. Lynnsha, avant son horrible duo avec Craig David, voulait qu'on lui mente (J'veux que tu me mentes). Oui, Lynnsha, tu as eu du succès. Ah, si tu pouvais fermer ta gueule ! Comme il était en vie, Cali, lui, aurait voulu ériger 1000 cœurs debout, mais son ami Vincent Delerm lui a bien rappelé : il y a Un temps pour tout. Ce bon temps est révolu, semble-t-il. Qu'est-ce qu'on va faire de toi ? Ce marché du disque s'épuise, croule, s'effondre. Rien ne va plus. C'est chelou. On a beau crier et chanter que C'est beau la petite bourgeoisie qui boit du champagne, mais tout est cuit, Ça ne finira jamais. On a dépassé Les limites, aisément, facilement.

Heureusement, quelques beaux succès sont recensés. La poursuite de la bonne étoile de Renan Luce, avec sa Lettre et ses Voisines. Vive le vent de l'hiver, tourne tourne la Terre. Thomas Dutronc a explosé : Même si Jeune, il ne savait rien, il savait qu'Il n'aimait plus Paris. Sheryfa Luna aussi a pousuivi sa jolie route avec D'ici et d'ailleurs et son tout récent Si tu n'étais plus là. Mathieu Edward, Quentin Mosimann, Zaza Fournier (même si je prédis une envolée pour elle en 2009, genre après les Victoires de la musique...) et Stanislas ont, eux aussi, eu un certain succès, mais pas de quoi rester RrrrAssis par terre, comme Louisy Joseph. Sans oublier les stars internationales : les Madonna, les Rihanna, les Mariah, les Abba, les Nâdiya, les Britney, les Katy, les Estelle, les James, les Jason, les Justin et les Seal. Tout ce succès n'est que bien trop rare. Allo le monde, est-ce que tout va bien ? Allo le monde, je n'y comprends plus rien. Le marché du disque est aux portes du cimetière. Il a eu une belle vie. No stress!

Et pourtant, il doit y avoir une solution pour que tout s'arrange, et que les artistes puissent à nouveau être heureux de faire leur métier en toute quiétude. Il suffit que tout le monde mette un peu du sien, et Toi + moi + eux + tous ceux qui le veulent + lui + elle + tous ceux qui sont seuls, on pourra faire en sorte, Cette fois, que La roue tourne. Et ensuite, Restons amis, comme Grégory Lemarchal, voire Restons amants, comme Maxime Le Forestier, puis Julien Clerc et sa Jupe en laine. Allons Chercher le garçon qui comblera L'amoureuse. Qu'ils dansent gaiement la Zouglou danse, Comme il se doit. Une belle Amitié d'Enfoirés, quoi ! Dis-moi si tu aimes ça, Houna ? Et que tous ces petits êtres emplis d'amour et de joie s'envoleront dans le ciel comme des Papillons de lumière...

A bien y réfléchir, le monde de la musique aura du mal à se remettre de la crise. C'est un fait : il est entré dans une phase irrécupérable de totale Dégénération.

Je te propose, cher lecteur, cher lectrice, cher Moomin adoré, chère Moomin adorée, de regarder, pour te consoler de la crise, le clip de LA chanson de l'année, selon moi :

28 déc. 2008

Éternuement rhumanesque

« … en lui tapotant légèrement l’épaule droite. Jackie se retourna, l’air de rien. Le mâle au torse luisant avait une main délicatement posée sur son pectoral gauche. L’autre main, la droite donc, caressait les cheveux de cette garce de Jackie, dont les racines grises créaient une dichotomie disgracieuse avec sa blondeur artificielle.

Tout à coup, Philip frappa de sa main quadridigitale à la porte d’entrée. Ne soupçonnant pas l’absence de Jack en sa propre demeure, il insista. Jackie poussa un cri strident de stupeur spasmodique. Jack déposa son gros index sur les lèvres de Jackie, en lui indiquant de marquer un instant de silence. Mais Jackie ne pouvait plus cesser son cri strident de stupeur spasmodique, car son moignon s’était entre temps embourbé dans le ventilateur qui tournait toujours depuis des mois, Jack n’ayant jamais trouvé l’interrupteur. Le cri strident de stupeur spasmodique de Jackie mit alors la puce à l’oreille de Philip. Fort de son instinct de déduction, son sixième sens à lui, Philip en déduisit que la maison de Jack n’était pas vide. Elle était même présentement habitée d’une voix féminine, celle-ci devant logiquement appartenir à une femme. Philip défonça la porte d’entrée. Malheureusement, l’homme, infirme de guerre, se démit l’épaule droite en voulant jouer au héros. Son omoplate était sortie, et du sang avait giclé sur le carreau de la porte d’entrée. Jack courut auprès de Philip afin de lui venir en aide.

Ayant les facultés auditives annihilées par un concert de métal auquel l’avait amenée Bradley la veille, Jackie n’avait pas du tout entendu l’affreux bruit de cascade ratée de Philip. Elle se précipita vers l’entrée de la villa, son moignon dégoulinant sur le linoléum beige à carreaux. Elle reconnut Philip gisant au sol, et aperçut le sang sur la porte d’entrée. Comme Philip était A positif, comme elle, elle préleva les gouttelettes sur la porte d’entrée, avec sa naïveté légendaire et des cotons-tiges usagés. Jackie croyait bien faire, mais elle ne se doutait pas que… »

25 déc. 2008

Ils ont marqué la chanson française (8) - Les Minikeums

Les bonnes vieilles cartes de vœux sont d’une désuétude inouïe. Non pas que tout se fasse désormais par sms et par courriels, non. Elles sont désuètes par ce qu’elles représentent. Comment peut-on croire qu’un enfant de dix ans, qui ne connaît, par définition, ni les Pokemon, ni les Minikeums, soit assez éveillé et curieux de l’histoire de ses ancêtres pour comprendre que Nowel, jadis, c’était la neige, les bonhommes de neige, les bougies, la cheminée emplie de bûches enflammées, la polaire, le bonnet, les moufles, les rennes et tout ce qui est représenté sur ces satanées cartes de vœux ? En 2008, il n’y a plus de rennes, plus de cheminée, et plus de neige. Même pas à C., c’est pour dire.

C’est pourquoi aujourd’hui, en ce beau jour de Nowel, il est bon de se remémorer le bon vieux temps de la magie de Nowel. Car la magie de Nowel était encore présente dans cette bonne vieille décennie : les naïn-tiz.

Dans les naïn-tiz, la population se passait aisément de téléphones portables et de connexion Internet haut débit – voire même bas débit –, les sitcoms AB naissaient – et mourraient –, les pogs se faisaient bouffer par les kinis, et les boys band faisaient mouiller rêver les filles. C’est donc dans la deuxième moitié des naïn-tiz, pour surfer sur la vague des bons vieux Filip, Frank, Adel, Chris, Gérald, Marlon, Mika, Andrew, Brian, Steven, Quentin et Roman, que les Minikeums ont produit leur boys band made in MNK : les Bogoss Five.

Les Bogoss Five, aka Coco, Jojo et un troisième que je ne reconnais absolument pas (Nag, peut-être), sont nés pour donner du rêve aux millions d’enfants qui regardaient assidûment les Minikeums. Les Minikeums étaient une bande de petits mecs et nanas, plus ou moins stars à l’époque, qui menaient leur petite vie entre chaque programme jeunesse. Au gré des parodies d’émissions cultes, comme Fort Bobard, Questions sous un lampion ou Fasiladodo, Coco, Zaza, Josy ou encore Vaness sont peu à peu devenus très populaires au point de sortir des disques. C’est ainsi que les Bogoss Five ont fait irruption dans ce bon vieux Top 50 avec surtout Ma Mélissa, véritable tube.

Et à Nowel, les Bogoss Five ont sorti leur propre chant de Nowel : C’est Nonoël. Un véritable hymne à cette douce période, avec la magie sus-décrite, sa signification, l’importance d’avoir été sage pendant toute l’année, et la joie d’écouter tous ensemble des belles musiques.

Cher lecteur, chère lectrice, je te souhaite un Joyeux Nowel et te propose de (re)découvrir les Bogoss Five.

[Précédemment dans Ils ont marqué la chanson française : François Feldman, Ophélie Winter, Claude Nougaro, Bill Baxter, Nicole Croisille, Vincent Delerm, Alliage]

23 déc. 2008

Monsieur Je sais tout

Je suis malade. Serge Lama le chante beaucoup moins bien que moi certes, mais je suis malade. Je suis un de ces êtres méprisables dont le seul plaisir dans la vie est de se nourrir du malheur des autres, de puiser à l'intérieur du moindre événement de la vie intime d'une personne admirée. Je suis curieux. Je suis curieux dans le sens noble du terme, dans le sens où je m'intéresse à tout ce qu'un homme normalement constitué, un homme à l'esprit sain dans un corps sain peut s'intéresser, mais je suis aussi curieux des éléments les plus bas et répugnants de l'être humain, ceux qui révèlent que l'être humain est vil et turpide. Je pourrais énumérer mes penchants pour le savoir de ce que font les gens qui ont la chance d'être les objets de mes plus avides appétits de curiosité, dire que j'adore les potins, comme c'est en vogue sur Internet.

C'est fascinant, la curiosité. Être curieux, ça permet de rester en éveil, de se soucier de la vie - parfois la plus intime - des autres, à défaut d'en avoir une à soi. Ce qui est particulièrement jouissif dans l'expression de la curiosité, c'est le fait de ne pas montrer que l'on est curieux. Et c'est là que la curiosité malsaine entre en jeu. Imaginons que je tombe amoureux. N'importe qui fera en sorte de connaître deux ou trois informations à propos de l'être convoité avant de l'aborder. Moi non. Je suis la personne en silence, l'observe de loin, sais qu'elle habite dans la rue R., qu'elle a une 206 gris-bleue, qu'elle fume - à mon grand dam -, qu'elle a une démarche élégante la nuit. Tout cela sans jamais lui avoir parlé. Mais ma curiosité maladive ne s'arrête pas là.

Comme tout Rhum Raisin qui se respecte, la personne qui me passionne le plus au monde, c'est moi. Et quoi de plus frustrant que de ne pas détenir la vérité de ce que pensent les autres de soi? Évidemment, ça c'est une banalité, puisque chacun aime savoir ce que son entourage pense de lui. Mais on l'apprend le temps passant. Moi j'aime l'apprendre vite. Au moins par des indices explicites, des jeux de regards, des private jokes, des silences. J'aime savoir qu'on me déteste, rien que pour avoir le plaisir d'être hypocrite. J'aime savoir qu'on me jalouse, rien que pour avoir le plaisir d'être supérieur. J'aime aussi savoir qu'on m'aime, rien que pour avoir la satisfaction de ne pas se sentir seul.

Être curieux, c'est être au courant. Être au courant, c'est avoir la sensation d'être plus fort. Avoir la sensation d'être fort, c'est se sentir puissant. Et comme je suis un être orgueilleux qui n'ose se l'avouer, j'aime être puissant. Et pourtant je suis faible. Parce qu'être curieux, c'est être faible. Être curieux, c'est harceler tout le monde pour parvenir à ses fins. C'est demander à tout le monde ce qu'ils ont bien pu vous acheter pour Noël. Et à cause de cette put§?#! de curiosité, je connais déjà presque tous mes cadeaux. Et résultat, j'ai perdu ma noëlibido. C'est nul d'être curieux.

20 déc. 2008

Le soleil va se coucher

Sous le soleil

C’est un peu comme une saison de Star Academy qui s’achève, comme un inspecteur Derrick qui s’endort à jamais, comme une amoureuse transie qui dit au revoir à son amoureux sur le quai d’une gare, comme le regard d’un petit Somalien qui meurt de fin : c’est triste. Après treize années passionnées, TF1 diffuse, cette après-midi, l’ultime épisode de Sous le Soleil.

Sous le Soleil s’en va et laisse derrière elle des millions de ménagères – et ménagers – de moins de cinquante ans dans le désarroi le plus total. Sous le Soleil était certes une série estampillée France des années 90, bien éloignée du savoir-faire américain, mais elle a permis à des millions d’adolescents d’être heureux, au moins pendant une heure, chaque samedi.

Depuis quatre ans, Sous le Soleil avait perdu la magie des débuts. La série s’était professionnalisée. Il n’y avait plus rien de l’amateurisme d’un Vacances de l’amour, ni la fraîcheur d’un Extrême limite. Parce que pendant des années, Sous le Soleil a été le rendez-vous des incohérences, du grand n’importe quoi et du foutage de gueule revendiqué. Et c’est pourtant ça qui a fait le succès de la série pendant toutes ces années.

L’une des marques de fabrique incontestables de Sous le Soleil, ce sont ces immenses demeures avec vue imprenable sur des paysages mirifiques, sans oublier l’indispensable piscine à l’eau d’un bleu impressionnant surplombant les gorges profondes (RIP) des vallées varoises. Des maisons, forcément, que tout héros, simple prof de philo au lycée, ou simple serveuse au bar de la plage, pouvait se payer. Des histoires de meurtres (Dieu merci, moins abracadabrantesques que celles de Plus belle la vie), d’argent, d’enfants, de cul, bref de tout ce qui fait le succès d’une série à l’eau de rose.

Là où Sous le Soleil – au moins pendant les neuf premières années – a réussi à capter de nombreux téléspectateurs et trices, c’est grâce à la fidélité de ses héroïnes. La blonde Jessica Lori (ou Lawry, je n’ai jamais su comment écrire son nom de famille) a connu des Yann, Baptiste, Paolo, Miguel et autres Julien ; a eu une fille, Audrey qui a grandi de dix ans en une saison, comme dans Les feux de l’amour ; adopté un fils, Zacharie ; été serveuse à la plage ; été danseuse ; été maire de Saint-Tropez ; été animatrice radio ; été directrice d’une académie de danse.

La brune Laure Olivier, malgré ses absences régulières, a connu des Alain, Grégory, Benjamin, Baptiste (elle aussi), et autres Romain, a adopté une fille, Clara, eu un fils malgré sa stérilité, Gabriel, est un médecin renommé, a été en prison, perdu l’homme de sa vie avant de le voir ressusciter, eu les cheveux courts, longs, beaux, moches.

L’autre brune Caroline Drancourt, qui a eu la délicatesse de ne mourir qu’à la quatorzième saison, a connu des Samuel, David, François, Bertrand, et autres Hugo, a eu deux fils, Tom et Iannis, a été chanteuse connue, a eu une relation homosexuelle, a été avocate, a été prise pour morte, a été réellement morte.

Dans Sous le Soleil, tout était permis. La méchante Valentine, qui déteste les héroïnes, qui est sortie avec Tom, le fils de Caroline, et qui a joué à Je t’aime moi non plus avec Alain, qui a lui-même été l’un des personnages les plus drôles de la série, a parfois été gentille. Oui, cette phrase comporte bien trop de conjonctions de coordinations, mais je m’en moque.

Et puis ces nombreuses guest stars qui ont enfin rendu à Saint-Tropez la légitimité pipolistique dont il souffrait depuis l’absence de Brigitte Bardot au cinéma : Bernard Montiel, Massimo Gargia, Macha Béranger, Dani, Agnès Soral, Patrice Laffont, Lukas Delcourt, Julie Arnold, Pierre Douglas, Alexandre Balduzzi, Amanda Lear, Serena Reinaldi, Philippe Corti, Jeane Manson, Vincent Lagaf, Mia Frye, Mario Barravecchia, Maud Verdeyen, Julian Cely… Que du lourd ! Et tous ces personnages, dont personne ne se souvient, mais qui ont marqué la série : Blandine, Marco, Tibault, Lucie, Vincent, Sandra, Manu, Madeleine et les autres…

Avec la fin de Sous le Soleil meurt une partie de mon adolescence, qui elle-même semble intrinsèquement vouée à une mort que je tente de retarder le plus possible.

Je ferme les yeux, c’est le même bleu. Dans le cœur ou sous le soleil.

[Les photos proviennent du site serie-souslesoleil.com]

14 déc. 2008

Quand il fait froid, chante avec moi

Que serions-nous sans les belles mélodies sirupeuses qui passent à la radio? Parce que le thermomètre nous rappelle jour après jour que l'hiver s'installe dans une semaine, nous avons besoin de nous réchauffer. Je te propose donc, cher lecteur, chère lectrice, de te réchauffer les oreilles avec le best-of musical de ce mois. Voici le nouveau Top Ten rhumanesque.

N°10 - Hot'n'cold - Katy Perry - C'est absolument le même style que I kissed a girl, et comme I liked it, je classe cette nouvelle chanson dans ce top, même si elle est beaucoup moins bonne que le premier single.

N°9 - Entre toi et moi - Mathieu Edward - Une mélodie et un rythme irréprochable. Le clip est en revanche assez banal. Mathieu est définitivement un artiste de radio, allez savoir pourquoi.

N°8 - La vie à deux - Zaza Fournier - La première fois que j'ai entendu Zaza, j'ai passé tout le temps de la chanson à me demander si Zaza s'appelait Isabelle ou Elsa. Puis j'ai réécouté La vie à deux. Et cette ambiance de vieille chanson française, totalement rétro, me plaît plus que tout. J'aime bien. (Pour ton information, cher lecteur, chère lectrice, dans la vraie vie, Zaza s'appelle Camille...)

N°7 - De part et d'autre - Florent Pagny - Florent Pagny, depuis quelques années, est typiquement le genre d'artistes français qu'il est de bon ton de trouver ringard. C'est tout de même oublier qu'avant d'être une tête à claques, Florent a une voix fabuleuse, l'une des voix les plus techniquement parfaites de la chanson française. Cette nouvelle chanson est plutôt bonne.

N°6 - Toi + moi - Grégoire - Il le dit, sa chanson est naïve, mais bien inoffensive. Et tellement efficace.

N°5 - I'm yours - Jason Mraz - Qu'est-ce que ces poutou toudou poutou sont bons!

N°4 - Sans armure - Martin Rappeneau - Je parlais il y a trois chansons de l'excellente technique vocale de Florent Pagny. Martin Rappeneau possède, lui, une voix d'une douceur hallucinante. Rien qu'en écoutant cette nouvelle chanson, je fonds. Je n'imagine même pas ma réaction s'il me susurrait des mots à l'oreille.

N°3 - Il y a je t'aime et je t'aime - Quentin Mosimann - Je ne sais pas si j'ai loupé un épisode, mais je croyais que Cargo de nuit allait être le deuxième extrait de Duel. A moins que la chanson ait été boudée par les radios. Quoi qu'il en soit cette chanson est bien meilleure. Molle, cucul et niaise comme je les aime. Je l'avais déjà beaucoup aimée lors de la Star Academy, Quentin l'interprétant derrière son piano. Et je dois bien avouer que le clip donne envie de donner plein de free hugs.

N°2 - Mon p'tit gars - Christophe Maé - Je crois que nous tenons là la meilleure chanson de l'homme à la voix improbable. Le refrain est rythmé, avec des relents de soleil et de tam-tams comme aime les accumuler Christophe. Je l'ai déjà écrit dans le précédent Top Ten, mais le passage Je te vois mort de rire dans la cour de récré est presque jouissif.

N°1 - Womanizer - Britney Spears - Je crois qu'il faut se rendre à l'évidence: Womanizer est LE tube de cette fin d'année 2008. Et je peux vous assurer que, une fois les paroles assimilées, c'est un divin régal de danser et play-backer sur Womanizer devant son miroir...

7 déc. 2008

La Fête des Lumières, sous les projecteurs (air connu)

Lyon. Lyon et sa fameuse place Bellecour. Lyon et ses fameux petits bouchons. Lyon et sa fameuse position géostratégique. Lyon et sa fameuse Fête des Lumières.

Depuis déjà deux soirs, Lyon revêt ses plus beaux habits de lumière, entre étincelles, paillettes et moments de grâce, la capitale des Gaules éblouit ses habitants, inonde ses rues d'une joie immesurée en illuminant les yeux de ses gones fatigués et cernés.

Chaque année, pendant les quelques jours brodés autour du 8 décembre, la Fête des Lumières est le rendez-vous incontournables des lumignons, bougies et autres guirlandes clignotantes, mais aussi des Lyonnais et des non Lyonnais qui polluent les rames de métro en ce week-end d'insupportable surpopulation. Mais cet élan de joie, de vie, de dynamisme dans cette ville où tout le monde déambule gaiement dans les rues éclairées - aussi déprimant soit-il - est le fruit d'un désir insatiable de spectacle, de beauté et de technique.

Tel un reporter de guerre sans guerre, moi, Rhum Raisin, ai le plaisir de vous présenter les magnifiques photographies prises par mon appareil photo personnel, sur lequel mes petits doigts agiles ont appuyé afin de déclencher l'automatisme destiné à enregistrer l'image cadrée à l'intérieur de l'objectif dudit appareil photo.

Une belle photo de poissons volants bleus, d'une crédibilité déconcertante

Un beau lapin qui fait du tambour


De bien belles lumières vertes et bleues qui symbolisent probablement quelque chose, mais je ne me suis pas assez approché. Je le regrette amèrement


La belle cathédrale Saint-Jean, made in Bollywood


A Bonheur City, il y a des gens qui chantent et qui rient


Une belle cabine téléphonique infestée de papillons de lumière


Une belle photo bien floue qui n'a rien à faire dans ce post, mais qui s'y est malencontreusement glissée


Une magnifique fresque pour bien se rappeler que sans eux, la Fête des Lumières n'existerait pas


Et ce soir, ça recommence. Youpi!

4 déc. 2008

Ils ont marqué la chanson française (7) - Alliage

Nous sommes en 1996. Une vague de jeunes mâles à la virilité contestable débarque sur les radios et les télés de la France entière. Le groupe Alliage est certainement le deuxième boys band en terme de qualité et de popularité de cette période, après les 2 Be 3.

Alliage est un subtil alliage de quatre jeunes éphèbes. Il y a Quentin, le leader, qui finira mal. Il y a Steven, le blond aux cheveux longs, qui finira mal, mais qui retrouvera goût à la vie grâce à la foi. Et il y a Roman et Brian, dont on n'a plus de nouvelles depuis bien longtemps. Pas facile de se faire un nom de groupe alors que le marché est déjà saturé de groupes masculins aux chorégraphies athlétiques, aux chansons estampillées 'années 90', aux poses lascives, aux regards charmeurs et aux abdominaux impeccables. Alliage va pourtant réussir à tirer son épingle du jeu, en proposant quatre garçons dans le vent, aux origines diverses.

Le groupe sort en 1997 son premier titre, Baïla, qui devient un tube incontestable. Là où le talent d'Alliage est indiscutable, c'est que le groupe parvient à chanter des chansons en français, en insérant des paroles en langue étrangère. Parce que oui, c'est ça le talent. Baïla, te quiero amor, ton souvenir me poursuit encore. Lucy don't cry, Lucy don't cry, Baby I willbe loving you... Ils étaient un peu les K-Maro d'antan, des Enrique Iglesias à eux tous, des gaillards à la carrure forçant le respect.

Après Baïla, Alliage cartonne avec Lucy, Le temps qui court, Te garder près de moi (en duo quattuoral avec Boyzone). C'est à ce moment-là que les choses se gâtent, comme il est assez aisé de comprendre. En effet, pour tout groupe qui se respecte, le désir de légitimité se fait ressentir, et l'envie d'enfin produire un deuxième album, l'album de la maturité, aussi. Mais voilà, le succès est loin d'être au rendez-vous. Je sais et My heart goes boom sont des flops. Seule s'en sort vaguement la chanson Cruel summer, probablement grâce à Ace of Base, le groupe aussi has-been que Alliage, mais de l'autre côté de la mer. Un succès à la A1/Eve Angeli que le morceau suivant n'arrivera jamais à égaler. Parce que le groupe a aussi repris un standard de la chanson française. Un beau petit bide... (si tu es très impatient, ou tiente, cours vite regarder le deuxième clip, là, juste au-dessous du premier, je ne m'en offusquerai pas)

Cher lecteur, chère lectrice, je te présente Baïla.

Cher lecteur, chère lectrice, je te propose d'écouter maintenant une pépite.

[Précédemment dans Ils ont marqué la chanson française : François Feldman, Ophélie Winter, Claude Nougaro, Bill Baxter, Nicole Croisille, Vincent Delerm]

1 déc. 2008

D'ignorances d'avant en savoirs d'Avent

Je ne sais pas si c'est le fait d'avoir trouvé André Manoukian assez vieux de près, en le croisant par hasard en plein milieu de la gare de L., mais j'ai réalisé que j'étais quelqu'un de bien naïf.

Il arrive parfois que l'on se rende compte de quelque chose de totalement insoupçonné avant. Comme le fait qu'André Manoukian a cinquante-et-un ans, avec un cinq et un un.

Mais il y a bien pire. Je suis tombé de haut en voyant les récentes photos plutôt impudiques du prince William (ici). J'ai enfin compris pourquoi je le trouvais laid, lui que tout le monde trouvait si mignon il y a encore quelques années. Le flash m'est apparu en imaginant le prince Charles à la place de son fils sur ces photos moches. Je vous dispense de l'imaginer à votre tour, maniant son large instrument, vous risqueriez de vous en vouloir. Le fait est que j'ai réalisé que William ressemblait de plus en plus à son père, alors qu'avant, il avait davantage les traits de sa mère. D'où sa beauté diminuante.

Je suis aussi tombé de haut en comprenant enfin ce que signifiait le sigle des magasins Carrefour (ici). Certes, c'est d'une logique imparable, mais ça m'a fait un choc. Relatif, le choc, hein.

Je pourrais aussi vous parler de toutes les évidences à côté desquelles je suis, tout ma vie durant, passé sans en souffrir. Je suis tombé de haut en voyant que Boy George n'était pas né maquillé ; je suis tombé de haut en apprenant que la chanson If you seek Amy sur le dernier Circus de Brit-Brit était bien plus croustillante que si elle n'était qu'une simple allusion explicite à sa rivale pipole* ; je suis tombé de haut en constatant que le logo du TGV à l'envers représentait un escargot.

Mais fort heureusement, je ne me suis pas laissé berner, et je n'ai pas oublié qu'on était déjà le premier jour du mois de décembre, soit le premier de l'Avent. J'ai fait honneur à mon meilleur copain : j'ai dépensé des sous pour acheter son calendrier, parce qu'il a des fins de mois difficiles.

* If you seek Amy = F.U.C.K. M.E.