31 déc. 2006

Rétrospective banale

Les 3 faits qui ont marqué Rhum Raisin en janvier 2006

L’élection de la première femme présidente au Chili, Michelle Bachelet, qui n’a rien à voir avec Pierre

Le 250ème anniversaire de la naissance de Wolfgang Amadeus Mozart

Le triomphe de Mylène Farmer au Palais Omnisports de Paris Bercy



Les 3 faits qui ont marqué Rhum Raisin en février 2006

Le formidable tandem Philippe Candeloro/Nelson Montfort aux commentaires des JO du Turin

La retransmission télévisée de la Commission d’enquête parlementaire sur l’affaire d’Outreau

L’anniversaire de Rhum Raisin



Les 3 faits qui ont marqué Rhum Raisin en mars 2006

Les victoires de la musique, avec Anaïs, Camille, Raphaël, Bénabar, et les autres prénoms

Les manifestations anti-CPE

La résolution de Rhum Raisin de perdre du poids après avoir passé plusieurs soirées à manger du chocolat



Les 3 faits qui ont marqué Rhum Raisin en avril 2006

Le succès mérité de Mon cœur, mon amour, de La boulette, et du Papa Pingouin

Les épidémies de grippe aviaire et de chikungunya

L’hibernation de Rhum Raisin due aux manifestations anti-CPE



Les 3 faits qui ont marqué Rhum Raisin en mai 2006

La création des chroniques de Rhum Raisin

L’excellente, mais trop peu applaudie, Coco Dance de Séverine Ferrer

Euh… un mois vide, ce mois de mai… (mais sans lequel il n’y aurait pas eu de chroniques de Rhum Raisin)



Les 3 faits qui ont marqué Rhum Raisin en juin 2006

La victoire de Christophe Willem à la Nouvelle Star

La mort de Raymond Devos

Le début de la Coupe du Monde de football, parce que c’était vraiment difficile d’y échapper



Les 3 faits qui ont marqué Rhum Raisin en juillet 2006

Le coup de boule de Zidane

Les vacances

La chaleur humide, et même mouillée, qu’abhorre Rhum Raisin



Les 3 faits qui ont marqué Rhum Raisin en août 2006

La révélation du Maître du Zodiaque

La satisfaction de Rhum Raisin de voir qu’il a déjà perdu 9 kilos depuis sa résolution de mars

La fuite de Natasha Kampusch (de sa chambre, hein, pas urinaire)



Les 3 faits qui ont marqué Rhum Raisin en septembre 2006

Comment foutre en l’air

Une chronique parce qu’il ne s’est

Rien passé en septembre



Les 3 faits qui ont marqué Rhum Raisin en octobre 2006

Le début

La menace nucléaire du président aux chaussures à semelles compensées

La rétrogradation de Pluton au statut de planète naine (oui, c’était en août, mais il m’en manquait un en octobre)



Les 3 faits qui ont marqué Rhum Raisin en novembre 2006

Après trois ans de travaux rendant C. moche, C. est toujours moche, mais avec un tramway

La désignation de Ségolène Royal comme candidate du PS à la présidentielle, parce que personne ne s’y attendait

La reprise de Rhum Raisin de 3 kilos depuis août, mais Rhum Raisin a l’habitude de jouer au yoyo



Les 3 faits qui ont marqué Rhum Raisin en décembre 2006

La fin, déjà

La mort de James Brown, que Rhum Raisin croyait déjà mort avant l’annonce de sa mort

Noël (c’est vrai, Rhum Raisin ne s’est pas foulé, là)



A l’année prochaine, chers Moomins, avec plein de nouvelles révélations rhumanesques!
(Ça donne envie, hein?)

29 déc. 2006

Donne-moi du mou

Il y a quelque chose d'inconcevable pour moi: passer une journée sans aucune musique. Et pourtant, il y a des personnes qui s'en passent volontiers. Des martiens sûrement. Quand j'ai froid, j'en écoute, quand je suis heureux, j'en écoute, quand je suis triste, j'en écoute.
Disons qu'en ce moment, j'ai froid.

10 - Hurt - Christina Aguilera - Le deuxième single extrait de Back to basics contraste réellement avec Ain't no other man, mais je ne peux qu'aimer, puisque c'est mou. Et ça, je peux l'avouer, j'aime le mou.

9 - Avant que l'ombre... - Mylène Farmer - Là, on reste dans le mou, mais le mou tendance suicidaire. Les tubes de Mylène se rangent dans deux catégories: les tubes rythmés, et les tubes mous. Les ballades sont quasiment inexistantes dans son répertoire. Cette chanson éponyme de son dernier album studio ressemble au - malheureusement - si peu passé en radio Redonne-moi.

8 - Des rails - Zazie - Isabelle de Truchis de Varenne revient avec ce titre, imprégné de la désormais reconnaissable Zazie's touch. Toujours jouant avec les mots, le titre de cette nouvelle chanson n'échappe pas à la règle, ce qui permet à la voix de la chanteuse de dérailler lors des refrains. C'est probablement l'un des futurs tubes du début de l'année 2007.

7 - Starlight - Muse - Evidemment, au début de la chanson, on se laisserait bercer par la mélodie. Or cette dernière durcit au fil des quatre minutes et des poussières, le rythme s'accélère, le niveau sonore, comme par magie, semble augmenter, et les voix s'énervent de plus en plus. Si on écoute cette chanson, et qu'on essaie de la vivre pleinement, on se laisse transporter, et on ne peut qu'apprécier. Et le moment suprême est inévitablement la dernière note de la chanson, qui permet d'apprécier amplement le silence qui suit.

6 - Le sourire - Emmanuel Moire - En quelque sorte overdosé par le Roi Soleil, j'ai mis longtemps avant de ne pas être tenté de zapper à l'entente de cette chanson sur les ondes. Mais, c'est ça aussi la magie des ondes: à force d'entendre, parfois, on écoute, et à force d'écouter, parfois, on aime bien. Et puis je me rends compte que je suis comme lui, en fait. Souvent, je donne un sourire au gens que je croise dans la vie, même si je ne les connais pas, parce que ça fait toujours plaisir quand la petite jeune de la maison de la presse ou le petit jeune de Croustipain vous sourit. Certes, des sourires fréquents peuvent parfois créer des malentendus, mais bon, je continuerai...

5 - Mon ange - Nolwenn Leroy - Cela fait quelques mois que Nolwenn nous chante cette chanson sur les ondes, et que j'ai ainsi envie de l'intégrer dans un Top ten. C'est chose faite.

4 - Qui a mérité ça? - Magalie Vaé - J'entends déjà les lazzi, les quolibets... J'ai envie de la défendre, moi. Je peux vous l'accorder, Je ne suis qu'une chanson était une mauvaise chanson pour débuter une carrière. Mais cette nouvelle chanson est belle, et mélancolique, et molle, et touchante à souhait. Sachons détecter le message explicitement subliminal lancé par Magalie. Oui, j'aime cette chanson.

3 - I wish I was a punk rocker - Sandi Thom - Découverte grâce à Internet au Royaume-Uni, Sandi Thom est un peu la Kamini anglaise. Mais en mieux. C'est frais, c'est bon, c'est onctueux, on dirait un yaourt.

2 - Butterfly - Superbus - Ne vous fiez pas au titre, c'est une chanson française. Comme il y a déjà beaucoup de mou dans ce classement, voici un peu de rock à la française. Les couplets et les ah ah ah ah ah-aah sont géniaux, mais le refrain est un tout petit peu moins bien, c'est pour ceci que Superbus n'atteint que la deuxième place du podium.

1 - Partons vite - Kaolin - Pour la deuxième fois consécutive, le n°10 du précédent Top ten devient n°1. C'est une petite chanson qui semble sans prétention, et pourtant, je me surprends à la fredonner de temps en temps, parce qu'elle m'emmène au soleil, au printemps. Mais pour l'instant ferme tes yeux, passe ta main dans mes cheveux, la la la la...

27 déc. 2006

Ma soirée avec Mélanie, Malik, Claire, Léo, Nicolas, Thomas, Blanche, Johanna, Juliette, Gauthier, Jean-Baptiste, Roland, Lily, Rachel, Luna, Damien,

France 3 est une chaîne intelligente. Elle sait que la majorité des téléspectateurs de Plus belle la vie n’est pas jeune. C’est pourquoi, pour ne pas déstabiliser son public, elle a programmé 3 épisodes d’une durée équivalente à celle des épisodes quotidiens chacun, plutôt que d’en faire un téléfilm d’1h30. Mais il y a aussi des jeunes qui regardent Plus belle la vie. Or là où c’est plaisant d’avoir un résumé avant chaque épisode chaque jour, se taper trois fois le même résumé à deux mots près dans la même soirée au cas où on aurait déjà oublié ce qu’il s’est passé cinq minutes auparavant l’est moins. Non non, cette dernière phrase n’est pas bancale.

Je ne regarde pas assidûment Plus belle la vie, mais lorsque je tombe dessus, je reste un peu, histoire de ne pas définitivement perdre le fil tenu du bout des doigts depuis plus d’un an et demi. Et pour ce cadeau de Noël+1, France 3 a mis les petits plats dans les grands, ne s’est pas moqué de ses téléspectateurs, a sorti l’artillerie lourde, n’y est pas allé avec le dos de la cuillère que l’on peut écrire aussi cuiller, et autres expressions qui veulent dire la même chose. Du suspense à vous couper le souffle, des intrigues compliquées et bien ficelées, des comédiens qui ont un sens aigu de la dramatisation, c’est ça Plus belle la vie.

Tout a commencé par un drame arrivé dans la vie de Malik: sa chère et tendre Mélanie s’est fait enlever et est séquestrée dans une chambre froide. C’est la grande panique. Il informe ses amis policiers Léo et Nicolas qui acceptent de l’aider à fournir la rançon, puisque rançon il y a. Malheureusement, Léo doit collaborer avec un ancien capitaine de police qu’il hait. Ce capitaine me faisait penser à un acteur, mais je me suis vite rendu compte que c’était en fait un mix physique entre le brave Corvette, collègue de Walker, et le père joufflu de la non moins joufflue Raven, le sacré phénomène. C’est à ce moment là qu’on nous sert la deuxième intrigue: Blanche a été envoûtée par Jean-Baptiste, lui-même envoûté par une jeune fille. En effet, un sort a été jeté sur Blanche, hantée par le mauvais œil, ce qui provoquait de nombreux ennuis quotidiens comme l’oubli de clés, le renversage de café, ou encore le craquage de jupe, bref une mésaventure aussi crédible que toutes les péripéties de David Nolande. Heureusement, pour contraster avec les mélodrames, une histoire plus légère et drôle nous était jouée par les deux personnages du feuilleton que je préfère, Luna et Charlotte. En effet, Charlotte rencontre un homme sur qui elle a des visions et elle prévoit de dîner avec lui, après un apéro chez elle. Or cet homme est Damien, l’ex de Luna, qui est prêtre. Avouez que c’est drôle…

Mais comme je sais que vous mourez d’envie de savoir ce qui est arrivé à Mélanie, je vais vous le conter. En fait, Malik, avocat, a permis à Claire de sortir de prison, alors qu’elle était accusée d’avoir tué son père. Mais selon Gauthier, son frère, Claire est folle. Elle fait des bêtises, puis elle oublie. Malik est donc persuadé que Mélanie est retenue prisonnière par Claire. Malik devient violent, vole une voiture, menace un innocent; un vrai killer. Il va chercher Gauthier pour l’emmener dans la chambre froide où Mélanie commence à devenir bleue. Pendant ce temps Johanna, Juliette, et Jean-Baptiste essaient de convaincre une jeune demoiselle, censée avoir envoûtée Blanche, de retourner chez sa mère.

Ragaillardis pas une publicité contre la diarrhée, nous avons eu droit au troisième épisode. La jeune fille qui avait envoûté Blanche ne l’avait en fait pas envoûtée, et s’est réconciliée avec sa mère. Le résumé de cette histoire est peut-être rapide, mais je préfère m’étendre sur le couple star de la soirée, Malik et Mélanie. Les non habitués de Plus belle la vie qui se seraient égarés sur France 3 toute la soirée n’ont pas pu apprécier à juste titre les talents de comédienne de Mélanie alias Laetitia Milot, qui a dû rester pendant 3 épisodes les bras attachés par une corde suspendue au plafond en bleuissant et en chouinant. Finalement, Malik se fait assommer et rejoint, inconscient, Mélanie dans le frigo. En se réveillant, il réalise que le séquestreur n’est pas Claire, mais Gauthier, homme travesti. Cet homme est fou, et après un retournement de situation haletant, il menace méchamment avec un pistolet Malik, Mélanie, et sa sœur, ce qui pousse cette dernière à le pousser (désolé pour cette répétition du verbe pousser, mais employé en deux sens différents) par-dessus le balcon. C’est à ce moment là que Léo et Nicolas, les flics super rapides, sont arrivés, bien après la bataille, puisque le téléspectateur voyait bien la croûte moche de sang se former autour des narines de Gauthier, ce qui présumait une mort probable. C’est ainsi que les trois épisodes de Plus belle la vie se sont achevés, donnant presque envie de suivre celui du lendemain à 20h20.

Ma soirée s’est ensuite poursuivie avec un chien qui fait la loi sur la 6, Tex sur la 3, Omar Sharif sur la 5, et Jean-Luc Delarue confessant Séverine Ferrer, Jean-Marc Morandini, Bernard Montiel, Danièle Gilbert, et en guise de cerise sur le gâteau, Juliette et Céline de Plus belle la vie sur la 2.

25 déc. 2006

Il est né le divin enfant

Comme chaque 24 décembre, je n'ai pas échappé à la messe de minuit. Comme chaque année, je suis plutôt heureux de me rendre à la messe de minuit, puisque c'est quasiment la seule fois de l'année que je me rends dans une église. Cette année, j'étais encore plus heureux puisque j'avais besoin de réconfort, mon cerveau torturé par le manque récent. Ce qui est sûr, c'est qu'il n'y a rien de plus chaleureux qu'une église (!). Bien sûr, souvent je pèche, je m'adonne à des pratiques réprouvées par la morale religieuse, mais qui ne le sont pas par ma morale personnelle (alors à quoi bon s'en priver?). Je voulais que mes péchés soient lavés.
Direction donc la messe de minuit, célèbrée en toute logique à 20h. Evidemment, les gens honorés de ma présence hier soir ne voulaient pas aller à la cathédrale de C. à minuit. Je m'installe sur un banc; mon ventre gargouillait, dû au jeûne imposé depuis le début de la matinée par moi-même. Tout le monde se serre sur les bancs, puisque les places manquent, prêt à écouter la conférence-concert destinée à me réchauffer le coeur. C'est curieux comme, même un soir de réveillon de Noël, les gens peuvent sentir mauvais. Entre ma voisine de devant qui sentait l'oignon frit, et celui de derrière qui avait probablement couru un marathon juste avant sans changer de marcel, j'étais bien entouré. Surtout qu'à la messe, le gentil curé oblige son public à se lever et à s'asseoir toutes les cinq minutes, sans avoir conscience que mes pauvres jambes sont fatiguées de porter un corps affaibli par son jeûne du jour. Mon ventre gargouillait à nouveau, écoeuré par les effluves dégagées par les moindres mouvements de mes voisins de devant et de derrière.
Parfois, une heure et quart, c'est long. Surtout lorsque la musique n'existe pas, et qu'elle est remplacée par une dame, certes respectable, mais qui chante beaucoup trop haut, et aussi rapidement qu'un Laurent Voulzy en petite forme. Fort heureusement, le gentil curé blond d'une trentaine d'années, dont le corps svelte et élancé, était caché sous une aube de taille XXL, pouvait se vanter d'être le frère spirituel de Gad Elmaleh, tant ses vannes sur la Star Academy étaient bonnes. J'avais envie de rire, d'applaudir, mais une audience de messieurs et dames très pieux est difficile à entraîner. J'étais hilare à l'intérieur; à l'extérieur, je m'adaptais aux visages repliés sur eux-mêmes (sans pour autant laisser apparaître des rides sur le front et au coin des yeux, pour ne pas le regretter plus tard).
Il y a des gestes que les habitués de la messe connaissent bien. Lors de la lecture de l'évangile selon Saint Luc, il faut faire un signe de croix sur le front, sur le menton, puis sur la poitrine. La première fois, j'ai eu du mal: en jetant des regards furtifs autour de moi, j'avais compris de travers le geste adéquat, et, pauvre de moi, je me suis ridiculisé face à moi, puisque personne d'autre que moi ne me regardait, en descendant la main droite de mon front jusqu'à mon bouton de jean, un peu comme si j'ouvrais une fermeture éclair pour montrer, tel un exhibitionniste, mon âme au grand public. Je vous le dis, si vous avez l'occasion d'aller à la messe, mieux vaut de rien faire. C'est comme à la fin du Notre Père, évitez de dire Amen, et d'ainsi provoquer le braquage de regards accusateurs en votre direction, des mêmes gens pieux sus-cités. Puis est enfin arrivé le moment tant attendu par moi, la dégustation de l'hostie. Mon ventre allait enfin être récompensé. C'était être trop optimiste. Le pauvre morceau qui m'était destiné devait faire, au haut mot (expression que j'ai inventée pour exprimer le contraire de au bas mot), 2 centimètres sur 1,5.
Finalement, mes démons n'ont pas été chassés. Cette mélancolie qui est collée à ma peau doit l'être à la super glu.
Et en plus, je n'ai pas pu regarder Le soldat rose.

24 déc. 2006

Joyeux Noël

Je pourrais vous parler de chanteurs à la mode, de Sheila, ou de M, mais nous sommes le 24 décembre, et cette date, c'est presque Noël. Or les chanteurs à la mode, Sheila, et M, ne sont pas à associer explicitement à Noël. C'est pourquoi, tel un PPDA du blog, je vais faire un lien avec l'actualité festive du moment.
Peut-être que je vais ennuyer des gens, mais peut-être aussi que des gens n'en auront rien à faire de ce qui va suivre. Tino Rossi est mort depuis longtemps, et pourtant, chaque année, à la même époque, il fait son entrée dans le Top single. Petit Papa Noël est un chant de Noël, immortalisé par ce chanteur aux R qui roulent. Là où on remarque que les temps changent, c'est qu'à son époque, Tino était considéré comme un "latin lover". Aujourd'hui, les "latin lovers" ont changé. Les chanteurs aussi ont changé: en effet, Tino et ses contemporains s'efforçaient de "bien" chanter, et ça s'entendait. Aujourd'hui, on appelle chanteur un conteur, un slameur, un rappeur, ou un Vincent Delerm; or à l'époque, un chanteur avait une voix grave, une vraie technique à la Richard Cross, et des trémollos. Tino Rossi, c'est le patrimoine français, comme l'Arc de Triomphe, la baguette, et Napoléon. C'est un chanteur dont l'accent du sud éblouit de soleil les oreilles de chacun. C'est dommage de n'associer à Tino Rossi que Petit Papa Noël, puisqu'il est également l'interprète de chansons éternelles comme Tchi-Tchi, Marinella, Ô Corse île d'amour, Méditerranée ou encore Le plus beau tango du monde.
Parfois, je me dis Est-ce que des gens comme Tino Rossi auraient pu faire carrière dans les années 2000? Leur vie semble tellement à des lieues de ce que nous voyons aujourd'hui. Mais on ne peut pas mélanger les époques: Tino fut une grande vedette, en son temps.

22 déc. 2006

C'est bon d'attendre

Noël n’est plus une fête que j’aime beaucoup. Cette tradition consistant à offrir et à recevoir des cadeaux me gêne. Pourquoi faire comme tout le monde? Bien sûr, je rentre dans le moule, mais je préfère offrir des cadeaux ou en demander n’importe quand dans l’année, pas le 25 décembre en particulier. En fait, ce que je préfère dans Noël, c’est l’attente: les quelques jours qui précèdent le 24 décembre. On regarde la ville scintiller, on écoute la musique des guirlandes qui brillent, on observe les gens qui se dépêchent d’acheter les derniers cadeaux, dans le froid. On imagine que tous les gens sont heureux, et pourtant, il y a tellement plus de gens seuls et malheureux. Le bonheur des uns éclabousse la tristesse des autres. C’est faux, le Père Noël ne donne pas du bonheur à tout le monde, et évite certaines cheminées; à croire que c’est vraiment une ordure. Et résultat, si les 21, 22, 23, 24 décembre peuvent être agréables, le 25 est parfois triste.

C’est avant la date butoir que l’on prend du plaisir à vivre: on s’imagine que l’on va passer un moment beau et bon avec les gens qu’on aime. Puis arrive le jour J, on le voit à peine passer, et la routine revient vite, la monotonie, et la tristesse de ne plus avoir de date butoir. C’est l’attente qui nous fait vivre. Prenons l’exemple de la Star Academy (oui, sans transition, c’est brutal, je l’admets), c’est excitant de se dire Waouh, c’est ce soir la finale, j’ai hâte. Oui, mais demain? Demain, il faudra en racheter. Non, je veux dire, demain, ce sera fini, et ce n’est plus intéressant. C’est pareil, pour un acteur de théâtre ou pour un musicien, les heures les plus excitantes sont l’avant-représentation, quand le trac emplit tout le corps. Le trac est une sensation de stress, mais un stress étonnamment positif: c’est une pré-jouissance. Sauf que Noël, ce n’est pas une jouissance. Et de ce fait, on ne peut même pas se dire, après coup, Mmm, c’était bon. Après l’acte, tout retombe. On sait que c’est fini, que c’est éphémère, et que ça laisse un goût amer. C’est comme les galettes des rois: pourquoi n’en manger qu’en janvier? C’est ridicule, ce n’est pas plus un dessert d’hiver qu’un dessert d’automne. Alors on déguste l’attente de la galette, parfois davantage que la galette elle-même, et puis après l’arrivée des rois, après leur retour, c’est fini pour un an. C’est bête. Le contenu de cette chronique n’est pas un habile subterfuge pour en arriver aux trois phrases sur les galettes, destinées à me déculpabiliser d’avoir acheté une galette des rois avant Noël.

19 déc. 2006

Mise en abyme

Pour contraster
avec la longue
mais néanmoins intéressante
précédente chronique,
voici
la plus courte chronique
de Rhum Raisin.

17 déc. 2006

Mais moi je ne suis qu'uuuunnnneeee chanson

Les chansons de variété populaire sont ce qui se vend le mieux en France. C’est une culture ancrée inconsciemment dans les cervelles de garçons romantiques, danseurs, drôles, chanteurs, mélancoliques, et dans les cerveaux de filles actives, gaies, fêtardes, nostalgiques, fleur bleue. Lorsqu’il rentre dans un magasin, l’amateur de musique populaire écoute d’abord la radio que diffuse le magasin avant de rentrer. La musique populaire est celle qui est diffusée à la radio, et qui est donc achetée dans les fnac nationales. L’année 2006 a eu son lot de tubes populaires…

Et finalement, après quelques années, les hommes ont remplacé tes poupées. Certains artistes ont confirmé leur place de choix dans le cœur des acheteurs de singles; ce fut une année exceptionnelle pour Patrick Bruel qui a réussi son retour avec un album de qualité, et son J’m’attendais pas à toi. Nâdiya a enflammé les radios de ses tubes coup de poing, tout en force, un peu comme un roc, tous ces mots, pour ses Amies-ennemies. Histoires naturelles, mon histoire est belle. Le come-back de l’australienne au nom de bonnet de piscine a été un gros succès chez les disquaires, avec l’entêtant Aimer jusqu’à l’impossible, Je m’appelle Bagdad, et Tu aurais dû me dire (Oser parler d’amour). On ne peut passer sous silence les artistes qui ont eu le privilège d’intégrer dans le Top single au moins un titre: Indochine et Ladyboy, Lââm et Pour être libre, Laurent Voulzy et Derniers baisers, Garou et L’injustice, Julien Clerc et Quel jeu elle joue, Jean-Louis Aubert et Ailleurs, ou encore Florent Pagny et Là où je t’emmènerai. C’était en 1980, génération qui n’attendait rien. Citons des tubes interprétés avec brio par des bouts de femme: Donne, Gabriel, Je ferme les yeux, Comme toi, Je pense à toi, La boulette, Jeune demoiselle, Confessions nocturnes, Cesse la pluie, Juste avant toi, L’envers de la terre, Emmène-moi avec toi, Femme de couleur, Rester la même, Parti pour zouker, Fashion victim’ ou encore S.O.S, beaucoup moins exposée que le SOS de Rihanna. Ah, qu’est-ce qu’on est serré au fond de cette boîte, chantent les sardines entre l’huile et les aromates. 2006 fut aussi, une fois de plus, une année riche en chansons à textes: on retrouve d’excellentes chansons comme Mon cœur, mon amour d’Anaïs, Le dîner de Bénabar, La ceinture d’Elodie Frégé, Julien de Martin Rappeneau, Et dans 150 ans de Raphaël, ou bien J’irai chanter de Nouvelle star. Seeing the good même si tout va si mal, quand tout est sexuellement correct.

Les plus gros tubes français de l’année sont à attribuer à Amine pour J’voulais, Faudel pour Mon pays, Marc Lavoine pour Toi mon amour et J’espère avec Quinh Anh, Grégory Lemarchal et Lucie Silvas pour Même si, Faf Larage pour Pas le temps, Tribal King pour Façon sex, de la grande chanson française. Bien sûr, il y a eu aussi des tubes étrangers, comme Crazy de Gnarls Barkley, Maneater de Nelly Furtado, Stars are Blind de Paris Hilton, So sick de Ne-Yo, Because of you de Kelly Clarkson, My humps des Black Eyed Peas, mais le reste a surtout été dominé par Madonna, Robbie Williams, Shakira, Bob Sinclar, Sean Paul, Christina Aguilera, James Blunt, Beatriz Luengo, Pussycat Dolls, Miguel Angel Muñoz, et malheureusement Juanes. Or, comme c’est moins ma tasse de thé, je ne m’y attarderai pas.

Certains artistes ont également sorti des chansons ovniques. Tou tou tou you tou, tou tou tou you tou. Alors que Cali scandait Je m’en vais, Èmpi était De retour. Nous avons ainsi eu droit, pendant plusieurs semaines au top du Top single, au Papa pingouin, formidable reprise par Pigloo. Dans le même registre, mentionnons La petite fleur de vanille, Les bêtises, Le Titou, L’oiseau et l’enfant, Pinocchio, Allo allo, La jungle des animaux, Allo papy, et les trois tubes de Dorothée, Hou la menteuse, La valise, et Allo allo, monsieur l’ordinateur, remixés par Guillaume Stanczyk. C chô, ça brûle. Certaines chansons auraient terriblement manqué à l’amateur de bonne musique: la coupe du monde a eu ses effets avec Zidane y va marquer et Coup de boule. Notez que Coup de boule rime avec Fous ta cagoule. Y’a qu’un ch’veu sur la tête à Mathieu, il n’y a qu’une dent dans la mâchoire à Jean. Heureusement que les Baby Hip Hop sont là, et que Katerine adooore Louxor.

Le bonheur des uns fait le malheur des autres, dit-on. Ceci se confirme lorsque l’on voit certains artistes un peu oubliés sur le banc de touche. Plusieurs chanteurs ont effectivement dû se contenter des bas fonds des classements. Le titre de Céline Dion, Tous les secrets, pourtant très bon, n’a pas eu un énorme succès. Bouge, bouge les mains, le corps, et les reins, laisse-toi bercer jusqu’au bout de l’été. Parmi les chansons qui n’ont pas eu la gloire tant espérée, nous pouvons énumérer Ophélie flagrant des lits de Michel Polnareff, clone de Pascal O, Pourquoi pas moi de miss Maréva, La paix de Johnny H, Sous les avalanches de Vincent Delerm, Les people de Marianne James, Il était temps de Virginie Pouchain, Sois beau et tais-toi de l’une des célébrités qui s’est fait sortir de là, Je ne suis qu’une chanson de Magalie Bonneau, dite Vaé, et malheureusement l’agréable reprise de Si maman si par Ludovic Delamoga et la fille du commissaire Navarro.

En 2007, nous n’échapperons pas aux belles mélodies, au retour de Zazie, de Céline Dion, et même de Demis Roussos, encouragé par Sheila et Mireille Mathieu, puisque les chanteurs et teuses sont des marchands de rêves, ni aux jolies daubes entonnées en chœur, puisque, comme l’ont dit Johnny et le Ministère Amer, avec le succès que l’on sait, le temps passe, non je ne regrette rien.

14 déc. 2006

Le courrier des lecteurs

Cher Rhum Raisin, je lis vos chroniques depuis trois mois maintenant, et je ne vous cache pas que je suis un fervent admirateur. J’ai cherché par tous les moyens à vous contacter, mais ceci était difficile, étant donné que je ne connaissais pas votre adresse, ni même la ville dans laquelle vous résidez. J’ai alors songé à vous envoyer un mail, mais le problème était le même. J’ai fait une requête à la hiérarchie de Windows Live, mais ils n’ont rien voulu savoir, vous êtes confidentiel. J’ai donc pris l’initiative d’écrire le même mail à 25 adresses différentes incluant "rhumraisin", espérant tomber sur la bonne adresse. Peut-être ne recevrez-vous jamais ce mail. J’ignore pourquoi j’ai écrit cette dernière phrase, puisque si vous ne le recevez pas, vous ne pourrez jamais la lire. Néanmoins, si ces mots parviennent à votre ordinateur, je n’ai qu’une chose à vous dire: mais pour qui tu te prends, connard? Tu n’es pas Dieu. Tu n’es qu’un pauvre étudiant sans importance. Arrêtes de faire planer le doute sur ta vie, de toute façon tout le monde s’en fout. Tu n’es rien. Et puis arrêtes de te vanter tout le temps, je suis sûr que tu n’en vaux pas la peine. Non, vraiment, ferme ton blog (et aussi ta gueule), et fais pas chier le monde. [Je me permets de te parler comme ça, en adéquation avec la chance statistique quasi-nulle d’être tombé sur la bonne adresse.]

Charly, de Périgueux



Wesh mec! C tro cool ton blog. Sérieu c tro bon kom técri la. Dan ma téci on sfé chié grav é jte jur ke ça fai 1 put1 2 bi1 2 pouvoir lir d articl kom ici. C clèr nou on é pa pété 2 tune pour ht d journo tou lé matin alor on li pa. Mé m1tnan c cool jvi1 lir ici é jkif ma life. Wesh. O lycé jsui tro vénR ma prof 2 francé c 1 tasspé el di kon é d inkult paskon li pa lé journo é lé boukin 2 bomarché sartr viktorugo é mozar. Joré envi 2 lui balanC dan la gueul kje li té kronik, mé jsui sur kel te coné pa la boufone. T1 ça fé tro chié. Sinon tu dvré metr plus 2 tof sérieu ça mank. Mém ta tof jvoudré la voir mec paskon c pa akoi tu ressenbl é c con. Ptètr ktu ve léC du mistèr mé soi cool mec. Wesh. Voila gspr kle messag il é bi1 paC, donc jte lredi: kom je kif ton blog sa mèr.

M, de Mantes-la-Jolie



Bonjour Monsieur Rhum Raisin. Je me présente, je m’appelle Odile. Je vous félicite pour vos écrits. Enfin quelqu’un qui écrit dans un français correct. C’est très rare de nos jours. En effet, les jeunes ne respectent plus notre belle langue française. Il n’y a qu’à regarder le nombre impressionnant de messages qu’ils s’échangent sur leurs téléphones portables. Tout est écrit dans un français dégradé, je trouve cela navrant. C’est vrai, où est passé le temps de la morale à l’école? Où est passé le temps où le français était évalué à sa juste valeur, et non dévalué? La France doit à nouveau connaître une révolution. Le travail, la famille et la patrie étaient des valeurs fortes, qui ont tendance à être délaissées de nos jours. La France n’est plus ce qu’elle était au temps de Pétain. J’ai l’impression de ne plus me sentir chez moi. Le pays accueille trop d’étrangers. Observez tous ces noirs, ces arabes, ces turcs, ces gitans qui nous envahissent. Je ne respire plus. Même à la télévision, ils nous infligent un noir au 20h. C’est absurde! Pourquoi pas un nain? C’est pareil, les handicapés sont partout. Il faut toujours les plaindre. Mais est-ce que je me plains moi? Dehors les gogols! C’est comme les restos du cœur. Ils me sortent par les trous de nez: qu’ils travaillent, les clochards. Non, je vous le dis, il y a trop de gens anormaux, trop de sectes, trop de juifs, trop de blondes, trop de débiles, trop de sourds et muets, trop de beurs, trop de belges en France, et trop, c’est trop. Et les obèses, je vous en ai parlé des obèses? Mais si des gros continuent de naître dans ce pays, ils vont nous écraser! Stop aux gros! Ils nous bouffent tout, et ça incite ces Américains de malheur à venir implanter leurs fast-foods chez nous. C’est une honte! Je vous le dis: à bas les moches, les bègues, les chauves, les boches, les chinois, les vieux, les punks, les rastas et les aveugles . Vous, au moins, vous êtes respectable, merci beaucoup. Mais, faites attention, ne vous pervertissez pas; méfiez-vous de vos lecteurs, j’ai comme l’impression qu’il y a une tripotée de pédés…

Odile, de France

13 déc. 2006

Ni Rub's ni Saph's

Si tu es jeune, si tu as la haine, si tu as des choses à dire, si tu aimes le rap, si tu vis dans une cité, alors tu connais Diam’s. Si tu es un peu vieux, si tu es heureux à l’intérieur de toi, si tu n’as rien à dire, si tu n’aimes pas le rap, si tu ne vis pas dans une cité, alors tu connais Diam’s aussi, parce que tu regardes la télé et tu écoutes NRJ.

Diam’s peut paraître au premier abord un peu agressive. Très vite, au fil des abords suivants, on se rend compte qu’elle l’est vraiment. La rappeuse a en fait des revendications à faire: elle dénonce tout ce qui ne lui plaît pas dans cette France malade et sourde (comme Beethoven (oui, je sais, je l’ai déjà faite, mais quand même, ce Sardou, quel plume!)). Toute la haine en elle est couchée sur du papier. Sa musique s’en ressent intensément. La voix de Diam’s dégage une sincérité à fleur de peau. Plutôt que de chercher la bagarre, elle utilise le rap pour pousser des coups de gueule. De surcroît, ses textes sont écoutés par les jeunes, et font réfléchir chacun d’entre nous. Elle se fait le porte-parole des problèmes en banlieue, et ceci paye puisque, après des débuts difficiles avant de se faire connaître du grand public, elle est aujourd’hui omniprésente dans les médias français.

Beaucoup de titres de ses albums auraient gagné à être connus du plus grand nombre, mais voici une brève récapitulation des 5 tubes les plus connus de Diam’s:

DJ – C’est la chanson qui révèle Diam’s au public. Le refrain est on ne peut plus entêtant et s’adresse directement aux djeun’s tant son langage peut être inconnu des adultes: Laisse moi kiffer la vibe avec mon mec, j’suis pas d’humeur à c’qu’on m’prenne la tête. Ce titre ne représente pas réellement l’univers de Diam’s, mais il inonde les ondes, malgré ses incontestables similitudes sonores avec le standard américain Sway, tube-de-lété-ifié par France 2 et Peter Cincotti en 2004, et repris également par la grande Arielle, Michael Bubble, ou encore les Pussycat Dolls.

Marine – La rappeuse critique ouvertement Jean-Marie Le Pen et le Front national en chantant une lettre destinée à Marine Le Pen. C’est l’une des chansons où la sincérité de Diam’s est la plus évidente. A noter que l’intéressée lui a répondu dans l’optique d’une rencontre, ce que Diam’s a refusé.

La boulette – C’est l’un des plus gros tubes de 2006, très très très entendu sur les radios. Pour toute la génération nan nan.

Jeune demoiselle – Dans cette chanson, Diam’s passe une petite annonce: elle recherche un mec mortel, un mec qui pourrait lui donner des ailes, un mec fidèle et qui n’a pas peur qu’on l’aime. Ceci a porté ses fruits, puisqu’elle a reçu plus de 50000 propositions à l’adresse jeunedemoisellerecherche@hotmail.fr.

Confessions nocturnes (feat Vitaa) – Une chanson hilarante tellement la fougue de Diam’s s’emballe, en réaction aux déboires sentimentaux de son amie, et à l’attitude de l’homme infidèle. Tout est cliché, jusqu’à la répétition de l’histoire à la fin.

10 déc. 2006

Miss'understanding

Cher Rhum Raisin, une mission de la plus haute importance vous a été confiée: vous avez la lourde tâche de mener Miss Auvergne à la victoire de l’élection de Miss France.

Autant dire que la tâche était rude. Statistiquement, il y a très peu de chances pour que Miss Auvergne soit élue Miss France. Lorsque je reçois des missions comme celle-ci, je me dois de les accomplir. J’ai fait mon petit sac, avec mes chaussures jaunes, mon jean qui a une poche déchirée, ma ceinture, mon polo à manches longues, mon écharpe pour ne pas froisser mes cordes vocales, une banane, ma brosse à dents, du vernis à ongles, un oiseau mort, et ma crème anti-fatigue.

Samedi matin, l’empereur, sa femme, et le petit prince, sont venus chez moi, pour m’emmener à Poitiers, puisque Oui-Oui avait autre chose à faire. L’empereur pilote comme un dingue, et je me suis senti un peu mal étant donné que j’étais à l’arrière de l’hélicoptère, à côté du petit prince. En plus, on s’est un peu ennuyé dans l’hélicoptère: le ciel est vide sans imagination. Le petit prince m’a demandé Dessine-moi un mouton, je lui ai fait des gestes pour qu’il comprenne que j’étais sourd et muet, et pour qu’il me laisse tranquille. Il fallait que je réfléchisse à la stratégie à adopter pour mener Miss Auvergne à la victoire. L’empereur a atterri et m’a dit Mon cher Rhum Raisin, vous ne me devez rien, je vous confie la garde de mon fils pour la journée; ma femme et moi allons visiter le Futuroscope. Je devais donc me coltiner le petit prince toute la journée, ce qui allait forcément handicaper le bon fonctionnement de mon plan pour faire gagner Miss Auvergne.

J’avais préalablement téléphoné à Jean-Pierre Foucault pour qu’il me donne un pass VIP pour pouvoir m’intégrer dans les coulisses. J’entre, suivi du petit prince, et je dis bonjour à Michel Sardou, Muriel Robin, Liane Foly, et malheureusement Gérard Darmon. Mon plan machiavélique peut commencer: utiliser tous mes charmes pour hypnotiser les miss et le jury. Dans les coulisses, j’envoie une lettre anonyme pour réunir toutes les miss dans une salle à l’ambiance feutrée. Le problème est que je dois me débarrasser du petit prince, attaché à mes mollets. J’aperçois Jean-Pierre, je l’apostrophe: Jean-Pierre, wouhou, wouhou!

Alice? me répond-il. Euh, non, c’est Rhum Raisin. Son visage s’est désilluminé, mais il accepte néanmoins de me garder le petit prince pour une heure.

Toutes les miss réunies, j’utilise mon pouvoir magique de glaciation d’êtres humains: Go go, gadgeto glaciation. Toutes les miss se figent (encore plus que d’habitude). Un pervers en aurait profité pour les peloter, leur mordiller les mamelons, et leur masser les fesses, mais je ne suis pas comme ça. Je les ai regardées chacune dans les yeux, fait des yeux énormes comme le mec qui sait endormir les poules dans les émission de Christophe Dechavanne et Patrice Carmouze, et leur ai murmuré à l’oreille: Tu tomberas lorsque tu feras ta chorégraphie, qui sera forcément mauvaise, car non imaginée par Kamel Ouali. A ce moment-là, le petit prince est entré et a crié Non, n’écoutez pas ce qu’il dit et réveillez-vous. Oh mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu, qu’il est bête comme une gargoulette, plus bête qu’une paire de chaussettes. Qu’il est, qu’il est bête! Qu’est-ce qu’il a dans sa petite tête pour être aussi bête? Qu’il est bête, qu’il est bête! Il était probablement jaloux que je sois seul avec toutes ces filles, et a tout dit à Xavier de Fontenay de mes intentions de pistonner Miss Auvergne.

Xav’: C’est vous Rhum Yschneider?

Rhum Raisin: Non, moi c’est Rhum Raisin.

Xav’: Mais je m’en tape moi.

Rhum Raisin: Vous vous méprenez. Il y a un malentendu.

Oui, l’échange fut bref, mais on ne peut pas non plus demander à Xav’ de débiter comme ça beaucoup de mots puisés dans le dictionnaire. Il m’a emmené dans sa loge, m’a méchamment engueulé, m’a giflé plusieurs fois avec ses mains sales, ce qui a considérablement blessé mes douces petites joues. Il m’a interdit de rester dans les coulisses, et j’ai été contraint de passer toute la soirée derrière Natacha Amal, le petit prince sur mes genoux, impuissant. J’ai vu le premier groupe de miss danser en James Bond girls, le deuxième groupe de miss en Marylin Monroe, et le troisième groupe de miss en dames avec un chapeau, avant d’accueillir le clou rouillé du spectacle, Geneviève.

Je ne vais pas décrire la soirée puisque je me suis endormi à la suite de l’élimination de Miss Auvergne, qui m’a montré que tous mes efforts n’avaient servi à rien. Que dire de plus si ce n’est que je suis officieusement heureux que Miss Auvergne se soit fait éliminer, que je suis officiellement malheureux que la charmante Miss Dauphiné se soit fait éliminer, et que je trouve que Miss Limousin, presque muette et presque sourde (comme le monde, et comme Beethoven), aurait pu faire une Miss France parfaite. Depuis l’année dernière, le jury pose des questions aux cinq dernières miss en lice. Miss Limousin a dit quelques mots, comme elle a pu. Miss Réunion m’a fait versé une larme de rire en avouant qu’ «[elle a] vu c’est quoi la mort». Et Miss Paris a très probablement maudit Michel Sardou de ne pas s’appeler Jenifer, qui, elle, au moins, avait, l’an dernier, posé une question, certes ridicule, mais qui ne nécessitait qu’un oui ou un non, alors qu’elle a dû élaborer une réponse recherchée, qui n’a même pas satisfait le chanteur qui sourit rarement.

Je pourrais me dire que j’ai loupé ma soirée: je n’ai pas réussi ma mission, je n’ai pas vu la prestation entière de Lara play-backant au Téléthon, je somnolais pendant le passage de Josh Groban, et le petit prince doit dormir chez moi parce que l’empereur et sa femme ont décidé de s’envoyer en l’air à l’hôtel. Mais bon, Miss France est, pour la première fois depuis très longtemps, à savoir depuis la référence Elodie Gossuin, Miss Picardie, et ça c’est une bonne chose.

7 déc. 2006

Y a comme un goût de fête foraine

Dans le métier, tout le monde se connaît.
La famille Barbapapa n'a jamais été proche de la famille Moomin, mais nous nous connaissons. En effet, la famille Barbapapa habitait à quelques rues de la famille Moomin. Les parents étaient sympathiques mais un peu trop discrets.
Enfant, je ne voulais pas me mêler aux enfants de la famille sucrée qui fond dans la bouche. Pourtant, j'aurais pu m'entendre avec Barbalala, puisqu'elle aimait la musique. Mais mon amitié avec Barbalala était inconcevable: je la trouvais moche. N'imaginez pas que je choisis mes amis uniquement en fonction de leur beauté. Ce serait absurde! Si vous en connaissiez certains...
J'aurais pu aussi m'entendre avec Barbidou, puisqu'il aimait la nature, mais il était un peu niais. Barbidur, lui, était trop sportif, et quand j'étais petit, je n'aimais pas le sport, sauf quand je glissais sur mes lames, seul au milieu de la patinoire (tiens, serais-je en train de répondre à une vieille question posée ici-même il y a quelques semaines?...). En fait, la famille Barbapapa est un peu bizarre: elle se transforme toujours en n'importe quoi. Sincèrement, a-t-on déjà vu une personne se transformer en vélo, en escabeau, ou en machine à laver? C'est impossible. Au moins, chez les Moomins, on est crédibles: on a une apparence normale, et on ne devient pas une pendule, une tondeuse à gazon, ou un préservatif comme ça, pour faire plaisir aux téléspectateurs. Honneur est le maître mot chez nous.
Or, par un beau matin d'hiver, la famille Barbapapa a déménagé. Nous n'avons jamais compris pourquoi. Et nous n'avons même pas eu le temps de leur dire adieu. Alors, si Barbabelle ou Barbibul atterrissait par hasard ici, permettez-moi de leur dire officiellement "Adieu".
A mon grand bonheur, j'ai retrouvé Barbamama récemment.
(Commentaire sur la phrase en gras: Heureusement que mes amis et mies connaissent mon humour...)

4 déc. 2006

Emmène-moi danser ce soir

Je pensais que jamais je n’allais en rencontrer un. Pour moi, c’était une chose improbable, un rêve inaccessible presque. C’était un peu comme imaginer un Michael Jackson beau, une Super Nanny gentille, un Arthur drôle, une Eve Angeli intelligente, ou un Rhum Raisin grand, c’était une pensée corsée. Et pourtant, j’en ai rencontré un vrai: j’ai rencontré un homme prénommé Günter.

J’ai été convié, samedi soir, d’une façon impromptue, à un bal. Oui, à un bal. Le bal d’un village, à une demi-heure de chez moi, dans la France profonde. De toute façon, le bal se déroule rarement dans la salle de concert d’une grande ville; non, le bal se déroule généralement dans un trou paumé. Je suis un garçon de la ville, alors les bals (puisque non, on ne dit pas les baulx), je ne connais pas particulièrement. J’avais une idée préconçue du bal, qui consistait à voir les gens d’âge mûr s’amuser comme des enfants, les pommettes rouges de gros rouge, et avec la musique d’Yvette Horner alternée avec celle de Patrick Sébastien. Je suis toutefois entré de bon cœur dans la salle des fêtes du village, prêt à passer une soirée inoubliable, à découvrir les joies du bal, et à faire de belles rencontres, pour enfin pouvoir m’en enorgueillir dans une chronique.

Nous entrons (puisque je n’étais pas seul), et la fête n’était pas vraiment commencée. Quelques musiciens faisaient des gammes, au fond sur la scène, et les autres personnes étaient assises en ligne, de part et d’autre de la salle, à plus ou moins discuter. J’aperçois bien cinq ou six adolescents, mais la moyenne d’âge du reste des convives s’élève facilement à cinquante-cinq ans. Je discute, avec grand plaisir, avec les quelques personnes qui ont le privilège de me compter dans leurs connaissances, et, après un verre de cidre de bienvenue, je m’installe autour d’une table, de façon à observer les danses futures. C’est une soirée dédiée aux danses auvergnates. Comme je ne suis pas un vrai bougnat, je ne connais aucune danse folklorique régionale. Mais comme je suis quelqu’un d’ouvert à toute nouvelle expérience, j’ai décidé de me lancer à corps perdu dans la quête des pas de danses auvergnates. Evidemment, c’est plus facile à déclarer qu’à mettre en pratique.

Après un verre de cidre, les accordéons, vielles, et autres cornemuses, se sont mis à jouer ensemble. La soirée commençait enfin. Bien que maintes fois invité à venir enflammer la piste de danse, j’ai préféré prétexter vouloir observer dans un premier temps les pros, pour mémoriser les pas. Je regarde les danseurs et seuses, je prends mes repères, je m’échauffe mentalement. Je déambule au milieu de la foule qui augmente à vue d’œil. En effet la salle des fêtes ne cesse de s’emplir, ce qui fait considérablement chuter la moyenne d’âge.

Après un verre de cidre, je retourne à ma place, intrigué par un homme barbu qui jetait des cris fracassant à mi-chemin entre des yodles de savoyards et des youyous de femmes africaines. Je demande à une amie l’identité de cet homme qui avait assez peu d’orgueil pour pouvoir se ridiculiser autant et briser le silence bruyant de la musique des bougnats. Je réalise en fait que ce n’est en aucun cas une honte de faire ce cri, puisque seul lui était capable de le faire, ce qui forçait forcément le respect. Cet homme, c’était Günter. Günter est le plus typique des Günter qui puissent exister: allemand, grand, barbu, très à l’aise lorsqu’il danse sur une musique folklorique, heureux de faire la fête, quoi. Sidéré par la maîtrise impressionnante des pas de danse de Günter, j’ai voulu m’en inspirer.

Après un verre de cidre, ma diapnophobie a repris le dessus en voyant les chemises des moustachus bedonnants se gorger peu à peu de leur humidité naturelle. J’ai eu peur, puisque la honte suprême pour moi est de me retrouver transpirant au milieu des gens. Il faut dire que dans cette salle sous-climatisée, la chaleur était encombrante. Là où on aurait pu rassembler dans une bouteille de Hépar 1 Litre d’eau non potable en essorant les chemises de certains, l’essorage de ma chemise n’aurait même pas pu contribuer à former une milligoutte. J’étais très heureux, et très fier de mon déodorant. Il est donc bon de le savoir: je ne pue pas, et je ne mouille pas. Certes, je ne m’étais pas autant dépensé que certains, mais mon tour allait venir…

Après un verre de cidre, j’ai été poussé malgré moi au milieu de la scène, pour expérimenter la bourrée à deux temps, à l’image de Günter, beaucoup plus faisable que la bourrée à trois temps. C’est une espèce de danse où l’on croise son ou sa partenaire gaiement. C’est bizarre puisque, au-delà du fait que l’on répète les mêmes mouvements pendant dix minutes, le haut du corps est à dissocier complètement du bas: il faut que les jambes soient aussi toniques que celles des danseurs de Lord of the Dance, et que les bras soient ballants et le buste aussi mou que celui de Samy de Scoubidou, le dessin animé. De l’extérieur, on a un peu l’impression d’observer des asperges niaises avec des jambes ultra excitées qui bougent parce qu’elles ont peur d’êtres mangées. Je l’avoue, cette comparaison est nulle.

Après un verre de cidre, à moins que ce soit du coca, je ne sais plus, porté par l’euphorie de la soirée, et de plus en plus heureux d’être là, j’ai décidé d’apprivoiser une danse, décrite par mes amis comme «facile», ou du moins «beaucoup plus facile que la mazurka»: le cercle circassien, à ne pas confondre avec le cercle circoncis, un peu plus court. C’est une danse où tout le monde se retrouve à former un cercle, un garçon, une fille, un garçon, une fille, un garçon, une fille. On danse une valse accélérée avec sa partenaire, puis on tourne, on frappe dans les mains, ma partenaire avance, je recule, ma partenaire avance, je recule, ma partenaire avance, je recule, comment veux-tu, comment veux-tu que je enfin bon, on bouge, puis les hommes avancent au milieu du cercle, et lorsqu’ils se retournent, ils découvrent leur nouvelle partenaire, qui change toutes les quarante secondes, avec qui ils doivent recommencer le petit jeu. J’ai trouvé cela excellent de changer de partenaires pendant toute la musique, jusqu’au moment où je me retourne et où je tombe nez à nez avec ma prof de SVT de quatrième. Génial! Elle n’a pas dû me reconnaître; heureusement que j’ai un peu changé depuis sept ans, mais quand même, il a fallu jouer le jeu du cercle circassien. Ravi de ma soirée, et après un dernier verre de cidre ou de coca, je suis reparti, un nouveau numéro de téléphone dans mon répertoire, et la polka dans la peau.

1 déc. 2006

Une star pour moi

Le strass et les paillettes peuvent faire rêver, mais les stars sont aussi des personnes normales. Dans la vie quotidienne, elles sont banales, comme vous. Oui, je pourrais dire "comme vous et moi", mais je ne le dis pas. Or il y a des stars en qui on peut se reconnaître, parce qu'on se sent proche d'elles, parce qu'on les admire, et parce qu'on aurait plein de choses à leur dire.
Avec quelle star passeriez-vous tout un week-end?
(En tout bien tout honneur, je précise, juste parce que vous sentez que vous vous entendriez bien avec elle, et parce que vous aimez ce qu'elle fait)

30 nov. 2006

Définition d'un (non) événement

Heureusement, je ne suis pas le seul à cultiver le culte du mystère. Et même si au final, tout se transforme en secret de Polichinelle, comme pour moi, l’événement d’une annonce reste grand. Le moment de l’annonce est même jubilatoire.

Or il est des annonces qui sentent vraiment le pétard mouillé. On les appelle des non événements, non événements puisque tout le monde était déjà au courant. Pour vous donner des exemples d’annonces non événementielles faites en 2006, je pourrais vous citer le retour de Sheila à la chanson, le départ à la retraite de Fabien Barthez, ou encore le coming-out de Steevy.

Pourtant, un événement, c’est quelque chose qui peut être attendu ou non, mais qui doit surprendre tout le monde. Si un jour les héritiers d’Hergé décidaient d’accepter que quelqu’un écrive des nouvelles aventures de Tintin, si Arlette Laguiller était au second tour, si Lady Diana se cachait en Islande et nous avait fait une blague, ce seraient des événements.

Pour créer l’événement (que l’on peut également écrire évènement, depuis que l’Académie a donné son accord, mais il faut avouer que c’est moins chic que événement), il faut briser une sorte de continuité des idées, et apporter du renouveau. Il faut une rupture. Or, le mot événement a une connotation positive, ce qui n’est pas le cas du mot rupture. Ainsi, il est nécessaire de nuancer: c’est comme cela que naît La rupture tranquille. Cet habile oxymore (que l’on peut également appeler oxymoron, même si c’est moins beau) est finalement le seul événement de la journée, et ceci pour deux raisons: la première est qu’il rappelle étrangement La force tranquille d’un tonton; la deuxième est que cette association de mots est difficile à conceptualiser (cela dit, c’est normal, c’est un oxymore), un peu comme si je vous parlais du silence bruyant, de la pluie sèche, ou du Rhum Raisin idiot. Malheureusement, je réalise que cette chronique est un non événement. C’est la raison pour laquelle je décide d’y mettre fin d’ici une virgule et un mot, abruptement.

28 nov. 2006

Schmoll

Eddy Mitchell fait partie de ces chanteurs qui représentent depuis le début de notre vie des piliers de la chanson française. En effet, il était sur la scène musicale française bien avant ma naissance, et probablement la votre, puisque je crois que mes lecteurs et trices ne sont pas encore à qualifier de (trop) vieux ou ieilles. Eddy Mitchell ne s’appelle pas réellement Eddy Mitchell. Il a un nom beaucoup moins rock’n’roll, mais beaucoup plus normal: Claude Moine. Mais au moins, Eddy Mitchell, c’est un vrai nom propre, et ça ne veut rien dire en anglais, ce n’est pas comme Dick Rivers. Toutefois, à l’instar de Monsieur 100.000 Volts ou du King, Eddy Mitchell a un surnom ridicule: Schmoll. Ce n’est en aucun cas une injure picarde qui consisterait à critiquer la mollesse du chanteur. Certes, Eddy traîne depuis des années une certaine nonchalance, et une moue qui ferait presque peur à un enfant, mais c’est quand même un papy monstre vivant du rock’n’roll. Il fait partie du patrimoine culturel, plus présent que Dick Rivers, mais plus discret que Joooohptiic Hallyday.

Eddy Mitchell est né en 44 avant Rhum Raisin. Il peut se vanter d’avoir vécu au moins trois carrières: deux carrières de chanteur et une carrière de comédien. Je ne m’étendrai pas sur sa carrière cinématographique (Coup de torchon, Promotion canapé, aux côtés d’un autre chanteur, Michel Sardou, ou encore Le bonheur est dans le pré), mais m’intéresserai davantage à son œuvre musicale. Il a d’abord été membre d’un groupe, Les chaussettes noires, source de plusieurs tubes, comme Daniela, Be bop a lula, ou bien La leçon de twist. Mais le plus grand public le connaît surtout pour sa carrière en tant que Monsieur Eddy. Ses tubes sont autant aromatisés de tempos allegro que de tempos andante. Les textes de ses chansons reflètent souvent quelques unes de ses périodes passées. Voici une liste non exhaustive de titres du chanteur: Tu peux préparer le café noir (c’est sûr que ça aurait moins bien rendu avec Tu peux préparer le café bleu), Comme quand j’étais môme (souvenirs d’enfance), Rio Grande, La dernière séance (chanson aux paroles et musique géniales sur un vieux cinéma), Couleur menthe à l’eau (chanson qu’il aurait pu appeler tout simplement Vert), La voix d’Elvis, J’ai oublié de l’oublier, J’aime pas les gens heureux (moi non plus), Il ne rentre pas ce soir (encore une fois des paroles et une musique géniale au sujet d’un homme viré de son travail), Nashville ou Belleville, Sur la route de Memphis, Pas de Boogie Woogie (qui contient quand l’une des plus grosses fautes de conjugaison de la chanson française avec le «Reprener ravec moi tous en chœur»), Le cimetière des éléphants…

27 nov. 2006

Et je remets le son

Rhum Raisin a toujours des airs dans la tête. Et même si Everytime we touch passe en boucle à la radio, même si Confessions nocturnes le fait beaucoup rire, même si Louxor j'adore est une chanson qu'il chante à tue-tête quand il est seul chez lui, même si Tellement beau est pas mal malgré des paroles qui ne veulent rien dire, et même si Fous ta cagoule monopolise les plateaux de télévision, ces chansons ne feront pas partie du nouveau Top ten.
N°10 - Partons vite - Kaolin - Comme je refuse de mettre Le dîner de Bénabar dans le Top ten, même si j'aime bien, puisque la chanson passe depuis trop longtemps sur les ondes, je comble le manque par une chanson légère, certes pas transcendante, mais sympathique. Je trouve que c'est un peu dans la même veine que les Innocents.
N°9 - Love to love you baby - David Vendetta - C'est un remix du tube de Donna Summer, adapté pour les dancefloors. C'est bien pour danser. (Oui, cette remarque est nulle, mais je me dépêche pour aller me coucher plus rapidement)
N°8 - I don't feel like dancing - Scissor Sisters - Les decendants des Bee Gees, ce sont eux! Si vous aimez la kitsch attitude, vous aimerez probablement cette chanson, qui nous ramène 25 à 30 ans en arrière (enfin, quand je dis "nous ramène", c'est une façon de parler, parce qu'il est vrai que je ne sais pas trop où j'étais il y a 25 ou 30 ans) dans les paillettes, les pattes d'éléphant, et tout, et tout.
N°7 - Summerlove - David Tavaré - La première fois que j'ai entendu cette chanson, j'ai cru au grand retour du chanteur qui-est-le-fils-d'un-chanteur-très-connu-et-qui-s'est-fait-enlever-un-grain-de-beauté-sous-l'oeil-et-qui-a-avoué-avoir-une-petite-bite, j'ai nommé Enrique Iglesias. Mais non. Encore une chanson pour bouger son corps, mais que voulez-vous.
N°6 - Si aujourd'hui - Maurane - Oui, c'est une chanson molle, oui c'est un peu triste, oui c'est sur la vie, oui ça fait se poser des questions sur ses rapports à autrui, oui c'est très mauranien, mais le grand amateur de variété française que je suis ne pouvait pas passer à côté d'elle.
N°5 - Tu amor - RBD - Voici le morceau romantique du Top ten. La voix masculine, qui ressemble fort, au début, à celle de Craig David, nous raconte son amour pour sa chérie, qu'il appelle "Mon amour" et qu'il voudrait bien ramener dans sa chambre d'hôtel, après lui avoir offert un verre de limonade, super cher, au bar de l'hôtel. En tout cas, c'est ce que je m'imagine, puisque je ne comprends pas vraiment ce qu'il dit.
N°4 - Aime - Lara Fabian - Je n'ai pas vraiment de commentaire à faire, c'est bien, point.
N°3 - Bongo bong (Je ne t'aime plus) - Robbie Williams et Lily Allen - Cette reprise de Manu Chao est réussie. J'aime surtout la fin, lorsqu'ils répètent "Je ne t'aime plus mon amour". Par contre, les petites paroles de Robbie à la fin de la chanson auraient dû être évitées à mon avis. Cela fait un peu boulet.
N°2 - Hurt - Christina Aguilera - Très belle chanson, douce et puissante à la fois. (Oui, ma fatigue grandit)
N°1 - Amies ennemies - Nâdiya - Evidemment, une chanson française accède à la première place (et aussi un peu parce que les chercheurs googliens sont extrêmement avides de cette chanson). La rumeur s'est dernièrement abattue sur la pauvre Nâdiya, alors remontons-lui le moral: Tu sais, Nâdiya, ta reprise de Chopin est réussie, et est un peu plus réussie que celle de Beethoven par Michel, qui n'en demeure pas moins correcte.

24 nov. 2006

Égoïsmes

Lorsque j’ai rendez-vous à une réunion, j’arrive généralement un peu en avance, le temps de trouver le lieu, puis la salle. C’est tellement désagréable de se pointer en retard: on frappe discrètement par politesse en espérant secrètement que personne n’ait entendu les trois coups, la porte de la salle grince, et tout le monde se retourne, et quand tout le monde se retourne, je suis gêné, et je rougis. Et quand je rougis, je subodore que tout le monde constate que je rougis, et je souris bêtement. Et je n’aime pas sourire bêtement, parce que je ne veux pas qu’on pense de moi que je suis bête; ce serait un leurre déplorable.

J’arrive donc un peu avant tout le monde. Lorsque j’ai trouvé l’endroit où le rendez-vous est fixé, je ne rentre pas tout de suite, bien sûr, parce que l’heure de rendez-vous est encore loin d’être atteinte, étant donné ma prise de précaution surdimensionnée pour éviter le scénario sus-raconté. J’attends alors, soit dans la voiture, soit en marchant (parce qu’attendre en restant inactif devant la porte, je n’aime pas) et en faisant croire que je me rends quelque part. Le problème, quand je marche, c’est que je ne veux pas trop m’éloigner de la salle de réunion, alors je passe plusieurs fois aux mêmes endroits, en priant que personne ne me remarque passer six fois devant le même endroit en ayant l’air toujours aussi pressé, parce que là, c’est la honte. Je n’aime pas trop être passif.

Au bout d’un moment néanmoins, je me décide à entrer dans la salle, après que les premiers auditeurs soient entrés.

L’autre fois, je me suis rendu à une réunion. Elle se déroulait dans une classe. J’entre. Même si je ne suis pas en retard, les quelques personnes déjà installées me regardent, mais là je ne rougis pas, puisque je n’ai pas à me reprocher un éventuel retard. J’apprécie à leur juste valeur les yeux rivés sur moi. Une personne a juste levé la tête; une autre est restée sept secondes à m’observer, et une troisième est restée plus d’une minute à me dévorer des yeux, battant des cils. Mes joues rosissaient. Même si c’était un thon, j’étais flatté. Je me suis assis vers le fond de la classe, mais pas tout à fait au fond. Les trois autres gens étaient assez éloignés de moi; j’étais donc seul, presque vers le fond, à droite. Un garçon est entré, a jeté un regard furtif dans toute la classe, et a foncé sur la chaise exactement à ma gauche…

[Mais qu’est-ce tu viens foutre à côté de moi, petit connard? Y a de la place partout dans la classe, et toi tu viens te poser juste à côté de moi. Et en plus tu me colles, espèce de sangsue. Je sais bien que tu as été attiré, malgré toi, par ma personne, mais quand même, certaines pulsions doivent être refoulées, merde. Oh et puis tu pues! T’as ingurgité du maroilles ou t’as bouffé un putois mort? Mais qu’est-ce que j’ai fait pour être ennuyé comme ça? Je vais assister à une réunion, je veux être tranquille, écouter seul, dans mon coin, et toi, il faut que tu viennes te foutre juste à côté de moi, alors qu’il y a de la place partout à côté. Non mais c’est vrai, quoi, on est cinq paumés dans cette salle de 30 m2, il y a une cinquantaine de places, et toi tu viens à côté de moi. Mais pourquoi? Pour me faire chier, oui. Mais dégage, à la fin, je veux être tranquille, et pas devoir supporter ta gueule. En plus, t’es moche et j’aime pas tes vêtements.]

Le jeune homme a soudain pris son manteau et est parti s’asseoir, sans raison aucune, de l’autre côté, à gauche, là où il a finalement remarqué qu’il n’y avait personne.

[Eh! Mais pourquoi tu te casses? Mais je te fais fuir ou quoi? Dis tout de suite que je sens pas bon. Mais en fait, je veux bien que tu restes, je me sens seul là. Mais, reviens! J’ai l’air de quoi, là, moi, tout seul de mon côté droit. Les autres vont avoir l’impression que j’ai une maladie contagieuse si personne ne vient s’asseoir à côté de moi. Allez, steuplaît, reviens sur la chaise. Je supporterai ton odeur et ta tête. Vieeeeeeens! Bouh! Je pleure tout seul. Même sur mes genoux tu peux venir. Je veux pas être tout seul. Qu’est-ce que je t’ai fait pour que tu partes d’un coup comme ça? On s’est même pas parlé, et je t’ai à peine regardé. Mais c’est la honte pour moi? J’ai l’impression de me faire abandonner, presque larguer, là. Alleeeeeez! Revieeeeeens!]

La réunion a dû être passionnante.

21 nov. 2006

Nikos et les sept nains

(Oui, je sais, le septième nain s'est cassé, mais, Nikos et les six nains, ça le fait pas)
La Star Academy, ce n'est pas de la science-fiction. Et même si Mireille Mathieu vient chanter pour la première fois, après maintes négociations pécuniaires, avec les élèves sur le praïme de vendredi, ce n'est pas de la quatrième dimension.
Et pourtant, la Star Academy, c'est un concentré de longs métrages divers et variés.
Les plus drôles, selon moi, sont Baret, Raphie, Je ne suis pas là pour être aimé, et Big Mamma 2. Mais la palme d'or revient à la toute dernière affiche de la page 7/7 (qui fut donc en réalité la première), qui, malgré sa cruauté, est très fine.

20 nov. 2006

Les tourmentes peuvent nuire à une écriture limpide et claire

Je suis un être perpétuellement tourmenté. Évidemment, mes tourmentes ont des degrés inégaux; autant les grandes tourmentes me tourmentent longtemps et puissamment, autant les tourmentes moindres me tourmentent moins longtemps et moins puissamment. Cette vaine lapalissade ne parvient malheureusement pas à me détacher de la tourmente qui me tourmente depuis quelques temps, et qui fait ainsi partie de la première catégorie: le temps passe tellement vite qu’il me glisse entre les doigts. J’en parle à quelques connaissances qui me répondent plus qu’elles ne m’écoutent, et je me retrouve irrémédiablement à réfléchir à ma propre existence et à faire les questions et les réponses approximatives. C’est lorsque par exemple je marche dans la nuit, le soir, au retour de ma journée ou après mes cours du soir, que je me plais à soliloquer, quand je ne fredonne pas Josh Groban, et à m’imaginer autrement. J’imagine ma vie autrement: avec davantage d’amis masculins et moins de féminins, ou dans une autre orientation plus prometteuse mais tout aussi chiante, ou étant quelqu’un de plus heureux, ou moins fantasque, ou moins drôle, ou moins sérieux, puisque concilier un côté sérieux et un côté drôle est une chose relativement aisée pour moi. En fait, mes grandes tourmentes tiennent au fait que je me pose trop de questions, à longueur de journée, qui m’empêchent de réaliser, comme il se doit, ce qui constitue mon quotidien; et les jours passent sans que je les voie passer.

Néanmoins, j’ai aussi des tourmentes plus relatives. Comme le remords. Je vois que j’ai abandonné mes lecteurs et trices pendant une semaine, en les laissant patienter pour un secret de Polichinelle. Aussi j’ai décidé d’écrire une autre chronique aujourd’hui, marquant à nouveau le caractère très aléatoire des fréquences de chroniques, en soulignant le fait qu’une fréquence plus rapide sera peu envisageable, du fait de mon refus catégorique de publier plusieurs chroniques un même jour, pour ne pas faire chuter la moyenne de fréquence de chroniques, ce qui signifie la maintenir à une tous les deux ou trois jours (et je me réserve également le droit d’écrire cinq fois le mot «chronique(s)» et quatre fois le mot «fréquence(s)» dans une même phrase, sans me soucier du bas degré d’élégance qu’impliquent ces répétitions).

19 nov. 2006

Poursuite triviale

Comme je l’ai écrit dans une ancienne chronique, à l’époque où mon lectorat régulier était synonyme de 1 personne, je me réserve le droit de publier à une fréquence aléatoire.

Je vous propose, une fois n’est pas coutume, un jeu de culture générale. Vous devez répondre aux questions ci-après, pour obtenir la récompense promise. Si tout est juste, vous aurez une illumination (même si tout n’est pas absolument juste, d’ailleurs).

Question Rhumanesque: Sur une échelle de 1 à 5, quelle note est-il juste d’attribuer, selon vous, au charme de Rhum Raisin? (Il est possible que la réponse rime avec Rhône Poulenc)

Question Géographie: Quelle est la capitale imprononçable de la Slovénie? (Il est possible que la réponse rime avec Marijuana)

Question Vocabulaire: Les idéogrammes sont au sinologue ce que les hiéroglyphes sont à l’ … (Il est possible que la réponse rime avec Gynécologue)

Question Gastronomie: Comment s’appelle le dessert tenant son nom d’une formation minéralogique, à base de corn-flakes et de chocolat? (Il est possible que la réponse rime avec Cartable)

Question Télévision: Susan est à Teri ce que Bree est à … (Il est possible que la réponse rime avec Abracadabra)

Question Sport: Comment s’appelle le tournoi de tennis du Grand Chelem qui se déroule en Australie? (Il est possible que la réponse rime avec Lorie)

Question Littérature: Quel est le nom de l’auteur de Also sprach Zarathustra. Ein Buch für Alle und Keinen? (Il est possible que la réponse rime avec Kitsch)

Question Mathématiques: Quelle est la racine carrée du résultat trouvé lorsque je soustrais l’année de couronnement de Charlemagne à l’âge de Mathusalem selon la Bible? (Il est possible que la réponse rime avec Viens que je te baise)



Question Musique: Qu’ont en commun les interprètes de On a tous le droit, Je t’aime mélancolie, La ceinture, La taille de ton amour et Adagio, à part être des femmes? (Il est possible que la réponse rime avec Mikhaïl Gorbatchev)

Question Sexe: Qu’est-ce qui peut commencer à se faire rare chez les andropausés? (Il est possible que la réponse rime avec Peu d’agitation)

Question Cinéma: Quel film américain de Darren Aronofsky s’inspire d’un roman de Hubert Selby? (Il est possible que la réponse rime avec Vivement samedi, Karim)

Question Rhumanesque: Quel est le véritable prénom de Rhum Raisin? (Il est possible que la réponse rime avec Romain)

Question Chimie: Quel est le symbole chimique de l’or? (Il est possible que la réponse rime avec Pan-pan cul-cul)

Question Astronomie: Quel est le nom de la planète la plus éloignée du système solaire? (Il est possible que la réponse rime avec Non, ce n’est pas la lune)

Question Logique un peu nulle mais c’est bien parce qu’il fallait terminer ce questionnaire à un moment ou à un autre: Quel sera mon classement si je double le deuxième dans une course automobile? (Il est possible que la réponse rime avec Fin du jeu)

12 nov. 2006

Une voix en plein tourbillon

Ce soir (ou ce matin si tu veux, toi, lecteur ou trice, qui es plutôt du matin), j'ai décidé de parler d'une dame de qui la décence m'empêche de donner l'âge.
Jeanne Moreau est née le 23 janvier 1923 à Paris. C'est une actrice reconnue, mais c'est, comme vous vous en doutez, la chanteuse qui m'intéresse. Pour les gens de mon âge qui pourraient être tombés de leur chaise en apprenant que Jeanne Moreau est une chanteuse, je réponds que bien qu'elle ait rechanté en 2006 des chansons inspirées de musiques brésiliennes, elle n'est plus vraiment considérée aujourd'hui comme une chanteuse. En effet, sa voix s'étant légèrement (mais très très légèrement) altérée par la cigarette et l'alcool, elle ne peut plus se permettre d'entonner des ritournelles, de peur de faire fuir une bonne partie de son auditoire.
Heureusement, les enregistrements d'antan sont là, et même si la somme de ses véritables tubes s'élève à deux, J'ai la mémoire qui flanche et Le tourbillon de la vie, beaucoup de gens prennent du plaisir à écouter et ré-écouter les petites douceurs de Jeanne Moreau.

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Attention événement:
Dans la prochaine chronique, vous connaîtrez enfin le nom complet de la ville, très moyenne, que vous mourez probablement de ne pas connaître, C.
(Non, ceci n'est pas un prétexte mesquin pour vous faire revenir ici treize fois par jour)

10 nov. 2006

Ainsi sois-je

Vous qui ne savez presque rien de moi, vous devez certainement, de ce fait, avoir du mal à dormir. J’en suis désolé. Il faudrait que je me dévoile un peu, mais où est l’intérêt pour moi? Je pourrais vous mentir, et faire comme si c’était vrai, mais seriez-vous assez naïfs et ïves pour me croire?



Me croiriez-vous si je vous disais que j’étais champion de danse sur glace?

Me croiriez-vous si je vous disais que j’avais un frère jumeau?

Me croiriez-vous si je vous disais que j’écoutais à longueur de journée, en ce moment, Avant de nous dire adieu?

Me croiriez-vous si je vous disais que je dormais avec un pyjama jaune?

Me croiriez-vous si je vous disais que je me prénommais Edwige et que j’avais 26 ans en fait?

Me croiriez-vous si je vous disais que je prenais un plaisir fou à regarder Walker Texas Ranger tous les dimanches?

Me croiriez-vous si je vous disais que j’avais perdu 9 kilos parce que je me trouvais vraiment trop gros?

Me croiriez-vous si je vous disais que j’étais plus petit que Tom Cruise?

Me croiriez-vous si je vous disais que j’aimais être sur mon lit à ne rien faire?

Me croiriez-vous si je vous disais que j’étais laid?

Me croiriez-vous si je vous disais que souvent je restais 14 jours sans me raser?

Me croiriez-vous si je vous disais que j’allais régulièrement sur les plages naturistes?

Me croiriez-vous si je vous disais que je fumais?

Me croiriez-vous si je vous disais que je gobais un œuf chaque matin?

Me croiriez-vous si je vous disais que je croyais en Dieu?

Me croiriez-vous si je vous disais que j’étais assez sadique pour jubiler en voyant une mouche avec une aile en moins?

Me croiriez-vous si je vous disais que j’ai plusieurs fois chanté sur scène?

Me croiriez-vous si je vous disais que je connaissais personnellement Ludivine Sagnier?

Me croiriez-vous si je vous disais que j’aimais que mes amis se posent des questions à mon sujet?

Me croiriez-vous si je vous disais que nous nous sommes déjà rencontrés?



Non, ne croyez pas tout ce que je vous dis… (enfin, seulement la moitié)

7 nov. 2006

Carglass® répare, Carglass® remplace

Je pourrais vous parler du dernier ouvrage d’André Comte-Sponville, qui considère qu’une spiritualité sans Dieu, nous prémunissant autant du fanatisme que du nihilisme, est indispensable, de l’entrée dans LA course du sosie officiel de Mister Bean vieux, alors que tout les sondages donnent Gaël et Dominique gagnants au second tour, de la longue, très longue soirée en compagnie de Jean-Luc Delarue sur France 2 (imaginez quatre heures à la suite, sans compter l’heure pendant l’après-midi, à discuter des grands-mères faisant la fête dans les discothèques), du cumul des pouvoirs de Lakshmi Mittal, désormais président exécutif du conseil d’administration d’Arcelor Mittal, de la poursuite de la Route du Rhum (appelée ainsi en hommage à moi-même), ou bien du désarroi total de Maréva Galanter après l’échec cuisant de son néanmoins sympathique album à la gloire des yéyés, mais je ne le ferai pas, pour la bonne et simple raison que ce sont des sujets suscitant assez peu l’excitation de tous nos sens.

J’ai donc décidé de parler de ce qu’il m’est arrivé aujourd’hui dans le bus (en espérant que vous ne croyiez pas que tout ce qu’il y a de plus intéressant dans ma vie se passe dans le bus). Le chauffeur, un peu bourrin, a préféré foncer à 50 kmh-1, alors qu’il y avait un camion garé en double file. L’énorme rétroviseur du camion a frappé très fort sur la vitre arrière du bus, vitre à côté de laquelle j’étais bien évidemment tranquillement installé, en train de feuilleter Public L’Express. La vitre a violemment implosé, et, de ce fait, est à changer entièrement; Monsieur Carglass® aura du boulot puisque l'impact est largement plus grand qu'une pièce de 2€. Bien que les sécurités soient heureusement de bonne qualité, et que tout n’ait pas éclaté en mille morceaux, j’ai reçu sur tout le côté gauche de minuscules éclats de verre, assez importants tout de même pour que mon cou me gratte incessamment depuis tout à l’heure. D’ailleurs, je suis obligé d’écrire cette chronique uniquement avec la main droite, les ongles de ma main gauche effectuant un mouvement de va-et-vient intenses sur la partie gauche de mon visage depuis environ huit heures, et je me rends compte que je suis en train d’attaquer l’hypoderme de ma joue, après avoir brillamment passé les étapes de l’épiderme et du derme… Mais… Qu’est-ce que c’est que cette goutte?... Ça brûle… Mais… Je saigne… Mais… Je vais être défiguré… Un si beau visage… La vie est injuste…

4 nov. 2006

Les apprences sont parfois trompeuses

En me remémorant feue ma classe de seconde, un flash musical m’a ébloui.

Benoit n’est pas un garçon; c’est un groupe. J’ai toujours cru que c’était le chanteur le fameux Benoit, mais non, c’est le groupe entier qui s’appelle Benoit. C’est donc pendant la pire année de mon parcours scolaire que Benoit a émergé. Je ne vous parlerai pas du deuxième tube, beaucoup moins tube que le premier, parce qu’il faut l’avouer, Comme Casanova est beaucoup moins bon que Tourne toi Benoit. Une chanson ovnique, aux tempos de dancefloors inonde les radios et les boîtes de nuit au printemps 2002. L’histoire est celle d’un garçon un peu « techno » (dixit la chanteuse) qui nous relate sa soirée de la veille en discothèque, qui fut inoubliable.

Tourne toi Benoit existe en deux versions; l’une est osée, l’autre légèrement plus soft: son gros machin est remplacé par ses mains; la référence à l’animal de la corrida est tue au profit du surnom de Jean-Mario, qui ne jouait alors plus les travelos, mais les bimbos; l’incitation à la débauche s’est effacée au profit d’un mea culpa; et enfin, le détail de l’acte a disparu pour laisser place à une comparaison avec ses anciennes poupées.

Le groupe Benoit aujourd’hui n’est plus. Il était composé de 4 amis réunis par un casting: Esteban, le chanteur, Aurélia (une danseuse), Véronica (une autre danseuse), et une certaine Najoua (la correspondante au téléphone), aux effets vocaux, qui nous chantera, quelques années après, son amour pour Gabriel. Le groupe aura eu une durée de vie brève, mais aura laissé une empreinte forte dans nos mémoires.

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2 nov. 2006

Buzze-moi

Sous prétexte qu’elle a un public principalement jeune, M6 se permet de changer des programmations confortablement installées, en se disant: Bah, les jeunes s’adapteront! C’est sûr que si TF1 déplaçait Les feux de l’amour en deuxième partie de soirée, gageons que les admiratrices de Victor Newman enverraient une pétition noire de signatures à l’Elysée. Mais comme sur M6, ce ne sont que des adolescents, de toute façon rebelles pour tout, la rébellion concernant le changement de jour de diffusion se fondra dans la masse et ne recevra aucune attention particulière.

Ainsi la série Prison Break a été rétrogradée au mercredi soir. Sur TF1, lorsqu’il y a un changement de cette nature, c’est pour un événement de poids comme l’élection de Miss France ou le Domino Day; on ne déprogramme pas la Star Academy pour n’importe quoi. Je me suis donc demandé quel événement M6 a impérativement voulu diffuser au point de modifier le jeudi soir habituel des fans de la série dont l’un des meilleurs moments est le refrain de la B.O. chantée par une voix féminine qui vole la vedette à la voix masculine, parce qu’elle n’a pas le temps et que son esprit glisse ailleurs. Je m’imaginais passer une agréable soirée devant une fiction événement narrant la vie du Général de Gaulle, ou une catastrophe nucléaire en 2023. Je me suis trompé. L’événement de M6 n’était pas Loft Story 3, ni un Hit Machine Spécial 10 ans et demi, ni Super Daddy, le frère de Super Nanny, spécialisé en nounou pour papas pas gentils, ni même un numéro exceptionnel de D&CO Maison avec l’animatrice blonde et dodue dont-on-ne-sait-pas-d’où-elle-sort-mais-dont-on-se-souvient-dès-la-première-fois-qu’on-la-voit. Rien de tout ça. En guise de compensation, nous avons eu droit à une nouvelle émission au concept très novateur qui n’est pas sans rappeler la défunte Je passe à la télé, avec l’excellent Georges Beller et la non moins excellente Valérie Mairesse:

Incroyable Talent

Si la Nouvelle Star déniche des talents de la musique, des prodiges de la chanson, Incroyable Talent déniche des talents, tout court, des prodiges, tout court. La nouvelle Virginie Efira est Alessandra Sublet, un peu moins blonde à l’extérieur, mais un peu plus à l’intérieur. Les nouveaux Manu, Marianne et André (parce qu’ils n’ont pas trouvé de nouveau Monsavon) sont Jean-Pierre Domboy, Sophie Edelstein et Gilbert Rozon. Les nouveaux carrés bleus et rouges sont des croix rouges éliminatoires: le jury a le droit de buzzer pour allumer la croix, et si les trois croix sont allumées, les éventuels talents sont priés de partir. Vous l’aurez donc compris, comme cela a été répété toute la soirée, l’important est de ne pas se faire buzzer.

Des anonymes, jeunes, vieux, sportifs, comiques, dignes du Guinness Book des records se présentent devant le jury, espérant devenir le plus incroyable des talents. Là où la tâche du jury d’Incroyable Talent est plus ardue que celle du jury de la Nouvelle Star, c’est que leur jugement doit être rapide et efficace. Ils doivent déceler très vite, le temps de l’audition, les meilleurs clients: éliminer les rigolos qui n’ont pas plus de talent que Paris Hilton, et conserver les saltimbanques dont la sagacité, l’originalité ou l’entraînement physique crève l’écran, tout en évitant l’écueil d’une évaluation manichéenne d’un numéro qui consisterait à dire que ce dernier ne peut être que bon ou mauvais, ce qui pourrait éventuellement blesser quelqu’un de néanmoins très nul. (Oui, vous avez le droit de relire plusieurs fois cette phrase)

Nous avons eu droit à des cas qui ont pu perturber certains: Magali, la yodleuse qui se prend pour la femme du tyrolien du Juste Prix que j’adorais voir chuter, 35 athlètes expérimentés bossus du short rouge, un ventriloque de chien (à la différence que le chien n’a pas eu à supporter le bras entier profondément enfoncé tel un méga-suppositoire), un dompteur sans coque et sa femme-tigresse, de sympathiques Beatles et Michael Jackson en marionnettes, un prestidigitateur foldingue à la coiffure drôle mais qui me foutrait la honte en pleine journée si j’avais la même, des Corrs tziganes, une Castafiore renversante, une chanteuse de douze ans qui se ferait prodigieusement casser par la descendance d’Alice Dona sur une chaîne concurrente, un sympathique James Bond qui mime des bruits (observez que les deux seuls numéros que j’ai bien aimés sont qualifiés de « sympathiques »), ou encore un stabylo jaune de mauvaise foi.

Malheureusement, Yvette Leglaire ne sera vraisemblablement pas la nouvelle Christophe Willem, mais si l’émission perdure, durant les six semaines prévues, nous aurons encore moult fois l’occasion de nous faire buzzer…

31 oct. 2006

La mauvaise idée du jour

Ce matin, George, mon ami américain (oui, moi aussi, j'ai un ami qui s'appelle George), m'a dit en anglais: Tiens, Rhum Raisin, tu t'es déguisé pour Halloween? J'ai souri, un peu gêné que toute la classe ait entendu, rétorquant un à peine perceptible Non, j'ai pas fait exprès...
(Et puis quoi encore? Il n'a qu'à carrément me dire que je ressemble à une citrouille.)
Je crois que je n'aurais pas dû mettre ma nouvelle chemise orange flashy un 31 octobre.

29 oct. 2006

Quand les filles dominent

Rhum Raisin est ouvert d’esprit. Aussi accepte-t-il volontiers les remarques qui lui parviennent à propos des musiques qu’il n’aurait pas encore ouïes. Lorsque ces musiques lui plaisent, elles peuvent aisément faire partir d’un Top ten, à condition qu’elles soient récentes. Voici le nouveau Top ten (n’oubliez pas de descendre progressivement, pour préserver le suspense).

N°10 – Amies ennemies – Nadiya – (première entrée) Sur un air de Chopin, Nadiya nous chante une amitié d’enfance avec des hauts et des bas en franglais. Heureusement, cette fois-ci, elle ne nous prononce pas les mots français en anglais comme dans Roc. C’est pas mal, surtout pour l’histoire qu’elle raconte.

N°9 – La femme chocolat – Olivia Ruiz – (cinq places de perdues) Une chanson originale pour les amateurs de chocolat dont je fais partie. C’est original, même si je crains que la voix nasillarde à la parigote d’Olivia me lasse au fil du temps.

N°8 – Who knew – Pink – (même classement) Pink nous offre ici une chanson rythmée et pourtant pleine de mélancolie. C’est probablement grâce à son timbre de voix particulier qu’elle parvient à nous faire voyager dans un passé qu’on oublie un peu mais qu’on est tellement heureux de retrouver. J’aime bien.

N°7 – Slipping away (Crier la vie) – Moby & Mylène Farmer – (deux places de perdues) J’aime bien parce que ça bouge, mais en étant objectif, le succès de cette chanson me semble être prioritairement dû au coup marketing à la rencontre musicale de Moby et de Mylène, et non à la qualité de celle-ci. Sinon, question franglais, ils sont pas mal non plus : Seeing the good même si tout va si mal… C’est beau!

N°6 – I don’t feel like dancin’ – Scissor Sisters – (deuxième entrée) Ambiance disco, paillettes, seventies… C’est une récente découverte pour moi, mais j’accroche à cette chanson en particulier. C’est peut-être à cause de mon humeur mélancolique, mais en écoutant cette chanson, j’imagine une soirée qui se passerait excellemment bien, avec amis, danse, regards perçants, boules à facettes, suivie d’un retour à la maison, seul, avec des illusions plein la tête.

N°5 – Last request – Paolo Nutini – (troisième entrée) Voici la ballade romantique du Top ten. Le chanteur a une voix posée, l’air est languissant à souhait, les paroles sont un peu fleur bleue, le rythme est doux est on se laisse ainsi bercer par cette chanson.

N°4 – La ceinture – Elodie Frégé – (trois places de perdues) Mon souhait du mois dernier n’a pas été entendu: La ceinture ne passe toujours pas à la radio, j’en suis peiné pour Elodie, qui tient pourtant là de quoi faire un tube extraordinaire. Toute la chanson oscille entre le mièvre et le coquin, c’est divin!

N°3 – Pas le temps – Faf la rage – (quatrième entrée) Non, je n’aime pas vraiment le rap, mais là, on a du lourd: c’est surtout grâce au refrain que cette chanson s’offre la troisième place. J’ai fait un sondage auprès des amateurs de Prison break: une personne comprend Mon esprit is ailleurs; une personne comprend Mon esprit visse ailleurs; une personne comprend Mon esprit est ailleurs; une personne comprend Mon esprit miss ailleurs; et trois personnes comprennent Mon esprit desire (à l’anglaise). Mais non, c’est Mon esprit GLISSE ailleurs, enfin!

N°2 – Ain’t no other man – Christina Aguilera – (une place de gagnée) On a vraiment l’impression de ne pas être en 2006 en écoutant cette chanson, l’ambiance est agréable, et Christina assure grave! (yo!)

N°1 – C’est si bon – Arielle Dombasle – (non, je déconne)

N°1 – Temps pour nous – Axelle Red – (cinquième et meilleure entrée) Axelle renoue ici avec une chanson digne de Sensualité, même si les années ont passé… Le brin de voix nous titille dans le bon sens du terme. Ce qui me frappe dans cette chanson, et dans tout le répertoire d’Axelle Red en fait, c’est cette capacité à être toujours sincère, naturelle et pure dans ses interprétations.

27 oct. 2006

La fille défoncée

Quand je vous dis qu’il y a des gens pas normaux à C.!

Les faits divers intéressent généralement assez le grand public, et quand il s’agit d’un fait divers très divers, il intéresse d’autant plus les gens, gens qui apprennent ce fait divers par une personne qui commence bien souvent sa phrase par Tu sais ce qu’on m’a raconté? ou bien T’as entendu parler de l’histoire de…? ou encore Tout le monde ne parle que de ça depuis deux jours…

La majorité des habitants de C. et de ses alentours est au courant de cette histoire. C’est arrivé en juin dernier (à moins que ce ne fut en mai, mais que voulez-vous, j’ai la mémoire qui flanche, j’me souviens plus très bien). Alors que plusieurs adolescents s’amusent autour, et à l’intérieur, d’une fontaine sur une place de la ville (oui, ici, les jeunes s’amusent à l’intérieur de la fontaine, tout habillés, allez savoir pourquoi), une jeune fille d’environ 16 ans patauge également dans l’eau avec ses amis. Ce que je n’ai pas dit, c’est que cette fontaine émet des jets d’une façon, d’une hauteur, et d’une puissance aléatoires. Par un malheureux hasard, le jet le plus haut (c’est-à-dire jusqu’à environ 15 mètres), le plus rapide, et le plus puissant a jailli au moment où cette jeune fille était au-dessus du tuyau projeteur. L’eau s’est engouffrée dans son entrejambes avec une violence inimaginable. La seule chose que la population a ouï dire par le biais du bouche-à-oreille, c’est que la jeune fille a vite été emmenée aux urgences, et que tout l’intérieur de son corps était fortement affecté. Je me suis dit, comme d’ailleurs la plupart des habitants, Qu’est ce que c’est que cette débile qui s’amuse à se mettre au-dessus du jet d’eau?

Je connais cette demoiselle depuis septembre, mais ce n’est que mercredi que j’ai su que c’était l’héroïne de cette histoire. C’est la première année qu’elle participe aux mêmes cours du soir auxquels je participe pour la deuxième année. Nous étions trois personnes, et elle.

Nous : Ça va?

Elle : Ouais ça peut aller, je me suis fait retirer mon sam.

Nous : (incompréhension)

Elle : Vous vous rappelez de l’histoire de la fille qui s’est fait défoncer la ch… par la fontaine? (Les mots employés sont véridiques, j’en ai censuré un uniquement parce qu’il est trop vulgaire et que je ne l’aime pas)

Nous : Oui.

Elle : Ben c’était moi!

Nous : (étonnement)

Elle : C’était très compliqué. Et maintenant il y a des dysfonctionnements dans mon organisme.

Nous : C’est-à-dire? (Oui, parfois, on se demande après coup la raison pour laquelle on a demandé ce genre de précision)

Elle : En fait, le jet m’a déchiré le canal vagino-rectal, et mon anus est endommagé.

Nous : (gêne)

Elle : Et aujourd’hui, je viens de me faire retirer mon sam.

Nous : Ton sam?

Elle : Mon sac à merde. Mon corps ne pouvait plus rien stocker, alors on m’a mis un sac artificiel, sam.

Nous : (dégoût)

Elle : Une poche à caca, quoi.

Oui, ben c’est bon, on avait compris! Déjà qu’il ne faut pas grand-chose pour me dégoûter, là, j’étais servi!