Il est entré dans le club huppé des publicités agaçantes qui donneraient presque envie d'éteindre la télé si on n'avait pas envie de regarder la fin de son Joséphine, ange gardien. Voilà à peine quelques semaines que cette pub est diffusée qu'elle nous fait déjà l'effet désagréable d'un spot de pub qui reste dans la tête et dont on n'arrive pas à se débarrasser. Une sorte de Carglass répare, Carglass remplace, d'Atooool, les opticiens, ou, pire encore, de Javel Dose, Javel dire à tout l'monde qui provoque un soupir de lassitude dès les premières secondes de diffusion.
La Banque populaire aime les contes. Et son nouveau chouchou, c'est le mignon Petit Poucet (PP). Mis au monde avec ses six frères par des parents démunis, le PP est un petit filou rusé et perspicace. Alors que ses parents ont décidé d'abandonner leurs sept marmots dans la forêt, le PP se munit de cailloux blancs afin de retrouver le chemin de la maison. Il devient alors un Populaire Petit Poucet (PPP), puisque ses parents sont finalement heureux de revoir leurs bambins. Oui mais voilà, une deuxème tentative d'abandon laissera le PPP et ses frères seuls dans les bois. Après des péripéties chez un ogre de la forêt que je ne détaillerai pas puisque là n'est pas le propos, le PPP revient chez ses parents. C'est cette histoire que la banque en question a décidé de parodier.
On voit bien que la Banque Populaire nous prend ici pour des débiles. Les parents du PPP adoptent une position paradoxale. Il est déjà improbable qu'ils abandonnent leurs enfants, alors enfants, et qu'ils les retrouvent, alors adultes. Comme si Perrault avait écrit une histoire avec une ellipse de vingt ans qui ennuierait quiconque écoute avec attention ladite histoire. Il faut également étudier la raison pour laquelle, vingt ans après le terrible abandon, ils en soient encore à broder un portrait de leur PPP et à relire des coupures de presse sur leurs enfants perdus. Inutile de broyer du noir, il fallait y penser avant, merde. Et enfin, comment se fait-il qu'il semblent ravis de retrouver leur PPP et qu'ils se balancent complètement de ce qu'ont bien pu devenir leurs six autres enfants ?
Cette pub de banque veut, bien entendu, nous montrer qu'on peut avoir une enfance malheureuse, voire même tragique, mais que la roue peut tourner, comme sur TF1. On peut devenir grand et beau. On peut venir narguer ses pauvres parents qui resteront des ploucs toute leur vie, alors que soi, non. Et enfin, on peut, grâce à cette banque, se payer une belle auto, pour y pécho le petit chaperon rouge. La morale est sauve.
Là où le Populaire Petit Poucet devient Particulièrement Perfide (PPPPP), c'est lorsque cette banque l'invite à enregistrer ses mémoires en chanson. La pub se poursuit ainsi. On y apprend comment il a pu survivre, comment il a avalé sa rancoeur et comment il se lance dans une carrière de chanteur. C'est un ainsi que la Banque Populaire veut faire de son PPPPP un buzz. Perfide, non ?
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