Ce soir, il est difficile d'ignorer que Nicolas S. parle à ses chers compatriotes. Il parle aux catholiques, aux noirs, aux gros, aux lycéens, aux chômeurs, aux arabes, aux pauvres, aux patrons, aux blondes, aux syndicalistes, aux juifs, aux retraités, aux homos, aux étudiants, aux roux, aux handicapés, aux riches, aux communistes, aux intelligents, aux sans papiers, aux beaux, aux veufs, aux bègues, aux fonctionnaires, aux sportifs, aux mères de famille, aux musulmans, aux blancs, aux malades, aux hétéros, aux ouvriers et à toi aussi, qui lis ce texte.
Normalement, tout le monde devrait entrer dans une ou plusieurs de ces catégories, sans compter les nombreuses qui ont été oubliées. Nicolas S. est le président de tous les Français, mais il y en plein qui se sentiront oubliés, encore une fois, ce soir. Parce que pour exister, il faut se faire entendre. Mais quand on est juste quelqu'un qui mène sa vie du mieux possible, qui ne crée pas d'histoires, et qui ne se fait pas remarquer, on est juste banal, et on se sent, du coup, largué.
J'ai découvert aujourd'hui une chanson qui parle de toi. Et de moi aussi. Et je crois que je me reconnais complètement*, bizarrement, dans ce refrain sympathique :
Moi qui suis ni pédé, ni juif
Ni vendeur de spliffs
Ni fils de, ni franc-mac
Ni rebeu, ni black
Ni blond aux yeux bleus
Ni roi de la banlieue
Mais un autre genre de moule
Juste un mec à la cool
Mec à la cool - Manu Larrouy
(* presque)
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