Que sont devenus les chanteurs de comédies musicales ? Je me pose bien sûr cette question pour les comédies musicales françaises de ces dix dernières années. Non pas que je ne m'intéresse pas à Hair, The Phantom of the opera ou Starmania, non. C'est juste que tout le monde sait ce que sont devenus Julien Clerc et Barbara Streisand. Et Daniel Balavoine aussi. La comédie musicale est-elle encore une bonne technique pour devenir célèbre ? Ne vaut-il mieux pas travailler encore et encore, faire ses petites maquettes, aller frapper à la porte d'Orlando, et faire des GDM (ndRR, Galas De Merde) si chers à Lio ? Résolument non. Ne vaut-il mieux pas tenter sa chance à la Star Ac' ou à la Nouvelle Star, se faire kameloualiser, ou taper dans dans l'oeil d'André Manoukian? Eventuellement. Mais une méthode sûre reste la comédie musicale.
Certes, il faut s'accrocher. Prenons Notre-Dame de Paris. Hormis Hélène Segara et Daniel Lavoie, pour qui l'expérience ne servit qu'à rebooster la carrière, plusieurs interprètes ont tiré leur épingle du jeu. Garou peut enfin chanter dans des salles plus grandes que des bars d'où la moitié des spectateurs (ceux de devant) ressortaient avec les tympans fatigués. Il a acquis une belle notoriété. Nous ne ferons aucune prévision hâtive quant au succès de son album en anglais. Il faut dire que le premier extrait est très efficace, mais on l'entend au moins autant que Charlotte Gainsbourg sur un disque de Rammstein. Patrick Fiori et Julie Zenatti sont des noms propres que tout le monde connaît. Loin de moi l'idée de résumer leurs carrières respectives à une idylle longue de cinq ans. Non, ce sont deux voix d'une technique imparable (surtout Julie) qui parviennent, certes péniblement, à se maintenir dans la cour des meilleurs interprètes de variété française. Noa, dont la carrière esmeraldesque fut bien trop courte à mon goût, continue son bonhomme de chemin, avec beaucoup de discrétion. Luck Mervil délaisse peu à peu la chanson, au profit de la télévision et de la politique au Québec. Quant à Bruno Pelletier, il peine à obtenir le succès escompté. Son récent duo avec Hélène Segara n'obtient qu'un succès d'estime.
Puis arrive l'an 2000 et ses trois grandes comédies musicales qui allaient tout révolutionner et envahir marché et scènes. Les dix commandements, Roméo et Juliette, de la haine à l'amour, et Les Mille et une vies d'Ali Baba. "Quoi ? Les Mille et une vies d'Ali Baba ?" me direz-vous, et je ne vous en tiendrai pas rigueur. Je suis triste d'observer a posteriori que Tu me manques depuis longtemps et A quoi bon ne sont pas restées dans les mémoires. Encore moins Sonia Lacen et Sébastien Lorca, jeunes protagonistes attendrissants d'une comédie musicale ayant fait un flop impressionnant. Heureusement, plus tard, Ali Baba sera amicalement rejoint par ses déchus amis : Tintin - Le Temple du Soleil, Cindy (Cendrillon 2002), Le Petit Prince, Les Demoiselles de Rochefort et autres Don Juan.
Les dix commandements et Roméo et Juliette, de la haine à l'amour sont tout de même des succès paradoxaux. Des centaine de milliers de spectateurs, encore plus d'albums vendus, des tubes maintes fois chantés lors des castings de la Nouvelle Star ou lors des chansons chorales des praïmes de la Star Ac', et des carrières mortes-nées ou presque. Daniel Lévi a beau sortir des albums avec des chansons de Pascal O. ou de Lara F., le public ne suit pas; Ginie Line, malgré ses jolies chansons (Jusqu'à la tolérance, Ça ne se commande pas), rencontre le même problème; Ahmed Mouici s'est re-powwowisé; Pablo Villafranca a sombré à nouveau dans sa peine (maximum, bien sûr); Damien Sargue et Cécilia Cara sont désormais marqués au fer rouge comme étant les amants de Vérone, tristement morts et enterrés; Grégory Baquet continue d'errer entre la musique et la comédie, tantôt à la télé, tantôt au théâtre, tantôt nu, tantôt habillé. Il n'y a guère que Yaël Naim qui semble aujourd'hui tirer son épingle du jeu, mais pour combien de temps encore?...
Avant de savoir ce que donnera, sur le long terme, Cléopâtre, La dernière reine d'Egypte, et son héroïne Sofia Essaïdi, qui n'a finalement peut-être pas déjà vécu l'apogée de sa carrière, sans oublier Christopher Stills, monsieur le fils de Véronique Sanson, qui tiendra le rôle de Jules César, intéressons-nous au Roi Soleil. Pourquoi? Tout simplement parce que c'est la plus fraîche des comédies musicales à succès. Alors que nous ne pouvons encore rien présager des carrières d'Anne-Laure Girbal, de Lysa Ansaldi ou de Cathialine Andria (une ancienne du Petit Prince), on ne peut pas passer à côté de l'ultra-méga-hypra incroyable carton de Mon paradis, l'album de Christophe Maé. Il a été l'un des deux Christophe à succès de l'année 2007. Il a dépassé l'autre Christophe en 2008. Un timbre de voix facilement reconnaissable, un côté j'me la pète un tantinet agaçant, et une horde de fans au féminin dévouées à leur Christophe. Il semble bien que Christophe Maé soit lancé pour une longue carrière. Quitte à écraser ses camarades de comédie musicale. Les pauvres Emmanuel Moire et Merwan Rim sont un peu laissés sur le bas côté, pour l'instant bien sûr.
Et puis parlons enfin de Victoria Petrosillo, mieux connue sous le prénom de Victoria (ou pas connue du tout, c'est au choix), la fille du peuple dans Le Roi Soleil, interprète de la BO française de Heroes, Le héros d'un autre. Elle (re)vient avec un nouveau titre, Imparfaits. Attention, le clip accueille un guest : Stéphane Metzger. (Oui, quel guest!) (Oui bis, même si elle le refrain rappelle vaguement Chaque seconde de Kyo, la chanson est bonne) (Oui ter, ça peut marcher...)
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