S’évader de sa province natale pour se rendre dans la capitale est une chose incroyablement excitante, surtout quand cette province natale est C., croyez-moi. Bien que la durée d’évasion n’excédât pas deux jours, je m’étais fixé deux objectifs particuliers, en plus de la raison précise pour laquelle je me rendais à Paris – que je tairai pour ne pas faillir à ma réputation de Moomin discret – à savoir me divertir, et rencontrer Valérie Damidot. Autant je me faisais assez confiance pour le divertissement, autant je sentais que le destin n’allait pas être de mon côté pour l’imposante décoratrice de M6.
La première journée avait pourtant fort bien commencé sous le soleil de C. Ainsi, à 13h03, j’ai pris le train, comme Zazie. Si toi, lecteur ou trice, tu étais là, tu m’as donc vu! Après 3h30 de voyage (puisque nous devons effectivement nous contenter du Téoz, à défaut du TGV), nous arrivons dans cette gare que j’affectionne tant, malgré ses tenaces relents de petits pissous canins et gros pissous humains. A peine le temps d’un soda light, qui n’avait de light que le sucre (évidemment, ici les euros ne sont pas light), nous avons dû rejoindre l’hôtesse qui nous attendait – que je remercie chaleureusement, et doublement, pour son accueil, même si je sais que la probabilité pour qu’elle lise ces lignes est faible – puisque le lendemain, il fallait se lever tôt. À ce stade, toujours pas de Valérie Damidot. La matinée fut assez occupée, ce qui par conséquent m’a empêché d’atteindre mes objectifs fixés la veille. Or à partir de midi environ, j’ai senti que la chance allait venir. Je croise une star. Star n’est peut-être pas le terme le plus approprié, mais c’est en tout cas un acteur connu que je rencontre. Ma timidité maladive m’empêche bien sûr de l’aborder, mais qu’à cela ne tienne, tel un paparazzi, je le paparazzie. Assez peu reconnaissable sur cette photo, je décide de prendre une deuxième photo. Mais ne voulant pas qu’il me remarque, je demande aux gens avec moi d’être mes complices. Ainsi, je les fais poser devant mon objectif pendant que la star téléphone à l’arrière-plan. Si je devais interpréter le regard noir que me lance Patrick Chesnais, je dirais que j’ai bien fait de feinter et de ne pas le déranger. La journée continue et je ne croise toujours pas la dame blonde de la télé pleine d’idées pour la maison. Mais j’aperçois une autre star de la télé. Là aussi, le terme star est un peu excessif, mais j’assume. Son visage me disait bien quelque chose, et pourtant je n’ai pas immédiatement tilté. Après quelques secondes d’intenses recherches dans ma mémoire visuelle (non, cela n’a pas duré plus de quelques secondes, je l’avoue), je l’ai reconnu. Mais là, je voulais une vraie photo, pas une photo volée. Et je voulais être aussi sur la photo. Alors j’ai hésité. Hésité encore. Hésité longuement. Jusqu’au moment où j’ai osé l’aborder. - - Excuse-moi, tu as joué dans une série cet été, non? - - (Très gêné) Oui… - - Ça te dérange si on nous prend en photo? - - (Toujours très gêné) Un peu… - - (Avec une petite moue) S’il te plaît… - - Bon d’accord… Je lui ai demandé comment il s’appelait. Raphaël. J’ai dit à ce héros de Cœur Océan que je garderai les photos (car oui, il y en a d’autres…) dans un cadre privé. Ainsi, pour ne pas attirer les fans de ce jeune acteur, je n’écrirai pas, à la suite, le prénom et le nom de Raphaël, dont le filet de voix parlée ressemble à celui de Jean-Jacques Goldman. Et puis, après tout, un blog, c’est presque la sphère privée. Nous avons ensuite un peu discuté, et pour le coup, ceci restera vraiment privé. Puis vient la fin de l’après-midi. Il doit être 17h30, et je me trouve à une station de métro. Je me retourne nonchalamment, et là… Oui… C’est bien lui! Ça dépassait tout ce que je pouvais espérer. Oubliée Valérie Damidot; j’avais vu trois stars, dont cette cerise sur le gâteau. Je voulais être discret, et donc je ne l’ai pris qu’une fois en photo. J’aurais pu avoir une photo moins floue, en le prenant lorsqu’il se tenait en face de moi, à un mètre, tout souriant à l’intérieur du métro, mais je pense qu’il aurait été alors difficile qu’il ne me remarquât pas. Le problème, c’est que le jeune homme au survêtement blanc à côté a probablement cru que c’était lui que je désirais prendre en photo, ce qui m’a valu quelques regards très agressifs. Il n’a pas dû reconnaître Vincent Delerm, tout comme je n'aurais pas reconnu Sinik si la situation avait été inversée. Le séjour à Paris s’est terminé plus tard que prévu. Heureusement que j’ai le souvenir de mes petites stars en photo; ceci a atténué le dur retour à la vie provinciale, à C.Et toi tu es Rhum Raisin, non?
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