Ce soir, je ne dors pas, comme la toute toute première fois. Et une question me turlupine – quel laid verbe – depuis au moins trente-neuf minutes: aime-je les grosses ou préfère-je les petites? A priori, je dirais que les petites sont plus élégantes et que je les préfère. Mais les grosses, elles, ont l’avantage d’être imposantes et de forcer le respect.
Cette petite forme délicate qui dévie sur le côté m’est indispensable. Grâce à elle, on peut faire une petite pause, afin de se soulager. On n’en parle pas assez, et c’est la raison pour laquelle cette chronique d’une inutilité effroyable corrige un peu le tir. La virgule mérite qu’on y prête attention.
Le corps de la virgule, ce petit bulbe partant du haut et s’élançant de façon bombée vers le bas, cet inconnu bas, sa courbe, avec toute la sveltesse qui la caractérise, son épaule à la fois frêle et solide, son creux mystérieux et sa fine queue devraient illuminer davantage d’yeux. La virgule, terme enivrant rimant avec libellule, capsule, pédoncule, molécule, somnambule, bitadudule semble n’être rien, et pourtant, sans elle, cette présente phrase serait totalement incompréhensible. Pour rendre hommage à ce signe de ponctuation, venu tout droit du latin virgula, que je m’abstiendrai de traduire, je propose, en toute sérénité, de vous offrir une virgule, sur un piédestal, de cri-i-iiiii-istal :
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