Lorsque je disais que je connaissais la campagne, je me trompais. Je ne connaissais pas la profonde campagne. Celle où il n'y a rien. Celle où les oiseaux ont le monopole du bruit. Celle où la flore a le monopole du paysage. Celle enfin où la bouse de vache a le monopole de la pollution.
Au début, j'étais content, heureux et gai (oui, tout ça à la fois) de passer quelques jours à l'abri de tout, sans télévision, sans Internet (mais avec téléphone portable, faut pas pousser non plus). Une coupure avec le monde du stress, de la vitesse, des gens qui parlent fort, du traintrain quotidien. Mais à peine la première nuit passée, aussi bonne fût-elle, mon surf quotidien sur mes sites préférés me manquait déjà.
Alors on s'occupe comme on peut. Comme quelqu'un qui se retrouve au fin fond du Cantal dans un
C'est délicieux de pouvoir s'évader à la campagne quelques jours. Ça permet de recharger les accus. Mais le retour est d'autant plus douloureux. On n'est même pas au courant qu'on peut écouter L'amoureuse en boucle sur Internet, et que c'est plutôt pas mal. On a une odeur de bouse de vache à tout jamais coincée entre les deux narines. On a pris quatorze kilos à force de s'être goinfré (mais avec dignité) de spécialités locales. On est décontenancé à l'idée d'entendre à la radio Chercher le garçon et Dégénération aussi souvent. On est un tout petit peu déçu de ne pas avoir reçu 153 mails pendant son absence. On aimerait juste y retourner, à raison d'une ou deux heures par jour, avant de revenir à la vie civilisée.
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