Certains gens n’ont pas de belles jambes, pas de beaux cheveux, sont petits, ont des poils dans les oreilles et ont des grands pieds avec 6 orteils. Et si la vie ne s’acharnait déjà pas assez sur leur misérable existence, c’est à eux que le destin a choisi de donner une mauvaise haleine permanente.
Cette malchance peut s’appliquer aussi aux chaînes de télévision. Comme si France 3 n’avait déjà pas assez de handicaps comme ça, Rémy Pflimlin et Pierre Sled infligent à la chaîne le maintien de la tête sous l’eau. Pourtant, Laurent Boyer vagabondant de ville en ville, semaine après semaine, est une excellente idée.
Les diffusions de Famille d’accueil, les rediffusions de Derrick, les aventures de Louis la Brocante, les mésaventures du quartier du Mistral, les questions au gouvernement, les champions de Julien Lepers, les Chabada de Daniela, les comptes de Bertrand Renard, les littérettes d’Arielle Boulin-Prat, les chemises pastel d’Henry-Jean Servat, les dents de Karen Chéryl… Sans oublier le couperet fatal, indigne et lâche : Slam et sa grande crevette blonde insipide. Pour tenter de dépoussiérer une grille de programmes qui ressemble fort à celle qu’on pouvait lire dans un Télé Poche de 1989, France 3 a débauché un animateur à la pointe de la branchitude chez les seniors, Laurent Boyer. Oui, parce qu’avant, Laurent Boyer était sur M6, cette chaîne de punks qui diffuse des scopitones toute la journée. C’est bien le seul à avoir donné un peu de bon sens et d’humanité à cette chaine de jeunes. Mais l’animateur blond à laissé sa place à un vivier prometteur, au premier rang duquel Alex Goude, fer de lance de la jeunesse talentueuse de la petite chaîne qui monte tellement qu’elle pourrait dépasser France 3.
Il faut bien avouer que l’animateur blond de M6 avait une blondeur qui virait à la patricelaffonite aigue. Il n’avait donc plus vraiment sa place au cœur de la modernité affichée et revendiquée par Nicolas de Tavernost. Le transfert était donc la conséquence d’une parfaite concordance des temps, entre la popularité stagnante d’un animateur prometteur (et star !) des années 1990 et l’envie de légères injections de Botox d’une chaîne plan-plan. C’est ainsi qu’est née la nouvelle émission Midi en France.
La vieille Gilbert a beau dire que c’est une resucée de Midi première en moins bien, il n’empêche que les moins de trente ans ne connaissent pas cette joie de visiter la province par procuration jour après jour. En regardant Midi en France en direct de Mulhouse, cette semaine, les téléspectateurs pourront penser à 40° à l’ombre ou à C’est au programme, puisque les codes sont repris, jusqu’au générique kitsch qui sent bon la province. Le problème, c’est qu’on s’ennuie un peu. On voudrait que l’émission soit dynamique, on voudrait visiter la ville-hôtesse, mais on reste coincé dans un décor-bulle complètement hermétique à l’extérieur. Et l’une des grosses lacunes, c’est l’absence d’invités. On en viendrait presque à regretter de ne pas voir Stone et Charden débarquer sur le plateau. Et pourtant, je suis sûr que n’importe quel chanteur en manque serait heureux de venir chanter son dernier tube. Tiens, ça me fait penser que j’ai plutôt hâte d’entendre le duo Quentin Mosimann/Sheryfa Luna, mais je m’égare.
D’autres têtes connues alourdissent la caution audimat de la nouvelle émission de France 3. Nathalie Simon, que je ne peux m’empêcher d’associer à Olivier Chiabodo, même si ce temps est révolu depuis longtemps, Jean-Marc Lubin (Lulu sans Charly), autre marque de fabrique de M6, Dorothée Kristy, talentueuse mais avec un lourd bagage puisqu’elle vient tout droit de chez Morandini, sans oublier le gros monsieur qui parle toujours de cuisine dans les émissions de France 2 mais qui est moins connu que Jean-Pierre Coffe, Jean-Luc Petitrenaud et David Martin et dont j’ai donc oublié le nom. Et puis Évelyne Thomas, bien sûr, qui a le droit de se balader, elle, sans intervenir en plateau.
Pour être plus proche des Français et attirer des parts de marché, Laurent Boyer et ses chroniqueurs jouent aux touristes dans les villes de France. Pour cette première semaine à Mulhouse, les Mulhousiens ont pu rester sur le faim. Bien sûr, on a parlé choucroute et pain d’épices, on a parlé histoire de l’Alsace, on a parlé rennes, neige et froid, mais on n’a pas vraiment vu la ville vivre et bouger. Peut-être finalement que, comme beaucoup de villes en M, Mulhouse est une ville un peu morne ? Il n’y a plus qu’à espérer que les prochaines villes-étapes de Midi en France donnent une impression de vitalité plus éclatante. Nul doute que l’équipe de production a fait le bon choix pour attirer les téléspectateurs. Et quelle ville vient immédiatement à l’esprit quand on parle de vitalité éclatante ? Quelle ville qui bouge peut être mise à l’honneur pour doper les audiences ? Quelle carrefour attrayant et attractif peut booster les chômeurs à regarder France 3 à 10h45 et à 13 heures ? Marseille la populaire ? Nice l’ensoleillée ? Lyon la belle ? Lille la festive ?
Tadam…
La semaine prochaine, Laurent Boyer et ses chroniqueurs seront à Clermont-Ferrand…
2 commentaires:
2 choses: 1) je suis tellemnt d'accord avec toi pour la "grande crevette insipide"; j'en ai pissé dans ma culotte de rire
2) CLERMONT-FERRAND???? on va se faire démonter en Auvergne: g très hate mais surtout trèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèès peur
2 choses: 1) J'espère que la deuxième partie de la phrase est fausse parce que c'est un peu dégueu
2) Ah? Tu es d'Auvergne?
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