Longtemps je me suis couché de bonne heure. Je ne sais pas si c'est d'avoir décidé de lire entièrement un livre de Proust qui me rend si gai ce matin, mais je me suis levé heureux. Le seul hic, c'est que je ne suis pas encore arrivé à dépasser la première page. Non pas que ce soit difficile à lire. Au contraire, des phrases longues, avec plein de mots qu'on n'a pas l'habitude de lire, ça m'attire. Non, ce qu'il y a c'est que je n'ai pas encore trouvé le bon moment pour convenablement commencer la lecture de cette six centaine de pages. A hauteur de la ligne où sont inscrits les mots François Ier et Charles Quint, bien que poussé par un désir incontrôlable de lire ce qui est écrit juste au-dessous, ma conscience m'arrête en me soufflant que je n'aurai pas le temps d'en lire davantage pour le moment. Et je repars alors, désolé et penaud, à mes activités quotidiennes.
Je me souviens avoir agi de la sorte avec l'excellent Jean-Jacques Rousseau. Après avoir lu trois fois les deux passionnants premiers livres de son autobiographie, j'ai stoppé ma quête de la vérité rousseauiste, mais je ne désespère pas de me taper toutes Les Confessions avec délectation un beau jour, ou peut-être une nuit. Près d'un lac... Tout comme je vais le faire avec Du côté de chez Swann. Je me le promets, la référence à Dave ne me sera plus qu'un lointain souvenir. Je suis en route vers l'élévation spirituelle.
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