1 mars 2009

Petites Victoires et grandes défaites

Nagui présentait hier soir un nouveau numéro de Taratata la vingt-quatrième cérémonie des Victoires de la musique. Chaque année, cette grande soirée est placée sous le signe de la lenteur, limite de l'ennui, et 2009 n'aura pas dérogé à la règle, légitimant même les propos de Philippe Manoeuvre.

S'il faut retenir un gagnant de ces Victoires, ce sera sans conteste Alain Bashung, qui remporte la Victoire de l'artiste interprète masculin, de l'album de chanson variétés pour Bleu pétrole, et de la tournée de l'année pour le Bleu pétrole Tour. Tout le monde notera que la profession récompense, certes un artiste notoire de la scène française, mais dont les refrains des dernières chansons sont sur peu de lèvres...

Du côté féminin, c'est Camille qui a volé la vedette à Catherine Ringer en remportant la Victoire de l'artiste féminine de l'année. Camille, dès la deuxième chanson de la soirée, a littéralement enflammé la scène avec une interprétation magistrale de Cats and dogs. La seconde interprétation magistrale de la soirée fut celle de Martin Solveig sur Beauty False. Sa moue et son flegme so british ont payé puisqu'il remporte la Victoire du meilleur album electro.

La chanson de l'année est le dernier Thomas Dutronc, Comme un manouche sans guitare. L'artiste Révélation du public est le rappeur Sefyu qui n'a pas manqué de remercier "RR" en recevant son trophée. Je te remercierai, moi aussi, cher Sefyu, quand ce sera mon tour d'être Victorieux. L'album pop/rock de l'année est celui d'Arthur H, L'homme du monde. Les BB Brunes, dark éphèbes, sont la Révélation Scène de l'année. La Victoire de l'album de musiques urbaines revient à Abd al Malik pour Dante, alors que celle de l'album de musiques du monde revient à Rokia Traoré pour Tchamantché. Vanessa Paradis obtient la Victoire du meilleur DVD musical, tandis que le meilleur clip de l'année est celui qui illustre Les limites.

Deux Victoires d'honneur ont été remises au Taulier et à Jean-Loup Dabadie, ce qui a permis de voir des gens un peu en décalage avec le style de la soirée : Emma Daumas, la conne, sur Holidays, Patrick Fiori sur L'italien, Martin Rappeneau sur Dans la maison vide, Elodie Frégé sur Le coeur trop grand pour moi et Julien Clerc sur Partir. Je décerne, quant à moi, à Nagui, la Victoire de la blague la plus pourrie dont on voyait venir la chute à cent kilomètres à la ronde, en s'auto-remettant la Victoire de celui qui est "là tous les ans mais pas l'année prochaine".

Bien sûr, cette looooooongue soirée fut également le théâtre d'une interminable série de chansons permettant à tous les grands loosers de la soirée d'avoir leurs cinq minutes de gloire. Le beau Christophe Maé a fait le kéké. Renan Luce s'est longuement repenti. Stanislas est venu planer sur la soirée. Micky Green s'est déguisée en arc-en-ciel. Cali a séché la Star Academy québécoise. William Baldé a rendu hommage à Myriam Makéba, à moins que ce ne fut à Coumba Gawlo. Anaïs s'est crue au Salon de l'Agriculture. Il ne manquait plus que Seal pour faire fuir les derniers téléspectateurs.

Au final, la soirée a largement dépassé minuit. Et on l'a bien senti. Si tu as raté ces Victoires de la musique, cher lecteur, cher lectrice, je te propose de regarder la chanson de l'année : Comme un manouche sans guitare.

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