31 juil. 2011

Va y avoir du sport

(Prépare-toi, cher lecteur, chère lectrice, à voir une photo
sur laquelle j’apparais à la fin de ce billet
#TeasingDeMalade)


Aux belles heures de ce blogue, je parlais beauté, beauté, beauté, parfois même beauté, voire beauté ou encore beauté. Vous comprendrez bien que sur près de 450 chroniques, ce thème n’a été récurrent qu'une dizaine de fois, ce qui en fait automatiquement un thème marginal. C’est la raison pour laquelle, compte tenu du fait qu’il n’a été que marginalement abordé pendant ces cinq années, je m’autorise à en parler aujourd’hui.

Lassé d’imaginer que les gens qui croisent mon regard pourraient penser que je suis un peu boudiné dans mes chemises à carreaux à manches longues, j’avais deux solutions. La première était d’acheter des chemises taille L, ce qui est totalement inimaginable ; ce serait comme concéder de rencontrer Nagui sur le plateau de Tout le monde veut prendre sa place alors qu’on rêve d’un décor plus sombre avec des musiciens qui jouent de la musique. La deuxième solution était de perdre des kilos.

Parfois, Nagui a le sourire inspiré

Il m’a bien fallu admettre que cette deuxième solution était plus adaptée à l’idée que je me faisais de la beauté. Heureusement, cet été n’a pas été aussi chaud que l’annonçaient Evelyne Dhéliat et Catherine Laborde en cuir. Du coup, je n’ai pas eu trop à me battre contre ma diapnophobie. Pour perdre du poids, j’avais deux solutions. La première était de faire un régime à la Dukan ou à la Weight Watchers. Mais en été, il est totalement intolérable de ne pas manger de glace(s) le soir. La deuxième solution était donc de faire du sport.

Je suis rarement motivé pour faire du sport. Et pourtant mon passé de sportif est glorieux : sept ans de patinage, trois ans de natation, deux ans de tennis, six mois de football (eh ouais !). Pour aider mon corps à éliminer de la masse graisseuse, j’avais deux solutions. La première était d’aller faire du sport dans un club de fitness. Je m’y suis rendu. Avec mon t-shirt ample et mon bas de jogging large, j’avais l’air d’un gros à côté de tous les kékés en débardeur et collant en lycra. Après deux heures de vélo, d’abdos et d’engins qui musclent les biceps, j’étais crevé. La deuxième solution était d’aller courir régulièrement.

Oh non, ce n'est pas sur cette photo que j'apparais

J’ai bien sûr opté pour cette deuxième solution. Ce n’est pas que l’envie d’aller courir m’étreint fougueusement tous les deux jours, mais la perte de deux kilos (bon, en deux mois, certes) me motive avec énergie, hit music only. Dans mon complexe sportif des C., à deux pas de chez moi, à C., je rencontre régulièrement des athlètes qui font deux tours quand j’en termine un difficilement, des grosses dames qui obligent leur maillot à user leur élasticité, et des ados qui matent les autres ados qui font du sport.

Parce que je suis dans un bon jour, je t’offre, cher lecteur, chère lectrice, une photo qui se rattache à mon passé de sportif de haut niveau. Non, ce n’est pas une photo de moi en slip de bain lorsque je faisais de la natation. Non, ce n’est pas une photo de moi sur un court de tennis, ma belle raquette orange dans la main droite. Non, ce n’est pas une photo de moi en short et en crampons, un ballon au pied (ai-je au moins touché une seule fois le ballon de foot en six mois?). Il s’agit effectivement d’une photo de moi à la patinoire, prouvant bien que, parfois, j’ai terminé premier, en compétition...








Ready ?










Tadam...








Et voilà !


Je pense que Brian Joubert m'a tout piqué


Photos chopées sur tv5.org, univ-montp1.fr et chez moi.

20 juil. 2011

Divas divines

Ça tourne dans ma tête dirait un chanteur de funky music. Comme je n’en suis pas un, je dirais plutôt Ça se bouscule dans ma tête. Mais comme je ne suis pas non plus un chanteur à voix de coq, je ne dis rien. Je vois bien que mon équilibre intellectuel n’est plus ce qu’il était. Depuis que j’ai un nouveau téléphone, je suis obligé de classer mes sms autrement qu’avant et ça me perturbe fortement. Je n’aime même plus me regarder dans un miroir quand j’en rencontre un. Je suis fatigué le soir et j’ai envie de me coucher tôt. Et surtout, je suis en train d’adorer de la musique qui est loin de celle que j’écoute habituellement.

Oh bien sûr, je ne dis pas que je ne me ferai plus jamais un petit Johnny Johnny entre deux émissions télé, un petit Je veux vivre en attendant le bus ou un petit Même si tu revenais avant de m’endormir en play-backant à l’envi dans mes draps qui sentent bon la lessive de Maman.

Depuis trois jours, Arte propose à 18h30 des portraits de Queens of Pop. Même si mes Queens of Pop à moi s’appellent plutôt Karen Cheryl, Dorothée, Lara Fabian, France Gall, Shy’m ou Patrick Juvet, je peux comprendre que celles dont parle la 7 sont un peu moins francophones que les miennes. En rentrant du bureau, je regarde avec intérêt, et en différé (je précise, pour te montrer, lecteur, lectrice, à quel point mon métier me prend du temps et m’oblige même à rentrer tard chez moi, m’empêchant de prendre des cours de violon, ce qui, après tout, n’est pas bien grave puisque je n’ai pas de violon) ces reportages sur Arte.

Lundi, c’était le portrait d’Aretha Franklin. J’ai découvert Aretha dans une chanson du deuxième album des 2 Be 3. Filip clamait qu’il chantait « tous les standards d’Aretha » quand il était ado avec ses potes. C’est ainsi que j’ai cru, pendant un temps, que l’inspiration des 2 Be 3 était puisée dans le répertoire d’Aretha Franklin. Puis, par déduction, j’imaginais qu’Aretha Franklin chantait des chansons qui ressemblaient vaguement à Partir un jour ou Donne. Mais en anglais. Leaving one day et Give, donc. Bon, mon esprit éclairé a vite compris que leur musique était finalement assez éloignée l’une de l’autre.




Mardi, Diana Ross était à l’honneur. J’ai l’impression de connaître un peu plus Diana qu’Aretha. C’est peut-être parce que je pense connaître plus de chansons. Ce n’est pas seulement la voix impressionnante des chanteuses qu’Arte met à l’honneur qui ont fait d’elles des icônes, c’est aussi leur personnalité et leur vie. Toutes les périodes glorieuses de la vie de Diana Ross sont intéressantes : sa période Motown avec les Supremes, sa carrière au cinéma, son retour en grâce durant la période disco. Diana, c’est un peu une Sheila puissance dix.



Aujourd’hui, la vedette était Donna Summer. Chacune des reines de la pop choisies par Arte a quelque chose de singulier qui la rend mythique. En voyant défiler la vie de Donna en images, le néophyte que je suis aura forcément remarqué que le blasphème est né bien avant Madonna, la lascivité est née bien avant Britney Spears, la provocation est née bien avant Lady GaGa et la Sensualité est née bien avant Axelle Red.

Suivront Kate Bush demain soir, Madonna vendredi, Debbie Harry (Blondie) lundi 25, Britney Spears mardi 26, Mariah Carey mercredi 27, Lady GaGa jeudi 27 et Beyoncé vendredi 28. THE Queen of Pop sera désignée le dimanche suivant, après un sondage réalisé sur le site d’Arte au début de l’année.

J’aurais bien sûr adoré que cet éventail d’artistes féminines soit plus large et dure tout l’été. Il me manque des légendes country des années 50/60 comme Ella Fitzgerald, Patsy Cline, Billie Holiday… Et puis des stars qui auraient mérité leur place parmi les Queens of Pop et que je ne connais pas assez : Joni Mitchell, Janis Joplin, Bette Midler, Dionne Warwick, Barbra Streisand, Cher, Whitney Houston, Cyndi Lauper et Kylie Minogue.

Ce très bon programme m’a mis en appétit musical. Pour la peine, je vais m’écouter un petit Céline.

Photos chopées sur arte.tv

4 juil. 2011

Sors un peu de ta bulle

J’aimerais porter la moustache un jour. Une moustache fine horizontale aux deux tiers sous le nez. En la rasant, je pourrai ainsi prendre du plaisir en me disant que la moustache, c’est assez laid, et être heureux et soulagé à l’idée de la faire disparaître de mon si pur visage. Cette introduction n’a strictement rien à voir avec la suite de ce billet, et pour te le prouver, chère lectrice, cher lecteur, je vais te présenter le nouveau Top Ten, qui est, cet été, de grande qualité.

N°10 – Simple Plan feat. Marie Mai – Jet lag J’aime assez rarement du pop-rock ; cette dixième place est à souligner. J’ai été assez surpris de ne percevoir aucune once d’accent dans la prononciation du chanteur de Simple Plan. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir qu’en fait, les Simple Plan parlent français aussi bien que Céline Dion puisqu’ils viennent de Montréal. Le chanteur s’appelle même Pierre Bouvier. On peut difficilement faire un nom plus francophone. D’où son non-accent.


N°9 – Aylin Prandi – 24 000 baci J’ai entendu cette chanson sur quatre radios différentes, et j’ai été vite emporté par la rapidité et la précision des riffs de guitare. On a assez rarement l’occasion d’écouter la langue italienne dans ce type de chansons : c’est souvent plus sirupeux. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir qu’en fait, il s’agit d’une reprise d’une chanson d’Adriano Celentano, l’homme qui a composé plein de tubes pour Dalida, Dassin ou Vilard.


N°8 – Élisa Tovati feat. Tom Dice – Il nous faut La ballade manque un peu d’un refrain accrocheur, mais se laisse écouter avec un plaisir immense. La voix de Tom surpasse incontestablement celle d’Élisa, que j’aime pourtant. Le pont musical au violon est mélancolique à souhait et j’adore. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir qu’en fait, Tom Dice n’est pas francophone, malgré sa belgitude, mais bien néerlandophone. Ce qui lui donne un charmant accent.


N°7 – Ycare – Lap dance Je crois que cette chanson a véritablement pris son envol. Je me souviens encore avoir A-DO-RÉ cette chanson, dès ma première écoute il y a quelques mois. Depuis Nouvelle Star, depuis Alison et J’y crois encore, je trouve l’univers d’Ycare enivrant. . Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir qu’en fait, Ycare se prénommait Assane. D’où son pseudo, Ycare As.
Là.

N°6 – Anggun – Je partirai Cette chanson est une bouffée d’air frais, de vent du large, d’eau salée, de saga d’été à la Dolmen. Anggun est allée puiser dans son inspiration tout droit sortie des années 90, pour nous sortir une sœur de La neige au Sahara et d’Au nom de la lune. Certes, ça ne sonne pas très 2011, mais c’est revivifiant. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir qu’en fait, le mélange de la sublime voix d’Anggun avec la sublime voix de Thierry Amiel était sublime dans N’oubliez pas les paroles ! Un duo me plairait bien.


N°5 – Mylène Farmer – Lonely Lisa Il s’agit de la première chanson extraite de Bleu noir que j’aime bien. A vrai dire, après quelques écoutes, force est de constater que je n’écoute absolument pas les paroles que chante Mylène. Jamais. Je me suis fait à l’idée que je ne comprenais pas ce qu’elle chante. Et pourtant, il semble que celles de Lonely Lisa soient plutôt perceptibles. Cette cinquième place tient donc surtout à la mélodie, très efficace. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir qu’en fait, le clip ne m’aidait absolument pas à comprendre davantage le sens de cette chanson.


N°4 – Keen’V feat.SAP – J’aimerais trop Je le confesse : j’ai toujours été attiré par les daubes de l’été. J’ai aimé K-Maro. J’ai aimé Tribal King. J’ai aimé NZH. J’ai aimé Jessy Matador. J’aime donc Keen’V, qui va ainsi peut-être permettre au prénom Valérie de revenir au goût du jour. Certains passages de cette chanson sont savoureux. Mon préféré reste : ça a même joué sur ma libido ho-ho-hoQuelle ne fut pas ma surprise de découvrir qu’en fait, j’étais complètement fan des petits bruits d’orgasme qu’on entend après chaque occurrence du mot Valérie.


N°3 – Nolwenn Leroy – Brest Deuxième plus belle chanson de Bretonne, juste après Je ne serai jamais ta Parisienne. On a beau ne pas être Breton, on ne peut pas rester insensible à cette mélodie et à ces Tonnerres tonnerres tonnerres de BrestQuelle ne fut pas ma surprise de découvrir qu’en fait, Miossec, l’auteur de cette chanson, ressemblait plus à Mister Renard qu’à Docteur Renaud.


N°2 – M Pokora – A nos actes manqués Je ne sais pas ce qu’en pense Jean-Jacques Goldman, mais je trouve que M Pokora ne dénature absolument pas cette chanson, et lui donne même un nouveau souffle, ensoleillé et léger. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir qu’en fait, je n’avais rien d’autre à dire, là, maintenant, alors tant pis, je me tais.


N°1 – Mika – Elle me dit Rhaaaaaaaaaaaaaaaaaaa… Je n’écoute que ça depuis 3 jours. Enfin une chanson originale en français. Je retrouve ses intonations, ses aigus, ses rythmes. Mika est un garçon génial qui mérite de ne pas devenir has-been, alors il faut continuer de le soutenir. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir qu’en fait, cette chanson me faisait penser à Yelle, par moment. En mieux, bien sûr.
Là.

16 juin 2011

La boîte à pharmacie - Véhef 5

L’art est-il moins nécessaire que la science ?

Heureusement que je ne suis pas tombé sur ce sujet au bac parce que j’aurais eu terriblement envie de le choisir, et ma dissertation aurait probablement obtenu une note laborieuse, bien en-deçà de mon 13/20 sur « Les hommes ont-ils besoin d’être gouvernés ». Et puis de toute façon, je n'étais pas en ES.

La chanson que je vous présente aujourd'hui rappelle à quel point l'art est aussi nécessaire que la science.

A force de se faire gentiment taquiner par son petit frère, Gary Fico a tendance à se réfugier dans l’art. Sa véhef de Fuck you de Lily Allen est textuellement totalement différente de la vého. Elle s’intitule Ma vie et n’a rien à voir avec un vieux tube d’Alain Barrière.

Je te suggère, cher lecteur, chère lectrice, de bien écouter l’intonation de Gary dans la première phrase : on dirait Yannick Noah. Heureusement, ça s’estompe rapidement.




Je dessine une bougie sur un bout de papier chiffonné

Donc, l’art de Gary, c’est le dessin, et en plus, il est fort parce que dessiner sur du papier chiffonné, c’est pas évident.


Pour allumer ma vie, la gribouiller, pour la gommer a volonté

Ok, donc là, je sens que toute la chanson est une métaphore filée : le dessin est, en réalité, sa propre vie qu’il maîtrise et redessine asaguiz.


Colorier le fond de ma pensée qui est un arc-en-ciel d’humeurs

Tout ça pour dire que dans sa pensée, il y a de la joie (orange), de la passion (rouge), de la peur (indigo), de la colère (bleu), de la tristesse (violet), de l’espoir (vert) et un poussin (jaune).


C’est un soir étrange, tout prend vie sur mon cahier

Sincèrement, j’aimerais pas trop que ça m’arrive parce que vu comme je dessine, moi…


Alors je vais en profiter

Coquinou, va


Ma vie (ma vie)

Je dois avouer que je suis assez surpris du titre de cette véhef. Je comprends la volonté de l’auteur des paroles de ne pas traduire exactement le sens du refrain de la vého. Mais, en général, dans ce cas-là, l'auteur opte pour une adaptation proche de la sonorité originale. Bref, passons.


Ma vie s’anime quand je la dessine

Ok, c’est un pro du dessin, on a compris.


Quand ma mine s’exprime

Double sens ?


Caricature ma vie, comme un peintre de Montmartre

Personnellement, si ma vie ressemblait à une caricature faite par un peintre de Montmartre, je la trouverais pas très belle…


Ma vie (ma vie), ma vie s’anime quand je la dessine

Bis, donc.


Quand ma mine fait la gueule, tire un trait sur tout ce qui la rend aigrie

Double sens, oui.


Je décalque et j’attaque tous les méchants
À coups de ciseaux géants

Référence directe au clip de la vého où Lily Allen s’éclate à remodeler la silhouette des passants pour se moquer d’eux.


Et je découpe toutes leurs têtes

Oh le passage bien gore dans une chanson toute gaie


Les colle sur la place publique en attendant leur châtiment

Gary Fico est donc un gros sadique. Je suis sûr qu’il adore arracher les ailes des mouches quand elles tournent autour du saint-nectaire.


Je joue comme dans un cours d’arts plastiques

Enfin une phrase lucide qui rappelle que les cours d’arts plastiques sont tout sauf des cours.


Sans mauvaise note dans mon bulletin

Ce passage me permet de dire qu’entre ma 6e et ma 3e, ma prof d’arts plastiques ne m’a jamais mis moins de 15/20. Et pourtant, Dieu sait que je lui ai rendu des croûtes.


Comme un maître vaudou je décide de tous les destins

Si le mec t’a dans le pif, non seulement il te dessine moche avec un double-menton et un strabisme à la Joe Dassin, mais en plus il t’enfonce des aiguilles dans les fesses. Sympa.


Alors … La guillotine c’est maintenant

En fait, cette chanson, sous ses airs gentillets, est sanglante. C’est une chanson-happy-tree-friends.


Ma vie (ma vie), ma vie s’anime quand je la dessine
Quand ma mine s’exprime, caricature ma vie
Comme un peintre de Montmartre
Ma vie (ma vie), ma vie s’anime quand je la dessine
Quand ma mine fait la gueule
Tire un trait sur tout ce qui la rend aigrie

Reprise du refrain coloré et jovial


À vous, de dessiner vos envies
De coller vos sentiments

C’est de l’incitation à la débauche. Je ne vois rien d’autre.


De prendre vos vieux cahiers ou bien les brûler
Lors de ce soir étrange

Ce Gary Fico n’est quand même pas très net. Et maintenant je comprends bien que son petit frère Léo Rispal fasse tout pour se démarquer de lui et refuse de lui ressembler... « Non il ne faut pas l’écouteiiiille. Je ne veux pas lui ressembleiiille »...

24 mai 2011

Cinq

La première fois, j’ai été hésitant. On ne peut jamais être sûr de soi la première fois. Pourtant, j’étais excité à l’idée de cette première fois. Tellement excité que ce fut bref. A peine avais-je eu le temps de m’installer que les dés étaient jetés. Ce jour-là, mes mots étaient maladroits et ma naïveté a trahi mes désirs. Bien sûr, j’aurais voulu que cela dure, mais pour une première fois, c’était plutôt agréable. En plus, je savais intimement que cette première fois augurait bien d’une deuxième fois, puis d’une troisième, puis de suivantes. Au fur et à mesure, cela durait de plus en plus, et c’était bon. Je me suis toujours dit : « Une seule fois par jour », et j’ai toujours respecté cette règle que je me suis fixée. Parfois, c’était même zéro fois. Il m’est même arrivé de ne rien faire pendant plusieurs mois, ce qui m’a permis de savourer de nouvelles premières fois. Il y a des soirs où je me sentais fougueux. Parfois heureux. Parfois las.

Ma première fois, c’était il y a cinq ans. J’écrivais ces mots :

Rhum Raisin, c'est moi. Ca vous pouviez vous en douter...
Mais connaissez-vous Rhum Raisin ? Il a, à partir d'aujourd'hui, un nouveau mode d'expression, le blog.
Apprenez à le connaître, à l'apprivoiser, à critiquer avec lui, Rhum Raisin vous fera passer des bons petits moments en lisant ses chroniques.
Ah oui, j'oubliais, Rhum Raisin est génial, vous le remarquerez assez vite, mais prenez garde, vous risquez de devenir accro...

A l’époque, je ne me souciais pas d’un style d’écriture chiadé, mais j’aime ce côté naïf qui ne met même pas de cédille au c majuscule. Les deux dernières phrases montraient déjà une modestie très refoulée au fin fond du subconscient.

J’avais donné un titre que j’aime bien, même cinq ans après : « Acte 1 – Scène 1 ». Aujourd’hui, j’en suis à l’acte 4. Il y a eu les Chroniques, puis simplement Rhum Raisin, trop vite oublié, puis l’expérience Le Post, puis les Archives, ici-même. Au milieu, des entractes. Des coulisses pas toujours heureuses. Une scène et des projecteurs. Des personnages. Parfois le rideau était fermé. Parfois, les spectateurs sont partis. Parfois, ils sont restés. Aujourd’hui, ça n’atteint plus les sommets d’autrefois, mais mon spectacle continue. A son rythme.

Joyeux anniversaire, première fois !

Hebergeur d'image

18 mai 2011

Au grand héros de l'amer

C'est un peu comme si on s'apprêtait à déguster un Kinder Chocolat. L'idée de savourer l'enrobage au chocolat avant d'attaquer l'exquis coeur au lait est probablement plus appréciable que la dégustation elle-même. Pour faciliter la rude digestion de la quinzième place d'Amaury Vassili au concours de l'Eurovision, je me dis qu'au moins, j'ai passé une bonne journée de samedi, entre excitation et exaltation. L'issue de la soirée fut moins jouissive, mais je ne regrette pas d'avoir soutenu le Français. Amaury a réussi, en quelques semaines, à gagner mon grand intérêt pour son talent (puisque, auparavant, il m'était plutôt indifférent) et, malgré tout, il ne l'a pas perdu.

Le lendemain de la défaite d'Amaury Vassili, les sites médias ont relayé l'amertume avouée du chanteur:

J'étais l'homme à abattre. Les autres en ont clairement tenu compte. Pas ce pauvre con de jury français qui a offert 12 points à la Suède, pendant qu'elle ne nous donnait que deux points. Je suis vraiment déçu par le jury français. J'avais tellement envie de gagner.

Et d'ajouter, au sujet des vainqueurs:

Pour moi, cette chanson est mièvre. Je n'ai pas cru une seule seconde au côté, duo, couple. Et en plus, je trouve qu'il ne faut vraiment pas avoir de couilles pour chanter en anglais comme ça et ne pas utiliser la langue de son pays ou d'une région comme moi avec le corse.

Parce que oui, Amaury chante en corse, lui, donc il a des couilles.

Amaury le fougueux
(From 20minutes.fr)

Quand j'ai lu ces propos, j'ai compris son désarroi. Quelle peut être une réaction normale suite à une défaite aussi humiliante, alors même que tout le monde lui rabâche depuis des semaines qu'il va gagner?

Et puis, parce qu'Amaury est un garçon poli et bien élevé, il a publié une lettre sur Facebook, pour préciser les conditions dans lesquelles l'interview post-défaite a été réalisée. Il n'avait pris aucun recul et n'avait pas encore digéré son échec.

Au final, je me retrouve 15ème, c'est très dur, je pensais être dans les 5 premiers au moins...Tout ce travail pour ...celà. (...) Je ne comprends plus rien...Je suis épuisé, je vomis, mais, à 2h30 du matin, un journaliste du Parisien que je connais déjà me demande une interwiew, j'accepte, et toute ma déception prend le dessus, et mes mots dépassent ma pensée, je dis des choses très dures sur le jury français.

Bon, le passage sur le vomi, il aurait pu nous l'épargner, mais passons. Vient le passage qui m'a rassuré, moi qui aime quand les gens s'entendent bien:

PRECISION IMPORTANTE: Marie Myriam que j'adore n'est évidemment pas comprise dans ceux que j'incrimine ! Je présente donc mes excuses pour cet écart de langage dû à une trop grande pression...celà ne me ressemble pas, mais, ce qui est fait est fait.

J'avais peur qu'Amaury n'ait fait un duo avec Myriam Myriam uniquement pour le coup de pub et non pour une admiration qu'il porte à la dernière gagnante pour la France de l'Eurovision. Heureusement, Amaury Vassili met les points sur les i, et c'est tant mieux, sinon, il faudrait écrire Amaury Vassılı, et c'est moche (tout comme mettre un accent grave sur le a de cela).

DESOLE pour tous ceux qui liront ces articles repris en boucle et surtout amputés de quelques explications. C'est ce que l'on a coutume d'appeler "un pétage de plombs".
En espèrant votre pardon...
Je te pardonne, Amaury.

C'est ainsi que je referme mon livre de soutien à Amaury. Je vais désormais suivre sa carrière, avec plaisir. En ce qui concerne l'Eurovision, je vais rester fidèle au programme et soutenir inlassablement la France. Cette année, j'aimais vraiment ce que proposait la France et j'aurais adoré qu'elle gagne avec. Et ça m'embêterait vraiment que l'année prochaine, ce pays l'emporte avec une chanson que je n'aime pas.

14 mai 2011

L'Eurovision d'Amaury en sept chapitres (7)

Pour représenter la France au cinquante-sixième concours Eurovision de la chanson, Amaury Vassili chantera Sognu. En corse, Sognu signifie Je rêve. Comme lui, j’ai rêvééé la douceur de certains soirs. J’ai rêvé surtout qu’il n’était pas trop tard. Espérer encore de pouvoir tout changer. Et que ne vienne jamais, jamais le jour d’aprèèès.

C’est donc enfin le jour J, le samedi S qui sacrera peut-être Amaury comme chanteur préféré de l’Eurovision 2011. Bien sûr, les bookmakers se sont affolés, les Blue sont toujours bien placés, les jumeaux irlandais Jedward ont fait une formidable poussée dans les pronostics de la semaine, mais Amaury demeure, solide comme un roc. J’attends avec impatience la note finale d’Amaury et son petit air satisfait #oupas savourant les applaudissements chaleureux de la foule en délire, autrement dit, les warmer Beifall der verrückten Menge. Ce soir, la France ne fera pas la guerre. La France fera l’Amaury.

Le point fort du jour : sa prestation

Amaury et sa fraîcheur
(from Facebook)

Peu après 21h45, en onzième position, tout pimpant, Amaury Vassili devrait se présenter sur scène. Cela signifie qu’il ne passe pas au tout début, ni à la toute fin, ce qui est plutôt bien. En outre, la France passe juste après l’oubliable Russie, elle-même passant après la très oubliable Grèce. Les Jedward, eux passent en sixième position et ne sont pas gâtés par leur ordre de passage, un peu tôt pour pouvoir se dire « Ah, mais là, vraiment, ce sont les meilleurs ». En revanche, les Blue passent en quatorzième position, soit trois chansons après Amaury, ce qui est moins bon signe. En effet, la comparaison entre ces deux favoris sera inévitable. Il faudrait donc espérer une époustouflante prestation du Français

Oui mais voilà, sa très courte expérience l’empêche d’être à l’abri d’un déraillement vocal inopiné. Amaury a beau être talentueux, tout est possible. Son apparente transpiration de la lèvre supérieure peut également conduire le téléspectateur du fin fond de la Moldavie porter toute son attention sur autre chose que la voix du ténor.

Le point faible du point fort du jour : la prestation qui se profile est d’une sobriété assumée. Possibilité d’ennui pour certains téléspectateurs.

En avant-goût de sa prestation de ce soir, voici son duo avec Marie Myriam, jolie passation de flambeau :