5 mars 2009

Les temps sont (balla) durs

Edouard B. doit rendre ce jeudi à Nicolas S. son rapport sur la réforme des collectivités locales. En ces premiers jours de mars, alors qu'on ne parle toujours, au grand dam de tous, de la Nouvelle Star crise économique et financière qui achève bien les chevaux, ce rapport risque de ne pas faire que du bien au pays de Marianne James. Le mille-feuilles light d'Edouard B. semble, certes, indispensable, mais...

Nicolas Sarkozy et Edouard Balladur.

Premier point noir: Onze communautés urbaines ou d'agglomérations de plus de 400 000 habitants vont devenir LES grandes métropoles française. THE places to be, en quelque sorte. Autrement dit, ces onze villes devraient être sur-puissantes, et vont littéralement écraser les autres, dont seul Jean-Pierre Pernaut saura redorer le blason.

Et pourquoi avoir choisi Lyon, Lille, Marseille, Bordeaux, Toulouse, Nantes, Nice, Strasbourg, Rouen, Toulon et Rennes ? Pourquoi elles et pas d'autres. Diantre. Poullignac (16), Eybouleuf (87) ou Nébouzat (63) avaient pourtant, elles aussi, toutes leurs chances.

Deuxième point noir: Certaines régions pourraient fusionner. Les Nanterriens (92), les Balbyniens (93) et les Cristoliens (94) pourraient devenir des Grands Parisiens; la Picardie pourrait être démantelée; les deux Normandie pourraient être pieds et poings liés; les régions Rhône-Alpes et Auvergne pourraient avoir à cohabiter au sein d'une seule et même région.

Qu'en est-il de l'identité d'un jeune Bas-Normand qui aurait assimilé son voisin haut-normand comme un frère ennemi? Qu'en est-il d'un bobo parisien qui voit débarquer chez lui - horreur, malheur - des provinciaux du 9-3? Qu'en est-il du petit Auvergnat qui sans façon m'a donné quatre bouts de bois? Cette réforme aboutit à une mise à mal totale des longues semaines passées en CE2 à apprendre la géographie de la France.

(image reprise sur Ouest-France)

Troisième point noir: Le passage de 22 à 15 régions modifiera complètement nos habitudes. Si cette réforme se précise, c'est la fin programmée d'À prendre ou à laisser. Finies les sommes intermédiaires, entre le mouchoir et les 500 000 euros. Quinze régions, ça fait sept boîtes du côté gauche de l'écran, et sept boîtes du côté droit de l'écran. La dramatisation et la théâtralisation de l'émission tombent alors à l'eau puisque le temps du suspense est réduit. Et qui dit disparition d'À prendre ou à laisser, dit beaucoup plus de temps à Arthur pour préparer son prochain spectacle. Si ça, c'est pas un argument imparable pour abandonner cette réforme...

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