10 févr. 2007
Petites pensées et transitions pourries
Depuis hier, je fais mon jogging une fois par jour. Ce n’est pas dans une démarche post-réalisatrice d’un surpoids apparent, mais plutôt dans une démarche préventive. Les cercles vertueux ont l’avantage de motiver. Lorsque l’on est heureux, du moins un peu plus que d’habitude, on a envie de préparer le bonheur futur. Or le bonheur futur passe par une hygiène de vie actuelle exemplaire. Et donc je vais faire mon jogging. Par contre, lorsque je sors de chez moi, une seule obsession me hante: baisser la tête accessoirisée de mes lunettes de soleil dans le but d’éviter les éventuelles connaissances croisées sur mon parcours. Mon allure, d’habitude si élégante, est fortement dégradée lorsque je suis vêtu de mon survêtement. J’ai même eu la mauvaise idée de me raser de près ce matin, et je ne me plais pas quand je suis rasé de près. Et donc, si je m’étais croisé ce matin, je me serais dit: Quel plouc! Puisque lorsque je croise des gens dans la rue, ma tendance à observer scrupuleusement tout le monde me pousse à critiquer et trouver le détail qui fait qu’une personne est ridicule. La campagne présidentielle est ridicule aussi. Les prétendants se lancent des piques, aussi futiles que déplacées. Je me demande si c’était aussi flagrant au temps de De Gaulle et Pompidou. A cette époque, les médias étaient moins présents, même si l’expansion commençait. On aimait Claude François et Marylin Monroe parce qu’ils étaient des artistes. Aujourd’hui, on parle de Paris Hilton, comme si elle était artiste. Anna Nicole Smith est morte. A la rentrée dernière, son fils de 20 ans est mort, quelques jours après qu'elle ait accouché d’une petite fille. Ceci est forcément en lien avec la dépression incurable de cette femme de 39 ans. Anna Nicole Smith était cette bimbo, veuve d’un milliardaire américain de 63 ans son aîné. Je ne sais pas si c’est elle qui a cherché à avoir une vie comme celle qu’elle a eue, mais le bilan n’est pas folichon. Evidemment, loin de moi la pensée qu’elle fût vénale, au point d’épouser à 24 ans, un gentleman de 87 ans; non, c’est l’amour. Et l’amour rend aveugle et fait perdre la raison. Aimer à perdre la raison est la nouvelle chanson des Enfoirés. Je dois avouer que j’avais adoré Le temps qui court, l’année dernière, avant de m’en lasser un peu. Mais là, en 2007, ils nous servent une réorchestration complètement anachronique avec la douceur humble de l’originale. Jean Ferrat doit se retourner dans sa tombe où il n’est pas encore entré. Mais bon, d’un autre côté, c’est bien de faire revivre les chansons. Sauf quand on fait revivre I will love again de Lara Fabian (surtout I will love again (quelle idée saugrenue (!))) et que ça ressemble à du Cascada. C’est comme cela qu’on entretient la nostalgie. Les nostalgiques de Dorothée pourront eux apprécier une réorchestration cinématographique de Pas de pitié pour les croissants, prévue pour on-ne-sait-pas-trop-quand-mais-espérons-que-ce-ne-soit-pas-trop-long, avec les mêmes protagonistes qu’à l’époque de la série télévisée. Or pour envisager la nostalgie future, il faut préparer du bonheur aujourd’hui. J’ai passé des bons moments cette semaine. J’ai passé trois soirées agréables, dont les deux dernières furent suivies par des nuits encore plus agréables. Ne cherchez pas à lire entre les lignes. J’en finirais par croire que c’est la nuit que j’aime le mieux, à jouer à la PSP, à raccompagner un individu perdu jusqu’au boulevard Lafayette, à tomber innocemment sur Les filles d’à-côté sur TMC, à créer une chanson avec plein de rimes en ine, à cultiver le regard léonardien, à croiser un inconnu au grand sourire rue du Port, à embrasser des gens sur la bouche, et à chanter du Elton John. C’est quand même mieux de chanter du Elton John que du Mika, parce que Mika, personne ne connaît. Et pourtant, c’est si bon. J’ai acheté l’album aujourd’hui à la fnac de C., au prix de 14€50. Si par chance, vous étiez à la fnac de C. entre 14h53 et 15h25, vous m’avez croisé… Ah oui, Mika est un artiste formidable, dont l’album Life in cartoon motion est également formidable. Grace Kelly est formidable, Lollipop est délicieuse, My interpretation est excellente, Relax (Take it easy) est une merveille, Any other world est grandiose, Billy Brown est jubilatoire, Big girl (You are beautiful) est savoureuse, Stuck in the middle est géniale, et Happy ending termine l’album en beauté, avec un titre caché en prime. À l’arrivée, seule Love today est qualitativement en dessous du reste. Pour la peine, je vous relinke son myspace. Peut-être que Mika attirera des googleurs chez moi. Enfin, il en attirera certainement moins que Miguel Angel Munoz qui détient en ce moment le record de requêtes absolu qui permettent d’atterrir ici. Alors ne nous privons pas de quelques visites: Miguel Angel Munoz torse nu, Miguel Angel Munoz travesti, Miguel Angel Munoz fesses nues. Et puis dans un autre genre, si j’osais… Allez… Arielle Dombasle seins nus dans Paris Match.
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