14 avr. 2011

Jetez-les

Qui n’a pas rêvé d’être une star ? chantait la merveilleuse Sophie Delmas, trop vite oubliée mais qui sait rebondir grâce à Mamma Mia 2011, dans la non moins merveilleuse comédie musicale L’ombre d’un géant, trop vite oubliée, du encore non moins merveilleux François Valéry, presque oublié. Bon, là, si j’ai pas perdu 75% des lecteurs qui ont commencé la lecture de cette chronique, je ne comprends pas. Il me reste donc 0,25 lecteur. Merci à toi, quart de lecteur.

Tu le sais, lecteur, les jeux télévisés, c’est mon dada. Oui, j’emploie des expressions démodées, et je reste le poing levé. Le jeu télé est un moyen, certes éphémère, mais tout à fait judicieux pour aspirer à devenir une star de la télé. Ephémère, donc.

Depuis quelques mois, mon irrépressible envie de participer à N’oubliez pas les paroles ! s’est calmée. Et pas uniquement parce que Zaz et Benjamin Biolay sont maintenant proposés. C’est juste que je n’ai plus vraiment envie de jouer au candidat. Et puis je n’aime pas vraiment devoir attendre qu’on me rappelle pour me proposer de passer les sélections. Quand on s’inscrit sur le site Internet du jeu télé, on est excité à l’idée d’être, peut-être, rappelé le lendemain par la production. Comme quand on fait des crêpes et que ça saoule de devoir attendre de les avoir toutes faites avant de pouvoir manger la première. En gros, ça n’arrive jamais : on en mange toujours une avant qu’elles soient toutes faites. Et du coup, deux jeux télé ont probablement raté l’un des meilleurs joueurs de tous les temps : moi.

Flashback. Par un beau jour d’octobre de l’année dernière, je m’ennuyais terriblement. En une heure, j’avais probablement rafraichi vingt fois ma page de mails, j’avais certainement regardé trois fois tous les clips de Pauline Ester et de Sandy Valentino sur Youtube, et j’avais sûrement battu plus d’une fois mon record au Plus grand quiz de France sur Facebook. Puis je me suis inscrit à plusieurs jeux télés, via leur site Internet. Sur le moment, j’avais vraiment envie qu’on me rappelle, pour pouvoir jouer et gagner plein de milliers d’euros. Oui mais voilà. Personne ne m’a rappelé, et je suis resté comme un hère en peine, assoiffé de reconnaissance téléphonique. Je pleurais intérieurement à m’en noyer le cœur.

Jusqu’à la semaine dernière. Forcément, ma vie a bien changé en six mois, et me permet moins de me présenter à des sélections à n’importe quelle heure de la journée. Les deux appels que j’ai reçus m’ont d’abord surpris, parce que j’avais oublié, et laissé coi, parce que l’idée de passer les castings ne m’excite plus trop.

C’est Marie qui m’a appelé la première. Bon, comme j’ai un peu peur de répondre au téléphone et que je ne connaissais pas le numéro, j’ai laissé sonner. D’ailleurs, si un jour, lecteur, tu m’appelles et que je ne te réponds pas, ne prend pas la mouche. Ni la guêpe. Sache seulement que j’ai éventuellement peur de ne pas savoir quoi te dire après t’avoir dit Salut, ça va ? Marie m’a donc laissé un message : « Salut Romain ! C’est Marie du jeu Mot de passe. Je t’appelle suite à ton inscription et je voulais savoir si t’étais toujours partant pour passer à la télé. Je te laisse mon numéro et rappelle-moi vite ». Genre, c’est ma copine, quoi. Elle me tutoie et elle ne conclut même pas par un « Bisous ». Bon, je n’ai pas rappelé Marie. Parce que si c’est pour me retrouver en face d'Élodie Gossuin, non merci. (Déjà, Patrick Sabatier, hein...)

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Et puis le lendemain, c’est Samira qui m’a appelé : « Salut Romain, c’est Samira du jeu En toutes lettres. Je t’appelle suite à ton inscription et je voulais savoir si t’étais toujours partant pour passer à la télé. Peux-tu me rappeler au plus vite au 01blablablabla ». Il semble que Marie et Samira sortent toutes les deux de la même école de formation de casteuses. Je n’ai pas rappelé Samira non plus parce que je ne regarde pas assez En toutes lettres pour en connaître les subtilités et me garantir une victoire.

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Entre temps, mon inoubliable prestation dans le public d’On n’est pas couché au printemps dernier ne cesse d’engendrer des relances de mails de la part d’Alexandre, placeur de public. Cet Alexandre me spamme régulièrement des offres alléchantes : « Viens assister au jeu mythique Les Z’amours avec l’irrésistible Tex », ou bien « Ne rate surtout pas l’occasion de participer au nouveau jeu de Nagui, Chéri(e), fais les valises ! ». J’avoue que voir sept Z’amours à la suite ou bien me pointer à la télé déguisé en nain de Blanche-Neige me branche moyen.

Malheureusement, je dois bien me rendre à l’évidence : en ignorant toutes ces demandes, je me prive sûrement de formidables anecdotes que je pourrais raconter en première manche de Tout le monde veut prendre sa place.

2 commentaires:

Pierre a dit…

Je dois dire que je suis impressionné. Je suis impressionné parce que, moi-même, j'aimerais participer (un peu) à En toutes lettres. Plus exactement, s'il y a un jeu auquel j'aimerais participer, c'est bien En toutes lettres, malgré le risque de me retrouver dans la même équipe que Christine Bravo. Pour te dire, j'ai même été jusqu'à aller sur le site pour les inscriptions, ce qui nous mettrait presque à égalité d'intention. Je me suis même dit que je pourrais participer en faisant exprès, au pire, de répondre mal en finale pour ne pas avoir à danser sur la scène. Seulement, je n'ai pas rempli le formulaire. Je n'ai même pas songé à l'idée qu'on me rappellerait par téléphone, ce qui, avec le recul, me fait froid dans le dos. Non, j'ai dû abandonner avant. Je n'ai pas pu fournir de photo de moi, pourtant obligatoire. Franchement, pour un jeu télé, c'est important, une photo?!

Rhum Raisin a dit…

Je dois confesser que j'ai un petit fichier de photos de moi sur mon ordinateur. Assez variées pour me permettre d'en choisir une différente à chaque inscription. Et je te confirme que l'idée du téléphone est un peu paralysante.