K comme Kaas, oui oui...
Sauf que Patricia n'a pas gagné. Peut-être fallait-il s'en douter. On peut toutefois en arriver à un constat grave en ce lendemain d'Eurovision : si quelqu'un comme Patricia n'a pas gagné, alors la France ne gagnera plus jamais ce concours. Marie Myriam est condamnée à être la Bernard Hinault de l'Eurovision. Nous y reviendrons.
Il faut d'abord saluer la victoire du grand vainqueur 2009, Alexander Rybak, avec Fairytale. Ce jeune homme de 23 ans, conscient (trop?) de son physique avantageux, a littéralement explosé le record de points cumulés, avec 387 points, presque 100 points de plus que pour Lordi, ce groupe de hard-rock venu de Finlande, vainqueur en 2006. Charmeur, imberbe et chanceux sont les trois mots qui définissent le gagnant. Et, cerise sur l'omelette (norvégienne, ha ha!), monsieur exhibe son instrument* à tout-va...
Pour ce qui est de Patricia Kaas, elle n'a pas démérité. Elle obtient la huitième place au tableau général, et totalise 107 points. La question est de savoir pourquoi elle n'a pas fait mieux. Mettons immédiatement out l'hypothèse selon laquelle l'Eurovision est une corporation où les pays de l'Est étant majoritaires ne votent qu'entre eux. La preuve, la Norvège, l'Islande, la Turquie et le Royaume-Uni font partie du Top Five.
Le problème, c'est que Patricia Kaas était LA personne qui pouvait faire gagner la France. Elle regroupe en effet de nombreux critères amenant les autres pays à voter pour la France :
- C'est une femme : comme Amina (deuxième en 1991), Joëlle Ursull (deuxième en 1990), Marie Myriam, (première en 1977) ou encore Isabelle Aubret (première en 1962).
- C'est une chanteuse "à voix" : comme Natasha St-Pier (quatrième en 2004), Nicole Rieu (quatrième en 1975) ou Noëlle Cordier (troisième en 1967.
- Elle chante une chanson molle : comme Natasha St-Pier (quatrième en 2004) ou Alain Barrière (cinquième en 1963).
- Elle n'est absolument pas décalée, puisque ça ne paye pas en France, comme l'ont pu être Sébastien Tellier (dix-neuvième en 2008) ou les Fatals Picards (vingt-deuxièmes en 2007).
Toutes les chances étaient donc mises du côté de la France, mais les votes n'ont pas suivi. Il ne reste donc plus qu'une seule solution pour espérer un jour gagner l'Eurovision: revenir aux fondamentaux, à savoir présenter une vraie chanson mélodiquement efficace. Un tube, quoi, et si possible avec un(e) interprète agréable à regarder. Il faut néanmoins saluer le courage qu'a eu Patricia Kaas de se lancer dans cette aventure, alors qu'elle n'en avait pas besoin. (La soirée sur Le Post, c'était ici)
*un beau violon, avec une corde cassée
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