24 févr. 2009

Ils ont marqué la chanson française (10) - Gérard Palaprat

Il est probable que toi, le d'jeuns qui lit ces quelques mots, tu stoppes ta lecture à cette phrase-ci, si tant est que tu aies poursuivi après avoir lu le titre de cette chronique, mais encore faudrait-il pour cela que tu eusses daigné cliquer sur ce titre fort peu ragoûtant. Et pourtant sache, toi le d'jeuns qui continue de lire machinalement ces lignes alors que tu n'es absolument pas intéressé par ce que ton cerveau enregistre présentement, que tu vas passer à côté de quelque chose qui ne peut pas te laisser sec si tu stoppes ta lecture à la fin de cette deuxième (longue) phrase, ce que je comprendrais aisément. Ce qui est dommage de rater quand on n'est pas allé plus loin que la première phrase de ce texte, voire plus loin que le titre, c'est justement un peu plus loin, dans la progression littéraire. Je t'invite donc, cher d'jeuns improbable qui lit encore ces mots, de sauter les lignes et de passer directement au quatrième paragraphe de patienter encore un peu avant de satisfaire ta curiosité.

Parfois, quand on est chanteur, c'est bien d'avoir un pseudo. Un pseudo qui fait rêver. Il n'y a forcément pas que ça, mais Johnny Hallyday n'aurait peut-être pas eu la carrière qu'il a eue s'il s'était banalement appelé Jean-Philippe Smet. Même chose pour Eddy Mitchell qui n'aurait peut-être jamais pu passer à la télé un samedi soir entier sur la deux avec Cécile de France s'il s'était appelé Claude Moine. C'est peut-être donc pour ça que Gérard Palaprat est quasiment tombé dans l'oubli aujourd'hui, du moins chez les moins de soixante ans. La carrière de Gérard Palaprat commence quand il partage l'affiche de Hair, que l'on peut traduire par Cheveu ou par Poil, c'est au choix, avec Julien Clerc et Gérard Lenorman.

En ayant participé à cette comédie musicale débridée du début des années 70, Gérard Palaprat affiche d'entrée son côté baba cool, colonies de vacances, nuits à la belle étoile, feu de camp, gratte et doigts qui puent. Deux chansons de son répertoire sont à retenir : Fais moi un signe et Pour la fin du monde. La première est une chanson pleine d'espoir, universelle et spirituelle, à tel point que feu Grégory L. l'a reprise en concert. La deuxième est une chanson pleine d'espoir aussi, qui prône les valeurs woodstockiennes.

Mais la vraie chanson à retenir de Gérard Palaprat date de la période Hair. Parce qu'à cette époque, Clerc Lenorman, Palaprat et leurs copains n'avaient qu'un seul intérêt dans la vie, hormis la musique parce que la musique c'était leur vie, bien sûr, le sexe. A cet âge, quand on se retrouve dans une bande de potes, qui - qui plus est - se dénude sur scène, on a les hormones qui bouent. Et forcément, les mots qui occupent la bouche ne sont autres que flagellation, pédérastie ou masturbation. C'est justement ceux qui composent la chanson Sodomie de Gérard Palaprat. De bien belles paroles qui pourraient booster les mots-clés de mon blogue si j'en avais un vrai.

Sodomie
Feuille de rose
Flagellation
Pédérastie
Seigneur, pourquoi ces mots sont-ils bannis ?
Masturbation
Tendres débuts
Mais après c'est l'orgie kamasutra
Pour la vie

Je te propose, cher d'jeuns, de découvrir la Sodomie chanson Pour la fin du monde, l'une des plus connues.

[Précédemment dans Ils ont marqué la chanson française : François Feldman, Ophélie Winter, Claude Nougaro, Bill Baxter, Nicole Croisille, Vincent Delerm, Alliage, Les Minikeums, Alice Dona]

21 févr. 2009

Zoné

La zone B est maintenant en vacances. Je me souviens de ce temps déjà si loin où j'aimais appartenir à la zone qui était la troisième à entrer dans les vacances scolaires. Je me plaisais - sans doute était-ce mon côté sadique, mesquin et détestable qui s'affirmait fièrement - à imaginer ce même moi, mais en différent, habitant Bordeaux, Paris ou Amiens, qui, lui, finissait dans la tristesse des douces vacances, songeant lui aussi à son autre lui - moi, en l'occurrence - habitant C., par exemple, et qui entamais dans un état extatique de fatigue à rattraper paisiblement ses vacances d'hiver.

Bien sûr, quand on est écolier, collégien ou lycéen, les petites vacances scolaires - bien qu'indispensables et appréhendées avec joie - sont souvent, voire toujours, synonymes de devoirs à faire à la maison ; ce fameux DM de maths ou cette fameuse dissertation de français à rendre à la rentrée. C'est typiquement le genre de travaux qui bousillent complètement deux semaines d'insouciance. Même si, en vrai, ils bousillent surtout les deux ou trois - voire juste le dernier - jours de vacances dans le sens où rares sont les élèves à se soucier de ces tares dès la première semaine de vacances, j'écris volontairement "complètement deux semaines d'insouciance" puisque dans le cas d'un élève studieux comme je le fus, le DM de maths ou la dissert de français me rendaient malade et occupaient toute la place disponible de mon cerveau durant les trois premiers quarts de mes vacances, même si celles-ci n'étaient pas totalement consacrées à l'école, bien sûr que non.

Je savais bien que les deux semaines allaient me sembler courtes. Deux semaines entières à ne rien faire, à rester chez moi, seul, à sortir juste de temps en temps. Le temps allait passer si vite, à moi qui aimais la solitude, surtout à partir de l'adolescence. Cette solitude était l'occasion de m'adonner à l'un de mes passe-temps favoris : le classement. Je ne parle pas là de rangement, de tri de papiers ou de mise en ordre de ma chambre plus ou moins bien rangée, non. Je parle des classements, des listes de tous les noms propres que je pouvais classer et organiser comme bon me semblait, de la place favorite, la première, à la lie. Je classais les chansons, bien sûr, mais mon péché mignon était surtout le classement de mes profs et de mes camarades de classe, sur des listes distinctes. Je les évaluais selon des critères très précis - intérêt qui m'était porté, beauté, humour, amitié... - et je leur attribuais une note mûrement réfléchie, oscillant sur une échelle de zéro à vingt. Le classement hebdomadaire de mes amis, puis de mes profs, était établi. Bien sûr aujourd'hui, je ne classe plus mes amis, mais le ver est dans la pomme. Je ne peux m'empêcher d'insérer une dose de hiérarchie dans mes connaissances.

J'ignore un peu pourquoi mes doigts ont décidé, ce soir, de taper tous ces mots-ci, alors que ce n'était pas ce que j'avais prévu. Mais ce que je sais, c'est que, à la différence de la zone B qui termine ses vacances, à la différence encore de la zone C qui poursuit les siennes, et à la différence enfin de la zone A qui termine les siennes (dans la tristesse, donc), moi, je n'en ai pas, et à cause de ça, je suis miné, un peu comme Bernard.

18 févr. 2009

Pluie magique

Mika revient.

Son prochain album est aussi attendu que la première galette des rois de l'année, qu'une démission de Vladimir Poutine ou qu'une semaine de vacances dans une usine. Son nouveau disque devrait sortir au printemps et il est bien parti pour faire languir ses fans à coups de teasers lancés avec parcimonie.

Il se murmure que le bout de chanson entendu dans cette vidéo serait un morceau du tout premier extrait du second album de l'extravagant jeune homme.

Là où ce garçon est surprenant, c'est que cette chanson, Rain, a déjà été interprétée en concert (version piano, alors que celle qui nous attend sur le prochain disque devrait être plus sautillante), et donc connue d'un certain public.

Mais Mika se doit d'être surprenant.

Pour perdurer après l'incroyablement génial Life in cartoon motion, le nouvel album de Mika doit apporter de la nouveauté.

Peut-être est-ce cette touche gospel que le chanteur semble vouloir apporter dans cette vidéo? Est-ce que l'univers pop, coloré et jovial sera conservé? C'est probable. Le visuel du site officiel laisse présager un virage assez soft, et c'est tant mieux.

A l'heure où un nouveau Mika - aux dires de certains - débarque sur les ondes, il est temps pour l'ancien Mika - le vrai, donc - de faire son come-back et de réellement marquer le coup en sidérant musicalement ses fans.

A moins qu'il décide finalement de surprendre son public en changeant juste de look...

15 févr. 2009

La chance aux chansons

Le dimanche à Bamako, c'est le jour de mariage. Mais comme je ne suis pas à Bamako aujourd'hui, j'ai décidé d'en faire le jour du Top Ten. Voici les dix meilleures chansons de ce mois de février, sélectionnées par un jury intransigeant, composé de moi-même. De bien belles chansons (presque) toutes dignes de passer dans Taratata...

N°10 - If I were a boy - Beyonce - Parce que cette enfant de la destinée n'est pas qu'un postérieur qui se remue sur les rythmes latino, je l'accueille volontiers dans ce nouveau Top Ten. If I were a boy est un morceau plutôt lent qui permet à Beyonce de jouer à la diva.

N°9 - I'm yours - Jason Mraz - C'est le cinquième mois consécutif que Jason Mraz squatte ce Top Ten. La raison ? Probablement parce que sa chanson est sans aucune prétention, simple, légère et agréable.

N°8 - Explosion - Laurent Wolf - Ce que je regrette souvent chez les Laurent Wolf, Martin Solveig, Bob Sinclar et autres David Guetta, c'est l'absence totale d'originalité dans les mélodies. Celle d'Explosion n'est pas particulièrement originale, mais elle a le mérite de sentir bon la vieille dance des années 90 : une espèce de mix entre Corona, les Worlds Apart et Indra...

N°7 - Ce qu'ils aiment - Sheryfa Luna - C'est hallucinant comme Sheryfa me plaît de plus en plus. C'est nonchalance improbable lorsqu'elle chante Et quand je fais ma relou est merveilleuse. Et cette manie chez les chanteurs de awrènbi de signer leur chanson de leur nom à la fin, c'est tellement bidon que ça me plaît : C'est Sheryfa Luna... Ce serait drôle que Pascal Obispo ou Mylène Farmer disent leur nom aussi à la fin de leurs chansons, non ?

N°6 - Rue des étoiles - Grégoire - Ce jeune chanteur qui ne sourit jamais poursuit son petit bonhomme de chemin. Je me demande si le texte de ce morceau n'est pas finalement encore plus naïf que celui de Toi + moi. C'est gentillet (quel mot laid!).

N°5 - Sans armure - Martin Rappeneau - Julien est déjà passée (oui, je mets un e parce que je parle de la chanson Julien, hein, pas d'un éventuel pseudo nouveau chanteur) à côté d'une belle carrière, donc ce serait dommage que le même sort soit réservé à Sans armure. La pureté de la voix de Martin Rappeneau mérite qu'on s'y attarde un peu. Espérons que cette nouvelle chanson entre en rotation sur les ondes.

N°4 - La bienvenue - Najoua Belyzel - Là encore, je crains fort que le retour de Najoua passe quelque peu inaperçu. Et pourtant, mon Dieu qu'elle est belle quand coule son Rimmel...

N°3 - The boy does nothing - Alesha Dixon - Une excellente surprise de ce début d'année 2009. Cette ex-membre des Mis-Teeq propose une chanson très vive et plutôt originale. C'est une sorte de mambo endiablé qui donne instantanément envie de se lever et de danser... Ou au moins de contracter chaque fesse l'une après l'autre pour faire semblant de danser sur sa chaise.

N°2 - Mon p'tit gars - Christophe Maé - Le haut du classement ne bouge pas vraiment. Je sens que je vais radoter, mais Christophe nous offre sans doute là son meilleur titre. Le texte est joli, assez tendre, et la mélodie est infaillible. On finirait presque par trouver sa voix normale.

N°1 - Lucky - Jason Mraz feat. Colbie Caillat - Je crois que romantique est le terme qui définit le mieux cette chanson. C'est typiquement la ballade qui donne envie de marcher et de respirer l'air frais d'une grande ville polluée. Et la voix de Jason est définitivement d'une douceur de velours.

10 févr. 2009

La blague du mardi soir

C'est l'histoire d'un pingouin qui respirait par l'anus.

Un jour, il s'assoit et il meurt.


(Parfois, l'inspiration me manque. Pardon.)

5 févr. 2009

Ni brute ni soumis

Ce soir, il est difficile d'ignorer que Nicolas S. parle à ses chers compatriotes. Il parle aux catholiques, aux noirs, aux gros, aux lycéens, aux chômeurs, aux arabes, aux pauvres, aux patrons, aux blondes, aux syndicalistes, aux juifs, aux retraités, aux homos, aux étudiants, aux roux, aux handicapés, aux riches, aux communistes, aux intelligents, aux sans papiers, aux beaux, aux veufs, aux bègues, aux fonctionnaires, aux sportifs, aux mères de famille, aux musulmans, aux blancs, aux malades, aux hétéros, aux ouvriers et à toi aussi, qui lis ce texte.

Normalement, tout le monde devrait entrer dans une ou plusieurs de ces catégories, sans compter les nombreuses qui ont été oubliées. Nicolas S. est le président de tous les Français, mais il y en plein qui se sentiront oubliés, encore une fois, ce soir. Parce que pour exister, il faut se faire entendre. Mais quand on est juste quelqu'un qui mène sa vie du mieux possible, qui ne crée pas d'histoires, et qui ne se fait pas remarquer, on est juste banal, et on se sent, du coup, largué.

J'ai découvert aujourd'hui une chanson qui parle de toi. Et de moi aussi. Et je crois que je me reconnais complètement*, bizarrement, dans ce refrain sympathique :

Moi qui suis ni pédé, ni juif
Ni vendeur de spliffs
Ni fils de, ni franc-mac
Ni rebeu, ni black
Ni blond aux yeux bleus
Ni roi de la banlieue
Mais un autre genre de moule
Juste un mec à la cool

Mec à la cool - Manu Larrouy

(* presque)

3 févr. 2009

Mais vous n'aurez pas... ma liberté de penser

Parce que je m'étonne de n'avoir encore jamais eu l'idée de mettre ce fabuleux titre pour un Flop Ten (alors que cette chanson aurait pourtant eu sa jolie place dans un tel classement), je vous propose de découvrir le tout nouveau Flop Ten : la liste des dix plus belles daubes musicales du moment... Oui, j'affronte les commentaires avec courage...

N°10 - It's a man's man's man's world - Seal - Ok, il chante bien. Ok, cette chanson est tout à fait potable. Le truc, c'est que c'est un peu mou, et que ça fait drastiquement choir l'audience des NRJ Music Awards. Damned.

N°9 - La débâcle des sentiments - Stanislas feat. Calogero - Je dois avouer que lorsqu'on arrive à la fin de la chanson, on peut éventuellement se dire qu'elle est bonne. Mais voilà, ce qui est difficile, c'est de réussir à ne pas zapper dès les premières notes. Ah, et ce clip...

N°8 - Addictions - Superbus - Jennifer Ayache et ses amis musiciens sont bien gentils, mais Addictions ressemble encore comme plein de gouttes d'eau à Lola, Radio Song ou Travel the world. On est un peu assommé et on ne s'y retrouve plus.

N°7 - Génération virtuelle - Olivier Miller - Cette chanson passe sur les ondes et sur les chaînes musicales depuis plusieurs mois déjà, mais je ne l'ai pas encore mise dans un seul Flop Ten. C'est une réelle omission. Je crains que, à l'image d'un K-maro ou d'un Junior Falcone, Olivier Miller ne fasse pas long feu.

N°6 - Décalé Gwada - Jessy Matad'or - Non, pitié... On a déjà les Magic System dans ce créneau-là. Je pense que ça nous suffit.

N°5 - Peut-être une angine - Anaïs - A l'instar de L'effet papillon de Bénabar, Peut-être une angine est censée être drôle. Anaïs, comme Bénabar donc, a voulu réitérer son excellent Mon coeur, mon amour. Résultat, Peut-être une angine est assez rythmé, mais bien en-deça de la qualité de Mon coeur, mon amour.

N°4 - Toi et moi - Tryo - Cette chanson commence ainsi : Ce matin, 3000 licenciés, grève des sapeurs pompiers, embouteillage et pollution pour Paris agglomération. Etant donné que c'est quand même ce qu'on entend tous les jours à la radio, ce qu'on voit tous les jours à la télé, et ce qu'on lit tous les jours dans la presse, je zappe. J'aimerais au moins que les chansons me permettent de penser à autre chose.

N°3 - Circus - Britney Spears - Voici une nouvelle preuve que l'on peut sortir sortir une bouse après avoir sorti un tube génialissime (ndRR, Womanizer). Circus sent beaucoup trop l'univers Madonna.

N°2 - Liberta - Pep's - Je ne sais pas si je suis le seul à détester cette chanson, mais en tout cas elle m'horripile vraiment. Ce pseudo message de transmission de valeur, la liberté, est un peu surfait. Et puis ce tempo lancinant n'arrange rien.

N°1 - Ici les Enfoirés - Les Enfoirés - Je crois qu'on est arrivé au summum de la nullité du côté des paroles. Moi qui suis pourtant fan des adaptations en français, surtout quand la version originale me plaît, je reste très déçu de celle-ci. Sans compter que ce petit cocon fermé des Enfoirés commence à perdre un peu en crédibilité.

1 févr. 2009

Et c'est le temps qui court, court

Horreur ! Malheur !

En te réveillant hier matin, cher lecteur, chère lectrice, après une bonne grasse matinée dans ton lit douillé, après t'être levé(e) en bâillant de toutes forces à ta fenêtre devant le rayon de soleil qui passait par là, après avoir englouti ton gros croissant pur beurre préalablement trempouillé - et donc ramolli juste comme il faut - dans ton bol de chocolat chaud ou ta tasse de café, tu as poussé un cri munchien catastrophé de stupeur mêlé de désespoir.

« AAAAAAAAAAAHHHHHHHHHH ! »

(oui, j'imite plutôt bien le cri munchien catastrophé de stupeur mêlé de désespoir, je sais)

Car oui, ce dimanche, nous étions le premier février. Nous étions le premier jour du deuxième mois de l'année. Par définition, le premier février montre que l'année est bien entamée. Or la fatalité semble s'abattre sur tes frêles épaules, toi mon lecteur, toi ma lectrice, puisque tu as sans doute omis de souhaiter une belle et heureuse année à une personne qui t'est Sonny and chère. Même si, ici, l'adjectif « chère » perd un peu de sa substance, puisque les vrais êtres chers à tes yeux ont bien sûr déjà reçu tes bons vœux pour 2009. Il n'empêche que la tradition veut que l'on se souhaite une bonne année et une bonne santé au début de l'année, les retardataires ayant jusqu'à la dernière seconde du mois de janvier pour la respecter, si tant est qu'ils aient le temps de prononcer distinctement « Bonne année et Bonne santé ! » avec toute la sincérité qui s'ensuit, exactement entre le 31 janvier à 23 heures 59 minutes et 59 secondes et le 1er février à minuit pile et zéro seconde.

On se sent donc complètement démuni en cette fatidique date du premier février, date à la sonorité musicalement aussi belle fût-elle. La vieille tante oubliée et l'ami zappé s'en sentiront blessés à tout jamais, et ton nom sera rayé de leur liste de connaissances à jusqu'à la fin de leur vie. Tu n'as pas dit ou envoyé tes meilleurs vœux à temps, le mois de janvier s'est achevé cette nuit, comme si de rien n'était. C'est trop tard, tant pis pour toi.

Mais je suis là pour te déculpabiliser, et te dire qu'il n'y a rien de grave. En effet, il n'y a étrangement rien de mieux que de souhaiter une bonne année à ses compatriotes un premier février. Parce que le premier février est la date qui entame le mois le plus particulier de l'année. Il est le plus court et il a la faculté de changer son nombre de jours à intervalles réguliers. En cela il est unique, un peu comme moi.

Et puis si tu es encore dans tous tes états d'avoir oublié de souhaiter tes bons vœux à temps, tu peux te rattraper en souhaitant une excellente année chinoise à tes « oubliés ». Sous le signe du buffle - comme en 1986 - et de la Terre, 2009 est l'année du renouveau et de la durabilité. Le buffle est associé aux constructions lentes et durables. Aucune importance donc, si tu as été lent ou lente dans tes démarches; le sort ne t'en voudra pas.

Bonne année rhumanesque !