30 juil. 2009

Déshabillons ensemble le nouveau clip de Mika

C'est en septembre que le tout nouvel album de Mika, We are golden, sortira. Autant dire que c'est un événement, après le génialissime premier disque, Life in cartoon motion. En attendant, le clip du premier extrait, du même titre que l'album, We are golden, vient d'apparaître. Mika y apparaît fort peu vêtu. Il est temps d'analyser la situation...

En guise de retour, Mika mise donc sur une chanson qui semble, à la première écoute, avoir un potentiel moins important qu'un Relax, take it easy ou qu'un Love today. Et pourtant s'il y a bien un album qui doit être irréprochable pour permettre à un artiste de perdurer dans le milieu musical, c'est le deuxième. Et comment faire mieux que le premier pour Mika ? Difficile. Un clip peut donc venir à la rescousse d'une chanson, a priori, un peu faiblarde. Le pari est réussi pour We are golden, à visionner ici, avant l'approfondissement.

Dans ce nouveau clip, Mika focalise encore plus sur sa vision de la vie : l'enfance, l'insouciance et la joie. La bande son du clip est donc lue par une jolie et kitsch cassette audio insérée dans un vieux poste aussi kitsch. Il faut déjà être bien fier de sa personne pour écouter dans sa chambre sa propre chanson. Mais c'est aussi pour ça qu'il est fort, Mika.

Et cet univers ne serait rien sans un décor coquet. C'est coloré, c'est jovial, c'est joyeux. Et pour coller à ce désir de montrer une chambre de petit garçon normal, il fallait évidemment inviter des nounours.

Et quoi de plus logique, pour un petit garçon normal, que de danser en caleçon blanc dans sa chambre, à l'abri de tous regards ? Puisque c'est là que le clip devient intéressant. Mika prend son travail à coeur, s'imprègne de son personne jusqu'au plus profond de son âme, et interprète à merveille ce petit garçonnet qui danse gaiement dans sa chambre.

Comme tous les petits garçons normaux, Mika s'amuse tranquillement preskapoil dans sa chambre. Là, il va faire une course.

Là, il fait des pompes.

Là, il saute haut. À noter que sa chambre est quand même en bordel et que sa mère est un peu méchante de pas la ranger.

Là, il remonte son caleçon parce qu'il doit avoir un pli gênant. Cette image me fait penser que les gens cherchaient "Mika en slip" sur Google il y a deux ans. Ils sont désormais servis.

Là, Mika met un joli chapeau et tire la langue bêtement.

Là, il se déguise, comme tous les petits garçons normaux.

La, Mika met les chaussures de papa, ou de maman, ou de tata, comme tous les petits garçons normaux.

Là, Mika chante devant sa glace, comme tous les petits garçons normaux.

Là, il fait l'amour à son tapis comme tous les petits garçons normaux.

Bon, c'est bien beau de faire le gosse, mais Mika est quand même chanteur. Il faut gagner des sous un peu ! Pour cela, il entreprend des choses farfelues.

Il pénètre des orifices étranges.

Il dévoile son épaule gauche avec délicatesse et pudeur.

Il remet son costume du clip Love today.

Il murmure à l'oreille des chevaux.

Il walks like an Egyptian, comme les Bangles. (Ou les L5)


Il imite même les plus grands, comme Michael Jackson...

... ou le Messie sur sa croix.

Mika met donc toutes les chances de son côté pour attirer un (nouveau ?) public en osant la preskenudité. On remarquera au passage qu'il ne s'épile pas le torse, prouvant une bonne fois pour toutes qu'il agit comme tous les petits garçons normaux. Les plus pertinents d'entre vous auront sans doute observé également ce charmant grain de beauté pectoral.

Dans ce clip, Mika ose même la fausse chaîne en or et le jean troué, à la mode des idoles du cinéma américain des années d'avant.

Finalement, le chanteur ne désire qu'une seule chose : que tous les projecteurs se braquent sur lui pour montrer son art, sa musique, son talent, son humour, sa voix...

... bref, tous ses atouts.

27 juil. 2009

Le juste choix de Lagaf'

TF1 fait un coup double en programmant deux grands retours en un ce soir à 19 heures : Le juste prix animé par Vincent Lagaf'. On pourrait se dire que les beaufs vont être heureux, mais c'est bien facile de se moquer d'entités si populaires. Vincent Lagaf' n'est pas un quelqu'un de débile qui ne parvient qu'à intéresser des cons devant la première chaîne. Il a aussi permis à de nombreux enfants des années 80/90 d'avoir d'excellents souvenirs de télévision dans la tête. Même si le top des animateurs fluctue continuellement en fonction de l'exposition médiatique, Lagaf' a toujours eu une place importante dans le coeur des Français. Dans le mien aussi.

Lagaf' est de la trempe de Dechavanne et Nagui. Il a un réel talent d'animation, ce que n'ont pas certains autres animateurs. Parce qu'avant d'animer des émissions de jeux sur TF1, Lagaf' était surtout humoriste. Il a fait les beaux jours de La Classe de Fabrice. En étant chauve à trente ans, il a tout de suite obtenu cette maturité humoristique qui lui permettait d'être plus drôle que les autres.

Vincent Lagaf' c'est avant tout L'or à l'appel, en 1996 et 1997. Tous les soirs, Lagaf' faisait un one-man-show sur TF1. Le jeu et les candidats n'étaient en fait qu'un prétexte pour faire rire les Français chaque soir. Les candidats jouaient à des épreuves loufoques, gagnaient des cadeaux, ce qui dévoilait - ou pas - les chiffres d'un numéro de téléphone que les téléspectateurs devaient composer pour gagner de l'argent, chaque jour. Après la blague quotidienne de Vincent, celui-ci avait une petite discussion avec le téléspectateur vainqueur du jour. Après L'or à l'appel, il y eut Le Bigdil et les costumes extravagants de Lagaf', puis Crésus.

Mais s'il y a une émission dont j'ai bien été ultra-fan étant plus jeune, c'est l'inoubliable Drôle de jeu. Pendant plus de deux ans, TF1 lui confia régulièrement des praïme-taïme d'humour où la blague et le calembour étaient reine et roi. C'étaient l'occasion d'inviter les artistes populaires du moment, Roblès et Gigot, les Vamps, Guy Montagné... Et tous ses amis, Bud, Gérard Vivès, Philippe Risoli, Julie Arnold, C.Jérome, Phlippe Lavil, Veronika Loubry... Et même les trois plus célèbres boys band de France, 2 Be 3, Alliage et G-Squad.

Si Lagaf' revient avec un jeu so nineties, ce n'est pas forcément une mauvaise idée. Il renoue avec ce qui a fait son succès: le popu. Avec tous les codes que ses fans n'ont pas oublié : les Gafettes, même si ce ne sont presque pas les mêmes, le thème du générique de l'émission qui n'a heureusement pas été abandonné, et Gérard Vivès, pour le fun. C'est un choix qui se respecte et qui a au moins le mérite de faire plaisir à ceux qui ont aimé Vincent Lagaf' pour sa simplicité et son indémodable humour potache.

Très bon site sur Lagaf'

26 juil. 2009

Samedi, c'est Julie

Plus je regarde L'habit ne fait pas Lemoine, plus je trouve Julie Raynaud charmante. Ce sourire à la Email Diamant version Arielle Dombasle et cette coiffure qui ressemble à une perruque de danseuse du Crazy Horse me plaisent beaucoup. A vrai dire, Julie Raynaud ne sert pas à grand chose dans cette émission, puisque l'intérêt principal de cette émission - hormis les invités de la semaine prochaine - est quand même l'excellent Jean-Luc Lemoine. Julie Raynaud participe bien à l'émission, paraît dispensable, mais ne l'est pourtant pas. Elle est le sel de l'émission, l'ingrédient nécessaire au bon goût du pain. Elle est la Cécile de Ménibus, que dis-je, l'Ariane Massenet de France 2.

Julie Raynaud deviendra une animatrice influente dans le futur. Elle est l'une des rares animatrices inconnues à avoir un site Internet à elle toute seule, et ça, c'est un signe qui ne trompe pas. Alessandra Sublet n'est donc plus la seule. L'habit ne fait pas Lemoine parvient à instaurer cette sensation d'être devant une émission cheap sans se lasser. La séquence d'analyse de Jean-Luc Lemoine est très bonne, tout comme le (lourd) running gag hebdomadaire de Garou. Et puis, on y apprend - à condition d'être inculte, comme je le suis probablement - que boxon s'écrit en fait bocson, même si ça sonne forcément moins bien à l'oeil. Julie Raynaud est là pour faire diversion. Elle donne l'impression qu'elle maîtrise l'émission, comme Isabelle Morizet aux côtés de Patrick Sébastien, mais il n'en est rien. Elle est juste là pour apporter une caution sérieuse, alors qu'il n'y a rien de particulièrement sérieux dans ce qu'elle dit, même si elle fait son travail tout-à-fait sérieusement, et rien que pour ça, on la prend au sérieux.

Julie Raynaud a toutes les qualités des animatrices télé qui ont réussi à percer. Elle a l'humour à la Virginie Efira. Elle a la coupe figée à la Evelyne Thomas. Elle semble avoir du recul, comme Maïtena Biraben. Et en plus, elle n'a pas les vices des animatrices qui ont réussi à percer. Elle ne remplit pas les pages faits divers, comme Daniela Lumbroso. Elle n'est pas vulgaire, comme Christine Bravo. Elle n'a pas hérité de la monotonie de Flavie Flament. Julie Raynaud a vraiment tout pour réussir...

Photos.

19 juil. 2009

Même jour, même heure, même pommes

Il y a les gens normaux, qui, pour maigrir, font du sport et mangent des repas équilibrés au printemps. Et puis il y a moi, qui, pour maigrir, commence un régime affreux à base de pommes, en plein été.

J'aurais pu me lancer dans la folie Weight Watchers, peser mes 60 grammes quotidiens de pain et l'équivalent en viandes et produits laitiers. J'aurais pu aussi lire Comment j'a perdu 10 kilos en 3 mois... de Sophie Favier et Comment je les ai repris en 3 semaines..., mais je ne me sentais pas vraiment d'attaque à supporter de la grande littérature. J'ai donc décidé de prendre mon destin en main et suivi la méthode du docteur Ellis, à base de pommes cuites. Je sais, ça vend du rêve, comme on dit.

Le problème, c'est que le régime de pommes cuites, c'est juste insupportable au bout de trois jours. Le programme à respecter est simple : il suffit de ne manger que des pommes cuites pendant trois jours, et rien d'autre. En guise de compensation, le gentil docteur Ellis prescrit de manger son mets à satiété. Un savant mélange de Golden, Gala et autres Granny cuites à l'eau, auxquelles on peut ajouter un zeste de citron, quelques cuillérées de purée de sésame et de la cannelle. Détestant la cannelle et ayant goûté cet affreuse chose verdâtre qu'est la purée de sésame, j'ai donc carburé à la pomme cuite nature, plus ou moins zestée de citron, pendant trois jours.

Bien sûr, ce régime m'a fait perdre 1,5 kilos en trois jours, mais à quel prix. Et je ne suis pas dupe. Je sais bien que dès demain, après une journée nutritive saine mais normale, j'aurais déjà repris 7 kilos. Le premier matin, c'est rigolo. J'ai remplacé mes Chocapic par des pommes cuites (enfin, j'ai pas plongé mes pommes cuites dans mon bol de lait, hein, c'est une façon de parler, je n'ai pas pris de lait). Le premier midi, ça va encore parce qu'on est motivé. Au goûter, on commence à se lasser, mais on résiste et on mange une collation. Une pomme, par exemple. Et le soir, ça devient vraiment difficile. On a juste envie de se jeter sur la boîte de ravioli qui traîne dans le placard. Mais non.

Le deuxième jour, la volonté de tenir le coup est encore plus mise à mal. On n'a tellement plus envie d'ingurgiter ces maudites pommes cuites qu'on mangerait n'importe quoi : le biscuit d'une tartelette aux pommes, la pâte d'un chausson aux pommes, le caramel d'une pomme d'amour, tout. Quant au troisième jour, il est horrible. J'ai passé la journée à me traîner, mou, à chercher des avantages à cette méthode de pommes cuites. Mis à part le fait qu'au bout de trois jours, on a l'impression de pisser du cidre, je ne vois pas. Au final, je n'ai pas pu tenir jusqu'au soir du troisième jour. J'ai craqué. Raisonnablement, mais j'ai craqué. Je suis faible.

15 juil. 2009

Des tubes qui font mâle

Le 14 juillet passé, on entre dans la période creuse de l'été. Et quoi de mieux, en pleine vague creuse de l'été, que de se régaler des belles mièvreries musicales que nous proposent les radios et télés françaises? Le tout nouveau Top Ten est là, avec, une fois n'est pas coutume, presque que des hommes.

N°10 - Ayo technology - Milow - Cette chanson est en rotation depuis quelques semaines, voire quelques mois, sur les radios et télés, et force est de constater que la mélodie entre, à force, dans la tête. C'est plutôt entraînant et la voix est agréable.

N°9 - La semaine prochaine - Marc lavoine - Depuis une dizaine d'années, Marc Lavoine fait toujours la même chose. Et pourquoi s'en priverait-il puisque le succès est toujours au rendez-vous ? La mélodie de La semaine prochaine est quasiment identique, avec un rythme plus rapide, à celle d'un autre tube de Marc, Toi mon amour. C'est assez sympathique, même si j'avoue que j'aimerais bien qu'il nous refasse un tube différent, à la J'ai tout oublié ou Les yeux revolver.

N°8 - Sunday with a flu - Yodelice - Toujours présent dans ce Top Ten, Yodelice parvient à maintenir une chanson sans prétention dans les play-lists musicales, sans installer de lassitude particulière. Ce n'est pas le tube de l'année, mais il a le mérite d'être honnête, et le succès honorable.

N°7 - On aimerait bien - Guillaume Cantillon feat. Doriand - Le rythme et les accords de guitare dans cette chanson conviendraient parfaitement à l'époque légère du printemps. L'été est là, et la chanson poursuit son petit bonhomme de chemin. Preuve que la simplicité paye parfois.

N°6 - La fille de la bande - Renan Luce - Il faut plusieurs écoutes avant d'apprécier La fille de la bande à sa juste valeur. Et puis on retrouve la candeur des textes du premier disque. L'enfance caractérisait déjà les paroles des chansons de l'album Repenti. C'est finalement en cela que Renan excelle. Un bon titre.

N°5 - Fairytale - Alexander Rybak - Forcément, on est bien loin du style épuré des chansons précédentes. Là, on est plutôt dans le surfait. Mais ces violons, ces saccades, cette mélancolie, ces influences du folklore des pays de l'Est font de cette chanson norvégienne victorieuse de l'Eurovision 2009 une petite pépite. Les rotations commences sur les radios françaises, pour notre plus grand plaisir... Non ?

N°4 - Au bord de l'eau - Gérald de Palmas - Il passe de la première à la quatrième place, certes, mais ça n'enlève rien à cette sublime chanson de Gérald de Palmas. C'est la meilleure de son répertoire, du moins des chansons que je connais de lui, puisque je ne vais pas spontanément m'écouter un disque de lui. La musique et les paroles sont belles. Point.

N°3 - Sans dire un mot - Emmanuel Moire - Ce sont les paroles de la fin du refrain d'Au bord de l'eau (N°4) qui font le titre du N°3. Il y a donc, bizarrement, une certaine cohérence dans ce Top Ten. Cette chanson est une ballade mielleuse, totalement cul-cul-la-praline, une sorte de slow pour pucelles, qu'on aurait pu trouver sur un album des 2 Be 3, pour combler le quota de chansons lentes. En tout cas, j'adore.

N°2 - Fuck you - Lily Allen - Celle qui montre ses seins sur les pages d'un magazine américain est la seule chanteuse de ce Top Ten. Bon, le personnage n'est pas merveilleux, mais la chanson est rigolote et gaie. La seule chose insupportable, c'est lorsque les radios censurent le titre, laissant seulement un « ...k you », juste ridicule.

N°1 - Alison - Ycare - Immense coup de coeur pour cette chanson géniale. Elle à tout : les jeux de mots, les rythmes lents et mélodieux, les aigus délicieux, la montée en puissance, le feeling... Et l'interprète, bien sûr, qui assure étonnamment bien. C'est un tube, je n'en démords pas. Et quand on écrit une chanson qui s'intitule J'y crois encore (probablement le deuxième titre extrait de l'album), on ne peut pas être autre chose que talentueux.

13 juil. 2009

Ils ont marqué la chanson française (12) - Céline Dion

Elle aurait pu avoir une vie de femme au foyer mémère, les dents irrémédiablement de travers et les poils sous les aisselles en train de faire la popote à un vieux mari bedonnant et impuissant. Et pourtant, son destin aura été tout autre.

Sauf pour le détail conjugal.

Céline Dion a un destin hors du commun. Ce n'était qu'un rêve. Il est devenu réalité. L'élément catalyseur de sa carrière est son passage à l'Eurovision en 1988, bien avant Patricia Kaas, alors qu'elle représente la Suisse. Elle criait à qui voulait bien l'entendre Ne partez pas sans moi. A l'arrivée, c'est elle qui a filé comme une fusée, laissant derrière elle des dizaines de chanteuses programmées à vivre une destinée bien moins glorieuse.

La jeune Québécoise innocente qu'elle était ne pouvait pas se douter qu'elle allait devenir une star internationale. L'une des plus grandes. C'était mal connaître les intentions de son ange Gabriel, René, qui allait en faire la Ginette Reno planétaire. Les chicots en moins et la moustache épilée, Céline est devenue une femme. Elle se marie avec son ange. Parce qu'elle l'aime. Elle aime ses fans aussi, même les séduisants. Mais elle leur préfère le beau René. Que voulez-vous, c'est Un garçon pas comme les autres. S'il suffisait d'aimer, ça se saurait. Même si elle n'a pas été véritablement précurseuse (oui, là, vraiment, j'ai doute sur le féminin, mais bon, on fait comme si on avait rien vu, hein...), elle devient dans les années 90 la grande meneuse des chanteuses à voix. La plus grande des chanteuses à voix, celle qui la pousse pour donner de l'émotion dans ses chansons, est adulée, aimée, adorée par ses fans. Et aussi critiquée.

Critiquée parce que voilà, Céline a des vilains tics. Le genre de tics ridicules si vous les avez avec vos collègues de bureau. Cette façon de hausser les sourcils en tirant légèrement la langue, et en croyant que c'est naturel. Céline Dion, c'est un peu le mime Marceau mais avec une voix. On peut penser que Sandrine Alexis en fait des tonnes quand elle imite Céline Dion, mais il faut bien avouer que, visuellement, elle se rapproche de la perfection. Mais pour qu'on l'aime encore, Céline sait s'entourer. Sa rencontre avec Jean-Jacques Goldman l'emmènera au plus haut des tops. Pour que tu m'aimes encore, Je sais pas, Le ballet deviendront des tubes.

Mais peu à peu, la grande Céline avec ses jambes de deux mètres douze lasse. Elle est moquée et ses excursions aux États-Unis, et plus précisément à Las Vegas n'intéressent plus beaucoup les francophones. Il faut réagir, mais On ne change pas si facilement. Ses derniers albums ont atteint des scores très honorables, mais ils n'égaleront jamais D'eux. Et Tout l'or des hommes n'y changera rien. Plus personne ne conteste son talent vocal impressionnant. Mais Céline reste désormais cette chanteuse ultra-photoshopée sur les pochettes de ses disques, qui parle de ses ovaires à la télé et qui tire curieusement au sort des boules en chantant du Elton John sur le plateau de la Star Academy.

Aujourd'hui, elle veut donner un frère à René-Charles, preuve que chez les Dion, L'amour existe encore.

Je te propose, cher lecteur, chère lectrice, de réécouter l'une des plus belles chansons de la diva, S'il suffisait d'aimer:

[Précédemment dans Ils ont marqué la chanson française : François Feldman, Ophélie Winter, Claude Nougaro, Bill Baxter, Nicole Croisille, Vincent Delerm, Alliage, Les Minikeums, Alice Dona, Gérard Palaprat, Arielle Dombasle]

9 juil. 2009

C'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleurs jeux télé

Juillet est là et tous les jeux télé - ou presque - de l'été aussi. Se dire qu'on est aux anges est peut-être un peu excessif, mais quand même. Quand on aime les jeux télé, on ne peut pas être insensible à ces programmes à foison que nous proposent les gentilles chaînes. Bien sûr, l'excellentissime N'oubliez pas les paroles ! s'est offert quelques semaines de vacances, mais notre dose de Nagui est heureusement respectée avec le maintien de l'excellent Tout le monde veut prendre sa place, tous les jours à midi sur France 2.

Cet été, France 2 a dégainé un nouveau jeu sur la case horaire de Motus. Pour ne pas traumatiser les gens âgés qui regardent Motus, la chaîne a décidé de le remplacer par un jeu à un seul mot, encore, Slam. Slam est aussi présenté par l’homme qui aurait pu avoir la même carrière que Nagui s’il se lâchait un peu plus dans ses blagues pourries : Thierry Beccaro. Là où le téléspectateur des Chiffres et des lettres ou de Questions pour un champion aurait pu quelque peu s’ennuyer devant Motus tant l’essence même du jeu rappelle tragiquement qu’il existe depuis vingt ans, Slam pourrait lui permettre de rester éveillé, au moins comme devant Qui veut gagner des millions ?. Slam est conçu sur le principe des mots fléchés. Nous parlons bien là des mots fléchés à la 20 minutes et non des intorchables mots croisés niveau 4 d’Olivier Saul à la Notre Temps. Thierry Beccaro pose des questions qui ont pour réponse une seule lettre. Cette lettre s’affiche dans la grille à découvrir. Puis les définitions permettent ensuite de trouver les mots entiers qui composent la grille. Quand cette grille est bien avancée, les candidats ont la possibilité de « slammer » (oui, je double le m, comme ça). Slammer signifie que les candidats peuvent proposer les mots qu’ils pensent corrects dans la grille, sans que Thierry ne leur donne les définitions. Et là on se demande forcément la raison pour laquelle ce jeu s’appelle Slam, puisqu’il semble bien que cet art n’ait rien à voir avec celui d’Abd al Malik. Mais que voulez-vous. Grand Corps Malade doit s’en retourner dans sa tombe.

Mais France 2 a aussi décidé de ressortir Julien Courbet du placard cet été. L’un des deux grands perdants de la grille de rentrée 2008 de France 2 (avec Christophe Hondelatte, ndRR) est désormais aux manettes du 4e duel. Et il faut bien avouer que malgré tous ses efforts, le jeu n’est pas vraiment la destinée de Julien Courbet. Quand on sait que passer après Tania Young, aux commandes de l’émission l’été dernier, est déjà une belle perche de tendue, on ne peut qu’observer que la mayonnaise ne prend pas. À moins que ce soit dû au jeu lui-même, avec ses jetons. Comme si un pauvre jeu avec dix jetons nécessitait un si grand plateau avec un si grand public. Autant se tourner du côté d’Une famille en or. Ou bien vers La porte ouverte à toutes les fenêtres, sur France 4.

Finalement, Tania Young n’est intéressante que dans Mot de passe. Parce qu'elle est plus vive que Pierre Bellemarre ou Hugues Aufray, et ça se voit. Mot de passe est ce revival cheap de Pyramide diffusé le samedi et le dimanche cet été sur France 2. Le maître du jeu est un petit jeune, Patrick Sabatier. Et ce qui est sûr, c’est que cette année, les petits jeunes sont à l’honneur. Vincent Lagaf’ doit revenir - sans Bill - pour animer un nouveau jeu au concept totalement inédit, Le juste prix, dès le 27 juillet sur TF1. Ce jeu étant l’un des jeux les plus cultes de la télévision française, TF1 a probablement décidé d’en faire sa nouvelle Roue de la fortune. Mais là où Annie Pujol a été remplacée par Victoria Silvstedt, il faut bien que les Alexandra Kabi, Frédérique Le Calvez et autres Dominique Pivain soient remplacées. Peut-être que Djami, Rosa, Line et Clarisse (candidate malheureuse de N’oubliez pas les paroles !) feront leur grand retour dans leur costume de Gafettes. Autre vieux de la vieille à faire son retour à la télé après avoir claqué la porte de Direct Poker, c’est Patrice Laffont. L’animateur aigri animera une nouvelle version de feue La cible, jadis menée par Olivier Minne, puis par Marie-Ange Nardi, preuve que la grande famille des jeux télé n’est qu’un éternel recommencement. Après de multiples jeux télé, dont mon préféré, hormis Fort Boyard, demeure Les bons génies, Patrice Laffont fêtera son arrivée sur France 3, dans La liste gagnante. De belles nouveautés en perspective.

Crédits photo : Prod/Cidric ; Nicolas Guerin/France 2 ; DRION / PIX / VISUAL Press Agency

3 juil. 2009

Liquéfaction instantanée

Voici encore un post qui parle de moi. J'avoue que ça ne me ressemble pas vraiment d'étaler mes états d'âme. C'est sans doute dû à la chaleur qui me tape sur le système et qui me fait raconter n'importe quoi au monde entier. Le soleil (soleil) brûle mon cerveau, qui, dès lors, n'est plus capable de me raisonner.

Le paradoxe d'un Rhum Raisin normal est qu'il peut autant se sentir à l'aise avec quelqu'un que mal à l'aise. Chacun peut se sentir destabilisé face à une personne qui impressionne/ qui fait peur/ qui attire. Mon gros problème à moi est que je peux devenir totalement teubé devant quelqu'un qui m'impressionne/ qui me fait peur/ qui m'attire. Je peux me retrouver en face de cette personne et ne totaliser plus que trois mots dans mon vocabulaire, ce qui me fait automatiquement passer pour un niais. Je peux parfois sourire bêtement, aussi. Ajoutez à cela une trentaine de degrés, un air moîte et une transpiration qui s'accélère, et les dessous de manches de mon polo rose pâle peuvent vite virer au fuchsia.

Cette situation embarrassante (sans la transpiration accrue, pour cause de bus climatisé) s'est produite ce soir, en rentrant du boulot, dans le bus, justement. Or, là, ce n'est pas une personne qui m'impressionne/ qui me fait peur/ qui m'attire que j'ai croisée. Il s'agit seulement de Marie. Cette Marie-là, je ne l'avais pas revue depuis douze ou treize ans. A l'époque, quand nous faisions du théâtre ensemble, je m'entendais bien avec Marie. Nous nous sommes d'ailleurs quittés en bons termes. Et depuis, plus rien. Nous ne nous sommes jamais reparlé, jamais recroisés, jamais envoyé de sms pour une raison simple : il y a douze ou treize ans, nous n'avions ni l'un ni l'autre de portable, d'où la difficulté d'avoir l'idée de s'échanger les numéros de téléphone.

Là se tient un autre pan de ma personnalité que j'arrive moi-même assez mal à comprendre. Lorsque je croise quelqu'un de ma vie d'avant, avec qui je n'ai eu aucune relation amicale ou autre depuis des années, je suis gêné. Et gêné est un euphémisme. Je ne sais pas quoi lui dire, quoi lui raconter, ni même quelle attitude adopter. Un sourire, une ignorance, un discret Bonjour... Je ne sais pas. Parfois je me dis que je préfèrerais mille fois croiser mon pire ennemi de tous les temps, que je n'ai pas croisé depuis des années non plus, parce qu'au moins je sais que ma réaction ne serait pas ambigüe; nous nous ignorerions, point.

Mais là, j'ai croisé Marie. J'étais tranquillement assis dans le bus quand elle est montée. J'ai immédiatement tourné la tête vers la fenêtre, le plus possible pour qu'elle ne voie que mes cheveux et ma nuque, afin qu'elle ne me dise pas Tiens Rhum, ça fait longtemps, bla bla bla, gnin gnin gnin gnin... Et là, la conne, elle se plante juste à côté de moi, debout, presque face à mon profil. Moi, je n'avais toujours rien à lui dire. Et j'ai prié pour qu'elle ne me reconnaisse pas. Parce que oui, on s'aimait bien avant, mais c'est si loin maintenant. Je pensais, ô malheureux que je suis, qu'elle allait descendre à un arrêt antérieur au mien, afin que je puisse descendre à mon tour, paisiblement.

Mais non. Mon arrêt est arrivé et Marie n'est pas partie. On aurait dit que Marie prenait un malin plaisir à me voir le cou tourné, prêt à me déclencher un torticolis pour les besoins de ma planque de fortune. Un arrêt. Deux arrêts. Puis trois. Quatre. Cinq. Marie est descendue cinq arrêts après le mien. Il a donc fallu que j'attende le sixième arrêt après le mien pour pouvoir enfin tourner ma tête et sortir de ce pu§!$?\in de bus. Tout ça pour éviter de croiser son regard et partir dans une conversation stérile à parler de nos actualités mutuelles, alors qu'on se porte très bien, chacun de notre côté, sans savoir de quoi sont composées nos vies respectives. Parfois, je suis triste de réagir comme ça. Mais je me console en me disant que, au moins, mon polo rose n'est pas devenu fuchsia à cause de maudites auréoles de transpiration causées par un stress intense indomptable à la vue de quelqu'un qui m'impressionne/ qui me fait peur/ qui m'attire ou, donc, que je n'ai pas vu depuis très longtemps.

Non, je ne veux pas t'induire en erreur. Ce n'est toujours pas moi, là, en photo. Je suis un peu moins bronzé en vrai.