30 mai 2007

Tout s'en va

Il y a des chanteurs qui impressionnent, et qui font limite peur. Un visage carré, des traits marqués, une tignasse de sorcier, voici le portrait de Léo Ferré.

Léo Ferré est un artiste à part dans le paysage musical français. C’était un poète engagé. Ce n’est que dans les années 60 qu’il commence à avoir du succès. Outre un premier enregistrement abouti en 1951, La vie d’artiste, c’est en tant qu’auteur qu’il va se faire remarquer. Il écrit notamment Jolie môme pour Juliette Gréco ou Le piano du pauvre pour Catherine Sauvage. Il se range plutôt dans la chanson post-réaliste, avec un ton beaucoup plus noir que celui d’Edith Piaf. En mettant en musique des poèmes de Baudelaire, Verlaine ou Aragon, Ferré s’installe durablement dans la culture française, en tant que poète. Citons par exemple Le chien, La tristesse, Âme te souvient-il, Words…words…words, La solitude ou La folie. Son univers est spécial, les orchestrations sont complexes, ses interprétations tiennent sont poussées jusqu’à la tragédie. Même si sa vision noire de l’humanité ou sa thématique anarchiste va en éloigner certains, Léo Ferré parvient à fidéliser son public avec des chansons politiques engagées, comme Ils ont voté ou Les anarchistes. Il ne rentre pas dans la norme et innove constamment en matière de musique, ce qui en fait un artiste original aux œuvres expérimentales. Mais il ne faut pas oublier non plus que Léo Ferré est aussi l’auteur de chansons populaires à succès, comme C’est extra, ou encore l’une des chansons les plus célèbres sur le temps qui passe, Avec le temps.

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