20 nov. 2006

Les tourmentes peuvent nuire à une écriture limpide et claire

Je suis un être perpétuellement tourmenté. Évidemment, mes tourmentes ont des degrés inégaux; autant les grandes tourmentes me tourmentent longtemps et puissamment, autant les tourmentes moindres me tourmentent moins longtemps et moins puissamment. Cette vaine lapalissade ne parvient malheureusement pas à me détacher de la tourmente qui me tourmente depuis quelques temps, et qui fait ainsi partie de la première catégorie: le temps passe tellement vite qu’il me glisse entre les doigts. J’en parle à quelques connaissances qui me répondent plus qu’elles ne m’écoutent, et je me retrouve irrémédiablement à réfléchir à ma propre existence et à faire les questions et les réponses approximatives. C’est lorsque par exemple je marche dans la nuit, le soir, au retour de ma journée ou après mes cours du soir, que je me plais à soliloquer, quand je ne fredonne pas Josh Groban, et à m’imaginer autrement. J’imagine ma vie autrement: avec davantage d’amis masculins et moins de féminins, ou dans une autre orientation plus prometteuse mais tout aussi chiante, ou étant quelqu’un de plus heureux, ou moins fantasque, ou moins drôle, ou moins sérieux, puisque concilier un côté sérieux et un côté drôle est une chose relativement aisée pour moi. En fait, mes grandes tourmentes tiennent au fait que je me pose trop de questions, à longueur de journée, qui m’empêchent de réaliser, comme il se doit, ce qui constitue mon quotidien; et les jours passent sans que je les voie passer.

Néanmoins, j’ai aussi des tourmentes plus relatives. Comme le remords. Je vois que j’ai abandonné mes lecteurs et trices pendant une semaine, en les laissant patienter pour un secret de Polichinelle. Aussi j’ai décidé d’écrire une autre chronique aujourd’hui, marquant à nouveau le caractère très aléatoire des fréquences de chroniques, en soulignant le fait qu’une fréquence plus rapide sera peu envisageable, du fait de mon refus catégorique de publier plusieurs chroniques un même jour, pour ne pas faire chuter la moyenne de fréquence de chroniques, ce qui signifie la maintenir à une tous les deux ou trois jours (et je me réserve également le droit d’écrire cinq fois le mot «chronique(s)» et quatre fois le mot «fréquence(s)» dans une même phrase, sans me soucier du bas degré d’élégance qu’impliquent ces répétitions).

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