28 août 2006

Le surfeur de la septième vague

Pourquoi veut-on absolument, lorsque l’on s’appelle Lucien Voulzy, changer de prénom ? Cela signifie-t-il que Lucien est ringard ? Des Lucien, il y en a beaucoup en France ; quelqu’un voulant renier ce prénom pourrait froisser les Lucien. Et pourtant, un chanteur français a changé son vrai prénom en un prénom-pseudonyme. C’est donc un chanteur, prénommé à la naissance Lucien, qui s’est rebaptisé Laurent. De qui peut-il bien s’agir ?… Il s’agit de… [suspense]… un grand chanteur français… [suspense]… qui cartonne en ce moment… [suspense]… Laurent Voulzy ! (Pourquoi ai-je l’impression que mon effet de surprise est tombé à plat ?...)


Il a été bercé par les Beatles, il a été bercé par les influences brésiliennes, il a été bercé par sa mère et par sa terre natale, la Guadeloupe, il a été bercé par les Antilles, et c’est la raison pour laquelle les radios nous ont bercé tout l’été avec Laurent Voulzy. Il faut dire que tout au long de sa carrière, Laurent a fredonné des chansons métissées, aux rythmes tamourés et désaltérants.


En 1977, le chanteur brise le silence de l’anonymat, en sortant Rockcollection, son premier tube qui ne finit jamais, puisqu’il s’amuse à intégrer dans sa chanson toutes les mélodies qui ont marqué son adolescence, par exemple celles les Rolling Stones ou des Beach Boys. Laurent Voulzy est devenu une star, sur le même registre que son grand ami Alain Souchon, pour qui il écrit des titres très toniques, comme Y a d’la rumba dans l’air ou Allo maman bobo. Mais il distille ses chansons à une fréquence aussi rapide que le tempo de son dernier titre Derniers Baisers. Néanmoins, son répertoire empli de tubes aurait de quoi faire rougir certains : Mes nuits sans Kim Wilde, Le pouvoir des fleurs, My song of you, Karin Redinger, Le soleil donne, La fille d’avril, Amélie Colbert, Le cœur grenadine, Le rêve du pêcheur (vous savez, c’est la chanson qui fait « pou pou pou pou pou pou pou, pou pou pou pou pou pou pou »). Comment ne pas citer un autre immense tube du chanteur pas vraiment noir, mais un peu noir quand même : Belle-île en mer ? La « Voulzy touch » est reconnaissable entre mille, puisqu’il nous fait partager son amour des îles, et bien sûr, ses racines.


Côté vie privée, le chanteur reste discret. Toutefois, l’une de ses plus célèbres conquêtes reste l’héroïne du feuilleton de l’été de France 2, Les secrets du volcan, Véronique Jeannot. Dans une autre vie, Véronique a même été chanteuse, aux côtés, évidemment, de Laurent Voulzy. Leur bébé s’appelait Désir désir (toujours très voulzyesque). Il a également été la bonne fée de Nolwenn Leroy, pour qui il a écrit le dernier album, qui a cartonné ! Ohwo ! Est-ce à dire qu’un album mêlé au nom de Laurent Voulzy est synonyme de succès ?


C’est fort possible au vu des ventes de son dernier album. Dans ce dernier, il reprend (à nouveau) les standards des années 60 et 70, à sa sauce. Fidèle à lui-même, c’est léger, frais, sucré, mais peu entraînant, et limite mou… Des chansons comme Santiano de Hugues Aufray, Derniers baisers de C Jérôme, ou La madrague de Brigitte Bardot, n’auraient peut-être pas eu besoin de cette voulzyfication. Mais bon, on ne va pas lui en vouloir, ça nous repose.

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