Il y a des gens bizarres qui prennent le bus, à commencer par moi (même si moi, je suis bizarre dans le sens le plus honorable du terme). Bon, il faut dire qu'une bonne partie de la population faisant partie de la catégorie dite bizarre habite à C.
Aujourd'hui, il y avait une dame qui parlait toute seule. Dans un premier temps, le citoyen lambda que je suis (enfin, un peu moins lambda que les autres, faut pas déconner, c'est quand même moi) aurait pu se dire que ce n'était pas si étrange que cela; c'est vrai, à moi aussi, il m'arrive de parler tout seul, tout bas quand je marche seul comme Jean-Jacques Goldman, ou quand je chante avec mon micro devant ma glace immense chez moi, comme tout le monde le fait (quoi tout le monde ne chante pas devant sa glace avec un micro? Les gens sont curieux...). La différence avec les gens qui se parlent à eux-mêmes discrètement est que cette dame parlait fort et pendant tout le trajet du bus...
Il m'a dit que j'étais dépensière. Si, il m'a dit que j'étais dépensière, mais j'ai le droit d'être dépensière à la fin. Alors je suis rentrée. Je lui ai dit que j'étais pas dépensière. Il m'a dit que si, j'étais dépensière. Comme si acheter du maquillage, c'était du gaspillage (notez que pour elle, non, ce n'était en effet pas du gaspillage). C'est faux, tout le monde se maquille (euh...oui...enfin, pas tous les jours non plus...). J'achète du maquillage, donc je ne suis pas dépensière.
Il n'avait qu'à l'amener à la SPA. C'est vrai, c'est fait pour ça la SPA. Alors, je lui ai dit que j'allais l'amener à la SPA, parce que s'il ne veut pas le garder, il faut l'amener à la SPA, et ce sera mieux pour lui. Mais il ne voulait pas m'écouter. Mais il était triste; la seule solution, c'était la SPA.
Je lui ai dit non. J'avais rien préparé, et la maison n'était pas rangée. Je ne voulais pas qu'elle vienne à la maison. La maison n'était pas rangée. J'ai voulu lui faire comprendre que la maison n'était pas rangée, mais rien n'y faisait, elle avait décidé de venir. Pourtant, je ne voulais pas. La maison n'était pas rangée, et je n'avais pas fait le ménage, donc je préférais y aller moi-même. Mais elle voulait venir. Alors, tant pis, je n'ai pas rangé la maison (du coup, la maison, elle n'était pas rangée; c'est bon, on a compris).
Cela prête à sourire au début, mais finalement, je me suis dit que c'était triste quelqu'un qui parle tout seul comme ça. Même si cette dame ne s'en rend pas compte, je suis gêné pour elle, je suis triste que la vie la rende presque folle ainsi, à parler toute seule, à proférer des banalités que tous les passagers du bus entendent.
Je me suis alors rendu à la fnac, acheter mon CD et mon DVD pour me remonter le moral, puisque vendredi ils ne les avaient toujours pas (oui, la fnac de C. est pourrie, aussi bizarre que les habitants de la ville), et ma mélancolie s'est atténuée lorsque la vendeuse m'a dit qu'à C., Lara Fabian avait ses fans, et qu'elle était la chanteuse francophone, deuxième plus grande vendeuse de disques, après Mylène Farmer. Et même si c'est dans une ville pourrie, ça m'a fait plaisir.
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