Je me creuse la tête. Je me remue les méninges. Mais je ne vois pas. En cette scintillante soirée du 14 février, je ne vois pas ce qui pourrait être plus excitant qu’écrire une chronique politique. Nous sommes le 14 février, soit 67 jours avant le premier tour de l’élection présidentielle, premier tour pour lequel j’aurai l’opportunité de donner mon avis pour la première fois, que l’on peut également décomposer en 1608 heures (qui pourront varier, je vous l’accorde, selon les envies citoyennes plus ou moins pressantes, de 1599 heures à 1608 heures, voire de 1598 heures à 1608 heures, suivant que les bureaux de vote ouvrent à 8h00 ou à 9h00, et même peut-être jusqu’à 1609 heures pour les bureaux de vote qui fermeront à 21h00), voire en 96480 minutes (qui pourront varier, je vous l’accorde aussi, de 95940 minutes à 96480 minutes, voire de 95880 minutes à 96480 minutes, suivant que les bureaux de vote ouvrent à 8h00 ou à 9h00, et même peut-être jusqu’à 96540 minutes pour les bureaux de vote qui fermeront à 21h00), voire même en un nombre encore plus faramineux de secondes, pour lequel j’ai décidé de ne pas faire de calculs, car ce n’est pas parce qu’on est le 14 février et que je n’ai rien d’excitant à faire que je vais passer ma soirée à décomposer des jours en unités de temps toujours plus petites, parce que là, pour le coup, ce ne serait vraiment pas excitant.
À côté des dinosaures de l’élection présidentielle de 2007, les candidats minuscules peinent à se faire entendre, un peu comme des Schtroupmfs qui seraient lâchés face aux vachettes d’Intervilles. Je ne parle pas des José Bové, Corinne Lepage, Nicolas Dupont-Aignan, et autres Philippe de Villiers, non; je parle des véritables petits candidats, ceux qui ont dû passer au maximum deux fois à la télévision dans leur vie, bref, comme dirait Kamini, les minuscules candidats «paumés que personne ne connaît, même pas Jean-Pierre Pernaut». Ainsi, Gérard Schivardi est totalement inconnu du grand public, alors qu’il succède à Daniel Glückstein, candidat le plus malchanceux de l’élection de 2002, représentant le parti des travailleurs. Les mauvaises langues diront que c’est à cause du nom du parti; c’est évident qu’à côté des sigles qui en jettent, comme PS, UMP, FN, ou LCR, le pauvre Gérard avec son PT fait tâche. Et quid de Frédéric Nihous? Il représente un parti ayant fait 4,23% lors de la dernière élection présidentielle, lorsque le parti Chasse, Pêche, Nature et Traditions était mené par le fringant Jean Saint-Josse, et il ne participe même pas à la grand-messe pendant-quatre-lundis-qui-nous-prive-des-inédits-de-Joséphine-ange-gardien sur TF1? Mais que fait le CSA? Même chose pour Rachid Nekkaz, qui affirme pourtant posséder 513 promesses de parrainages des maires des communes rurales de France. Même s’il y a une probabilité minime pour que la majorité des nouveaux gaulois votent pour un Rachid, il est évident que les médias, que je devrais écrire media, pluriel de medium, font peu écho de sa candidature.
Enfin, que dire de Cindy Lee, à part que ce n’est pas un nouveau come-back de Lââm dans une comédie musicale de piètre qualité? Certes, Cindy Lee n’a rassemblé pour l’instant qu’une petite cinquantaine de promesses de signatures, mais comme en 2002, elle se bat bec et ongles pour participer à l’élection suprême. Le parti du plaisir entend placer le bien-être de l’individu au centre de la société, et promouvoir les notions de plaisir et de liberté, dans tous les domaines touchant à la vie quotidienne. Cindy Lee refuse la comparaison avec la Cicciolina, et pourtant si l’on regarde de plus près son site Internet de campagne, les ressemblances peuvent frapper. On peut présager de l’absence de Cindy Lee à la candidature définitive à l’élection présidentielle de 2007; le parti du plaisir a assez peu de chances de s’installer à la présidence et de là faire bander la France (vous aurez bien sûr reconnu les mots de Michel Sardou, moi je ne les comprends pas), même avec une promotion intense.
Voilà, rien n’a changé depuis le début de cette chronique: toujours aucune perspective excitante à mon horizon. Je ne vois toujours pas ce qui pourrait me plaire, en cette soirée du 14 février. Il ne me reste plus qu’à formuler moi-même quelques hypothèses, puisque l’adage dit qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même. Qu'est-ce qui est le plus excitant? Regarder France 2... Ecouter Mika... Célébrer Onan... Il ne me reste plus qu'à attendre demain. Ce soir, je vais peut-être me coucher tôt.
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