Surfant sur la vague des pseudonymes à deux prénoms, avec Claude François et Danyel Gérard, tous deux inspirateurs des Frédéric François et autres François Valéry, Richard Anthony décide de devenir chanteur après la mort de son père, pour permettre à sa mère et à sa sœur de vivre correctement financièrement. Evidemment, à cette époque, c’était plus facile qu’aujourd’hui de devenir une vedette. La bonne idée de Richard Anthony était d’importer des chansons anglo-saxonnes, de les faire traduire en français, et de les interpréter. Certes, à l’époque, beaucoup de chanteurs ont eu cette riche idée, mais Richard a vraiment usé, voire abusé, de ce subterfuge. La plupart de ses tubes sont rythmés et nous font vraiment nous dire que ce temps des yé-yé était le temps de la bonne humeur, de l’insouciance, et de l’amour libre: Nouvelle vague, Amoureux de ma femme, Donne-moi ma chance, C’est ma fête, Fiche le camp Jack, Tchin tchin, Le sirop typhon, A présent tu peux t’en aller, La leçon de twist, ou bien Sunny, dont le titre est resté anglais. Ajoutons bien sûr l’une de ses rares chansons lentes, qui a pourtant été certainement son plus gros succès, J’entends siffler le train.
Malheureusement, tous ces tubes ne sont à étaler que sur dix ans, de 1959 à 1969. C’est donc compréhensible que Richard Anthony se soit senti comme un chanteur abandonné, qui a vécu sans se retourner. Au lieu de faire le vide dans sa tête, il a fait le plein dans son ventre. Et hop, quelques kilos après, Richard écrit son autobiographie, au début des années quatre-vingt-dix, qui s’arrache dans les librairies. Ceci explique alors le succès, mérité, de la tournée Âge tendre et têtes de bois, actuellement sur les routes de France, dont fait partie Richard Anthony.
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