9 juin 2006

J'veux qu'tu m'fasses voir des étoiles

J'ai toujours préféré Elsa à Vanessa Paradis. Elles ont souvent été comparées. Je n'aime pas les comparaisons. Magalie Vaé (jeune fille ayant gagné un télé-crochet, puis vite retombée dans l'anonymat) était décrite comme la nouvelle Chimène Badi (comme si cette dernière avait déjà fini sa carrière) : pauvre Chimène... Justin Timberlake a, lui, été surnommé le nouveau Michael Jackson : pauvre Justin (je ne sais pas pourquoi j'écris cela étant donné que je trouve Michael, même encore aujourd'hui, bien supérieur à Justin).
Alors que Vanessa tourne pour le cinéma, Elsa se contente de rôles pour la petite lucarne ; Vanessa épouse un acteur, Elsa aime un sportif ; Elsa fait de la pub pour un yaourt au soja, Vanessa ne fait pas de pub. En fait, je réalise que c'est dur de ne pas comparer lorsqu'on veut parler des deux en même temps. Alors je ne parlerai que d'une seule d'entre elles : la cousine de la prochaine James Bond girl.
Les chanteuses ont, par définition, une voix. On reconnaît instantanément Patricia Kaas ou Véronique Sanson. Mais Elsa ? Que dire d'Elsa ? On ne peut pas dire que sa voix soit formidable. Même Arlette Laguiller a davantage de voix (mais seulement à partir de 5 %). Et pourtant, la nièce de Marlène Jobert a eu un début de carrière fulgurant dès 1986 avec T'en va pas. Et les succès s'enchaînent : Quelque chose dans mon coeur, Jour de neige, Rien que pour ça, ou encore Bouscule-moi. Preuve de son succès, Elsa a même eu droit à sa propre émission spéciale en praïme taïme en 1989, alors qu'elle n'avait que 16 ans. Elle chante avec les stars du moment : l'Affaire Louis Trio, Patrick Bruel, ou encore Philippe Lafontaine (qui chante avec elle son tube Coeur de loup).
Vous aurez sans doute relevé que je n'ai pas mentionné un tube qui fut pourtant l'un des plus gros d'Elsa : son duo avec Glenn Medeiros, Un roman d'amitié. Voilà de la chanson d'amour comme on les aime, avec un texte profond, en franglais, une mélodie à la David & Jonathan, de quoi émoustiller chaque adolescent qui sommeille en nous. Avec Elsa, on repense à l'insouciance de notre jeunesse, et à tous ces films diffusés chaque été l'après-midi sur la 2 ou sur la 6. Les relations entre Glenn et Elsa ont toujours été mystérieuses pour le public. C'était ambigu de les voir si heureux ensemble devant les projecteurs ; ils semblaient être inséparables, un peu comme Chevallier et Laspalès, sauf que Elsa avait un peu moins de barbe que Laspalès (je ne sais pas pourquoi j'ai mis un imparfait puisque c'est toujours le cas aujourd'hui). On ne saura probablement jamais à qui étaient destinées ces paroles sulfureuses : "Bouscule-moi un peu, arrête de t'excuser, j'veux qu'tu m'fasses voir des étoiles" (vous aurez remarqué bien sûr la chanson ancêtre de Hit me baby one more time).
Elsa Lunghini fait partie de nous. En fait, elle n'en fait pas des tonnes, et on aime sa discrétion. D'ailleurs, je suis en train de me rendre compte qu'elle est tellement discrète depuis quelques temps, qu'elle commence à sombrer dans notre inconscient. Il faut qu'elle fasse gaffe : nous ce qu'on veut, c'est qu'elle revienne sur le devant de la scène. Après tout, on s'en fout, nous, qu'elle soit avec un footballeur déjà has-been.

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