19 oct. 2006

Orgie

J'ai récemment organisé une réunion à apéritif dinatoire pour discuter des méfaits des poissons rouges en milieu urbain, et par temps sec, en compagnie d'experts pointus à ce sujet. Nous étions tranquillement en train de parler du rôle majeur de la poussée d'Archimède et du Prix Goncourt sur la migration du cheval de Lucky Luke, avec une patte plâtrée, lorsque l'un des invités m'a dit: Rhum Anàleauderose! Quelqu'un frappe à la porte!
Euh... Moi, c'est Rhum Raisin...
Je me suis dirigé vers la porte, et ai regardé par le judas pour voir qui c'était. Or je me suis vite rendu compte que la porte était vitrée. J'ai souri avec un air presque niais, et ouvert ladite porte.
Quand il est arrivé chez nous, personne ne savait qui il était, d'où il venait; ce n'était qu'un étranger. Il avait un regard si doux qu'il vous faisait rêver. Tout de suite on l'a adopté, lui, notre ami l'étranger.
Il s'est installé avec nous, a parlé des choses qu'il maîtrisait, comme la recette de la soupe de poisson, ou l'architecture de la chapelle Sixtine, mais cela nous a paru louche lorsqu'il nous a montré une vidéo des coulisses de Disneyland Paris.
Il s'est levé, est allé dans l'arrière-salle, et a attendu. Deux invitées l'ont rejoint, et nous avons entendu des bruits étranges à travers la cloison en PVC. On entendait distinctement les demoiselles faire des bruits de satisfaction. Trois hommes se sont levés à leur tour, et se sont rendus dans cette salle. On entendit alors des sortes d'applaudissements lents et irréguliers. Les visiteurs se rendaient là-bas, de plus en plus nombreux, et les voix échappaient des petits cris, ainsi que des soupirs.
Je suis alors allé voir ce qu'il se passait, puisque, tout naïf que je suis, je ne comprenais guère ce qu'il se passait.
Mes yeux furent horrifiés de tant d'impudeur, et mes narines furent, elles, importunées par cette addition d'odeurs diverses. Les hommes et les femmes étaient debout, assis, accroupis, allongés, tordus; je n'en revenais pas. J'étais outré, à peu près autant que lorsque j'ai appris que Cyril allait chanter avec Lara Fabian. Les corps s'enchevêtraient, impatients, se mouvaient à travers les membres fermes et humides, la lumière orangée éclairant à peine, mais faisant augmenter la température de la pièce.

On m'a fait signe de venir. Je devais me laisser faire. Mais j'ai ma dignité. Je ne veux pas être perverti et donc je suis parti.

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