29 janv. 2007
Chantons sous la neige
N°10 – Par amour (Diam’s) – La rappeuse explore principalement deux registres: les chansons rythmées, comme Jeune demoiselle, et les chansons lentes, tendance chansons à texte qui veulent faire pleurer. Par amour s’inscrit dans cette deuxième catégorie. Les couplets cherchent à toucher les plus sensibles; le refrain est facile à fredonner.
N°9 – Je veux te voir (Yelle) – Chanson aux paroles un peu crues, voire vulgaires. D’ordinaire, je déteste ce genre de provocations. Or, là, c’est tellement entraînant que j’aime bien.
N°8 – Mauvaise foi nocturne (Fatal Bazooka feat. Vitoo) – Le duo entre Diam’s et Vitaa est une chanson qui est déjà une parodie malgré elle. Michaël Youn se moque de ces Confessions nocturnes, en compagnie du formidable Vitoo, à la voix si reconnaissable, et le résultat est… Fatal,…assieds-toi, faut qu’j’te parle…
N°7 – I wish I was a punk rocker (Sandi Thom) – C’est l’une des trois rescapées du précédent Top ten. Je trouve que c’est une chanson assez peu formatée, et tellement meilleure que son équivalente française, par le jeune picard de Marly-Gomont.
N°6 – Aime moi plus fort (Perle Lama) – Non, ce n’est pas la fille de Serge (ho ho ho, quelle blague!). Ambiance zouk pour cette chanson, tellement banale, tellement cul-cul, tellement niaise, mais tellement bonne. Moment d’émotion intense, comme dit Perle.
N°5 – In the heat of the night (Sandra) [remixé par Superfunk] – Je connaissais Samantha Fox et Sabrina, mais je n’avais jamais entendu parler de Sandra. Et pourtant, In the heat of the night fut un tube de Sandra en 1985, année qui n’a pas eu la chance de me connaître. Sandra a aussi interprété Everlasting love, reprise plus tard par les Worlds Apart. Le remix est très bon, même si je ne connais pas l’original (et je n’ai pas envie de faire l’effort d’aller l’écouter), et le In the heat of the night me rappelle étrangement le Quand je rêve de toi des mêmes Worlds Apart. Quelle culture? Oui, je sais…
N°4 – À fleur de toi (Vitaa) – Le thème de cette chanson est assez peu abordé d’habitude. Si le monde de la chanson était muté dans le monde du théâtre, on dirait que À fleur de toi est une tragédie. En effet, la chanteuse semble désespérée, et souffre, bien que dans les bras d’un nouveau jules, de l’absence de son ex. L’intensité dramatique est comparable à celle jouée par les acteurs de Plus belle la vie.
N°3 – Partons vite (Kaolin) – Une chanson toute fraîche lorsque l’on est d’humeur guillerette; une chanson qui ne se prend pas la tête.
N°2 – Relax take it easy (Mika) – Attention, cette chanson entre dans la tête dès la première écoute. C’est assez rythmé et je dois dire que je chante le refrain aigu en voix de tête dès que personne ne m’entend dans la rue. Si c’était mon langage, je dirais que je kiffe.
N°1 – Butterfly (Superbus) – Que l’on soit fan du refrain, ou fan du couplet, la force de ce premier extrait de Wow, c’est qu’il n’abuse ni du couplet, ni du refrain. On éprouve donc toujours autant de plaisir à l’écouter sans s’en lasser. Vraiment, je ne me lasse pas des ah ah ah ah ah-aah…
28 janv. 2007
La coup(ur)e
La coiffeuse, puisque c’est bien chez elle que je vais, malgré mon appréhension légitime – et toujours justifiée – de ressortir pire qu’à mon arrivée (heureusement que je sais comment faire pour arranger mes cheveux après), m’installe, me demande ce que je désire qu’elle fasse, et me propose de «passer au shampooing» – expression qui perd tout son sens hors contexte, puisque ceci signifierait que je me lave les cheveux au jaune d’œuf, et qu’elle me conseillerait de «passer au shampooing», ce qui est idiot puisque si on le prend comme ça, j’en suis déjà au shampooing (ce qui ne veut pas dire que je n’utilise jamais de jaune d’œuf, connu pour sa vertu de fortifier le cheveu (ce dernier aparté ne voulant pas non plus dire forcément que j’ai réellement déjà utilisé du jaune d’œuf pour me laver les cheveux)) – en me désignant d’un geste du bras le premier lavabo, ce que j’accepte, puisque ce serait idiot de refuser un shampooing par des mains expertes compris dans le prix, et de risquer, par la même occasion, de la vexer, alors qu’elle paraît si heureuse d’offrir son savoir-faire à un client semblant si sympathique, malgré sa tendance à écrire des phrases longues – pourtant bien construites – qui se terminent le plus souvent, fort peu originalement, par le signe de ponctuation ci-après.
Or aujourd’hui, lorsqu’elle était en train de s’occuper de mon côté gauche, le compteur à disjoncté, sans doute à cause du chauffage trop fort, contraignant les clients, donc moi notamment, vous l’aurez compris, à n’entendre qu’un Entre nous, c’est la vie qui s’enfuit qui s’en fout, c’est la vie qui nous prend dans son tronqué à cet endroit précis, diffusé par Chérie Fm. C’est rageant de ne pas entendre la fin d’un refrain, lorsque, comme moi, on chante dans sa tête, parce que c’est bien la seule chose à faire quand on est en train de se faire tripoter la tempe. Deux des trois coiffeuses étaient affolées, certes moins que les deux dames qui se faisaient faire des mèches et qui avaient soudain l’air moins inspiré qu’en pleine lumière et dans le brouhaha des Vous savez pas ce qui est arrivé à Madame F.? (ben non, et on s’en fout) Et bien elle est cocue!, avec leur aluminium sur la tête. Ma coiffeuse à moi continuait nonchalamment à s’appliquer à égaliser les cheveux des deux côtés de ma tête. Là où s’est ressenti le potentiel comique de la situation, c’est lorsque les deux coiffeuses ont cherché, réalisant que c’était uniquement chez elles que ça avait sauté, et non dans tout le quartier, où pouvait bien être le compteur. Il n’était pas derrière, ni devant, ni dans l’arrière-boutique, bref nulle part. Les deux débrouillardes ont appelés leurs amis pour leur demander s’ils se rappelaient où se trouvait le disjoncteur de malheur dont la panne inopinée obligeait ma coiffeuse à tourner ma chaise du côté de la fenêtre, et donc de la lumière du jour, parce qu’il faut avouer qu’on n’y voyait vraiment pas grand-chose, ce qui me privait de la belle image que reflétait auparavant le miroir en face de moi. Au bout de dix bonnes minutes d’obscurité partielle et de silence musical complet, l’une des coiffeuses soupçonna la présence du compteur à la cave de l’immeuble. Or elle n’avait pas la clé de la porte de la cave; il fallait utiliser un vieux tournevis pas pratique. Après un furtif regard tout autour d’elle, elle stoppa les yeux sur moi, personne la plus virile du salon de coiffure, et me lança un gentil Ça vous dérangerait pas de m’aider à ouvrir la porte de la cave? C’est le genre de moment où malgré l’envie puissante de dire Est-ce que j’ai une tête de bricoleur? , on répond trop vite un Non, bien sûr avec un sourire crispé. Heureusement, elle a ajouté Enfin, je vais essayer toute seule d’abord.
Au bout de deux minutes, le courant est revenu, sans que la coiffeuse ait eu recours à mon aide précieuse, la lumière a rebrillé, la radio a rechanté, la patronne est remontée, et moi je suis reparti, ayant bien remarqué l’absence de geste commercial à la défaveur de mon porte-monnaie.
26 janv. 2007
Le patineur qui patinait avec des patins
Je ne sais pas si c'est la nostalgie des collants en lycra ou si c'est le plaisir de se sentir naïf de croire que Philippe Candeloro joue un rôle de plus, après avoir incarné Lucky Luke et D'Artagnan, tellement ses commentaires "savoureux" rappellent les répliques de François Pignon, mais je prends toujours autant de plaisir à regarder le patinage à la télévision. Ce soir, les championnats d'Europe pour les hommes se déroulaient à Warsaw, qui se prononce certainement Varzaoo, charmante prononciation pour laquelle je refuse d'écrire le nom en français, dans une patinoire au plafond tendance exposition universelle du début du XXème siècle. Je ne vais pas faire durer le suspense plus longtemps: Brian Joubert est champion d'Europe. Et pourtant...
Brian Joubert a ce soir absolument tout fait pour me déplaire. A commencer par le costume détestable qu'il portait, orné de laides franges mauves et dorées sur l'épaule gauche, de faux tatouages sur le bras droit, et de griffures, également mauves et dorées, hideuses sur la cuisse droite, masquant sa sveltesse. Brian a en outre gardé un air hautain tout le long de ses quatre minutes trente, n'a jamais esquissé de sourire au téléspectateur, ni fait de discret clin d'oeil boccolinien à la caméra. De plus, Brian avait des concurrents non négligeables, bien qu'Evan Lysacek fût absent: l'excellent biélorusse Sergeï Davydov, dont le mètre cinquante-huit aidera à en décomplexer plus d'un, le talentueux "tchèque sans provision" dont je ne me rappelle plus le nom (ce jeu de mot navrant n'est bien sûr pas de moi; c'est une candelorette), le français Alban Préaubert, le prodigieux clown à la grande mâchoire, ou bien le belge Kevin Van der Perren, dont le premier quadruple double piqué fut fort gracieux. Finalement, Brian a écrasé ses adversaires, ce qui lui a permis de play-backer la musique de la Marseillaise, et de presque passer pour un sportif ridicule (évidemment, je dis presque, parce que bon, il était quand même sur la plus haute marche du podium, même si ma mauvaise foi a très envie de nier ce point précis). Voilà. Que pourrais-je ajouter? Brian a gagné...
23 janv. 2007
La neige
A 10h12, j’ai reçu un texto qui m’a fait chaud au cœur. En raison de chutes de neige, le réseau bus/tram est fortement perturbé ce mardi 23 janvier. Cordialement. C’était un message de la société des transports urbains de C.. C’est une belle preuve que la ville a fait tout son possible pour dégager les rues enneigées. Bien sûr, au moment où j’écris, les flocons continuent de choir paisiblement, et moi, de m’occuper chez moi, paisiblement. Puisque, évidemment, je ne peux pas sortir. Ce n’est pas à cause de l’absence de bus que je ne peux pas sortir. Non, c’est parce que mon Mixa Intensif® et mon Dermophil Indien® ne sont pas assez efficaces pour préserver l’éclat de mon teint par ce froid. Si je tente de sortir de chez moi, je fais prendre le risque à ma peau de rougir affreusement et de se dessécher. Et si je gratte, mes joues vont à nouveau saigner, et à force de saigner, de laides croûtes risquent de se former, ressemblant à d’ignobles prurits, ou pis encore, à du sang séché de staphylocoque doré. Ces croûtes renfermeront du pus, en grande quantité, que je devrai extraire en perçant pour qu’il gicle sur le tapis de la salle de bains. Il faudra alors que je racle mon visage, avec un économe, pour retirer les plaques brunes durcies. Ma tête raclée aura perdu un centimètre d’épaisseur, et je ne ressemblerai plus à rien. Mes yeux sortiront de ma tête, ma peau piquera comme si j’étais un fakir de visage, et je pleurerai. Et je pleurerai tellement que je me viderai de toute mon eau. Ceci n’aidera même pas à combler le manque d’eau des nappes phréatiques, et je serai devenu maigre, sec, et moche pour rien, et je m’effriterai, comme de la paille, sur laquelle les chevaux viendront déféquer sans savoir que ce sont des toilettes en or massif. Et peut-être que je deviendrai du purin, ou au mieux du papier recyclé.
Alors, c’est bien gentil d’écrire Cordialement à la fin du texto, mais je ne trouve pas ça cordial du tout. Je vais donc être obligé de me rendre à pied à l’endroit où je dois aller cet après-midi, bravant la neige, la tempête de flocons s’abattant sur mon corps à au moins 8 kmh-1, et le froid. Mais comme je suis Rhum Raisin, je ne deviendrai ni rouge, ni croûté, ni desséché. Heureusement que mon organisme sait s’autoréguler.
21 janv. 2007
Âge mûr et tête de tendre
Surfant sur la vague des pseudonymes à deux prénoms, avec Claude François et Danyel Gérard, tous deux inspirateurs des Frédéric François et autres François Valéry, Richard Anthony décide de devenir chanteur après la mort de son père, pour permettre à sa mère et à sa sœur de vivre correctement financièrement. Evidemment, à cette époque, c’était plus facile qu’aujourd’hui de devenir une vedette. La bonne idée de Richard Anthony était d’importer des chansons anglo-saxonnes, de les faire traduire en français, et de les interpréter. Certes, à l’époque, beaucoup de chanteurs ont eu cette riche idée, mais Richard a vraiment usé, voire abusé, de ce subterfuge. La plupart de ses tubes sont rythmés et nous font vraiment nous dire que ce temps des yé-yé était le temps de la bonne humeur, de l’insouciance, et de l’amour libre: Nouvelle vague, Amoureux de ma femme, Donne-moi ma chance, C’est ma fête, Fiche le camp Jack, Tchin tchin, Le sirop typhon, A présent tu peux t’en aller, La leçon de twist, ou bien Sunny, dont le titre est resté anglais. Ajoutons bien sûr l’une de ses rares chansons lentes, qui a pourtant été certainement son plus gros succès, J’entends siffler le train.
Malheureusement, tous ces tubes ne sont à étaler que sur dix ans, de 1959 à 1969. C’est donc compréhensible que Richard Anthony se soit senti comme un chanteur abandonné, qui a vécu sans se retourner. Au lieu de faire le vide dans sa tête, il a fait le plein dans son ventre. Et hop, quelques kilos après, Richard écrit son autobiographie, au début des années quatre-vingt-dix, qui s’arrache dans les librairies. Ceci explique alors le succès, mérité, de la tournée Âge tendre et têtes de bois, actuellement sur les routes de France, dont fait partie Richard Anthony.
19 janv. 2007
Et c'est le temps qui court
Quel étourdi je suis! Vous ne pouvez pas me le dire, puisque je suis justement en train d’écrire la chronique que vous êtes en train de lire, et que j’aurai donc publiée avant que vous puissiez répondre à mes questions. Je suis contraint d’imaginer arbitrairement une réponse qui pourrait être la vôtre. Je considère donc que ceci ne vous intéresse pas, et vous soumets alors une chronique sur un autre sujet.
Les jours s’écoulent inlassablement, et celui qui me fera passer à ce chiffre impair divisible par 3, et par 7, arrive à grands pas. Si l’on en croit les statistiques récentes sur la démographie en France, il est fort probable que j’ai déjà vécu plus d’un quart de ma vie. C’est quand même beaucoup, un quart. Si ma vie était une chanson, j’aurais déjà entendu un couplet et un refrain en entier. Ce qui est affolant, c’est d’être un homme, et d’avoir 77 ans en 2007, ou bien d’être une femme, et d’avoir 84 ans en 2007. En effet, si ces gens sont des gens normaux, et, en plus, si ce sont des français moyens, ils ont alors statistiquement toutes les chances d’avoir Jacques Chirac comme dernier président de leur vie. Je compte sur le fait que lorsque j’aurai 77 ans, l’espérance de vie masculine ait grimpé jusqu’à 95 ans. En conjecturant cela, je peux dire que j’ai à peine dépassé les deux neuvièmes de ma vie, ce qui est plus rassurant que d’avoir déjà dépassé le quart de ma vie. Il est tout à fait légitime de se dire que ces calculs sont futiles, puisque je peux très bien aussi avoir déjà vécu les treize quatorzièmes de ma vie, ce que je ne me souhaite pas, et ce que je ne souhaite pas aux statisticiens, qui verraient alors, à cause de moi, le taux de mortalité augmenter, et l’espérance de vie masculine baisser, faisant alors mentir les tendances de 2007.
Le grand paradoxe de la plupart des gens est la peur de mourir et la peur de vieillir. Ce n’est pas logique. Alors en général, l’homme – au sens large du terme – choisit malgré lui la solution de vieillir; si on vieillit, on est sûr de mourir, mais plus tard, alors que si on meurt, on est sûr de ne plus vieillir. Vieillir est donc la solution idéale pour permettre de repousser la mort. Cette lapalissade me fait rebondir sur le fait que ce sont les japonais qui vivent le plus longtemps. L’un de leurs secrets est le concombre vivifiant, riche en vitamine C. Ce concombre permet de se maintenir en forme, même si on est très vieux. Par exemple, Kozo Haraguchi court le 100 mètres en 21,69 secondes. C’est pas mal quand on sait que cette sportive a 95 ans. Evidemment, ce genre de choses plombe le moral quand on n’aime pas le concombre. Mais vieillir, c’est bien aussi: on peut demander aux autres de faire des travaux pénibles, on peut regarder Des chiffres et des lettres sans se dire que ce n’est pas de son âge, on peut être fier tous les jours de connaître les gens dont le nom est dans le journal, à la page nécrologie. Sincèrement, il y a des avantages d’être vieux. Quand on a fondé une famille, on est heureux de voir ce que sont devenus ses enfants, et de voir ce que deviennent ses petits-enfants. Et puis les seniors sont maintenant des gens de moins en moins oubliés par la société. C’est normal, puisque les plus de soixante-cinq ans représentent environ 15% de la population. Et ils sont en forme! Mais être vieux et en forme n’est pas une évidence. On ne sait pas ce que nous réserve notre fin de vie. Même si manger des mets à base d’huile d’olive, mettre de la crème réparatrice sur le visage, dormir beaucoup, boire son urine, ou faire de l’exercice au quotidien, permettent de garder la forme, nul n’est à l’abri d’être un jour vieux, grabataire, et rabat-joie.
15 janv. 2007
Grandes révélations (oh oui, très grandes révélations même!)
Exceptionnellement, je vais répondre à la question avant qu’on me la pose.
Bien que mes connaissances m’appellent, pour la plupart, par mon prénom, il y en a qui se plaisent à me surnommer. Je n’aime pas particulièrement donner des diminutifs aux prénoms de mes amis, mais certains d’entre eux ne se gênent pas pour moi. Depuis ma plus tendre enfance, certaines personnes éprouvent le besoin de s’approprier mon appellation d’origine contrôlée. Je ne sais pas comment prendre le fait que l’on me surnomme; cela signifie que des gens estiment que mon prénom n’est pas assez élégant et mignon, ce qui est faux. Mais je ne peux pas leur en vouloir.
Voici donc une liste non exhaustive de mes surnoms avouables, par ordre chronologique: Roro, Rominou, Romano, Romi, Teddy, Ninou, Caliméro, Rabdallah, Rominet, Rhum Raisin, et enfin RR, par vous, chers lecteurs et trices.
Quels sont vos surnoms ?
11 janv. 2007
Ôter A1 à M6
En 2001, M6 crée l’émission Popstars dans l’espoir de trouver le groupe du troisième millénaire. La recette est simple: vous trouvez cinq jolies filles avec une voix potable, vous les mélangez dans un saladier, et vous obtenez un groupe dont le premier album sera un succès. Attention, j’ai bien dit cinq filles; si vous décidez de mélanger deux filles et deux garçons dans le même saladier, ou même seulement trois garçons, la mayonnaise ne prendra pas. C’est bien beau de croire à [s]on étoile, mais l’histoire nous montrera qu’on ne peut pas aller plus haut que les L5. En 2001 donc, après des castings interminables, ces dernières sont nées, bien avant le sacre de Jenifer, qui était encore en train de faire des bisous à Jean-Pascal sur TF1. Il y a Lydy la fonceuse, Coralie la pro, Claire l’idéaliste, Marjorie la discrète, et Alexandra l’autoritaire. Aidées par la chaîne qui les a vues naître, et par l’effervescence suscitée par la nouveauté de ce genre de programmes télévisés, les L5 vendent plus de 1,2 millions d’exemplaires de leur premier album, porté par le tube Toutes les femmes de ta vie. Elles consolident leur succès avec Une étincelle et Question de survie l’année suivante.
On pourrait penser que tout ceci n’était que commercial et que les L5 allaient mourir dès le lancement de leur second album. Que nenni! Enfin, pas encore… Le deuxième album est également un gros succès, certes moindre que le premier, mais assez pour être classé numéro 1 des ventes à sa sortie. Les titres Aime et Retiens-moi sont extraits de cet album, en partie écrit par Maxim Nucci. La reprise de Maniac est assez diffusée. Mais c’est après cette petite euphorie que les membres du groupe se sont engagées, malgré elles, sur le toboggan de la désillusion, les menant à leur perte. Réalisant bien que les fans vieillissaient et disparaissaient petit à petit, elles ont tenté d’attirer un nouveau public, encore plus jeune. C’est là que l’on remarque la déchéance des idoles. Elles ont doublé en 2003 La famille Delajungle, le film, et ont été les héroïnes d’une modeste bande dessinée en 2005, Histoires d’elles 5. Si ça, c’est pas tout faire pour essayer de rester en vie médiatiquement, je ne sais pas ce que c’est. Peu promu en télé et en radio, le troisième album Turbulences est un échec. Déconnecter et A ta liberté sont des titres restés confidentiels. Et il faut attendre 2006 pour que leur best-of sorte, avec une nouvelle reprise en anglais, Walk like an Egyptian, et annonce officieusement, la fin du groupe. Cette dernière devient officielle le 20 décembre 2006. Les L5 n’existent plus.
La fin de cette chronique est triste, mais, ô lecteur de mon cœur, sache que sur M6, la relève des L5 prend place chaque année, alors, ne retiens pas tes larmes, laisse aller ton chagrin, c’est une page qui se tourne, et tu n’y peux rien…
8 janv. 2007
Des recherches sans intérêt
3 janv. 2007
Quatre garçons, trois filles, plein de possibilités
Oui-Oui est un ami fidèle. Il m’a invité à sa fête du 31 décembre. Il m’avait bien dit que l’on ne serait pas nombreux, et en fait c’est mieux puisque j’aime bien les ambiances assez intimes. Mais j’avais un peu peur puisque je ne connaissais que lui. Je suis donc arrivé chez Oui-Oui; j’étais le dernier. Il y avait Caliméro, en pleine conversation avec Dora l’exploratrice. Il y avait de la musique, et c’était Diego, le cousin de Dora qui s’en occupait. Enfin, Candy était là, en train de discuter avec Barbalala.
Barbalala : Rhum Raisin! C’est bien toi?
Rhum Raisin : Oui.
Barbalala : Mais ça fait tellement longtemps qu’on s’est pas vu! Je suis contente! J’aurais tellement voulu te revoir, mais parfois on ne décide pas de ce que sera ou ne sera pas notre vie.
Rhum Raisin : C’est sûr.
Oui-Oui : Alors mon petit Rhum, je te présente Candy. Candy, une jolie petite fille aux yeux clairs.
Candy : Bonsoir Rhum Raisin…
Rhum Raisin : Bonsoir.
Oui-Oui : Et voici Dora, avec Calim.
Les présentations étant faites, nous avons tous discuté, mangé des petits fours, bu quelques verres de champagne, mangé des chocolats, nous sommes assis, relevés, chanté, fait des jeux débiles…
Dora : Et sinon, tu as quelqu’un dans ta vie?
Oui-Oui : Non non.
Dora : Ah, comme moi… Je cherche quelqu’un, parce que la seule compagnie de Babouche, mon singe, commence à me taper sur le système.
Oui-Oui : Je comprends.
Caliméro : Alors Barbalala, t’as eu quoi à Noël?
Barbalala : Ben j’ai eu le dernier album de Johnny Hallyday.
Caliméro : Ah… C’est super…
Barbalala : Ben ouais, y’a sa nouvelle chanson dedans, La quête.
Caliméro : C’est pas celle qui fait J’ai la quête qui colle ou je sais pas quoi?
Barbalala : Euh…non.
Oui-Oui : Moi je l’aime pas Johnny Hallyday.
Dora : Moi non plus.
Rhum Raisin : Pourquoi vous ne l’aimez pas?
Dora : Ben rien que de voir sa figure, ça me donne des boutons.
Caliméro : De l’urticaire.
Oui-Oui : Moi aussi, j’en jaunis à l’idée.
[Silence]
Caliméro : Et toi, Candy? T’as eu quoi?
Candy : J’ai eu Les malheurs de Sophie.
Caliméro : Les quoi?
Rhum Raisin : Ben quoi, tu connais pas Les malheurs de Sophie?
Caliméro : Ben non, je connais juste Les cakes de Sophie.
Barbalala : Oups…
Rhum Raisin : I did it again…
La soirée se poursuivit, ponctuée de discussions toutes plus pertinentes les unes que les autres, et d’une petite romance naissante entre Oui-Oui et Dora. Plus 2007 approchait, plus les esprits s’échauffaient, et plus les corps se rapprochaient.
Dora : Bon qu’est-ce qu’on fait maintenant, Oui-Oui?
Oui-Oui : Ben je sais pas.
Dora : Tu veux pas qu’on aille dans ta chambre? Tous les deux?
Oui-Oui : Euh… C’est-à-dire que… J’ai pas l’habitude… Euh… Rhum Raisin, tu veux pas nous raconter une blague?
Rhum Raisin : C’est que j’en connais pas beaucoup…
Oui-Oui : Mais si, tu sais, celle avec les bites, là…
Candy : Tu connais une histoire avec des bites?
Rhum Raisin : Euh… Mais non!
Dora : Oh, comme c’est mignon, il devient tout rouge!
Rhum Raisin : Mais non, je ne suis pas rouge!
Dora : Soit tu nous racontes une histoire de bites, soit tu nous la montre!
Oui-Oui : Enfin, Dora, du calme! C’est Rhum Raisin quand même.
Dora : Et alors, il a pas de bite?
Oui-Oui : Mais si, mais…
Caliméro : Ben comment tu le sais?
Oui-Oui : Non, mais je crois juste que Dora est un peu bourrée, là.
Barbalala : N’importe quoi, elle a pas bu d’alcool.
Caliméro : Non, mais elle est bourrée au bout de trois Monchéri™.
Dora : Mais je suis pas bourrée, je veux voir une bite.
Oui-Oui : Calme-toi, Dora, s’il te plaît, calme-toi. Allez, Rhum, raconte-nous une blague, ça va détendre l’atmosphère.
Rhum Raisin : Non, elle est nulle…
Barbalala : Allez, ne te fais pas prier.
Oui-Oui : Mais il aime se faire prier Rhum, hein?
Candy : Allez, vas-y, et après, je te montre mes seins.
Caliméro : Ben alors, elle est bourrée aussi Candy?
Rhum Raisin : Mais moi je veux pas voir ses seins.
Barbalala : Mais elle te les montrera pas, c’est des paroles en l’air.
Oui-Oui : Allez, ta blague!
Rhum Raisin : Bon… Vous connaissez l’histoire du mec qui a cinq bites?
Barbalala : Non.
Candy : Ben non.
Dora : Ah, des bites!
Oui-Oui : Alors, dis-nous!
Rhum Raisin : Eh bien…
Candy : Hi hi hi…
Rhum Raisin : Mais j’ai pas fini, là…
Candy : Non, mais j’ai peur de pas la comprendre, alors je ris avant…
Rhum Raisin : Bon… Eh bien, le mec qui a cinq bites a un slip qui lui va comme un gant!
[Silence]
Rhum Raisin : Vous avez pas compris? C’est pas grave.
Caliméro : Si, mais c’est un peu capillo-tracté.
Dora : Une autre! Une autre!
Rhum Raisin : Ça va, on n’est pas aux Grosses têtes.
Personne ne remarqua que la musique s’était arrêtée. Au bout d’un moment, Oui-Oui prit la parole.
Oui-Oui : Alors, si on jouait à Action/Vérité/Bonus?
Candy : Chouette!
Dora : Mais sans le bonus alors.
Oui-Oui : Oui, tu as raison, c’est chiant le bonus.
Rhum Raisin : Euh… Moi j’aime pas trop. J’ai toujours l’impression de me faire avoir dans ce jeu.
Candy : Bon alors, Oui-Oui, à toi! Action ou vérité?
Oui-Oui : Vérité.
Barbalala : Alors, quelle fille, ici présente, trouves-tu le plus à ton goût?
Dora : Oh, lui aussi il devient tout rouge! C’est trop mignon…
Oui-Oui : Je vais dire… Dora.
Dora : Waouh! Il l’a dit, il l’a fait! Yes, he did it! He did it! Allez, maintenant, allons dans ta chambre. Let’s go!
Oui-Oui : Mais non, je t’ai dit. Attends un peu la fin du jeu.
Dora : Bon d’accord. Alors, Caliméro, à toi. Action ou vérité?
Caliméro : Action.
Dora : Tu dois aller rouler une pelle à Rhum Raisin.
Rhum Raisin : Quoi? Je refuse.
Caliméro : On ne te demande pas ton avis. Laisse-toi faire, un point c’est tout.
Candy : Il t’a dit qu’il ne voulait pas, n’insiste pas.
Caliméro : Ta gueule.
Candy : Toi aussi, ta gueule. Tu ne l’embrasses pas, un point c’est tout.
Barbalala : Bon calmez-vous, on va pas s’engueuler quand même!
Oui-Oui : On va abandonner cette action, et on va passer à quelqu’un d’autre.
Caliméro : C’est vraiment trop injuste.
Barbalala : Candy, à toi. Action ou vérité?
Candy : Action.
Dora : Tu dois faire une déclaration d’amour au garçon de ton choix.
Candy : D’accord…
Barbalala : Qui est l’élu?
Candy : Rhum Raisin, je veux baiser, je te veux.
[Silence]
Rhum Raisin : Ben… C’est que… Euh… Ah… Quel humour!... Mais, c’est très drôle…
Candy : Non, c’est pas drôle, c’est sérieux… Allez viens, on va dans la chambre.
Rhum Raisin : Euh… Mais… Je… Je… Je suis chaste, moi.
Dora : Fais la poule, fais la poule, tu verras, tu seras plus cool!
Rhum Raisin : Mais, Candy, pourquoi tu fermes la porte à clé? Mais Candy… Mais… Aaaaaahhhhh…
Quinze minutes plus tard (admirez ici la superbe ellipse narrative), Dora se rendit compte que Diego avait disparu, avec la musique. Nous l’entendîmes crier dans toute la maison de Oui-Oui.
Dora : Diegoooooo!
Caliméro : Arrête de crier, tu vas vraiment le faire fuir.
Barbalala : Comme t’es désagréable, toi!
Dora : Mais il faut absolument que je retrouve mon cousin, sinon, je vais me faire engueuler par ses parents. Je devais m’en occuper.
Oui-Oui : Ne t’en fais pas, on va tous le chercher. Diegoooooo!
Barbalala : Diegooooooo!
Dora : Diegoooooo! Youhou, youhou, où es-tu youhou? Youhou, youhou, where are you youhou? On te cherche partout.
Oui-Oui : Rhum et Candy, vous pouvez venir nous aider?
Rhum Raisin : Oui oui oui oui, Oui-Oui, on arrive.
Candy : Diegoooooo!
Après de longues dizaines de minutes à chercher Diego, nous l’avons enfin retrouvé. Il s’était enfui chez les voisins de Oui-Oui, Tinky-Winky, Dipsy, Laa-Laa et Po. Il en avait un peu marre de nous entendre parler, et avait préféré s’amuser avec des gens de son âge. Dora était tellement heureuse de retrouver son petit cousin que pour ne pas le laisser tout seul, nous avons été contraints de finir la fête chez les voisins au nom collégial tendancieux. Qu’importe, il était déjà minuit passé, et nous ne nous en étions même pas rendu compte. Comme la nuit a passé vite.