Même pour les petits corps pas malades, les voyages en train, ça peut être comme les histoires d'amour. Or, les histoires d'amour finissent mal, en général, comme dans la chanson. Donc par excès de syllogisme, on peut facilement en déduire que les voyages en train finissent mal, en général.
Et là, mon voyage en train d'hier s'est plutôt mal passé. Rassurez-vous, rien de grave, mais juste assez pour me faire cogiter toute la soirée et même encore ce matin. J'ai mesuré à quel point le mot honte était puissant. Rosir de honte, rougir de honte, que dis-je, cramoisir de honte dans le train ne m'était encore jamais arrivé, mais le mal est réparé.
Habitué des trajets en train entre mes deux villes d'habitation, L. et C., j'en profite pour lire des magazines, des livres même. Mais parfois, je suis fatigué, alors je ferme les yeux, comme Najoua Belyzel. Et puis, il y a une troisième possibilité. Elle consiste à insérer des écouteurs au plus près de mes tympans, dans l'unique but de faire profiter à mes oreilles d'un peu de douceurs musicales préalablement enregistrées dans mon téléphone portable. Mes yeux regardent ainsi le paysage, pendant que mon cerveau est bercé par la musique. Et je me laisse emporter.
Oui, mais voilà. Hier, j'avais acheté une barre chocolatée à deux euros au distributeur de la gare de L., et j'ai tout naturellement voulu la déguster. Quatre de mes cinq sens auraient alors été comblés: l'odorat par le parfum du chocolat, le goût par la saveur du caramel, l'ouïe par le voix de mes chanteurs préférés, et la vue par beauté de la nature qui défilait sous mes yeux. Il aurait juste fallu que je me caresse un peu pour que le toucher soit, lui aussi, comblé.
Mais revenons à nos moutons, j'ai donc voulu attraper ma barre chocolatée, délicatement enfouie sous mes affaires, dans mon sac. Ma collation en main, un énorme Atchoum de mon voisin de derrière retentit, me faisant sursauter et échapper ladite collation. Mes réflexes étant bons, j'ai instantanément tendu mon bras droit pour rattraper la barre chocolatée afin qu'elle ne tombe pas par terre. Malheureusement, mon portable avec lequel j'écoutais mes douces chansons se trouvais, lui aussi, dans ma main droite, et les écouteurs se sont débranchés de mon portable, laissant ce dernier diffuser la chanson en cours dans tout le wagon, grâce à ses haut-parleurs très performants.
Je n'aurais pas fait d'histoires si cette mésaventure m'était arrivée lorsque j'écoutais Rihanna ou Renan Luce. Mais mon portable contient aussi des chansons aux qualités plus discutables. Il a fallu que ces p?%@$&! d'écouteurs se débranchent au moment où France Gall susurrait à mon oreille "... sucettes à l'anis d'Annie donnent à ses baisers un goût anisé, lorsque le sucre d'orge...". Paniqué, rouge de honte, ne sachant même plus comment stopper la musique, je tripotai les touches de mon portable pour l'éteindre, en vain. Cette maudite chanson ne s'arrêtait plus.
De toute la fin du voyage, je n'ai pas osé une seule fois regarder dans les yeux mes voisins de wagon. Un garçon de vingt-deux ans qui écoute une telle chanson, ça devrait rester un secret. Arrivé à destination, je suis vite sorti, la queue entre les jambes, comme on dit.
Et là, mon voyage en train d'hier s'est plutôt mal passé. Rassurez-vous, rien de grave, mais juste assez pour me faire cogiter toute la soirée et même encore ce matin. J'ai mesuré à quel point le mot honte était puissant. Rosir de honte, rougir de honte, que dis-je, cramoisir de honte dans le train ne m'était encore jamais arrivé, mais le mal est réparé.
Habitué des trajets en train entre mes deux villes d'habitation, L. et C., j'en profite pour lire des magazines, des livres même. Mais parfois, je suis fatigué, alors je ferme les yeux, comme Najoua Belyzel. Et puis, il y a une troisième possibilité. Elle consiste à insérer des écouteurs au plus près de mes tympans, dans l'unique but de faire profiter à mes oreilles d'un peu de douceurs musicales préalablement enregistrées dans mon téléphone portable. Mes yeux regardent ainsi le paysage, pendant que mon cerveau est bercé par la musique. Et je me laisse emporter.
Oui, mais voilà. Hier, j'avais acheté une barre chocolatée à deux euros au distributeur de la gare de L., et j'ai tout naturellement voulu la déguster. Quatre de mes cinq sens auraient alors été comblés: l'odorat par le parfum du chocolat, le goût par la saveur du caramel, l'ouïe par le voix de mes chanteurs préférés, et la vue par beauté de la nature qui défilait sous mes yeux. Il aurait juste fallu que je me caresse un peu pour que le toucher soit, lui aussi, comblé.
Mais revenons à nos moutons, j'ai donc voulu attraper ma barre chocolatée, délicatement enfouie sous mes affaires, dans mon sac. Ma collation en main, un énorme Atchoum de mon voisin de derrière retentit, me faisant sursauter et échapper ladite collation. Mes réflexes étant bons, j'ai instantanément tendu mon bras droit pour rattraper la barre chocolatée afin qu'elle ne tombe pas par terre. Malheureusement, mon portable avec lequel j'écoutais mes douces chansons se trouvais, lui aussi, dans ma main droite, et les écouteurs se sont débranchés de mon portable, laissant ce dernier diffuser la chanson en cours dans tout le wagon, grâce à ses haut-parleurs très performants.
Je n'aurais pas fait d'histoires si cette mésaventure m'était arrivée lorsque j'écoutais Rihanna ou Renan Luce. Mais mon portable contient aussi des chansons aux qualités plus discutables. Il a fallu que ces p?%@$&! d'écouteurs se débranchent au moment où France Gall susurrait à mon oreille "... sucettes à l'anis d'Annie donnent à ses baisers un goût anisé, lorsque le sucre d'orge...". Paniqué, rouge de honte, ne sachant même plus comment stopper la musique, je tripotai les touches de mon portable pour l'éteindre, en vain. Cette maudite chanson ne s'arrêtait plus.
De toute la fin du voyage, je n'ai pas osé une seule fois regarder dans les yeux mes voisins de wagon. Un garçon de vingt-deux ans qui écoute une telle chanson, ça devrait rester un secret. Arrivé à destination, je suis vite sorti, la queue entre les jambes, comme on dit.
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