23 févr. 2007

Rire et mourir

En ce joli mois de février, célébrons un homme sympathique et bon vivant: Bézu. De son vrai nom André Bézu, cet homme respirant la bonne humeur est l’un des symboles de la chanson gauloise. Les gens de mon âge se souviennent de Bézu (en supputant qu’ils le connaissent) grâce à ses participations quotidiennes à La Classe, présentée par Fabrice, que les gens de mon âge qui ne connaissent pas Bézu auront tout autant de mal à identifier. La Classe est pourtant cette émission culte de la troisième chaîne que je manquais très rarement, même si les subtilités grivoises récurrentes m’échappaient bien souvent. Cette émission regorgeait des stars de l’humour en herbe des années 90 telles que Vincent Lagaf’, Michèle Laroque, Sophie Forte, Jean-Marie Bigard, Pierre Palmade, Muriel Montossey, Tatayet ou Muriel Robin. Mais les vieux de la vieille étaient aussi quotidiennement présents: Blaise, Pompom, et Bézu. La Classe est devenue une émission culte, notamment grâce à son générique de fin, lui aussi culte, La queuleuleu. Et c’est justement ce fameux Bézu, roi de la fête franchouillarde, qui interprétait cette chanson, à peine inspirée de son aïeule La chenille, chanson indispensable à tous les mariages bien beaufs dont tous le monde se moque mais à laquelle tout le monde se joint dans l’euphorie provoquée par la fanfare, les cotillons, et les effluves de vin rouge.

Bézu n’a pas chanté que ce tube. En effet, il est également l’interprète de dizaines de chansons festives à en faire pâlir Les Musclés, Licence IV, et autres Patrick Sébastien. Il a repris tous les standards de la vieille chanson française pour boire et faire la fête (Ah le petit vin blanc, Le clair de lune à Maubeuge, Frou-Frou…), ainsi que la plupart des plus illustres chansons paillardes (La digue du cul, Bali Balo, La bite à Dudule…). Mais je crois que rien ne vaut cet album datant de 2002, permettant aux novices en maths, à savoir logiquement les enfants, d’apprendre les tables de multiplication en s’amusant. Tiens, j’me ferais bien une ballade! Chouette, je vais me faire la table de quatre! Ça, c’est un album de qualité.

Mais voilà, le 3 février dernier, Bézu nous a quittés dans une indifférence quasi générale. Un homme profondément humain, certes instinctivement attiré par les soirées arrosées, mais gai, et heureux de vivre, s’en est allé. Même si la France aime dorer son image, et se vanter d’être la capitale mondiale du luxe et du raffinement, il ne faut pas oublier que Bézu, c’est aussi ça la France. Soyons aimables! Et son orchestre. (Oui, je sais, il n’y a pas vraiment de rapport, si ce n’est la fête, mais j’avais envie de la faire.)

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