30 nov. 2006

Définition d'un (non) événement

Heureusement, je ne suis pas le seul à cultiver le culte du mystère. Et même si au final, tout se transforme en secret de Polichinelle, comme pour moi, l’événement d’une annonce reste grand. Le moment de l’annonce est même jubilatoire.

Or il est des annonces qui sentent vraiment le pétard mouillé. On les appelle des non événements, non événements puisque tout le monde était déjà au courant. Pour vous donner des exemples d’annonces non événementielles faites en 2006, je pourrais vous citer le retour de Sheila à la chanson, le départ à la retraite de Fabien Barthez, ou encore le coming-out de Steevy.

Pourtant, un événement, c’est quelque chose qui peut être attendu ou non, mais qui doit surprendre tout le monde. Si un jour les héritiers d’Hergé décidaient d’accepter que quelqu’un écrive des nouvelles aventures de Tintin, si Arlette Laguiller était au second tour, si Lady Diana se cachait en Islande et nous avait fait une blague, ce seraient des événements.

Pour créer l’événement (que l’on peut également écrire évènement, depuis que l’Académie a donné son accord, mais il faut avouer que c’est moins chic que événement), il faut briser une sorte de continuité des idées, et apporter du renouveau. Il faut une rupture. Or, le mot événement a une connotation positive, ce qui n’est pas le cas du mot rupture. Ainsi, il est nécessaire de nuancer: c’est comme cela que naît La rupture tranquille. Cet habile oxymore (que l’on peut également appeler oxymoron, même si c’est moins beau) est finalement le seul événement de la journée, et ceci pour deux raisons: la première est qu’il rappelle étrangement La force tranquille d’un tonton; la deuxième est que cette association de mots est difficile à conceptualiser (cela dit, c’est normal, c’est un oxymore), un peu comme si je vous parlais du silence bruyant, de la pluie sèche, ou du Rhum Raisin idiot. Malheureusement, je réalise que cette chronique est un non événement. C’est la raison pour laquelle je décide d’y mettre fin d’ici une virgule et un mot, abruptement.

28 nov. 2006

Schmoll

Eddy Mitchell fait partie de ces chanteurs qui représentent depuis le début de notre vie des piliers de la chanson française. En effet, il était sur la scène musicale française bien avant ma naissance, et probablement la votre, puisque je crois que mes lecteurs et trices ne sont pas encore à qualifier de (trop) vieux ou ieilles. Eddy Mitchell ne s’appelle pas réellement Eddy Mitchell. Il a un nom beaucoup moins rock’n’roll, mais beaucoup plus normal: Claude Moine. Mais au moins, Eddy Mitchell, c’est un vrai nom propre, et ça ne veut rien dire en anglais, ce n’est pas comme Dick Rivers. Toutefois, à l’instar de Monsieur 100.000 Volts ou du King, Eddy Mitchell a un surnom ridicule: Schmoll. Ce n’est en aucun cas une injure picarde qui consisterait à critiquer la mollesse du chanteur. Certes, Eddy traîne depuis des années une certaine nonchalance, et une moue qui ferait presque peur à un enfant, mais c’est quand même un papy monstre vivant du rock’n’roll. Il fait partie du patrimoine culturel, plus présent que Dick Rivers, mais plus discret que Joooohptiic Hallyday.

Eddy Mitchell est né en 44 avant Rhum Raisin. Il peut se vanter d’avoir vécu au moins trois carrières: deux carrières de chanteur et une carrière de comédien. Je ne m’étendrai pas sur sa carrière cinématographique (Coup de torchon, Promotion canapé, aux côtés d’un autre chanteur, Michel Sardou, ou encore Le bonheur est dans le pré), mais m’intéresserai davantage à son œuvre musicale. Il a d’abord été membre d’un groupe, Les chaussettes noires, source de plusieurs tubes, comme Daniela, Be bop a lula, ou bien La leçon de twist. Mais le plus grand public le connaît surtout pour sa carrière en tant que Monsieur Eddy. Ses tubes sont autant aromatisés de tempos allegro que de tempos andante. Les textes de ses chansons reflètent souvent quelques unes de ses périodes passées. Voici une liste non exhaustive de titres du chanteur: Tu peux préparer le café noir (c’est sûr que ça aurait moins bien rendu avec Tu peux préparer le café bleu), Comme quand j’étais môme (souvenirs d’enfance), Rio Grande, La dernière séance (chanson aux paroles et musique géniales sur un vieux cinéma), Couleur menthe à l’eau (chanson qu’il aurait pu appeler tout simplement Vert), La voix d’Elvis, J’ai oublié de l’oublier, J’aime pas les gens heureux (moi non plus), Il ne rentre pas ce soir (encore une fois des paroles et une musique géniale au sujet d’un homme viré de son travail), Nashville ou Belleville, Sur la route de Memphis, Pas de Boogie Woogie (qui contient quand l’une des plus grosses fautes de conjugaison de la chanson française avec le «Reprener ravec moi tous en chœur»), Le cimetière des éléphants…

27 nov. 2006

Et je remets le son

Rhum Raisin a toujours des airs dans la tête. Et même si Everytime we touch passe en boucle à la radio, même si Confessions nocturnes le fait beaucoup rire, même si Louxor j'adore est une chanson qu'il chante à tue-tête quand il est seul chez lui, même si Tellement beau est pas mal malgré des paroles qui ne veulent rien dire, et même si Fous ta cagoule monopolise les plateaux de télévision, ces chansons ne feront pas partie du nouveau Top ten.
N°10 - Partons vite - Kaolin - Comme je refuse de mettre Le dîner de Bénabar dans le Top ten, même si j'aime bien, puisque la chanson passe depuis trop longtemps sur les ondes, je comble le manque par une chanson légère, certes pas transcendante, mais sympathique. Je trouve que c'est un peu dans la même veine que les Innocents.
N°9 - Love to love you baby - David Vendetta - C'est un remix du tube de Donna Summer, adapté pour les dancefloors. C'est bien pour danser. (Oui, cette remarque est nulle, mais je me dépêche pour aller me coucher plus rapidement)
N°8 - I don't feel like dancing - Scissor Sisters - Les decendants des Bee Gees, ce sont eux! Si vous aimez la kitsch attitude, vous aimerez probablement cette chanson, qui nous ramène 25 à 30 ans en arrière (enfin, quand je dis "nous ramène", c'est une façon de parler, parce qu'il est vrai que je ne sais pas trop où j'étais il y a 25 ou 30 ans) dans les paillettes, les pattes d'éléphant, et tout, et tout.
N°7 - Summerlove - David Tavaré - La première fois que j'ai entendu cette chanson, j'ai cru au grand retour du chanteur qui-est-le-fils-d'un-chanteur-très-connu-et-qui-s'est-fait-enlever-un-grain-de-beauté-sous-l'oeil-et-qui-a-avoué-avoir-une-petite-bite, j'ai nommé Enrique Iglesias. Mais non. Encore une chanson pour bouger son corps, mais que voulez-vous.
N°6 - Si aujourd'hui - Maurane - Oui, c'est une chanson molle, oui c'est un peu triste, oui c'est sur la vie, oui ça fait se poser des questions sur ses rapports à autrui, oui c'est très mauranien, mais le grand amateur de variété française que je suis ne pouvait pas passer à côté d'elle.
N°5 - Tu amor - RBD - Voici le morceau romantique du Top ten. La voix masculine, qui ressemble fort, au début, à celle de Craig David, nous raconte son amour pour sa chérie, qu'il appelle "Mon amour" et qu'il voudrait bien ramener dans sa chambre d'hôtel, après lui avoir offert un verre de limonade, super cher, au bar de l'hôtel. En tout cas, c'est ce que je m'imagine, puisque je ne comprends pas vraiment ce qu'il dit.
N°4 - Aime - Lara Fabian - Je n'ai pas vraiment de commentaire à faire, c'est bien, point.
N°3 - Bongo bong (Je ne t'aime plus) - Robbie Williams et Lily Allen - Cette reprise de Manu Chao est réussie. J'aime surtout la fin, lorsqu'ils répètent "Je ne t'aime plus mon amour". Par contre, les petites paroles de Robbie à la fin de la chanson auraient dû être évitées à mon avis. Cela fait un peu boulet.
N°2 - Hurt - Christina Aguilera - Très belle chanson, douce et puissante à la fois. (Oui, ma fatigue grandit)
N°1 - Amies ennemies - Nâdiya - Evidemment, une chanson française accède à la première place (et aussi un peu parce que les chercheurs googliens sont extrêmement avides de cette chanson). La rumeur s'est dernièrement abattue sur la pauvre Nâdiya, alors remontons-lui le moral: Tu sais, Nâdiya, ta reprise de Chopin est réussie, et est un peu plus réussie que celle de Beethoven par Michel, qui n'en demeure pas moins correcte.

24 nov. 2006

Égoïsmes

Lorsque j’ai rendez-vous à une réunion, j’arrive généralement un peu en avance, le temps de trouver le lieu, puis la salle. C’est tellement désagréable de se pointer en retard: on frappe discrètement par politesse en espérant secrètement que personne n’ait entendu les trois coups, la porte de la salle grince, et tout le monde se retourne, et quand tout le monde se retourne, je suis gêné, et je rougis. Et quand je rougis, je subodore que tout le monde constate que je rougis, et je souris bêtement. Et je n’aime pas sourire bêtement, parce que je ne veux pas qu’on pense de moi que je suis bête; ce serait un leurre déplorable.

J’arrive donc un peu avant tout le monde. Lorsque j’ai trouvé l’endroit où le rendez-vous est fixé, je ne rentre pas tout de suite, bien sûr, parce que l’heure de rendez-vous est encore loin d’être atteinte, étant donné ma prise de précaution surdimensionnée pour éviter le scénario sus-raconté. J’attends alors, soit dans la voiture, soit en marchant (parce qu’attendre en restant inactif devant la porte, je n’aime pas) et en faisant croire que je me rends quelque part. Le problème, quand je marche, c’est que je ne veux pas trop m’éloigner de la salle de réunion, alors je passe plusieurs fois aux mêmes endroits, en priant que personne ne me remarque passer six fois devant le même endroit en ayant l’air toujours aussi pressé, parce que là, c’est la honte. Je n’aime pas trop être passif.

Au bout d’un moment néanmoins, je me décide à entrer dans la salle, après que les premiers auditeurs soient entrés.

L’autre fois, je me suis rendu à une réunion. Elle se déroulait dans une classe. J’entre. Même si je ne suis pas en retard, les quelques personnes déjà installées me regardent, mais là je ne rougis pas, puisque je n’ai pas à me reprocher un éventuel retard. J’apprécie à leur juste valeur les yeux rivés sur moi. Une personne a juste levé la tête; une autre est restée sept secondes à m’observer, et une troisième est restée plus d’une minute à me dévorer des yeux, battant des cils. Mes joues rosissaient. Même si c’était un thon, j’étais flatté. Je me suis assis vers le fond de la classe, mais pas tout à fait au fond. Les trois autres gens étaient assez éloignés de moi; j’étais donc seul, presque vers le fond, à droite. Un garçon est entré, a jeté un regard furtif dans toute la classe, et a foncé sur la chaise exactement à ma gauche…

[Mais qu’est-ce tu viens foutre à côté de moi, petit connard? Y a de la place partout dans la classe, et toi tu viens te poser juste à côté de moi. Et en plus tu me colles, espèce de sangsue. Je sais bien que tu as été attiré, malgré toi, par ma personne, mais quand même, certaines pulsions doivent être refoulées, merde. Oh et puis tu pues! T’as ingurgité du maroilles ou t’as bouffé un putois mort? Mais qu’est-ce que j’ai fait pour être ennuyé comme ça? Je vais assister à une réunion, je veux être tranquille, écouter seul, dans mon coin, et toi, il faut que tu viennes te foutre juste à côté de moi, alors qu’il y a de la place partout à côté. Non mais c’est vrai, quoi, on est cinq paumés dans cette salle de 30 m2, il y a une cinquantaine de places, et toi tu viens à côté de moi. Mais pourquoi? Pour me faire chier, oui. Mais dégage, à la fin, je veux être tranquille, et pas devoir supporter ta gueule. En plus, t’es moche et j’aime pas tes vêtements.]

Le jeune homme a soudain pris son manteau et est parti s’asseoir, sans raison aucune, de l’autre côté, à gauche, là où il a finalement remarqué qu’il n’y avait personne.

[Eh! Mais pourquoi tu te casses? Mais je te fais fuir ou quoi? Dis tout de suite que je sens pas bon. Mais en fait, je veux bien que tu restes, je me sens seul là. Mais, reviens! J’ai l’air de quoi, là, moi, tout seul de mon côté droit. Les autres vont avoir l’impression que j’ai une maladie contagieuse si personne ne vient s’asseoir à côté de moi. Allez, steuplaît, reviens sur la chaise. Je supporterai ton odeur et ta tête. Vieeeeeeens! Bouh! Je pleure tout seul. Même sur mes genoux tu peux venir. Je veux pas être tout seul. Qu’est-ce que je t’ai fait pour que tu partes d’un coup comme ça? On s’est même pas parlé, et je t’ai à peine regardé. Mais c’est la honte pour moi? J’ai l’impression de me faire abandonner, presque larguer, là. Alleeeeeez! Revieeeeeens!]

La réunion a dû être passionnante.

21 nov. 2006

Nikos et les sept nains

(Oui, je sais, le septième nain s'est cassé, mais, Nikos et les six nains, ça le fait pas)
La Star Academy, ce n'est pas de la science-fiction. Et même si Mireille Mathieu vient chanter pour la première fois, après maintes négociations pécuniaires, avec les élèves sur le praïme de vendredi, ce n'est pas de la quatrième dimension.
Et pourtant, la Star Academy, c'est un concentré de longs métrages divers et variés.
Les plus drôles, selon moi, sont Baret, Raphie, Je ne suis pas là pour être aimé, et Big Mamma 2. Mais la palme d'or revient à la toute dernière affiche de la page 7/7 (qui fut donc en réalité la première), qui, malgré sa cruauté, est très fine.

20 nov. 2006

Les tourmentes peuvent nuire à une écriture limpide et claire

Je suis un être perpétuellement tourmenté. Évidemment, mes tourmentes ont des degrés inégaux; autant les grandes tourmentes me tourmentent longtemps et puissamment, autant les tourmentes moindres me tourmentent moins longtemps et moins puissamment. Cette vaine lapalissade ne parvient malheureusement pas à me détacher de la tourmente qui me tourmente depuis quelques temps, et qui fait ainsi partie de la première catégorie: le temps passe tellement vite qu’il me glisse entre les doigts. J’en parle à quelques connaissances qui me répondent plus qu’elles ne m’écoutent, et je me retrouve irrémédiablement à réfléchir à ma propre existence et à faire les questions et les réponses approximatives. C’est lorsque par exemple je marche dans la nuit, le soir, au retour de ma journée ou après mes cours du soir, que je me plais à soliloquer, quand je ne fredonne pas Josh Groban, et à m’imaginer autrement. J’imagine ma vie autrement: avec davantage d’amis masculins et moins de féminins, ou dans une autre orientation plus prometteuse mais tout aussi chiante, ou étant quelqu’un de plus heureux, ou moins fantasque, ou moins drôle, ou moins sérieux, puisque concilier un côté sérieux et un côté drôle est une chose relativement aisée pour moi. En fait, mes grandes tourmentes tiennent au fait que je me pose trop de questions, à longueur de journée, qui m’empêchent de réaliser, comme il se doit, ce qui constitue mon quotidien; et les jours passent sans que je les voie passer.

Néanmoins, j’ai aussi des tourmentes plus relatives. Comme le remords. Je vois que j’ai abandonné mes lecteurs et trices pendant une semaine, en les laissant patienter pour un secret de Polichinelle. Aussi j’ai décidé d’écrire une autre chronique aujourd’hui, marquant à nouveau le caractère très aléatoire des fréquences de chroniques, en soulignant le fait qu’une fréquence plus rapide sera peu envisageable, du fait de mon refus catégorique de publier plusieurs chroniques un même jour, pour ne pas faire chuter la moyenne de fréquence de chroniques, ce qui signifie la maintenir à une tous les deux ou trois jours (et je me réserve également le droit d’écrire cinq fois le mot «chronique(s)» et quatre fois le mot «fréquence(s)» dans une même phrase, sans me soucier du bas degré d’élégance qu’impliquent ces répétitions).

19 nov. 2006

Poursuite triviale

Comme je l’ai écrit dans une ancienne chronique, à l’époque où mon lectorat régulier était synonyme de 1 personne, je me réserve le droit de publier à une fréquence aléatoire.

Je vous propose, une fois n’est pas coutume, un jeu de culture générale. Vous devez répondre aux questions ci-après, pour obtenir la récompense promise. Si tout est juste, vous aurez une illumination (même si tout n’est pas absolument juste, d’ailleurs).

Question Rhumanesque: Sur une échelle de 1 à 5, quelle note est-il juste d’attribuer, selon vous, au charme de Rhum Raisin? (Il est possible que la réponse rime avec Rhône Poulenc)

Question Géographie: Quelle est la capitale imprononçable de la Slovénie? (Il est possible que la réponse rime avec Marijuana)

Question Vocabulaire: Les idéogrammes sont au sinologue ce que les hiéroglyphes sont à l’ … (Il est possible que la réponse rime avec Gynécologue)

Question Gastronomie: Comment s’appelle le dessert tenant son nom d’une formation minéralogique, à base de corn-flakes et de chocolat? (Il est possible que la réponse rime avec Cartable)

Question Télévision: Susan est à Teri ce que Bree est à … (Il est possible que la réponse rime avec Abracadabra)

Question Sport: Comment s’appelle le tournoi de tennis du Grand Chelem qui se déroule en Australie? (Il est possible que la réponse rime avec Lorie)

Question Littérature: Quel est le nom de l’auteur de Also sprach Zarathustra. Ein Buch für Alle und Keinen? (Il est possible que la réponse rime avec Kitsch)

Question Mathématiques: Quelle est la racine carrée du résultat trouvé lorsque je soustrais l’année de couronnement de Charlemagne à l’âge de Mathusalem selon la Bible? (Il est possible que la réponse rime avec Viens que je te baise)



Question Musique: Qu’ont en commun les interprètes de On a tous le droit, Je t’aime mélancolie, La ceinture, La taille de ton amour et Adagio, à part être des femmes? (Il est possible que la réponse rime avec Mikhaïl Gorbatchev)

Question Sexe: Qu’est-ce qui peut commencer à se faire rare chez les andropausés? (Il est possible que la réponse rime avec Peu d’agitation)

Question Cinéma: Quel film américain de Darren Aronofsky s’inspire d’un roman de Hubert Selby? (Il est possible que la réponse rime avec Vivement samedi, Karim)

Question Rhumanesque: Quel est le véritable prénom de Rhum Raisin? (Il est possible que la réponse rime avec Romain)

Question Chimie: Quel est le symbole chimique de l’or? (Il est possible que la réponse rime avec Pan-pan cul-cul)

Question Astronomie: Quel est le nom de la planète la plus éloignée du système solaire? (Il est possible que la réponse rime avec Non, ce n’est pas la lune)

Question Logique un peu nulle mais c’est bien parce qu’il fallait terminer ce questionnaire à un moment ou à un autre: Quel sera mon classement si je double le deuxième dans une course automobile? (Il est possible que la réponse rime avec Fin du jeu)

12 nov. 2006

Une voix en plein tourbillon

Ce soir (ou ce matin si tu veux, toi, lecteur ou trice, qui es plutôt du matin), j'ai décidé de parler d'une dame de qui la décence m'empêche de donner l'âge.
Jeanne Moreau est née le 23 janvier 1923 à Paris. C'est une actrice reconnue, mais c'est, comme vous vous en doutez, la chanteuse qui m'intéresse. Pour les gens de mon âge qui pourraient être tombés de leur chaise en apprenant que Jeanne Moreau est une chanteuse, je réponds que bien qu'elle ait rechanté en 2006 des chansons inspirées de musiques brésiliennes, elle n'est plus vraiment considérée aujourd'hui comme une chanteuse. En effet, sa voix s'étant légèrement (mais très très légèrement) altérée par la cigarette et l'alcool, elle ne peut plus se permettre d'entonner des ritournelles, de peur de faire fuir une bonne partie de son auditoire.
Heureusement, les enregistrements d'antan sont là, et même si la somme de ses véritables tubes s'élève à deux, J'ai la mémoire qui flanche et Le tourbillon de la vie, beaucoup de gens prennent du plaisir à écouter et ré-écouter les petites douceurs de Jeanne Moreau.

_______________________________________________________________________
Attention événement:
Dans la prochaine chronique, vous connaîtrez enfin le nom complet de la ville, très moyenne, que vous mourez probablement de ne pas connaître, C.
(Non, ceci n'est pas un prétexte mesquin pour vous faire revenir ici treize fois par jour)

10 nov. 2006

Ainsi sois-je

Vous qui ne savez presque rien de moi, vous devez certainement, de ce fait, avoir du mal à dormir. J’en suis désolé. Il faudrait que je me dévoile un peu, mais où est l’intérêt pour moi? Je pourrais vous mentir, et faire comme si c’était vrai, mais seriez-vous assez naïfs et ïves pour me croire?



Me croiriez-vous si je vous disais que j’étais champion de danse sur glace?

Me croiriez-vous si je vous disais que j’avais un frère jumeau?

Me croiriez-vous si je vous disais que j’écoutais à longueur de journée, en ce moment, Avant de nous dire adieu?

Me croiriez-vous si je vous disais que je dormais avec un pyjama jaune?

Me croiriez-vous si je vous disais que je me prénommais Edwige et que j’avais 26 ans en fait?

Me croiriez-vous si je vous disais que je prenais un plaisir fou à regarder Walker Texas Ranger tous les dimanches?

Me croiriez-vous si je vous disais que j’avais perdu 9 kilos parce que je me trouvais vraiment trop gros?

Me croiriez-vous si je vous disais que j’étais plus petit que Tom Cruise?

Me croiriez-vous si je vous disais que j’aimais être sur mon lit à ne rien faire?

Me croiriez-vous si je vous disais que j’étais laid?

Me croiriez-vous si je vous disais que souvent je restais 14 jours sans me raser?

Me croiriez-vous si je vous disais que j’allais régulièrement sur les plages naturistes?

Me croiriez-vous si je vous disais que je fumais?

Me croiriez-vous si je vous disais que je gobais un œuf chaque matin?

Me croiriez-vous si je vous disais que je croyais en Dieu?

Me croiriez-vous si je vous disais que j’étais assez sadique pour jubiler en voyant une mouche avec une aile en moins?

Me croiriez-vous si je vous disais que j’ai plusieurs fois chanté sur scène?

Me croiriez-vous si je vous disais que je connaissais personnellement Ludivine Sagnier?

Me croiriez-vous si je vous disais que j’aimais que mes amis se posent des questions à mon sujet?

Me croiriez-vous si je vous disais que nous nous sommes déjà rencontrés?



Non, ne croyez pas tout ce que je vous dis… (enfin, seulement la moitié)

7 nov. 2006

Carglass® répare, Carglass® remplace

Je pourrais vous parler du dernier ouvrage d’André Comte-Sponville, qui considère qu’une spiritualité sans Dieu, nous prémunissant autant du fanatisme que du nihilisme, est indispensable, de l’entrée dans LA course du sosie officiel de Mister Bean vieux, alors que tout les sondages donnent Gaël et Dominique gagnants au second tour, de la longue, très longue soirée en compagnie de Jean-Luc Delarue sur France 2 (imaginez quatre heures à la suite, sans compter l’heure pendant l’après-midi, à discuter des grands-mères faisant la fête dans les discothèques), du cumul des pouvoirs de Lakshmi Mittal, désormais président exécutif du conseil d’administration d’Arcelor Mittal, de la poursuite de la Route du Rhum (appelée ainsi en hommage à moi-même), ou bien du désarroi total de Maréva Galanter après l’échec cuisant de son néanmoins sympathique album à la gloire des yéyés, mais je ne le ferai pas, pour la bonne et simple raison que ce sont des sujets suscitant assez peu l’excitation de tous nos sens.

J’ai donc décidé de parler de ce qu’il m’est arrivé aujourd’hui dans le bus (en espérant que vous ne croyiez pas que tout ce qu’il y a de plus intéressant dans ma vie se passe dans le bus). Le chauffeur, un peu bourrin, a préféré foncer à 50 kmh-1, alors qu’il y avait un camion garé en double file. L’énorme rétroviseur du camion a frappé très fort sur la vitre arrière du bus, vitre à côté de laquelle j’étais bien évidemment tranquillement installé, en train de feuilleter Public L’Express. La vitre a violemment implosé, et, de ce fait, est à changer entièrement; Monsieur Carglass® aura du boulot puisque l'impact est largement plus grand qu'une pièce de 2€. Bien que les sécurités soient heureusement de bonne qualité, et que tout n’ait pas éclaté en mille morceaux, j’ai reçu sur tout le côté gauche de minuscules éclats de verre, assez importants tout de même pour que mon cou me gratte incessamment depuis tout à l’heure. D’ailleurs, je suis obligé d’écrire cette chronique uniquement avec la main droite, les ongles de ma main gauche effectuant un mouvement de va-et-vient intenses sur la partie gauche de mon visage depuis environ huit heures, et je me rends compte que je suis en train d’attaquer l’hypoderme de ma joue, après avoir brillamment passé les étapes de l’épiderme et du derme… Mais… Qu’est-ce que c’est que cette goutte?... Ça brûle… Mais… Je saigne… Mais… Je vais être défiguré… Un si beau visage… La vie est injuste…

4 nov. 2006

Les apprences sont parfois trompeuses

En me remémorant feue ma classe de seconde, un flash musical m’a ébloui.

Benoit n’est pas un garçon; c’est un groupe. J’ai toujours cru que c’était le chanteur le fameux Benoit, mais non, c’est le groupe entier qui s’appelle Benoit. C’est donc pendant la pire année de mon parcours scolaire que Benoit a émergé. Je ne vous parlerai pas du deuxième tube, beaucoup moins tube que le premier, parce qu’il faut l’avouer, Comme Casanova est beaucoup moins bon que Tourne toi Benoit. Une chanson ovnique, aux tempos de dancefloors inonde les radios et les boîtes de nuit au printemps 2002. L’histoire est celle d’un garçon un peu « techno » (dixit la chanteuse) qui nous relate sa soirée de la veille en discothèque, qui fut inoubliable.

Tourne toi Benoit existe en deux versions; l’une est osée, l’autre légèrement plus soft: son gros machin est remplacé par ses mains; la référence à l’animal de la corrida est tue au profit du surnom de Jean-Mario, qui ne jouait alors plus les travelos, mais les bimbos; l’incitation à la débauche s’est effacée au profit d’un mea culpa; et enfin, le détail de l’acte a disparu pour laisser place à une comparaison avec ses anciennes poupées.

Le groupe Benoit aujourd’hui n’est plus. Il était composé de 4 amis réunis par un casting: Esteban, le chanteur, Aurélia (une danseuse), Véronica (une autre danseuse), et une certaine Najoua (la correspondante au téléphone), aux effets vocaux, qui nous chantera, quelques années après, son amour pour Gabriel. Le groupe aura eu une durée de vie brève, mais aura laissé une empreinte forte dans nos mémoires.

img154/9720/benotdc5.jpg

2 nov. 2006

Buzze-moi

Sous prétexte qu’elle a un public principalement jeune, M6 se permet de changer des programmations confortablement installées, en se disant: Bah, les jeunes s’adapteront! C’est sûr que si TF1 déplaçait Les feux de l’amour en deuxième partie de soirée, gageons que les admiratrices de Victor Newman enverraient une pétition noire de signatures à l’Elysée. Mais comme sur M6, ce ne sont que des adolescents, de toute façon rebelles pour tout, la rébellion concernant le changement de jour de diffusion se fondra dans la masse et ne recevra aucune attention particulière.

Ainsi la série Prison Break a été rétrogradée au mercredi soir. Sur TF1, lorsqu’il y a un changement de cette nature, c’est pour un événement de poids comme l’élection de Miss France ou le Domino Day; on ne déprogramme pas la Star Academy pour n’importe quoi. Je me suis donc demandé quel événement M6 a impérativement voulu diffuser au point de modifier le jeudi soir habituel des fans de la série dont l’un des meilleurs moments est le refrain de la B.O. chantée par une voix féminine qui vole la vedette à la voix masculine, parce qu’elle n’a pas le temps et que son esprit glisse ailleurs. Je m’imaginais passer une agréable soirée devant une fiction événement narrant la vie du Général de Gaulle, ou une catastrophe nucléaire en 2023. Je me suis trompé. L’événement de M6 n’était pas Loft Story 3, ni un Hit Machine Spécial 10 ans et demi, ni Super Daddy, le frère de Super Nanny, spécialisé en nounou pour papas pas gentils, ni même un numéro exceptionnel de D&CO Maison avec l’animatrice blonde et dodue dont-on-ne-sait-pas-d’où-elle-sort-mais-dont-on-se-souvient-dès-la-première-fois-qu’on-la-voit. Rien de tout ça. En guise de compensation, nous avons eu droit à une nouvelle émission au concept très novateur qui n’est pas sans rappeler la défunte Je passe à la télé, avec l’excellent Georges Beller et la non moins excellente Valérie Mairesse:

Incroyable Talent

Si la Nouvelle Star déniche des talents de la musique, des prodiges de la chanson, Incroyable Talent déniche des talents, tout court, des prodiges, tout court. La nouvelle Virginie Efira est Alessandra Sublet, un peu moins blonde à l’extérieur, mais un peu plus à l’intérieur. Les nouveaux Manu, Marianne et André (parce qu’ils n’ont pas trouvé de nouveau Monsavon) sont Jean-Pierre Domboy, Sophie Edelstein et Gilbert Rozon. Les nouveaux carrés bleus et rouges sont des croix rouges éliminatoires: le jury a le droit de buzzer pour allumer la croix, et si les trois croix sont allumées, les éventuels talents sont priés de partir. Vous l’aurez donc compris, comme cela a été répété toute la soirée, l’important est de ne pas se faire buzzer.

Des anonymes, jeunes, vieux, sportifs, comiques, dignes du Guinness Book des records se présentent devant le jury, espérant devenir le plus incroyable des talents. Là où la tâche du jury d’Incroyable Talent est plus ardue que celle du jury de la Nouvelle Star, c’est que leur jugement doit être rapide et efficace. Ils doivent déceler très vite, le temps de l’audition, les meilleurs clients: éliminer les rigolos qui n’ont pas plus de talent que Paris Hilton, et conserver les saltimbanques dont la sagacité, l’originalité ou l’entraînement physique crève l’écran, tout en évitant l’écueil d’une évaluation manichéenne d’un numéro qui consisterait à dire que ce dernier ne peut être que bon ou mauvais, ce qui pourrait éventuellement blesser quelqu’un de néanmoins très nul. (Oui, vous avez le droit de relire plusieurs fois cette phrase)

Nous avons eu droit à des cas qui ont pu perturber certains: Magali, la yodleuse qui se prend pour la femme du tyrolien du Juste Prix que j’adorais voir chuter, 35 athlètes expérimentés bossus du short rouge, un ventriloque de chien (à la différence que le chien n’a pas eu à supporter le bras entier profondément enfoncé tel un méga-suppositoire), un dompteur sans coque et sa femme-tigresse, de sympathiques Beatles et Michael Jackson en marionnettes, un prestidigitateur foldingue à la coiffure drôle mais qui me foutrait la honte en pleine journée si j’avais la même, des Corrs tziganes, une Castafiore renversante, une chanteuse de douze ans qui se ferait prodigieusement casser par la descendance d’Alice Dona sur une chaîne concurrente, un sympathique James Bond qui mime des bruits (observez que les deux seuls numéros que j’ai bien aimés sont qualifiés de « sympathiques »), ou encore un stabylo jaune de mauvaise foi.

Malheureusement, Yvette Leglaire ne sera vraisemblablement pas la nouvelle Christophe Willem, mais si l’émission perdure, durant les six semaines prévues, nous aurons encore moult fois l’occasion de nous faire buzzer…