8 avr. 2007

Ma vie au cinéma

Il ne faut pas se faire des idées saugrenues à la lecture d’un titre de chronique. Bien que ma vie soit l’objet de tous les fantasmes d’un lectorat toujours grandissant – j’essaie, en tout cas, de m’en convaincre – elle n’intéresse pas encore un Spielberg, un Scorsese, ni même une Serreau. Lorsque je parle de ma vie au cinéma, je parle de ma vie dans un cinéma.

De toute mon existence, je n’ai jamais travaillé avec un patron et des collègues; je n’ai fait que baby-sitter et donneur de cours particuliers. Travailler, je veux dire dans une entreprise, est donc une grande première pour moi. Je suis exactement à la moitié de mon CDD, aujourd’hui, dimanche 8 avril 2007. Si tout va bien, mon patron me reprendra occasionnellement au cours des semaines qui arrivent, puis en été. J’aurais pu me réfugier dans un piège à étudiants, à MacDo ou à Auchan, mais ce n’était pas digne de moi. Pour Rhum Raisin, il fallait quelque chose de plus agréable. C’est pourquoi, je travaille dans un cinéma. Dans un grand cinéma de C. Vous comprendrez aisément que je ne peux pas dévoiler le nom de ce cinéma de C. puisque je ne voudrais pas vous voir débarquer en face de moi dans l’unique but indiscret de découvrir ma tête. Je sens bien que l’envie de faire un saut à C. vous dévore, mais souvenez-vous que vous n’avez pas que ça à faire, hein. D’autant plus qu’à C., des cinémas, il n’y en a pas énormément. Alors après, je vais paniquer, moi.

En tout cas, mon job de vacances me plaît. Il suffit de faire des grands sourires aux clients et entes qui me plaisent physiquement (aux autres aussi, mais moins), et le tour est joué: ils et elles trouvent le petit vendeur très bien. Du moins, c’est que j’imagine pour me réconforter et faire plaisir à mon ego. Et en plus, j’ai le droit d’aller voir tous les films que je veux. C’est pas mal pour un premier job. Le plus dur, pendant les prochaines semaines, sera de concilier mes cours du jour, mes cours du soir, et le cinéma aux horaires toujours tardifs, parfois week-endiens, et souvent jours fériéens…

(Non, vous ne rêvez pas: je viens bien de vous raconter un bout de ma vie.)

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