20 oct. 2010

Souvenir attention dansez

(Le blogue est un éternel recommencement)

L’ignorance est une tare. Me considérant comme un grand ignorant, je suis forcément un peu taré. Mais comment aurais-je pu savoir que le clip de It’s raining men, porté par Geri Halliwell, avait un célèbre référent ? J’aurais pu vivre éternellement, comme les Tragédie, sans savoir que Flashdance avait eu une influence non négligeable sur l’inspiration de l’ex-Spice-Girls-qui-est-aujourd’hui-en-pourparlers-pour-faire-un-come-back-avec-ses-keupines-lors-des-prochains-JO-malgré-le-flop-de-leur-précédente-reformation. Flashdance faisait tellement partie des films cultes que je me devais de voir, que j’ai attendu 24 longues années avant de m’en délecter. Dirty dancing aussi, que j’ai vu avant Flashdance, malheureusement après l’épisode de How I met your mother où la scène de danse est à l’honneur, mais fort heureusement, et par le plus grand des hasards, juste avant L’Arnacœur, même si cela n'apporte rien de plus que la satisfaction de comprendre la référence.


C’est un peu comme si les années 80 étaient une sorte de préhistoire des histoires d’amour. Avant de pouvoir écrire des scenarii compliqués avec des rebondissements improbables, des fantômes et des cougars, les films à l’odroze, avec un zeste de musique, devaient d’abord poser les bases et les codes du genre. C’est la raison pour laquelle le dénouement de Flashdance – aussi jouissif soit-il – est quelque peu attendu. Nonobstant la pellicule surannée avec laquelle Adrian Lyne a filmé ce roman d’amitié qu’une Elsa en plein émoi aurait pu reproduire avec un Glenn Medeiros vigoureux et ardent, Flashdance est un petit concentré de bons sentiments, de gloire, d’amour et d’yeux qui pétillent avec une candeur qui fait du bien.

Alex (aka Jennifer Beals, qui, 25 ans plus tard, ira brouter goûter aux plaisirs saphiques dans le Monde L) est la prude héroïne de Flashdance. Une jeune danseuse brune qui ne connaît pas grand-chose à la vie est contrainte de travailler comme soudeuse dans l’entreprise industrielle de Nick. Alex est toute jeune et danser dans un cabaret commence à la miner, comme Bernard. Et on peut aisément comprendre que se trémousser en fine dentelle devant des gros messieurs qui puent et qui repenseront forcément à elle quand, seuls, ils s’ennuieront dans leur lit, n’est pas le projet de carrière que peut espérer Alex. Poussée par une dame âgée avec qui elle partage la passion de l’opéra, Alex tente le concours d’entrée à l’école de danse classique. Mais une série de désillusions amène Alex à repousser son audition à la fin du film. Et finalement, ça tombe plutôt bien, parce que sinon, Flashdance n’aurait duré que 45 minutes, ce qui en aurait fait un court-métrage, certes long, mais court quand même, qui n’aurait pas outrepassé les frontières un peu fermées du festival du court-métrage de C., ce qui aurait empêché le développement du succès de ce film.

En parallèle à cette ambition de carrière d’Alex, une idylle nait. Une idylle folle puisqu’elle mêle la jeune héroïne avec son patron. Dans un premier temps, Alex repousse les avances de Nick parce qu’il est quand même un peu moche. À moins que ce soit parce qu’elle sort à peine des jupons de sa maman et qu’elle a peur de se laisser aller à l’inconnu. En fait, elle est quand même émoustillée par les yeux de Nick. Alex l’allume en dansant. Nick fond et voudrait bien la serrer. Oui mais voilà, un soir, Alex surprend Nick au volant de sa voiture, en compagnie d’une autre femme, sa femme. Après une discussion musclée, elle comprend que c’est son ex-femme. Du coup, les deux amoureux se retrouvent dans le loft de Pittsburg d’Alex. Une scène torride s’ensuit.


Là où Flashdance a une trame un peu convenue, c’est parce que dès le début du film, on se doute bien qu’Alex et Nick vont baiser sauvagement un instant donné. Là où Flashdance surprend – un peu –, c’est que le film s’arrête sur l’audition. Même si les sauts de joie finaux de l’héroïne laissent davantage présumer d’une bonne réception de la choré par le jury coincé que d’un "saquage" dans les règles de l’art, la fin demeure une énigme du niveau d’une question de Nagui spécialement faite pour vous qui êtes chez vous (doigt vers caméra). Alex se rue sur Nick qui l’attend patiemment, près de sa caisse pourrie. Et le film s’arrête. Le spectateur n’a pas vraiment réfléchi, il a juste assisté à une histoire banale, un rien romancée, d’une simplicité déconcertante, mais avec la magie mélodique des années 80.

Pour toi, lecteur, lectrice, la reprise anticipée d’un tube des L5, Maniac :




Photo chopées sur les sites Allociné, Wikipédia, Première.

2 commentaires:

Pierre a dit…

Moi qui ne connais pas Flashdance, en dehors de sa référence dans le clip de It's raining men (entre autres, surtout si c'est bien Flashdance le film avec la chaise et l'eau qui tombe, ce que je ne peux pas savoir puisque je ne connais pas Flashdance, ni Dirty Dancing d'ailleurs, si ce n'est par la référence qui lui est faite dans L'arnacœur), je crois que, là, je n'ai pas très envie. D'autant que tu donnes ta vision de la fin, qui n'est peut-être pas la vraie fin (une fin de film ouverte ouvre tellement à l'interprétation que peut-être que ta version n'a rien à voir avec celle du réalisateur; après tout, qui peut jurer affirmer comprendre la fin d'Inception?).
Je crois surtout que le problème vient du côté années 80, du fait que je n'ai même pas de fanitude pour Alex puisque je ne regarde pas The L Word (sans L, justement) et, pire que tout, je n'ai jamais aimé Maniac des L5.

Rhum Raisin a dit…

C'est bien pour cela que je trouve dommage que Flashdance ait une trame si simple. Si, en plus, on sait que c'est un film des années 80, ça ne donne pas très envie de regarder. Alors que de temps en temps, une histoire totalement banale, avec une fin heureuse probable, c'est bien aussi.
Et il aura fallu attendre cette nouvelle intervention ici pour que je découvre que World se lisait Word, malgré ma lecture régulière de ce mot, prouvant que je passe trop vite dessus. Merci, donc, Pierre.