La nouvelle a fait l’effet d’une bombe, puisque ça a quand même été l’événement le plus important de la fin de l’année 2006, après la victoire de Cyril Cinélu, après l’élection de la miss au nom le plus difficile à retenir depuis Chantal Bouvier de Lamotte en 1972, Rachel Legrain-Trapani, après le Téléthon, après l’arrivée sur le marché de la Wii, après la mort de Pinochet, de Saddam Hussein, et de Jacques Crozemarie, qui ont le point commun d’avoir des raisons d’être détestables, après Noël, et après la naissance de jumeaux issus d’une maman espagnole de 67 ans, établissant ainsi le nouveau record du monde. En fait, peut-être que certains ne sont pas au courant, parce que c’est quand même passé un peu inaperçu, mais il est arrivé un grand malheur pour les fans des L5 en décembre 2006. Non, l’une d’entre elles n’est pas décédée. C’est bien pire: elles se séparent… J’écris c’est bien pire parce que si l’une d’entre elles était décédée, tout le monde aurait trouvé logique qu’elles se séparent. Or là, elles se séparent sciemment, de leur plein gré. Après un parcours avec des hauts et des bas, ou peut-être avec un haut initial, suivi de plusieurs bas, les L5 ont décidé de reproduire le schéma de leurs aïeules britanniques, ce qui m’a donné envie de revenir sur leur parcours.
En 2001, M6 crée l’émission Popstars dans l’espoir de trouver le groupe du troisième millénaire. La recette est simple: vous trouvez cinq jolies filles avec une voix potable, vous les mélangez dans un saladier, et vous obtenez un groupe dont le premier album sera un succès. Attention, j’ai bien dit cinq filles; si vous décidez de mélanger deux filles et deux garçons dans le même saladier, ou même seulement trois garçons, la mayonnaise ne prendra pas. C’est bien beau de croire à [s]on étoile, mais l’histoire nous montrera qu’on ne peut pas aller plus haut que les L5. En 2001 donc, après des castings interminables, ces dernières sont nées, bien avant le sacre de Jenifer, qui était encore en train de faire des bisous à Jean-Pascal sur TF1. Il y a Lydy la fonceuse, Coralie la pro, Claire l’idéaliste, Marjorie la discrète, et Alexandra l’autoritaire. Aidées par la chaîne qui les a vues naître, et par l’effervescence suscitée par la nouveauté de ce genre de programmes télévisés, les L5 vendent plus de 1,2 millions d’exemplaires de leur premier album, porté par le tube Toutes les femmes de ta vie. Elles consolident leur succès avec Une étincelle et Question de survie l’année suivante.
On pourrait penser que tout ceci n’était que commercial et que les L5 allaient mourir dès le lancement de leur second album. Que nenni! Enfin, pas encore… Le deuxième album est également un gros succès, certes moindre que le premier, mais assez pour être classé numéro 1 des ventes à sa sortie. Les titres Aime et Retiens-moi sont extraits de cet album, en partie écrit par Maxim Nucci. La reprise de Maniac est assez diffusée. Mais c’est après cette petite euphorie que les membres du groupe se sont engagées, malgré elles, sur le toboggan de la désillusion, les menant à leur perte. Réalisant bien que les fans vieillissaient et disparaissaient petit à petit, elles ont tenté d’attirer un nouveau public, encore plus jeune. C’est là que l’on remarque la déchéance des idoles. Elles ont doublé en 2003 La famille Delajungle, le film, et ont été les héroïnes d’une modeste bande dessinée en 2005, Histoires d’elles 5. Si ça, c’est pas tout faire pour essayer de rester en vie médiatiquement, je ne sais pas ce que c’est. Peu promu en télé et en radio, le troisième album Turbulences est un échec. Déconnecter et A ta liberté sont des titres restés confidentiels. Et il faut attendre 2006 pour que leur best-of sorte, avec une nouvelle reprise en anglais, Walk like an Egyptian, et annonce officieusement, la fin du groupe. Cette dernière devient officielle le 20 décembre 2006. Les L5 n’existent plus.
La fin de cette chronique est triste, mais, ô lecteur de mon cœur, sache que sur M6, la relève des L5 prend place chaque année, alors, ne retiens pas tes larmes, laisse aller ton chagrin, c’est une page qui se tourne, et tu n’y peux rien…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire