Fabienne Demal aurait pu s’appeler Axelle Rouge, mais comme ce n’était pas assez « in », elle a opté pour Axelle Red. On peut le dire, depuis ses débuts dans les campagnes belges, Axelle Red n’a jamais baissé les bras. Pourtant, elle avait de quoi être découragée : le succès (et les rentrées d’argent) tardait à venir. Elle avait beau faire des chansons-hommages à ses idoles Aretha Franklin, Otis Redding ou ABBA (oui, je sais ce troisième exemple dénote terriblement avec les deux précédents, mais bon), le public et les radios la boudaient. Elle décide alors de se démarquer des autres : bien après Mylène Farmer, mais bien avant Isabelle Boulay, elle devient rousse-rouge-rouille en référence à son nom. Une chance qu’elle ne se soit pas pseudonymé Axelle Green…
Axelle commence à connaître une fébrile gloire en Belgique, mais cette dernière ne déborde pas des frontières. Elle se lie d’amitié, en tout cas professionnellement, avec les frères Seff, connus dans le milieu de la chanson, et c’est le début de son aventure de chanteuse francophone reconnue. C’est en 1994 que les radios sont inondées de son tube Sensualité. Je devrais même dire de son tube « SensuWalité », tellement l’accent était porté sur la jointure de la deuxième et de la troisième syllabe. Au débart, tout le monde croyait que c’était le nouveau tube de Vanessa Paradis, tant leur timbre de voix se ressemblait. Mais non. Peu à peu, Axelle s’impose sur la scène musicale avec des tubes patients (Je t’attends), sensuels (A tâtons), pieux (Ma prière), féministes (Rester femme (je n’ai jamais compris pourquoi elle évoquait une certaine Suzanne dans cette chanson, jusqu’au jour où j’ai découvert qu’elle disait « sans arme »… Articule, Axelle !)), existentiels (A quoi ça sert), d’amour (Parce que c’est toi), câlins (Ce matin), nuls (Bimbo à moi), en duo (Manhattan-Kaboul). Puis arrive un album (Face A/Face B) qui fait un semi flop en 2002, avec le single (Je me fâche) qui fait véritablement un flop, alors qu’il y avait des titres très beaux comme Pas maintenant ou Toujours.
C’est là que la petite descente aux enfers a commencé. Non, pas une redescente extrême, mais quand même. Axelle ne s’est plus plu. Elle sentait que son teint diaphane ne supporterait pas le nombre croissant des années. Aussi a-t-elle pris une résolution : aller voir un spécialiste. Manque de bol, elle a dû tomber sur le même chirurgien que les frères Bogdanov. On la redécouvre, chaque année, lorsqu’elle fait une télé, les lèvres toujours plus botoxées.
Mais, j’ai envie de dire : passons outre cela. Axelle Red sait s’investir pour les causes qui lui tiennent à cœur, et c’est le plus important. Elle nous revient en septembre avec un nouvel album, Jardin secret, et un nouveau single, Changer ma vie, aux sonorités intimistes, comme Axelle sait faire.
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