27 oct. 2006

La fille défoncée

Quand je vous dis qu’il y a des gens pas normaux à C.!

Les faits divers intéressent généralement assez le grand public, et quand il s’agit d’un fait divers très divers, il intéresse d’autant plus les gens, gens qui apprennent ce fait divers par une personne qui commence bien souvent sa phrase par Tu sais ce qu’on m’a raconté? ou bien T’as entendu parler de l’histoire de…? ou encore Tout le monde ne parle que de ça depuis deux jours…

La majorité des habitants de C. et de ses alentours est au courant de cette histoire. C’est arrivé en juin dernier (à moins que ce ne fut en mai, mais que voulez-vous, j’ai la mémoire qui flanche, j’me souviens plus très bien). Alors que plusieurs adolescents s’amusent autour, et à l’intérieur, d’une fontaine sur une place de la ville (oui, ici, les jeunes s’amusent à l’intérieur de la fontaine, tout habillés, allez savoir pourquoi), une jeune fille d’environ 16 ans patauge également dans l’eau avec ses amis. Ce que je n’ai pas dit, c’est que cette fontaine émet des jets d’une façon, d’une hauteur, et d’une puissance aléatoires. Par un malheureux hasard, le jet le plus haut (c’est-à-dire jusqu’à environ 15 mètres), le plus rapide, et le plus puissant a jailli au moment où cette jeune fille était au-dessus du tuyau projeteur. L’eau s’est engouffrée dans son entrejambes avec une violence inimaginable. La seule chose que la population a ouï dire par le biais du bouche-à-oreille, c’est que la jeune fille a vite été emmenée aux urgences, et que tout l’intérieur de son corps était fortement affecté. Je me suis dit, comme d’ailleurs la plupart des habitants, Qu’est ce que c’est que cette débile qui s’amuse à se mettre au-dessus du jet d’eau?

Je connais cette demoiselle depuis septembre, mais ce n’est que mercredi que j’ai su que c’était l’héroïne de cette histoire. C’est la première année qu’elle participe aux mêmes cours du soir auxquels je participe pour la deuxième année. Nous étions trois personnes, et elle.

Nous : Ça va?

Elle : Ouais ça peut aller, je me suis fait retirer mon sam.

Nous : (incompréhension)

Elle : Vous vous rappelez de l’histoire de la fille qui s’est fait défoncer la ch… par la fontaine? (Les mots employés sont véridiques, j’en ai censuré un uniquement parce qu’il est trop vulgaire et que je ne l’aime pas)

Nous : Oui.

Elle : Ben c’était moi!

Nous : (étonnement)

Elle : C’était très compliqué. Et maintenant il y a des dysfonctionnements dans mon organisme.

Nous : C’est-à-dire? (Oui, parfois, on se demande après coup la raison pour laquelle on a demandé ce genre de précision)

Elle : En fait, le jet m’a déchiré le canal vagino-rectal, et mon anus est endommagé.

Nous : (gêne)

Elle : Et aujourd’hui, je viens de me faire retirer mon sam.

Nous : Ton sam?

Elle : Mon sac à merde. Mon corps ne pouvait plus rien stocker, alors on m’a mis un sac artificiel, sam.

Nous : (dégoût)

Elle : Une poche à caca, quoi.

Oui, ben c’est bon, on avait compris! Déjà qu’il ne faut pas grand-chose pour me dégoûter, là, j’étais servi!

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