17 oct. 2008

Star Academy : la quotidienne en 3 chansons

Rue Charlot, les jours se suivent et se ressemblent. J’ose à peine imaginer que le praïme de ce soir va accueillir Johnny H. et Julien D. J’en frétille d’avance. En attendant ce soir, revivons ensemble la quotidienne d’hier.

Femme d’aujourd’hui : la visite d’une chanteuse d'aujourd'hui

Sofia Essaïdi a rendu visite aux academyciens. C’est la première fois qu’une personnalité semble assez décoincée face aux apprentis chanteurs. Sofia, la demoiselle humiliée par Elodie Frégé, est venue s’entraîner avec Joanna et Kamel, son mentor qu’elle chérit. Mais la tare de la rencontre fut sans aucun doute Gautier. Mon incrédulité face à ce jeune homme croît de jour en jour. En dehors du fait qu’il est probablement le candidat le plus déplaisant physiquement en huit saisons de Star Academy, il est assez grossier. J’en suis presque venu à plaindre Sofia d’avoir croisé sur son chemin un tel énergumène. Mais que voulez-vous, une femme d’aujourd’hui doit connaître la joie de voir des vieux slips dégueu traîner dans la chambre, comme l’a dit Gautier si finement.

Qui a le droit : de chanter avec le taulier ?

Brice vient annoncer aux élèves les chanceux qui auront le privilège (!) de chanter avec Johnny H. Deux élèves vont chanter Gabrielle avec lui : Mickels et Quentin. Tandis que Edouard et Gautier auront droit au duo sur Quoi ma gueule. Et là, énorme malentendu : le pauvre Gautier a cru qu’ils allaient faire un trio avec Johnny. « Tout de même, les chanteurs non professionnels ayant la chance de chanter avec le taulier se comptent sur les doigts d’une main ». Apparemment, le brave Gautier n’est pas un fan de la Star Ac’. Mais le malheureux fut bien déçu quand il apprit que sa chanson ne serait qu’un duo avec son camarade Edouard. Hé hé...

Chercher le garçon : Star Ac’ is jazz

Une séquence qui aurait pu exciter Quentin M. Anne Ducros, la remplaçante de Richard Cross – que tout le monde a déjà oublié, paix à son âme –, a invité ses amis musiciens de jazz pour venir faire un petit bœuf bourguignon avec les academyciens. Joanna a commencé en interprétant, à sa sauce, un Summertime qui a bluffé Anne. Puis ce fut au tour de Gautier (qui a bien dû apparaître 47 minutes sur 50 dans la quotidienne d’hier), qui nous a chanté un bien mauvais Fly me to the moon. Avec la surmédiatisation de Gautier, on en viendrait presque à oublier qu’Yvane est toujours là, et qu’il va chanter une reprise de Willy Denzey… Vivement ce soir, vraiment.

14 oct. 2008

Humeur bougonne

Pardonnez-moi pour ce titre mauvais qui ne reflète absolument pas mon état d’esprit. Pardonnez-moi aussi de commencer cette chronique par la formule "Pardonnez-moi" qui ne reflète absolument pas l’état d’esprit dans lequel se trouve chacun des membres de la famille Bougon.

Parce que oui, j’ai regardé Les Bougon, hier soir, sur M6. Il faut dire que les critiques étaient tellement dithyrambiques qu’elles m’ont quasiment forcé à regarder les péripéties romancées de cette famille assez antipathique. La concurrence était pourtant rude à la télé hier soir. Mais mon intérêt pour Sœur Thérèse.com n’a pas fait le poids ; bien que le titre du premier épisode de Cold Case, affaires classées me rappelait l’un des tubes les plus improbables de l’été, je n’ai pas zappé sur la 2 ; alors que le prochain album de Lara F. se précise et risque de comporter une reprise d’Edith P., je n’ai pas eu envie de me pencher sur Les stars chantent Edith Piaf pour Plus de vie ; je n’ai jamais lu XIII et n’ai pas eu la curiosité de visionner la version télé sur Canal+. Je me suis donc rabattu sur M6 et ses Bougon, qu’on écrit sans s puisque c’est un nom de famille, de la même manière que les membres de ma famille s’appellent les Raisin, et non les Raisins.

Une association de Bougon – de vraies gens qui s’appellent vraiment Bougon – vient de voir le jour en France, sous prétexte que la nouvelle série de M6 portait atteinte à leur nom. Et il faut bien reconnaître que les Bougon de M6 ne font pas particulièrement honneur au patronyme Bougon, à l’instar des messieurs Leneuf il fut un temps. Les Bougon de M6 sont une famille que l’on pourrait qualifier de détestable. Le ressort comique de la série est qu’ils sont tous détestables. Impossible de faire le détail. Le bougon style, c’est un tout indissociable. Le postulat de départ – postulat à partir duquel chaque entité de la France du bas ne devrait avoir aucun mal à s’identifier – est que les Bougon sont de réels loosers. Des loosers qui ne travaillent pas, qui sont déconnectés des réalités de la vie parce qu’ils n’ont pas assez d’argent pour se payer une vie sociale, qui sont gros parce qu’ils ne mangent que des pâtes et boivent de la bière, et qui en sont réduits à se prostituer pour gagner une misère. Oui mais voilà.

Les Bougon ne sont pas vraiment des loosers qui pourraient attendrir le téléspectateur lambda, ni même le téléspectateur sigma ou le téléspectateur epsilon à qui l’on pense beaucoup moins souvent. Ce sont des loosers-winners. Ils parviennent à transformer leur misère en force, jusqu’à profiter bassement de la société, jusqu’à la sucer jusqu’au sang. Et c’est précisément ici que la famille Bougon devient une plaie infectée de pus. Au gré de magouilles, mensonges et abus en tout genre, la famille Bougon perçoit une quantité pléthorique d’allocations et de subventions, le tout sans travailler, et sans appartenir à la France qui se lève tôt. Chez les Bougon, se procurer ordinateurs, cédés, aller au resto gratuitement, c’est de la gnognotte quotidienne. Le père – tendrement surnommé le gros par sa femme – n’a aucune morale, tout comme son fils – le véritable gros qui boit de la bière au petit déj’ – et qui rote à table pour rendre hilare les convives. Sans oublier la fille Dodo qui ramène chaque nuit de quoi passer du bon temps. Cette famille à la moralité déplorable joue chaque jour de différents stratagèmes pour feinter et duper le reste du monde, en faisant passer le propriétaire de leur maison pour un salaud, en payant des pots de vin à la dame de l’ANPE, en irritant les patients d’une salle d’attente pour passer les premiers.

Bien sûr, cette série est plutôt drôle et permet de passer un bon lundi soir. L’immoralité, l’humoir noir et le second degré est de rigueur, surtout quand on entend une réplique du genre « Soyez tranquille, votre greffe de la prostate se fera en tout dignité ; tous nos organes sont prélevés sur des individus du Tiers-Monde qui, de toute façon, n’auraient pas eu une vie intéressante ». C’est peut-être ça qui plaît le plus à la télé désormais, l’antipathie.

Et qui de mieux pour personnifier l’antipathie qu’un Julien Doré au zénith de son art, en fond sonore dans les teasers de M6 ?


Julien Doré.

12 oct. 2008

Ils ont marqué la chanson française (5) - Nicole Croisille

Le grand drame des actrices et des chanteuses ayant le plus gros de leur carrière derrière elles – cette introduction étant également valable pour la gent masculine – est probablement le fait qu’elles ne sont, pour la jeune génération, rien de plus que l’image que reflète leur image actuelle. Pour les enfants de l’an 2000, ceux de l’an 1990, voire ceux de l’an 1980 – oserai-je même remonter aux enfant de l’an 1970 –, Jeanne Moreau n’est rien d’autre qu’une vieille dame à la voix moche, Danièle Gilbert n’est rien d’autre qu’une vieille femme s’étant illustrée dans La Ferme Célébrités et Jane Fonda n’est rien d’autre qu’un vieux mannequin pour crème liftante. Nicole Croisille, quant à elle, n’est rien d’autre (si tant est que son nom évoque quelque souvenir à la jeune génération) qu’une vieille chanteuse qui vient dans les émissions de Michel Drucker et qui joue les vieilles mégères dans les feuilletons de l’été de TF1.

Déjà plus de quarante ans de carrière au compteur de Nicole Croisille. Et pourtant, le constat que l’on peut faire en cet automne 2008, c’est que Nicole n’a jamais véritablement pu compter sur un capital sympathie comme celui qu’ont toujours eu certaines de ses contemporaines. Nicoletta ou Mireille Mathieu, en plus d’être plus connues de la jeune génération que l’est Nicole Croisille, ont eu davantage d’admirateurs que Nicole Croisille. Peut-être est-ce dû à sa froideur apparente, à son rouge à lèvres toujours très pimpant ou à sa technique vocale quasi-parfaite. Et paradoxalement, Nicole a collectionné bon nombre de tubes bien ancrés dans l’inconscient collectif des téléspectateurs de Télé Mélody.

Il y a d’abord eu la bande originale du film de Claude Lelouch, Un homme et une femme, avec des Ouabadabada Ouabadabada hyper stressants et au final assez peu agréables. Puis elle a chanté la chanson issue du film Les jeunes loups, I’ll never leave you, qui ne resta pas dans les mémoires, et ça se comprend. Le plus gros tube de Nicole Croisille est, à mon sens, Une femme avec toi. Elle parle du plaisir de se sentir femme, face à un homme qui l’estime assez, qui l’aime assez pour lui faire ressentir la joie de vivre l’amour avec lui. La principale caractéristique de cette chanson est cette note suraiguë qu’elle parvient (parvenait) à sortir, montrant, il faut bien l’avouer, sa grande technique vocale. Viennent également les titres Emma (Je m'appelle Emma), Les uns et les autres, la reprise du Blues du businessman, et la chanson des Cœurs brûlés.

Mais si je dois retenir trois chansons du répertoire de Nicole Croisille, je donne sans aucune hésitation ces trois-là :

  • Parlez-moi de lui : tout simplement parce que cette chanson m’a toujours fait peur. Probablement à cause de ces chœurs mi masculins mi fantomatiques qui rabâchent que cet homme, dont Nicole est éprise, leur parle d’elle. Bien sûr, quand on ne sait rien de l’autre, on cherche à savoir, par des moyens parfois douteux, comment cet autre se porte. Mais dans cette chanson, l’ambiance n’est pas saine. Il y a ces chœurs entre lui et elle qui demeurent assez intrigants.
  • Téléphone-moi : tout simplement parce que je trouve le titre très original pour une chanson de 1976. Et aussi parce que la détresse des paroles de la chanson m’émeuvent assez pour en apprécier la mélodie.
  • J’ai besoin de toi, j’ai besoin de lui : tout simplement grâce au tempo un peu désuet mais qui a fait la force des années soixante-dix. Peut-être aussi par le thème de la chanson qui m’a toujours fasciné.

Cher lecteur, chère lectrice, je te propose donc d’écouter J’ai besoin de toi, j’ai besoin de lui, pour te rappeler que moi aussi, j’ai besoin de toi.

[Précédemment dans Ils ont marqué la chanson française : François Feldman, Ophélie Winter, Claude Nougaro, Bill Baxter]

7 oct. 2008

Adoucissons-nous les moeurs

Le mois d’octobre en est déjà à l’hiver de son septième jour. Et l'’automne rend heureux, parfois. Souvent. Au moins autant que les dix chansons du nouveau Top Ten. Le Top Ten, c'est bien sûr le graal rhumanesque du bon goût musical. En tout subjectivité, bien sûr…

N°10 – I kissed a girl – Katy Perry – Retour de cette chanson vive et gaie dans le Top Ten. Un univers pinko-madonno-gwenstefaniesque particulièrement agréable.

N°9 – FM air – Zazie – Je ne suis pas vraiment fan de ce nouveau single de Zazie. Je n’aime pas cette idée de citer les titres de ses chansons. En fait, je trouve l’idée rigolote, mais pas si originale que ça. Mais pourquoi diantre met-il cette chanson dans son Top Ten, alors ? vous dites-vous probablement. Eh bien grâce à la mélodie. Seul l’air du refrain parvient à hisser FM air dans ce classement.

N°8 – Qu’est-ce qu’on va faire de toi ? – Alister – Avec son clip aux extraits archi ring’ de Vidéo Gag, Alister est parvenu à braquer les regards des plus fins observateurs (moi, quoi) sur lui. Ce n’est pas la chanson du siècle, mais la construction est sympathique.

N°7 – Viva la vida – Coldplay – Ce titre est forcément marketé pour cartonner. C’est le cas.

N°6 – Appelle mon numéro – Mylène Farmer – Etrangement, j’ai beaucoup de critiques à faire pour ce titre. Le titre est niais, la mélodie est plutôt insignifiante, les paroles sont souvent incompréhensibles. Et pourtant, à la suite d’écoutes (forcées) du dernier album de la chanteuse rousse, je dois avouer que j’aime bien.

N°5 – Comme il se doit – Marc Antoine – Peut-être est-ce entendu, écouté, réentendu et réécouté, peut-être est-ce destiné aux wesh wesh romantiques, peut-être est-ce du awrènbi qui remplace le slow d’antan pour que les jeunes mâles en rut puissent conclure et embrasser l’appareil dentaire de leur innocente proie, peut-être est-ce cul-cul, mais moi, cette chanson, elle me fait quelque chose.

N°4 – Toi + moi – Grégoire – Il faut bien dire que la mélodie est bien plus puissante que les paroles vaguement nunuches. J’éprouve toujours du plaisir lorsque j’entends le début de la chanson, mais avec un telle mélodie, aussi bonne soit-elle, j’ai bien peur que la lassitude nous guette. Gare au syndrome New soul de Yael Naim.

N°3 – I’m yoursJason Mraz Pour la troisième marche du podium, une fois n’est pas coutume, une chanson en anglais. En entendant cette chanson, je rentre dans une petite bulle qui m’éloigne de la vie quotidienne. C’est comme s’il y avait une petite tendance rétro, pas désagréable. Les toudou poutou poutou toudoudou sont très bons.


N°2 – La jupe en laineJulien Clerc C’est tellement calme et reposant que j’en redemande. Et l’envie d’enfin me procurer Où s’en vont les avions ? croît en moi de jour en jour (au moins autant que je crois en moi).


N°1 – Drôle de CreepieLisa C’est simple, je ne fredonne que ça depuis une quinzaine de jours. J’adore chanter C’est la secte des insectes, Tiques et moustiques, cloportes aquatiques, ou encore religieusement avec maman. Mais le meilleur est sans conteste les nombreux tic tic, absolument délicieux.

6 oct. 2008

On trouve de tout sur Internet

Il est de bon ton de dire, dans la vie civilisée, que l’on est un lecteur assidu d’un blog ou d’un site ultra tendance sur Internet. Ouais, j’ai lu ça sur Bondy Blog, c’est géniaaaal ! Ou bien Mais ouiii, Ron l’infirmier en a parlé la semaine dernière! Ou encore Chui graaaave d’accord avec toi, j’ai vu ça sur Le Post ce matin (non, ce dernier exemple n’est pas cautionné par l’équipe dudit Post).

Parler de ses habitudes internet semble être, de nos jours, une clé pour entrer dans la haute ronde sociale. Dans une vie mondaine où l’on en deviendrait presque honteux d’ignorer l’existence de Monsieur Dream ou de Pénélope Jolicoeur, on se surprend à rechercher, sur la toile, la perle rare vers laquelle tous les bobos et autres perfides accros à la nouveauté high-tech pourraient éventuellement se ruer.

Qu’ils s’installent dans la durée, tel un Loïc Le Meur persistant, ou qu’ils créent un buzz avant de s’éteindre peu à peu, tels des inoubliables Pedj et Kelly, les stars des blogs sont montées sur les barreaux les plus élevés de l’échelle de la branchitude de conversation devant la machine à café (laquelle fait aussi, et fort heureusement, du chocolat chaud, ou même du thé, voire du potage, pour ceux qui n’aiment pas le café, mais ceci était une parenthèse totalement inutile, je te prie de me pardonner, cher lecteur, chère lectrice, de t’avoir fait lire ces quelques mots en trop qui t’ont probablement fait perdre une quinzaine de secondes de ton précieux temps).

Et parfois – souvent, même – on tombe sur des déchets. Ce qui est drôle, c’est de tomber sur des déchets drôles. En surfant sur Internet, pendant les longues après-midi où l’on n’a rien à faire, on peut se retrouver les vidéos de René, sur Dailymotion. N’allez pas croire que le lien entre les mots "déchet" et « René » sont voulus, je ne me permettrais pas de juger…

Mais quand même, je dois avouer que les prestations filmées de René, la star de Dailymotion m’a laissé perplexe. René est fan de Sheila. Là n’est pas le problème. Ce qui me laisse coi, c’est probablement le fait que René, 53 ans, semble passer ses journées à envoyer ses vidéos sur Dailymotion. Et quelles vidéos! Je vous propose de visionner cette première vidéo de René qui fait une sorte de sketch en parodiant la météo d’Evelyne Dhéliat.


(Source: la page de René 1111)

Mais le point fort de René, ce qui fait que René est René, LA star de Dailymotion, c’est certainement ses innombrables interprétations de chansons françaises. Sheila, Dalida, Mylène Farmer et Carla Bruni ont la chance – et le mot est faible – d’être vraisemblablement ses chouchoutes. Appréciez cette interprétation d’Edith Piaf. (Si si, restez jusqu’à la fin, ça vaut le coup).


(Source: la page de René 1111)

Allez, une petite dernière, pour la route. René est franc: il donne très souvent son avis sur tout. Et quand il n’aime pas, ça donne ça :


(Source: la page de René 1111)


Voilà, pour davantage de René, c’est ici.

Déjà 650 vidéos depuis le 17 juin 2008. Je crois que ça ne peut que laisser coi. Oui, coi est le terme le plus approprié après le visionnage de ces vidéos.
Ou baba. (Au rhum, naturellement, ho ho ho…).